En septembre 1949, la Belgique a choisi, comme nous l’avons expliqué dans notre dernière chronique, un niveau de change relativement neutre, entre les deux aires monétaires qui se dissociaient. I/implication d’un tel choix était que les ajustements réciproques vers des positions intermédiaires, en matière de prix et de rémunérations, ne devaient susciter que des mouvements modérés et acceptables en Belgique, tout au moins si les grandes aires elles-mêmes n’étaient pas entraînées dans de nouveaux correctifs.
En fait, les dévaluations ont provoqué certains remous internationaux de conjoncture, mais, vu l’importance des aires en présence et la continuation des politiques nationales antérieures, divergentes, de véritables ajustements internationaux font défaut. Tout au plus peut-on en déceler, de ci de là, quelques traces, tandis que les efforts pour diriger les achats selon les devises disponibles plutôt que selon les plus bas prix frustrent bien des agencements internationaux. Aussi maintes évolutions, nécessaires à plus longue échéance, restentelles latentes.
La conjoncture belge évolue donc en ce moment sous un triple réseau d’influences: 1° les déterminantes de politique nationale, préalables aux événements de septembre; 2° les remous actuels de la conjoncture internationale; 3° des influences spécifiques et localisées des nouveaux taux de change. Le troisième groupe eût été déterminant en 1926 ou en 1935: son influence est limitée et lente dans les conditions d’aujourd’hui.