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Le marché noir (IIme PARTIE)

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Dans une économie affectée par la pénurie et soumise à réglementation, le détenteur d’un stock non recensé l’apprécie en fonction de la valeur de la dernière unité qui lui resterait, s’il l’écoulait progressivement. Son attitude prudente, hésitante même, est justifiée par l’indétermination du prix futur d’un bien, qui rend souvent inappréciable sa valeur. Comme, d’autre part, il n’y a aucun rapport entre les conditions qui existaient au moment de la constitution des réserves et l’état de raréfaction des biens que nous envisageons ici, le prix d’achat du stock n’exerce plus aucune influence sur le comportement de son détenteur. Ce serait plutôt son prix de renouvellement, si celui-ci était possible, qui aurait une action déterminante.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1950

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References

(page 128 note 1) La rémunération de l’entrepreneur est incluse dans le coût : elle augmente aussi en raison directe des risques courus.

(page 131 note 1) Les allocations des divers facteurs sont déterminées par les coordonnées du point de tangence d’un isocoût à un isoquant particulier; celui-ci correspond à une production totale égale au montant de la livraison obligatoire.

(page 132 note 1) On peut ajouter de l’eau à la bière, et de l’air au gaz; le fil de coton quitte l’usine avec un pourcentage d’humidité inusité, la brique est moins cuite, etc.

(page 132 note 2) Calcul qui exige la connaissance de la forme des isoquants et des isocoûts de l’entreprise.

(page 133 note 1) BM supplément indispensable pour combiner à ON de X et un autre montant destiné à être employé avec NA de X.

(page 136 note 1) L’alignement des prix de vente sur le coût réel moyen de la production égale au montant de fabrication imposé, est d’autant plus difficile que la taxation est souvent un moyen d’empêcher la matérialisation d’une inflation qui. a sa source dans d’autres secteurs de l’économie, et que cette taxation doit donc être très rigoureuse.

(page 137 note 1) On peut ainsi substituer au transport des produits par camion un mode de transport à traction chevaline, et tirer un bénéfice de la vente de l’essence sur le marché clandestin.

(page 138 note 1) Il faudrait ajouter encore les pertes qui sont le résultat du fonctionnement imparfait des services de répartition, des retards dans la livraison des allocations de matières premières, d’un manque de synchronisation dans les attributions de celles-ci; et puis le coût supplémentaire d’un travail administratif dispendieux provoqué par la correspondance avec les services officiels et l’accomplissement des mille formalités qu’ils exigent. Tout contribue à l’augmentation du prix de revient.

(page 138 note 2) Cfr BAUDHUIN (F,), L’économie belge sous l’occupation 1940–1944, p. 202 et 310sq., Bruxelles, 1945. I/auteur ajoute : « en conséquence, chacun a dû « établir une comptabilité spéciale, alimentée par des recettes irrégulières, de « façon à payer les suppléments qui étaient nécessaires. »

(page 138 note 3) Cfr tableau IX, et notamment le cas de la viande de bœuf.

(page 139 note 1) Seul le calcul du coût réel de la vie peut et doit être effectué parce qu’il fournit des indications sur le niveau de vie des masses. Voir à ce propos les travaux de l’Institut national de la statistique et des études économiques, Paris, 1947.

(page 140 note 1) Remarquons que les biens obtenus par ceux qui ont acheté des titres. authentiques et régulièrement distribués à leurs porteurs légaux, sont le fruit d’économies réalisées par ces porteurs.

(page 141 note 1) La vente des biens d’occasion n’a pas échappé à la réglementation. En Allemagne, des prix ont été imposés aux biens usés, en fonction de leur degré d’usure.

(page 143 note 1) Cfr supra note de la p. 7, Bulletin de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, Louvain, sept. 1949.

(page 143 note 2) Ces rendements ont été améliorés notamment par l’emploi de semences sélectionnées.

(page 143 note 3) Cfr BAUDHUIN (F.), op. cit., p. 215 : « Il est difficile d’identifier les bêtes « et il est commode de remplacer l’une d’elles, abattue, par une autre plus jeune. « Ceci est surtout aisé en ce qui concerne les porcs, dont l’engraissement est « rapide. La bête se trouve toujours à l’étable, à la disposition du contrôleur, « qui peut tout au plus s’étonner de la voir grossir si lentement, ce que l’on «explique par l’insuffisance de nourriture. En fait, le porc a déjà été remplacé « plusieurs fois lorsqu’enfin on se décide à l’abattre officiellement et contre « remise des timbres de viande. »

(page 145 note 1) On retrouve cette compartimentation du marché illégal des denrées alimentaires dans maints tableaux publiés en annexe aux Enquêtes diverses sur les prix et les consommations de 1941 à 1944, Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, Paris, 1947.

(page 146 note 1) A Anvers, après la libération, le prix des pneumatiques subit une forte baisse, parcs que la ville était une base américaine de matériel et d’approvisionnements militaires.

(page 146 note 2) L’approvisionnement du marché noir du charbon à usage domestique provenait en partie de la même source. Cfr BATIDHUIN (F.), op. cit., p. 213.

(page 146 note 3) Cfr supra, p. 5, Bulletin de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, Louvain, sept. 1949.

(page 147 note 1) On a vu cependant les prix de ces deux genres de marchés évoluer en sens opposés, en face des mêmes circonstances.

(page 148 note 1) On peut, en effet, comparer la valeur relative de la monnaie à celle de l’or, puisque la convertibilité est inexistante, et que les parités établies sont purement artificielles.

(page 150 note 1) Nous avons déjà illustré ce fractionnement des marchés clandestins par l’exemple des denrées alimentaires en France au cours de la dernière guerre (Cfr tableau XI). Il peut être poussé au point que « la plupart des consommateurs ne connaissent qu’un offrant ou ne peuvent matériellement se rendre «qu’auprès d’un seul offrant». Cfr CLUSEAU (M.), Taxation, rationnement et science économique, p. 152, Paris, 1943.

(page 151 note 1) Il s’agit d’échanges de biens usagés ou d’articles qui sont le produit de manœuvres d’accaparement. Ces opérations n’ont pas été sans importance, puisque dans divers pays, les autorités ont réglementé les échanges de ces articles. D’autre part, comme la contrepartie est souvent constituée par des produits rationnés, surtout des denrées alimentaires, ces opérations détruisent la répartition que veut établir le rationnement.

(page 151 note 2) S’il y avait plusieurs vendeurs d’objets semblables, on se trouverait en présence d’un marché oligopolistique.

(page 153 note 1) Sauf dans les cas de monopole bilatéral ou d’oligopole bilatéral, qui sont cependant assez peu fréquents.

(page 154 note 1) Cfr DAVID (M.), Le marché noir, p. 59, Paris, s.d.

(page 154 note 2) Cfr BAUDIN (L.), Esquisse de l’économie française sous l’occupation alle mande, p. 125, Paris, 1945.

(page 155 note 1) Ce procédé devient beaucoup moins efficace quand le système de rationnement impose l’inscription nominative des clients sur une liste mise à la disposition du fournisseur et dont l’administration détient la copie.

(page 156 note 1) Le consommateur procède rarement à un achat direct de titres de rationnement, au porteur légal qui n’en fait point usage. Il ne connaît pas souvent en effet, ceux qui sont disposés à les vendre. Mais il s’en procure volontiers chez le trafiquant ambulant qui les lui offre dans la rue, car ce consommateur est convaincu qu’il vaut mieux acheter au marché officiel avec des titres qu’on détient illégalement, que de se fournir simplement au marché noir.

(page 156 note 2) Mais en Belgique, ce droit a été compensé par la suppression de la distribution de timbres de pain et de pommes de terre aux cultivateurs. De même les services communaux du ravitaillement ont retenu les timbres de beurre et de matières grasses des propriétaires de vaches laitières.

(page 158 note 1) Ainsi, au cours des premiers mois de l’occupation de l’Allemagne par les troupes alliées, les soldats qui venaient en congé dans les pays de l’Ouest de l’Europe, pouvaient changer sans restrictions, au taux officiel, certains montants de marks d’occupation. Mais d’importantes quantités de marks étaient aussi vendues au marché clandestin. Comme à cette époque la valeur du mark diminuait en Allemagne, cette abondance de monnaie allemande d’occupation entraîna une chute vertigineuse de son cours dans les pays voisins.

(page 158 note 2) La Grande-Bretagne aurait envoyé de cette façon 65 millions de livres à la résistance polonaise. Cfr ZILLIACUS (K.), in New Statesman and Nation, 13 avril 1946.

(page 158 note 3) Ainsi, sous l’occupation allemande, de fréquentes importations de lin français et hollandais furent clandestinement effectuées en Belgique, quoique toute exportation de ce produit fut interdite tant en France qu’aux Pays-Bas.

(page 159 note 1) Les modalités de la fraude sont innombrables; on ne pourrait les décrire toutes, ni même tenter de les classer, dans le cadre d’un seul travail.

(page 159 note 2) On a dit que la Zentral Anmeldestelle représentait cette agence en Belgique. Cfr aussi COLARD (J.), L’alimentation de la Belgique sous l’occupation allemande 1940–1944, p. 158 sq., Louvain, 1945.

(page 160 note 1) La Kriegsmarine procéda à de fréquents achats de tissus pour bâches et de cables de lin.

(page 160 note 2) Il est vrai que l’argent lui était de peu de prix, puisqu’elle tirait ses res sources des contributions des pays occupés.

(page 160 note 3) Cfr DAVID (M.), op. cit., la spécialisation qui s’est établie sur le marché noir de Paris.

(page 161 note 1) La taxation appliquée seule peut rendre cependant de grands services, quand le but des mesures réglementaires est de freiner la hausse du niveau général des prix, spécialement quand celle-ci trouve son origine dans une hausse des prix des facteurs de production. Cfr POLAK (P.P.), On the Theory of Price Control, in Review of Economic Statistics, 1945, n° 1, p. 10–16.

(page 162 note 1) C’est en ce sens que K.E. BOUNDING a écrit : « Le déclin de la production « résultant de la guerre est peut-être davantage dû à la déformation de la struc-« ture relative du capital qu’un déclin absolu de la production » Cfr Economie de Paix, p. 19, Paris, 1946.

(page 163 note 1) C’est à cause d’une différence dans l’efficacité du contrôle exercé sur diverses marchandises, que, par exemple, dans le secteur de la production laitière, le beurre l’a emporté à peu près complètement sur le lait.

(page 163 note 2) Les statistiques des prix clandestins, établies en Belgique par les administrations publiques, n’ont pas été publiées. Des indications sur les prix des denrées alimentaires vendues au marché noir, ont été publiées par M. Colard dans son ouvrage déjà cité.

(page 164 note 1) Cfr BAUDIN (L.), op. cit., p. 84.

(page 164 note 2) Certains spécialistes estiment même que les opérations clandestines ont représenté un tiers des opérations du marché officiel.

(page 165 note 1) Cfr Die wirtschaftliche Lage Oesterreichs am Ende des ersten Nachkriegsjahren, in Monatsberichte des Oesterreichischen Institutes für Wirtschaftsforschung, n° 1–6, 31 juillet 1946, p. 22, (tableau 5).

(page 165 note 2) Observons en passant que, dans ces circonstances, la répartition des revenus se fait suivant un mode égalitaire, tant à cause du rationnement que d’une fiscalité toujours très lourde.

(page 166 note 1) Ces renseignements n’ont pas encore été rendus publics.

(page 167 note 1) Cfr CLUSEAU (M.), op. cit., p. 43 et 67.

(page 167 note 2) Ceci confirme l’énoncé de WALRAS. « La quantité d’une des deux mar-« chandises demandée par un porteur de l’autre est nulle dès que le prix de « cette marchandise est égal ou supérieur au rapport de l’intensité de son besoin « maximum à l’intensité du dernier besoin qui peut être satisfait par la quantité «possédée de la marchandise à offrir ». Cfr Abrégé des Eléments d’économie politique pure, p. 97, Paris – Lausanne, 1938.

(page 168 note 1) Nous ne disposons pas de statistiques des prix clandestins qui permettent de déterminer a-vec certitude le degré variable de rentabilité des diverses productions clandestines; d’ailleurs le prix plus élevé d’un produit n’est pas toujours dû à une rareté plus caractérisée, mais aussi à des coûts de clandestinité plus élevés. On ne peut donc pas chercher dans le niveau d’un prix, l’indice de la rente dont a bénéficié le producteur d’un bien donné. Au plus une analyse des prix de certains articles particuliers pourrait-elle fournir certaines indications partielles.

(page 170 note 1) Cfr TAMAGNA (F.M.), The Fixing of Foreign Exchange Rates, in The Journal of Political Economy, mai 1945, p. 66.

(page 179 note 1) En 1940 : 78 millions de dollars

En 1941 : 320 millions de dollars.

En 1942 : 400/500 millions de dollars.

En 1943 : 500/600 millions de dollars.

L’ensemble des subventions aurait représenté, d’après BACKMAN, 2 à 3 % des dépenses budgétaires totales. Cfr Rationing and Price Control in Great Britain, p. 20, Washington, 1943.

D’après JAMES (E.S.) et d’autres British Wartime Price Administration (13–9-43), p. 44, London, 1944, les subventions se seraient élevées à 823,2 millions de dollars au cours de l’année du 31 mars 1943 au 31 mars 1944.

(page 179 note 2) Cfr La Dernière Heure du 13 octobre 1945.

En 1945, le total des subventions aurait été de 5.200 millions. Cfr Bulletin de Statistique, 33e année, n° 2 (février 1947).

(page 180 note 1) Ainsi, en Grande-Bretagne pendant la dernière guerre, les difficultés administratives rendaient peu judicieux d’empêcher la hausse des prix du bétail et de la viande par l’attribution de subventions; on décida de provoquer par ce même moyen, des réductions des prix de détail du café, du thé, du beurre et du lait afin de maintenir stable l’indice général du coût de la vie. Cfr BACKMAN (J.), op. cit., p. 5, et 46.