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Enquête sur la religion des intellectuels
Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
Extract
L’enquête sur la religion des classes intellectuelles, menée par le bureau d’études de sociologie religieuse de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales de l’Université de Louvain, a établi un intéressant diagnostic sur les aspirations religieuses de ces classes.
En attendant l’occasion d’en publier une synthèse complète, le présent article donne un aperçu des tendances contradictoires, qui se manifestent entre le sentiment religieux et la culture intellectuelle.
Afin de permettre au lecteur de se former un jugement sur la valeur de ces conclusions; nous commencerons par donner un exposé succinct des méthodes, qui ont présidé à la distribution des bulletins et à l’analyse des réponses.
- Type
- Research Article
- Information
- Recherches Économiques de Louvain/ Louvain Economic Review , Volume 12 , Issue 7 , December 1946 , pp. 649 - 671
- Copyright
- Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1946
References
(1) Les vingt jeunes filles auxquelles j’ai transmis le questionnaire ont trouvé merveilleuse l’idée de lancer cette enquête et m’ont promis une réponse.
(2) Ce formulaire d’enquête devrait être systématiquement envoyé à tous les médecins et pharmaciens… et on devrait faire savoir où seront publiés les résultats obtenus et à quelle époque environ.
(3) Je trouve cette enquête excellente, quoique parfois il soit difficile de formuler une réponse correcte et concise. Presque une confession ou un examen de conscience.
(1) Par besoin intérieur et par conviction.
(2) Afin d’obtenir la force pour tous les travaux et aussi parce que prier apporte parfois un réel soulagement.
(3) Parce que je sens que sans cela je ne pourrais vivre, et parce que je veux être en contact avec Dieu.
(4) Par amour et par nécessité.
(5) Avant tout parce que je sens le besoin de me purifier par la conscience d’une communauté avec les membres de l’Eglise.
(1) Pourquoi? Je n’en sais rien moi-même, c’est comme si j’étais appelé par la voix de Dieu.
(2) Parce que j’en sens la nécessité. Ce sentiment existe en moi particulièrement depuis la guerre et durant ma captivité alors que je n’avais pas l’occasion de pratiquer.
(3) Après avoir pendant un an négligé ces exercices religieux, je suis revenu de moi-même à leur observance, parce que je sens intensément l’indigence d’une existence sans foi vécue.
(1) Je suis catholique et jamais le pourquoi de la foi catholique ne s’est présenté à mon esprit. Je suis convaincu de la vérité.
(2) Parce que trop souvent dans ma vie des expériences me l’ont confirmé.
(3) Parce que tout nous indique l’existence de Dieu, je l’ai moi-même plusieurs fois expérimenté. La foi catholique me donne un soutien.
(4) Parce que cela s’avère si merveilleusement conforme à la nature de l’homme, et doit donc provenir de son Créateur.
(5) Cela donne vraiment le vrai bonheur, par une paix profonde, confiance dans la vie et le bonheur éternel dans la beauté sublime. Aucune œuvre humaine ne donna jamais ni autant ni si largement.
(1) Parce qu’on ne peut douter de la Vérité. Ensuite, parce que dans tous les moments pénibles de la vie notre foi est la seule consolation. Même une guerre cruelle n’a pas d’importance, pour celui qui croit vraiment.
(1) Pour nous, élevés dès l’enfance dans la religion catholique, c’est une question vitale. Ayant été privé durant 7 mois de toute cérémonie de notre religion catholique, je l’ai mieux compris encore et j’appris à connaître le caractère superficiel des opinions différentes de mon entourage.
(1) Ma foi est avant tout question de tradition, dans le doute, je ne trouve ni l’occasion ni le courage d’approfondir les problèmes.
(2) J’estime que le culte catholique s’adapte mieux que tout autre à notre milieu. Je crois en Dieu et en Jésus-Christ ! Mais je ne suis pas convaincu que l’Eglise catholique romaine possède le monopole de la vérité.
(3) Dans notre civilisation occidentale, la religion catholique nous oblige à mener une vie conforme à la volonté divine.
(1) Le précepte d’aimer jusqu’à ses ennemis ne saurait être une prescription purement humaine.
(2) L’infinie grandeur et l’ordonnance de la création sont une pénétrante leçon d’Amour.
(3) Mes expériences de la vie et la guerre surtout me firent saisir qu’en dehors de notre religion catholique on ne peut trouver de vérité harmonieuse et complète sans la foi.
(4) Tout ce que je vois et entends est mesquin ou exagéré, fanatique ou lâche, tout est oui aujourd’hui, non demain, sauf ma foi.
(5) Je me sens une richesse et une liberté infinies devant la pauvreté et l’obscurité dans lesquelles vivent les incroyants.
(1) Je refuse de raisonner la possibilité du contraire parce que dans ma vie j’avais et j’ai besoin de croire, parce que je sais que tout fondement s’écroulerait si j’abandonnais mes convictions religieuses. La foi m’est indispensable et, si un jour cela s’avère faux, je ne perdrais rien en ayant vécu chrétiennement, à présent.