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Contribution à une théorie de la croissance en économie ouverte

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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1. L’observation des faits économiques a conduit certains économistes, y compris l’auteur du présent article, à conférer aux exportations un rôle important dans l’explication de la croissance économique de l’Europe depuis la fin de la guerre. Ce «rôle important» doit être entendu dans un sens large, dépassant celui d’une simple incitation à l’expansion. La demande extérieure peut, en effet, au même titre que n’importe quelle composante de la demande intérieure, déclencher un processus de croissance. On sait, par exemple, que le développement de l’économie britannique au XIXe siècle doit beaucoup aux exportations de coton, de fer et de charbon. La pression de la demande étrangère sur les ressources nationales crée non seulement des revenus; elle peut aussi engendrer des innovations et aboutir à la création d’activités connexes.

Les études auxquelles nous faisons allusion attribuent un rôle plus persistant à l’essor des exportations. Celui-ci est censé entretenir le processus de croissance; son affaiblissement devrait donc, toutes choses égales d’ailleurs, ralentir l’expansion. L’objet de cet article est de rendre explicite le raisonnement théorique qui soustend la thèse défendue dans ces écrits.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1963 

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References

(1) W. Beckerman, Projecting Europe’s Growth, The Economic Journal, dec. 1962;

National Institute Economic Review,

Lamfalussy, A., The United Kingdom and the Six, Londres, Macmillan, 1963.CrossRefGoogle Scholar

(2) C.P. Kindleberger, Foreign Trade and Economic Growth : Lessons from Britain and France, 1850 to 1913, The Economic History Review, 1961.

(3) W.W. Rostow, The Take-Off into Self-Sustained Growth, The Economic Journal, 1956.

(4) Le lecteur trouvera un examen détaillé des faits statistiques résumés dans cette section dans notre ouvrage, op. cit., pages 1–11, 27–62 et 72.

(5) La France forme une exception majeure à cette règle générale pendant les années 1955–58, et les Pays-Bas une exception mineure en 1957. Cependant, si l’on considère l’ensemble de la période 1950–62, la position extérieure de l’éconcmie française apparaît plus forte que celle de l’économie anglaise.

(6) On suppose, évidemment, que la politique du Gouvernement a pour but de réaliser le plein emploi et de stimuler la croissance, la poursuite de ces deux objectifs n’étant limitée que par l’apparition de tensions inflationnistes et d’un déséquilibre extérieur.

(7) Towards a Dynamic Economics, Londres, Macmillan, 1948.

(8) Un simple diagramme permet de mettre en évidence l’instabilité du modèle. On porte sur l’axe vertical et ; sur l’axe horizontal y. D’où une position d’équilibre à OA. Mais cet équilibre est instable. En effet, à un taux de croissance supérieur à OA, l’économie tendra à «exploser» dans l’inflation, l’excédent des investissements sur l’épargne ne cessant d’augmenter. Inversement, pour tout taux de croissance inférieur à OA, il y aurait une spirale déflationniste, due à un excédent grandissant de l’épargne sur les investissements.

(9) On peut vérifier cette proposition par un calcul élémentaire. L’épargne étant définie comme la différence entre le revenu et la consommation actuels, on peut écrire

D’autre part,

En substituant cette deuxième équation dans la première et en divisant le numérateur et le dénominateur par Y t−1, on obtient:

Ainsi, par exemple, en supposant que c = 0,9 et le taux d’expansion 0,05, la part de l’épargne dans le revenu national s’établira à 14,3 pour cent, alors qu’un taux d’expansion de 10 pour cent relèvera le coefficient d’épargne à 19,8 pour cent (on entend par c la propension marginale à consommer).

(10) Alternative Theories of Distribution, Review of Economic Studies, mars 1956; Capital Accumulation and Economic Growth, dans The Theory of Capital, Londres, Macmillan, 1961.

(11) peut s’écrire aussi sous la forme

(12) En effet,

(13) «Équilibre stable» étant entendu ici dans le sens traditionnel, restreint, du terme, tel qu’on le définissait avant les Foundations de Samuelson. D’après la définition classique, un système est en position d’équilibre quand tout écart, positif ou négatif, par rapport à cette position provoquerait un mouvement de retour dans la direction de l’équilibre. Il ne fait pas de doute que y*, satisfaisant condition (i), serait, dans ce sens, en position d’équilibre. Mais la définition classique de l’équilibre ne dit rien sur le processus de retour vers l’équilibre. Même si, par exemple, un y (effectif) dépassant y* provoquait le départ d’un processus de contraction du taux de croissance, nous ne savons pas si ce processus ne finira pas par dépasser y* et créer un mouvement oscillatoire, éventuellement de caractère «explosif». Nous déborderions largement les cadres de cet article en examinant les conditions de stabilité du système, entendues dans ce sens plus large.

(14) Cfr op. cit., Chapitres VI et VII. Quant à la valeur de a, nous l’estimions dans cet ouvrage à plus de 3, sauf dans le cas de l’Allemagne. Nous ne tenions cependant pas compte d’un éventuel investissement autonome, ce qui nous permettait de ne pas distinguer entre coefficients marginaux et moyens. La prise en considération d’une proportion fixe d’investissement autonome dans le produit national réduit, évidemment, le coefficient marginal capital-production.