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Problèmes belges d’information internationale

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Lés problèmes de l’information internationale sont le produit de deux facteurs, l’un en gestation depuis un siècle, l’autre en relations étroites avec les progrès techniques des dernières décades. C’est, d’une part, l’évolution tendant à accorder à l’opinion publique une influence prépondérante dans la conduite de la politique extérieure des Etats; de l’autre, la rapidité moderne des communications et la conquête des distances.

La revision des méthodes, mise à l’ordre du jour par ces deux facteurs, a inspiré au célèbre écrivain Archibald MacLeish le commentaire ci-après : « Aujourd’hui, les peuples sont en contacts directs et continus les uns avec les autres, jour par jour et même heure par heure, grâce à l’échange d’idées, de dépêches, de nouvelles, d’articles de revues, de livres, d’émissions de radio, de personnalités et d’œuvres d’art — les instruments multiples des communications modernes. Il s’ensuit que les attitudes de peuples entiers, notamment leur attitude les uns vis-à-vis des autres, ont acquis, dans les relations extérieures, le rôle d’influences les plus fortes. Il ne serait pas exagéré d’affirmer que les relations extérieures d’un Etat moderne sont conduites tout autant par le truchement des instruments publics des communications internationales que par l’intermédiaire des représentants diplomatiques et de leurs missions ».

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1948

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References

page 773 note (1) Archibald MacLeish devant la Commission des Affaires Etrangères du Sénat de Washington, le 12 décembre 1944. Cité par JAMES P. WARBURG, Unwritten Treaty, Harcourt, Brace & C°, New York 1946, pp. 139–140.

page 774 note (1) Memorandum on the Postwar International Information Program’ of the United States, Prepared by Dr. Arthur W. Macmahon, consultant of administration in cooperation with the Office of Public Affairs, The Department of State, Washington, 1945.

page 774 note (2) Cfr notamment FREDERIC LEWIS ALLEN, Must we tell the World? Harper’s Magazine, décembre 1945.

page 774 note (3) Office of War Information et Office of Inter-American Affairs.

page 774 note (4) Executive order du 31 août 1945.

page 774 note (5) Cfr William W. MADDOX, The Foreign Service in Transition, Foreign Affairs, Janvier 1947, p. 309. Ce chiffre représente deux fois autant de monde que n’en comptait, en 1939, le Ministère des Affaires Etrangères de Washington tout entier. Le New York Times du 27 avril 1947 cite le chiffre de 2861 agents. Le budget de l’entreprise officielle d’information a atteint, pour la période s’étendant de juillet 1946 à juin 1947, la somme de 20.207.038 dollars. Le secrétaire d’Etat Marshall a demandé au Congrès de porter ce crédit à 31.381.000 dollars pour la nouvelle année budgétaire.

page 775 note (1) Déclarations faites à la Women’s Patriotic Conference on National Defense, à Washington, le 25 janvier 1947. Selon le New York Times du 27 avril 1947, la Grande-Bretagne a consacré, au cours de 1946, plus de dix millions délivres sterling à son action d’information à l’étranger; la France, pour sa part, plus de 600 millions de francs, à quoi il faut ajouter des subsides de plusieurs centaines de millions à l’Agence France-Presse.

page 775 note (2) JAMES P. WARBURG, ouvrage cité, pp. 157 et suivantes.

page 775 note (3) Cfr New York Herald Tribune, édition parisienne du 7 mai 1947. Premier article éditorial.

page 775 note (4) Department of State appropriation bill for 1947, p. 10. Selon le New York Times du 27 avril 1947, l’action d’information des Etats-Unis est organisée, à cette heure, dans soixante-sept pays.

Il est à noter d’autre part que l’abolition du Ministère de l’Information en Grande Bretagne, a été accompagnée du maintien de certains Services d’Information. La mesure a été justifiée en ces termes par le gouvernement britannique : « Ces services d’information ont un rôle important et permanent dans la machinerie du gouvernement dans les conditions modernes… Il est important qu’un tableau vrai et adéquat de la politique, des institutions et. mode de vie britanniques soit présenté au delà des mers ».

page 776 note (1) STUART GRIFFITHS, Bulletin pour 1947 de la radio canadienne, Service International. Voir aussi, dans le même sens RALPH HANCOCK, Opportunities in Latin America, Duell, Sloan & Pierce, New York, 1946, p. 83.

page 777 note (1) L’intérêt accordé, aux Etats-Unis, à ce problème d’une bonne « projection » sur le monde peut se mesurer au trait ci-après. En septembre 1947, un comité de neuf sénateurs et représentants fut délégué par le Congrès pour visiter l’Europe, afin d’y étudier dans chaque pays le rendement du programme d’information internationale du Département d’Etat. Sur la base de ces investigations, le Congrès aura à ratifier la directive présidentielle ayant incorporé ce programme, en tant qu’élément permanent, dans l’action de la politique extérieure des Etats-Unis. Le groupe, dit « Smith-Mundt Committee », fut reçu officiellement à Bruxelles le 13 septembre. Il fut décrit erronément, dans certains communiqués belges, comme « une mission d’information d’ordre général », imprécision trahissant, de notre part, une certaine incapacité à se représenter l’objet réel d’une pareille enquête.

page 778 note (1) Ceci ne vise pas les publications d’ordre scientifique.

page 779 note (1) A la vérité, même là, les résultats sont souvent le fruit d’une collaboration des deux. Voir à cet égard JOHN A. KOUWENHOVEN, The movies better be good, Harper’s Magazine, mai 1945, pp. 533 et suivantes. Voir également l’article « La lumière va-t-elle venir de l’Occident », de FRÉDÉRIC DENIS, dans Le Peuple, du 10 novembre 1945.

page 780 note (1) Ce film « Surgindo da Sepultura » a été projeté depuis à diverses reprises en Belgique, et en dernier lieu, dans sa version brésilienne, le 14 avril 1947 au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles.

page 780 note (2) Notamment FRANS VAN CAUWELAERT, Ensayo sobre las Pequeñas Naciones, Editions de «La Revista Belga», New York et Buenos-Aires, 1945. L’ouvrage existe également en portugais du Brésil.

page 781 note (1) Sur l’action d’information poursuivie de 1942 à 1946 par l’Office Belge pour l’Amérique Latine, une création de M. F. Van Cauwelaert assisté de l’auteur du présent article, on trouvera plus de détails dans les publications ci-après : Bulletin Commercial Belge du 15 septembre 1946; Belgique-Amérique-Latine du 20 septembre 1946; Nieuwe Standaard du 28 septembre 1946; Le Matin (d’Anvers) du 30 septembre 1946, La Meuse (de Liège) du 30 septembre 1946, Vers l’Avenir (de Nainur) du 30 septembre 1946, La Métropole (d’Anvers) du 2 octobre 1946, Le Peuple du 2 novembre 1946, La Nation Belge du 7 novembre 1946.

page 781 note (2) Voir notamment : La Relève du 17 novembre 1946, article de RAYMOND SCHEYVEN; La Nation Belge du 20 décembre 1946, article de MARCEL LOBET; Le Soir des 7 janvier, 4 et 5 février 1947. Cette énumération pourrait être fort allongée.

page 782 note (1) Un répertoire, édité par la Princeton University Press, sous le titre Propaganda, Communication and Public Opinion et mis à jour en 1946 ne mentionne, à cet égard, pas moins de 2558 titres, dont 125 marqués d’ime étoile pour en recommander tout particulièrement la lecture. Une autre nomenclature figure dans l’annuaire édité par les soins de l’hebdomadaire Editor & Publisher, paraissant à New York.

page 783 note (1) Les déclarations de Daladier en juin 1947, les étranges mémoires de Reynaud et divers autres écrits français révèlent clairement l’éventualité que la légende du coup de poignard dans le dos par la Belgique en 1940 devienne de l’Histoire. Il est bien évident que ces imputations s’afficheraient moins hardiment s’il existait un appareil belge d’information tout prêt à les combattre.

page 783 note (2) Se reporter notamment à la séance du Sénat du 3 mai 1946.

page 784 note (1) Memorandum Macmahon, déjà cité, pp. xviii à xx. Ce qui est reflété ci-dessus n’est pas une traduction littérale, mais plutôt un commentaire établi à la lumière de la pratique qui s’est instituée. Depuis les deux ans qu’il est en application, ce programme n’a reçu de modifications qu’à deux égards : a) on y a fait place à certains échanges d’étudiants, de professeurs ou de techniciens; b) en l’absence de désarmement idéologique, les émissions de radio sur ondes courtes y ont pris une importance beaucoup plus grande que prévu primitivement. Des tiraillements avec les grandes agences de nouvelles (A. P. et U. P.) s’ensuivirent, bien que ces entreprises n’eussent, en tout état de cause, point accès là où le Département d’Etat tenait le plus à répandre la version américaine des faits et de l’actualité. Ces conflits ont eu leur répercussion au Parlement de Washington. Le « Smith-Mundt Committee », dont il a précédemment été question, avait notamment pour tâche de clarifier la situation.

page 785 note (1) Cfr notamment le rapport à la Chambre des Représentants sur le budget du Ministère des Affaires Etrangères et du Commerce Extérieur pour 1947, p. 22.

page 786 note (1) Ceci ne vise pas les institutions scientifiques.

page 786 note (2) La simplicité des installations, à Bruxelles, du British Council et des Services d’Information des Etats-Unis est, à cet égard, un exemple à méditer.

page 786 note (3) Memorandum Macmahon, déjà cité, p. xii.

page 786 note (4) La Nation Belge du 3 janvier 1947, article « Pour faire connaître la Belgique à l’Etranger » commente, à cet égard, un cas pratique.

page 787 note (1) Ces notions ne sont pas empruntées à la théorie étrangère. L’auteur de cet article a été amené à se les formuler à l’occasion de ses propres expériences.

page 788 note (1) C’est chez nous, doit-on le souligner à regret, que la tâche est la plus ingrate. La Suisse, la Hollande, la Suède possèdent une technique de la presse plus parfaite, qui peut leur être d’un grand secours. Notre voisine du Nord a réussi dans une bonne mesure à exporter directement ses nouvelles. La Suisse,. le Danemark, la Suède peuvent se prévaloir d’une certaine production cinématographique favorablement accueillie à l’étranger. Par ailleurs, des notions simplistes ne trouvent que trop facilement créance, à cet égard, dans notre pays. Celle, par exemple, que la meilleure réclame, pour la Belgique, c’est la rapidité de son relèvement économique. On discerne ici une confusion entre la « matière première » de l’information et l’exploitation de celle-ci. Le relèvement exemplaire de la Belgique n’a de valeur de propagande que moyennant une bonne technique de l’information pour l’exploiter de manière profitable. Un périple de 10.000 kilomètres accompli, l’été dernier, à travers les Etats-Unis a amené l’auteur de cet article à la conclusion qu’en dehors de certains milieux éclairés des grands centres, la situation prospère de la Belgique est peu connue outre-Atlantique. Par comparaison avec l’état général de l’Europe, certains sont même portés à l’attribuer à des facteurs qui ne sont nullement à notre crédit. Une autre excellente réclame, entend-on également formuler chez nous, c’est le rôle eminent déployé par des compatriotes dans les assemblées internationales. Cet argument ne vaudrait que si, par exemple, la Norvège avait conquis la grande vedette depuis qu’elle a donné à l’O. N. U. son secrétaire-général. Sans une information suffisamment alerte, il se vérifie, au contraire, que les personnalités assumant un rôle international perdent rapidement leur valeur de panneau-réclame au profit de leur propre patrie.

page 790 note (1) Un publiciste de grande classe, comme feu Louis Creplet, a versé, à cet égard, son témoignage à la cause. Cfr Le Soir du 14 juillet 1945, article « Propagande et Information » : « …La meilleure propagande, pour un pays, consistera plus que jamais à assurer la diffusion, dans la liberté, de faits exacts… ».

page 790 note (2) Le réquisitoire le plus dru contre les méfaits des agences intermédiaires est précisément l’œuvre d’un américain, en l’espèce, l’administrateur-délégué de l’Associated Press de New York. L’intéressé est mû par le dépit conçu en constatant l’opinion qu’on s’est longtemps faite à l’étranger, des Etats-Unis, pour ce même motif. Cfr KENT COOPER, Barriers Down, Ferrar & Rinehart, Inc., New York, 1942, pp. 43, 48, 51, 57, 116, 118, 155, 179 et 181.

page 791 note (1) Il s’agit de Press Wireless, Inc., fondée en 1929. Ses partenaires actuels sont : Chicago Tribune, New York Times, New York Herald Tribune, Christian Science Monitor, Chicago Daily News, San Francisco Chronicle et Los Angeles Times. En outre, les agences : Associated Press, United Press, King Features Syndicate et North American Newspaper Alliance.

page 791 note (2) L’idée d’agence-collective, à former entre un groupe de petits Etats pour la diffusion internationale directe de leurs nouvelles, a été lancée par l’auteur de cet article dès mars 1945 en Amérique latine. Elle a fait l’objet d’une étude publiée par La Revista Belga de New York et reproduite sous forme de tirés-à-part.

Cette conception a recueilli l’adhésion du Troisième Congrès interaméricain de la Presse, tenu à Caracas (Venezuela), en mai de la même année. Elle a été exposée en détail dans une « Note sur la diffusion internationale des nouvelles belges », préparée, à la demande de l’Agence Belga, par l’auteur de cet article, en vue de la réunion annuelle des directeurs des Agences télégraphiques du « Groupe 39 », le 14 décembre 1946.

page 791 note (3) La Nation Belge du 3 janvier 1947 a signalé que la Hollande, qui possède à cet égard une sérieuse avance, et la Belgique ont déjà uni leurs efforts dans ce but. On ne peut toutefois espérer voir ces deux petits pays atteindre, à eux seuls, les résultats recherchés. La collaboration actuelle a, du reste, pour inconvénient de faire passer les informations originaires de Belgique sous une étiquette hollandaise.

page 793 note (1) Le défaut de familiarité avec les problèmes de l’information en Belgique y fait, à l’occasion, énoncer d’étranges naïvetés. Témoin cette réflexion dans le numéro du 31 mars 1947 d’un des principaux quotidiens de notre capitale : «…Gageons que si l’I. N. E. A. C… avait été une organisation américaine au lieu d’être belge, le monde entier aurait constamment été tenu au courant de ses activités…» Gageons plutôt que si l’information internationale d’Amérique avait pris modèle sur certains pays, les États-Unis passeraient peut-être encore aujourd’hui pour une succursale du continent noir !

page 793 note (2) Inversement, les déformations infligées aux faits par les correspondants étrangers trouvent leur plus sûr correctif dans la diffusion à l’étranger d’une version nationale des mêmes faits. La certitude que cette version nationale infligera un démenti aux manies de sensationnel, est le seul remède efficace pour contraindre les dits correspondants à l’objectivité et à la prudence, sans s’aliéner leur bon vouloir. La protestation sur le plan officiel est, à cet égard, la moins efficace des tactiques. On en trouve l’exemple dans La Libre Belgique du 1er mars 1947, entrefilet « Les Informations sensationnelles » et dans Le Soir du 4 mars 1947, entrefilet « Le Goût de la Sensation ».

page 795 note (1) D’après des déclarations de W. Benton, sous-secrétaire d’Etat, à Washington le 21 janvier 1947. Voir aussi le New York Times du 27 avril 1947. Il y est question de s’assurer, hors du territoire des États-Unis, les relais supplémentaires jugés indispensables pour garantir une réception plus satisfaisante.

page 796 note (1) On trouvera une foule de détails à cet égard dans un livre de l’auteur de cet article, à paraître par la suite sous le titre : Aventure dans la Radio Américaine.

page 799 note (1) Un tel groupement a été créé en 1945 aux Etats-Unis sous le titre de USIBA, pour « United States International Book Association ».

page 800 note (1) La revue de petit format ne devrait plus être considérée comme un produit d’indigence, une « petite revue », mais comme une formule dont les meilleurs exemples incorporent beaucoup d’étude et de calcul. On consultera utilement, à cet égard l’ouvrage de JOHN BAINBRIDGE, Little Wonder, Reynal & Hitchcock, New York, 1945. Les heureuses solutions trouvées au problème de l’illustration, dans le petit format, ont d’ailleurs singulièrement élargi le champ d’application de celui-ci.

page 801 note (1) Ici encore, la théorie étrangère n’a point offert de suggestions pour cette analyse et l’auteur avance cette terminologie à titre d’enseignement de ses propres expériences en ce domaine.

page 802 note (1) On a l’exemple d’un tel collège de « trustees » dans celui chargé de veiller sur l’orthodoxie patriotique du Times de Londres et aussi, dans une certaine mesure, dans le « British Council ».