Hostname: page-component-78c5997874-m6dg7 Total loading time: 0 Render date: 2024-11-06T16:21:31.886Z Has data issue: false hasContentIssue false

Perspectives de l’étude des opinions

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

Get access

Extract

Jeune, la science des opinions n’en est cependant plus à ses premiers pas. Aussi, pouvons-nous, dès à présent, donner un bref aperçu du terrain qu’elle a défriché et des étonnantes perspectives qu’elle ouvre aux hommes d’action ainsi qu’aux sociologues, psychologues et même aux philosophes.

Dans le domaine des opinions, deux objets sollicitent le chercheur. D’abord, la matière des opinions. Il faut répondre à de telles questions: que pense un individu déterminé du vote des femmes, de la prohibition, etc?; quel est l’avis, sur ces problèmes, de tel groupe social à tel moment? Ensuite, la forme des opinions: comment le sujet opine-t-il? en quelle mesure est-il partisan de l’idée qu’il émet? quelle est la consistance de son opinion? (c’est-à-dire n’admet-il pas en même temps des positions opposées?); quelle est la persistance de son opinion? (c’est-à-dire change-t-il souvent d’avis sur la même question?) où se place son opinion parmi celles des autres membres de sa communauté? (au centre? à l’extrémité droite? à l’extrémité gauche? dans la majorité ou la minorité?); quel est son tempérament d’opinion: est-il atypique ou typique? (c’est-à-dire habituellement en opposition déclarée avec le sentiment de son milieu ou au contraire habituellement d’accord avec ce sentiment?), radical ou conservateur? reconnaît-il d’habitude comme valeur suprême la beauté, l’utilité, la vérité, etc? Cette enumeration de questions n’est qu’exemplative.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1946

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

(1) JEROME S. BRUNER, Ce que pense l’Amérique, Traduction, Paris, Presses Universitaires de France, 1945, p. 20. — M. Bruner ne donne qu’en passant, dans son introduction, le principe de philosophie politique qui est critiqué ici. Il a cependant été cité parce qu’il semble caractéristique d’une certaine mentalité. Le livre de M. Bruner est une passionnante synthèse de l’évolution des opinions américaines sur divers problèmes de politique internationale.

(2) J. HAESAERT, Essai de Sociologie et notes doctrinales conjointes, Bruxelles, Editions Lumière, 1946, pp. 74 et 76; JEAN STOETZEL, Théorie des Opimons. Paris, Presses Universitaires de France, 1943, pp. 195 ss.

(3) M. GRAVIER, Luther et l’opinion publique. Paris, Aubier, 1942. Cité par J. Stoetzel.

(1) J. STOETZEL, op. cit., pp. 379 ss.

(2) Ih., p. 391.

(3) G. JACQUEMYNS, L’information sociale et économique far la méthode des sondages, Bruxelles, Parc Léopold, 1946, pp. 20 et 21.

(1) Ib., p. 24.

(2) Ib., p. 25.

(3) On voit que, si l’examen d’une valise n’apprend rien au douanier sur le contenu des deux autres, c’est que la condition (A) n’est pas réalisée. Mais le douanier connaîtra la proportion d’objets fraudés dans une quantité de 300.000 valises en en examinant beaucoup moins de 100.000. — Le professeur ne peut non plus apprécier, par l’examen, la science de quelques étudiants, mais bien d’un grand nombre. Sauf, s’il ne respecte pas la condition (C), par exemple en interrogeant dans les « tuyaux ».

(1) J. STOETZEL, op. cit., p. 392 et G. JACQUEMYNS, op. cit., p. 25.

(2) J. S. BRUNER, op. cit., pp. 3–6 (préface de J. Stoetzef).

(3) G. JACQUEMYNS, Op. cit., pp. 27 ss.

(1) J. S. BRUNER, op. cit., p. 3; G. JACQUEMYNS, op. cit., p. 29; J. STOETZEL, op. cit., p. 393.

(2) Le tableau suivant est repris dans G. JACQUEMYNS, op. cit., pp. 37–38.

(1) Voir le résultat commenté de ces enquêtes dans le Bulletin d’information de l’INSOC, n° 2, avril-juin 1946 (Opinion publique et marchés), Bruxelles, Parc Leopold.

(1) EUGÈNE DUPRÉEL, Y a-t-il une foule diffuse?, dans Quatrième semaine internationale de Synthèse, Paris, Alcan, 1934, cité pair’ J. STOETZEL, op. cit., p. 144. Voir aussi la définition selon J. HAESAERT, op. cit., p. 74.

(1) ROSS STAGNER, Fascist attitudes, dans Journal of social Psychology, 1936, n° 7, pp. 309–319. Cité J. STOETZEL, op. cit., pp. 70, 113 et 114.

(2) R. M. SIMPSON, Attitude toward the Ten Commandments, dans Journal of social Psychology, 1933, n° 4, pp. 223–230. Cité J. STOETZEL, op. cit., pp. 122–125.

(1) Voir J. HAESAERT, op. cit., p. 259.

(2) Nous pouvons imaginer, par exemple, que l’insistance de l’aumônier, à souligner, dans ses sermons, la gravité du 6me commandement, est un de ces facteurs de conformisation.

(3) F. RENOIRTE, Eléments de critique des sciences et cosmologie. Louvain, 1945.

(1) J. STOETZEL, op. cit., pp. 271, 272, 274 ss. — Des réserves semblent s’imposer ici, car nous ignorons si ces chiffres sont le résultat d’expériences suffisamment nombreuses.

(2) Ib., p. 266.