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Le Problème Du Petrole Au Mexique1

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Malgré la consommation croissante du pétrole, l'industrie pétrolière rencontre partout des difficultés pour l'écoulement de sa production, laquelle, depuis des années, et dans une proportion sans cesse grandissante, dépasse la consommation.

Nous nous trouvons en présence d'une crise de surproduction mondiale de pétrole qui inquiète plus particulièrement les États-Unis, à la fois le plus grand producteur et le plus grand consommateur. (Voir étude de M. Sylvain Pirson: «Les Problèmes de la surproduction du Pétrole aux États-Unis», parue dans ce bulletin, 1930, n° 3, p. 279.)

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1930

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Footnotes

(1)

L'auteur de cet article a pu étudier ce problème au cours d'un récent voyage au Mexique; le Bulletin des Sciences Économiques intéressera ses lecteurs, nous en avons l'assurance, en leur mettant sous les yeux cette documentation originale.

References

page 347 note (2) On attribue, dans une large mesure, cet écart entre la production et la consommation, aux perfectionnements de la technique du raffinage de l'huile brute, notamment par le procédé du «cracking» qui a considérablement augmenté le coefficient d'extraction d'essence.

page 348 note (1) Les statistiques sur la production pétrolière ne sont pas absolument unanimes, mais les variantes n'influent pas sur la tendance générale qui s'en dégage.

D'après des chiffres publiés dans les «Vierteljahrhefte zur Konjukturforschung», (Berlin 1930, cahier 19, p. 28), chiffres fondés, dit cette publication, sur les statistiques officielles et les corrections qu'elles ont subies par le «Bureau of Mines» des Etats-Unis, la production du Mexique, en millions de tonnes métriques a été:

D'autre part, les statistiques officielles du Mexique, calculées en m3, (le m3 est habituellement, assimilé, pour le pétrole, à la tonne métrique) donnent les chiffres suivants:

Les statistiques dont il est fait usage dans cette étude sont, en général, fondées sur la publication de l'American Petroleum Institute: «Petroleum Pacts and Figures».

page 348 note (2) Une légère amélioration est cependant constatée pour les deux premiers mois de 1930 qui accusent, pour la première fois depuis 1921, une augmentation de la production. (Voir infra).

page 348 note (3) En 1929 le Mexique a été dépassé par la Perse et refoulé par conséquent au cinquième rang des pays producteurs.

page 349 note (1) La première concession pétrolière fut accordée en 1865 par l'Empereur Maximilien, dans la vallée de Mexico, mais n'eut aucun résultat pratique.

page 349 note (2) En vingt-neuf années, c'est-à-dire depuis 1901 date du jaillissement du premier puits qui ait donné du pétiole en quantité commercialement exploitable, jusqu'à la fin de février 1930 l'exploitation pétrolière mexicaine a produit environ 249 millions de tonnes représentant une valeur commerciale d'environ 2.835.000.000 pesos mexicains, soit près de 50 milliards de francs belges actuels.

page 351 note (1) L'industrie pétrolière du Texas a pris, ces dernières années, une extension considérable. Or, les structures favorables de cette région se continuent sur territoire mexicain.

page 351 note (2) Je reproduis ici l'opinion la plus généralement admise sur les richesses présumées des réserves pétrolières du Mexique. Le chiffre de 647 millions de tonnes est encore reproduit dans un numéro tout récent des «Vierteljahrshefte zur Konjukturforschung», (Berlin 1930, cahier 19), comme constituant l'évaluation des réserves pétrolières de ce pays.

Je ne puis taire cependant que l'importance de ces richesses est mise eu doute par certains spécialistes. Je citerai, entre autres, le correspondant mexicain de la revue «Petroleum» (Berlin) qui, dans le n° du 11 juin 1930, p. 7, écrit:

«On parle toujours des terrains qui contiendraient certainement (proved) du pétrole, mais

» que l'on se refuserait à exploiter parce qu'ils constituent une réserve pour l'avenir. Cepen-

» dant, il est difficile de croire que le pétrole de ces terrains soit «proved»: d'une part, parce

» que la science géologique moderne, malgré ses immenses progrès, ne pourrait cependant se

» vanter d'être à même d'avoir fourni cette preuve, d'autre part parce que les Américains n'ont,

» jusqu'ici, presque pas étudié ces terrains. En outre, l'on doit faire remarqtier qu'il est douteux

» que même les plus puissantes sociétés pétrolières au Mexique soient en état de laisser indé-

» finiment dormir leurs réserves. Les recherches actives en vue de trouver la continuation de

» la très célèbre «Faja de Oro», où jaillirent naguère les fameux puits, tendraient à démontrer

» le contraire.»

page 351 note (3) Ainsi que nous l'expliquerons ci-après, les sociétés en communauté d'intérêts avec la Royal Dutch (Mexican Eagle et Corona) avaient, jusqu'en 1923, fréquemment été en lutte avec les sociétés américaines et avaient, plus d'une fois, dans les conflits intérieurs du Mexique, soutenu des partis qui n'avaient pas la faveur du Gouvernement de Washington.

La révolution d'Adolphe de la Huerta contre le Président Obrégon (fin décembre 1923) ne fut écrasée que grâce à l'aide des États Unis et des subsides financiers des pétroliers américains. Après la répression, Obrégon fit entamer des poursuites judiciaires contre la Mexican Eagle, sous prétexte qu'elle avait fomenté la révolution.

Ces poursuites, ainsi que d'autres vexations dont furent l'objet des sujets britanniques, ame nèrent, vers le milieu de l'année 1924, la rupture temporaire des relations diplomatiques entre la Grande-Bretagne et le Mexique.

Le recul britannique devant les États-Unis est symbolisé par le fait que la défense des intérêts anglais fut, pendant cette rupture, confiée au représentant diplomatique américain.

page 352 note (1) A la date du 1 décembre 1929, la totalité du capital actions de la Corona a ét acquise par la Mexican Eagle. (Prix d'achat: environ 2 millions de dollars.) A remarquer que les champs pétrolifères très favorables de l'Isthme de Tehuantèpec appartiennent en grande partie à la Mexican Eagle.

page 352 note (2) Depuis la chute de Porfirio Diaz (1911) qui fut un tournant décisif dans l'évolution politique et économique du Mexique contemporain.

page 353 note (1) Diaz fut Président de 1876 à 1880 et ensuite, sans interruption de 1884 à 1911.

page 353 note (2) En 1910, Limantour obtint aisément, sans fournir aucune garantie spéciale, un emprunt à 4% émis à 94 3/4%. Cet emprunt fut souscrit plusieurs fois à Londres. Le lyrisme de certaines gazettes financières alla jusqu'à qualifier le Mexique de «Treasure house of the world. »

page 353 note (3) La chute brusque de Diaz est expliquée entre autres parce que uniquement préoccupé de l'outillage économique (chemins de fer) et de la mise en valeur des richesses minières, il n'avait pas réussi à améliorer la situation du prolétariat agricole indien ou métissé, qui constitue environ 80% de la population.»

La misère de ce prolétariat est un ferment constant de révolution que des aventuriers et, par leur intermédiaire, des Gouvernements étrangers (États-Unis) peuvent, à tout moment, exploiter.

page 353 note (4) Le coupon de la rente mexicaine, placée jusqu'à concurrence de 85% en Europe, cessa bientôt d'être payé, les chemins de fer auxquels le capital anglais était intéressé, furent en déficit; les banques ds crédit hypothécaire (capitaux principalement français) virent fondre leurs gages, etc, etc…)

page 353 note (5) Hoffmann (Oelpolitik, Berlin 1927, p. 63 Google ScholarPubMed) affirme que ce sont les faveurs accordées par Diaz â la Mexican Eagle qui fareat la cause immédiate de sa chute.

page 354 note (1) Ce n'est qu'à partir de 1918 que la «Mexican Eagle» allait définitivement être contrôlée par la «Royal Dutch», pour absorber, ainsi que nous l'avons vu plus haut, le 1 décembre 1929, la «Corona».

page 356 note (1) Voir surtout Macedo, : «El sistema de la constitucion de 1917 sobre propiedad del petroleo» (Revista Jurídica de la Escuela Libre de Derecho), t. I, octobre et décembre 1922 Google Scholar. — Mendoza, S.: «La Controversia del petroleo», Mexico, 1921 Google Scholar.

page 356 note (2) Notamment dans une brochure anonyme dont il existe une édition anglaise et une édition française, distribuée par les représentants diplomatiques mexicains eu Europe: « Une enquête au Mexique», Mexico, 1926 Google Scholar. — Talleres Linotipograficos Carlos Rivadeneyra, in-8°, 280 p.

page 356 note (3) Personne ne lui conteste le droit d'exploiter les gisements sous les terrains appartenant, à la Nation. Celle-ci était en effet propriétaire de ces gisements, dès avant la promulgation de la Constitution de Queretaro.

page 356 note (4) Il n'y a, jusqu'ici, aucun arrêt de jurisprudence qui ait tranché la question.

page 357 note (1) D'autre part, certaines particularités de la procédure mexicaine (amparo) facilitent des manœuvres d'obstruction judiciaire qui ont fréquemment entravé les entreprises installées au Mexique.

page 357 note (2) Cette législation n'imposait aucune obligation d'exploitation. Aussi les sociétés s'étaient-elles constitué d'immenses réserves. On évalue à environ 56.000 le nombre des concessions ou baux obtenus sous Diaz sur des terrains pétrolifères; 5 à 6.000 seulement de ces terrains avaient été mis en exploitation.

page 358 note (1) La dernière révolution ne date que du printemps 1929. D'autre part, Obrégon, réélu Président en 1928, fut assasiné. Le Président actuel, Ortiz Rubio fut, en février 1930, le jour même de son inauguration, l'objet d'un très grave attentat.

page 358 note (2) Une autre circonstance fut favorable à l'apaisement. Doheny le plus ancien pétrolier américain au Mexique, fut mêlé au scandale «Teapot Dome» dont le principal acteur était le sénateur et ancien secrétaire d'État, Albert Fall, le plus anti-mexicain des politiciens américains. En 1925 les propriétés mexicaines du groupe Doheny passèrent à la «Standard Oil of Indiana».

page 358 note (3) Le peso vaut à peu près 1/2 dollar U. S. (Exactement 49,6825%).

page 359 note (1) Il y a encore d'autres questions qui intéressèrent, et continuent à intéresser l'industrie pétrolière.

Les dispositions de la Constitution de Queretaro relatives à l'organisation du travail ont donné lieu à un projet de loi d'exécution, présenté, en septembre 1929, au Congrès National par le Président Portes Gil, sous le nom de: «Projet de code fédéral du travail». Toutes les entreprises capitalistes du Mexique, et plus particulièrement les entreprises pétrolières, ont organisé un mouvement de protestation contre de nombreuses dispositions de ce code, d'après elles incompatibles avec la bonne marche de leurs affaires.

page 360 note (1) C'est dans le même ordre d'idées que les Américains ne désiraient pas voir s'installer au Mexique une industrie de raffinage trop développée, telle que paraissait l'inaugurer la grande raffinerie de la Mexican Eagle, achevée en 1922.

L'intérêt américain était d'importer, pour être travaillé en Amérique, du pétrole brut ou tout au plus superficiellement distillé (Procédé du «topping»).

page 361 note (1) L'atteinte que la baisse considérable de l'argent — une autre grande richesse mexicaine — vient de porter aux ressources de l'État mexicain est une circonstance nouvelle qui doit faire désirer au gouvernement une reprise de l'industrie pétrolière.

page 361 note (2) Naturellement à l'exception de ceux de l'Armée, à laquelle il eut été pour le moins imprudent de demander pareil sacrifice.

page 361 note (3) La revue «Petroleum» (Berlin) numéro du 30 juin 1930, p. 4.

page 361 note (4) Il succéda en 1927 à Sheffield.

page 361 note (5) Ortiz Rubio, entré en fonctions en février 1930.

On a généralement constaté que des réformes se produisent les deux premières années d'une Présidence, les deux dernières années du mandat présidentiel étant absorbées par les querelles intestines sur la succession. Au Mexique plus encore qu'aux États-Unis, toute l'administration change avec le Président. Ce pays est entièretnent dépourvu de fonctionnaires de carrière.

page 361 note (6) Un journal de Mexico «El Universal» du 18 juin, annonce, d'autre part, que la société Huasteca du groupe Standard serait sur le point d'investir 10 millions de dollars dans la mise en valeur de terrains pétrolifères situés au Nord de la zône de Tampico.

page 362 note (1) Ces satisfactions sont d'ordre fiscal et visent également la législation ouvrière. Elles sont, au point de vue des intérêts généraux de l'industrie pétrolière mexicaine, plus défendables que l'ancienne revendication des «droits acquis» interprétés outrancièrement.

page 363 note (1) Le Gouvernement doit cependant veiller à ne pas violer les dispositions constitutionnelles particulièrement rigoureuses qui prohibent les monopoles d'État. Il ne pourrait donc pas accorder les concessions de l'ensemble de ses terrains à une seule personne, ni confier à un seul entrepreneur l'exploitation en régie de tous ses gisements.

page 363 note (2) La bande est de 20 m. au dela des plus hautes eaux de long de la côte, de 10 m. le long des rivières navigables et de 5 m. le long des cours d'eau flottables.

page 363 note (3) Système dit du «Offset».