Hostname: page-component-586b7cd67f-t7fkt Total loading time: 0 Render date: 2024-11-22T05:17:06.779Z Has data issue: false hasContentIssue false

XXXVIII. Un Commentaire Sur Un Vers De Gautier D'Aupais

Published online by Cambridge University Press:  02 December 2020

Raphael Levy*
Affiliation:
University of Baltimore

Extract

Le poème courtois intitulé Gautier d'Aupais est assez singulier. Il ressemble à Jehan et Blonde par le thème, au Lai de l'Ombre par les procédés, à Cligés par les monologues, à Amadas et Ydoine par les allusions et à Brun de la Montaigne par la forme métrique. Il est écrit en 48 laisses monorimes qui se composent de 876 vers dodécasyllabiques. L'objet de cette étude est d'expliquer un vers difficile qui se trouve dans la laisse xxxi du poème et par là de résoudre un problème tant littéraire que linguistique.

Type
Research Article
Information
PMLA , Volume 54 , Issue 3 , September 1939 , pp. 629 - 636
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1939

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1 G. Paris, La Littérature française au moyen âge (Paris, 1909), §68.

2 A part de menues retouches, le premier éditeur, Fr. Michel, avait copié cette laisse de la même façon en 1835.

3 P. J. B. Le Grand d'Aussy, Fabliaux ou conks du XIIe et du XIIIe siècle, iii (Paris, 1779), 35.

4 Ch. V. Langlois, La Société française au XIIIe siècle d'après dix romans d'aventure (Paris, 1904), 269.

5 E. Levy, Prov. Suppl—Wörterbuch, iv (Leipzig, 1894–1924), 427.

5bis. Ce n'est pas pecunia mais premia que fournit F. Bonnardot, Romania, v (1876), 276. Il y explique bien dones (330), mais il croit que loir (277) équivaut à li or (285), dérivé de aurum (320) avec prosthèse de l'article (327).

6 H. Chatelain, Le Mistere de Saint Quentin (Saint Quentin, 1908).

7 Madame Grace Frank, La Passion d'Autun (Paris, 1934), a défini louyr par “récompense” dans la Passion de Biard 2097, mais elle a conclu avec justesse que c'est simplement une graphie fautive pour louyer.

8 F. J. M. Raynouard, Lexique Roman, iv (Paris, 1838–44), 93.

9 P. Meyer, Recueil d'anciens textes (Paris, 1877), 164.

10 L. Constans, Le Roman de Thèbes (Paris, 1890).

11 F. Ragueau et E. de Laurière, Glossaire du droit français (Niort, 1882), 310.

12 Entre parenthèses nous nous permettons de mentionner l'homonyme loire, qui n'a rien à voir avec le mot en question mais qui a également donné lieu à beaucoup de confusion. Godefroy, tome v, p. 21, a enregistré loire 1, “cuve de pressoir,” dans deux archives du quatorzième siècle [que nous ne sommes pas à même de contrôler] et dans le Couronnement de Renard 2841. A. Foulet a édité le poème à Princeton en 1929 et il a changé cette définition contre celle de “loutre”; dans son compte-rendu E. Gamillscheg, Zts. frz. Spr. Lit., lv (1932), 107, est d'accord avec D. M. Méon, Le Roman du Renart, iv (Paris, 1826), 503, que loire y correspond au français moderne “leurre.” Quant à la signification “loir” donnée pour loire 2 par Godefroy, tome v, 21, A. Thomas, Romania, xxxiv (1905), 108, l'a corrigée en “loutre,” tandis que A. Delboulle, ibid., xxxii (1903), 446, a fait la même correction pour loerre cité chez La Tour Landri par Godefroy, Compi., tome x, 92. De même dans le Miracle de St. Bon, publié par G. Lozinski en 1938, la variante loirre au vers 315 veut dire “loutre” plutôt que “loir.”

13 Pareillement le regretté J. Bédier, Romania, lxiv (1938), 220, a établi le bien-fondé de torn <torner dans la Chanson de Roland 1686.

14 A. Scheler, Œuvres de Froissart: Poésies, iii (Bruxelles, 1872), 123.

15 L. Nicod, Les Partures Adan:Les Jeux Partis d'Adam de la Halle (Paris, 1917), p. 78, vers 12. A. Långfors, Recueil général des jeux-partis, ii (Paris, 1926), 60, ne commente ce vers ni ne le cite dans le glossaire.

16 M. S. La Du, The Medieval French Roman d'Alexandre: Text of the Arsenal Version, MS. 3472 (Princeton, 1937). La leçon du vers d'après Paul Meyer, Alexandre le Grand dans la lit fran du moyen âge, i (Paris, 1886), 76, est un peu différente: “Quar en dul demener a hom poc de retor.”

17 L. Constans, Le Roman de Troie par Benoit de Sainte-Maure (Paris, 1909).

18 Il nous reste à expliquer l'emploi de retor dans trois autres vers de la laisse citée ci-dessus. Dans son glossaire Farai a donné la définition “salut” pour les vers 503 et 534, mais il faut faire une distinction entre les nuances du mot. Au vers 503 retor implique “retour à la santé, guérison, salut”: voir La Curne de Sainte-Palaye, ix, 207; Froissart, Poésies, i, 284, et Chroniques, ix, 280; Jehan Acard de Hesdin, Prise Amoureuse 136, 1118 et 1372; Thibaut de Champagne, Chanson xxvi, 16. Par contre, c'est “moyen de s'en tirer, moyen d'échapper” qui convient le mieux pour interpréter retor au vers 534: voir Eneas 7920; Geste de Liége ii, 8055; Roman de la Rose 3544. Au vers 530 prendre retor veut dire simplement “retourner.”