Article contents
Camus' L'etranger
Published online by Cambridge University Press: 02 December 2020
Extract
Most of the critical writing on L'Etranger has been focused on the world view or philosophy that it expresses. This is certainly legitimate, especially since Camus himself sees the novel as an incarnation of “a drama of the intelligence.” As a result, however, some of the formal and imaginative aspects of L'Etranger have been neglected, with the further result that the full meaning of the novel has remained hidden. On the surface, L'Etranger gives the appearance of being an extremely simple though carefully planned and written book. In reality, it is a dense and rich creation, full of undiscovered meanings and formal qualities. It would take a book at least the length of the novel to make a complete analysis of meaning and form, and the correspondences of meaning and form, in L'Etranger. My purpose here is less ambitious. I should like first to take up aspects of the novel that have not yet been studied sufficiently, principal among them (and in this order), the use of time and structure as thematic devices, myth, names, patterns of character and situation, and symbols, and then, in conclusion, to use the knowledge gained as the basis for an explication of the meaning of the novel as a whole. Frequent and fairly lengthy references will be made to others of Camus' books, simply because the novel is incomprehensible except in the context of all his works; it is hoped that what may appear to be digressions will be justified by the light they throw on the novel.
- Type
- Research Article
- Information
- Copyright
- Copyright © Modern Language Association of America, 1956
References
1 Le Mythe de Sisyphe (Paris, 1942), p. 134. The editions of Camus' other works referred to in this article, all published in Paris, by Gallimard, are the following: Noces (1950); L'Etranger (1953); Lettres à un ami allemand (1948); Le Malentendu, Caligula (1944); La Peste (1947); L'Etat de Siège (1948); L'Homme révolté (1951); L'Eté (1954).
2 “J'appelle objectif un auteur qui se propose des sujets sans jamais se prendre lui-même comme sujet” (L'Eté, p. 132).
3 A few quotations from the chapters on Kirilov and Sisyphus will make clear the links that connect Meursault with these figures: “En ce sens seulement, Jésus incarne bien tout le drame humain. Il est l'homme parfait, étant celui qui a réalisé la condition la plus absurde. Il n'est pas le Dieu-homme, mais l'homme-dieu. Et comme lui, chacun de nous peut être crucifié et dupé—l'est dans une certaine mesure” (p. 146). “On aperçoit désormais le sens de la prémisse kirilovienne: ‘Si Dieu n'existe pas, je suis dieu.’ Devenir dieu, c'est seulement être libre sur cette terre, ne pas servir un être immortel … Kirilov se sacrifie donc. Mais s'il est crucifié, il ne sera pas dupé. Il reste homme-dieu, persuadé d'une mort sans avenir, pénétré de la mélancolie évangélique” (p. 147). In the chapter on Sisyphus, Camus brings together and blends the 3 figures: “J'imagine encore Sisyphe revenant vers son rocher … c'est la victoire du rocher. … L'immense détresse est trop lourde à porter. Ce sont nos nuits de Gethsémani. Mais les vérités écrasantes périssent d'être reconnues. Ainsi. Œdipe obéit d'abord au destin sans le savoir. A partir du moment où il sait, sa tragédie commence. Mais dans le même instant, aveugle et désespéré, il reconnaît que le seul lien qui le rattache au monde, c'est la main fraîche d'une jeune fille. Une parole démesurée retentit alors: ‘Malgré tant d'épreuves, mon âge avancé et la grandeur de mon âme me font juger que tout est bien.’ L'Œdipe de Sophocle, comme le Kirilov de Dostoev-sky, donne ainsi la formule de la victoire absurde. La sagesse antique rejoint l'héroïsme moderne” (pp. 166–167).
4 Jean is the name of one of Camus' children. The name of the hero of La Chute, Camus' latest book, is Jean-Baptiste Clamence. It might be added that, according to Camus, Ivan Karamazov begins “l'entreprise essentielle de la révolte, qui est de substituer au royaume de la grâce celui de la justice” (L'Homme révolté, p. 77).
5 “Mais enfin, on peut aussi écrire sur l'inceste sans pour autant s‘être précipité sur sa malheureuse sœur et je n'ai lu nulle part que Sophocle eût jamais supprimé son père et déshonoré sa mère” (p. 132). Camus’ protest is perfectly justified. No attempt is being made here to psychoanalyze Camus. I am simply pointing out what I consider to be an important fact, and one that helps to understand Camus' symbolism.
6 FS, ix (Jan. 1955), 42–53.
7 M. Eliade, Traité d'histoire des religions (Paris, 1948).
8 “Explication de l'Etranger”, Cahiers du Sud (février 1943).
9 Le Mythe de Sisyphe, pp. 88, 100–101. Camus had already remarked (p. 86) that the absurd hero “par la simple quantité des expériences battrait tous les records.”
10 Ibid., p. 73.
11 Ibid., p. 24.
12 “Un esprit pénétré de l'idée de l'absurde admet le meurtre de fatalité, il ne saurait recevoir à aucun titre le meurtre de raisonnement” (“Le Meurtre et l'absurde,” Empédocle [avril 1949], p. 22).
13 W. M. Frohock, “Camus: Image, Influence and Sensibility,” YFS, ii, iv, 93–94. This count was made in the unrevised edition of L'Etranger.
14 “Tuer Dieu et bâtir une église, c'est le mouvement constant et contradictoire de la révolte” (L'Homme révolté, p. 131). “H hait la peine de mort parce qu'elle est l'image de la, condition humaine et, en même temps, il marche vers le crime” (p. 83).
15 A. Breton, Les Manifestes du surréalisme (Paris, 1946), p. 94,
16 “H tue et meurt pour qu'il soit clair que le meurtre est impossible” (L'Homme révolté, p. 348).
17 Ibid., p. 216.
18 As Camus says in L'Homme révolté (p. 375), “la révolte ne peut se passer d'un étrange amour” (italics mine).
19 This should be the subject of another paper. It is incorrect to speak of the style of L'Etranger. Much of the style of what I have called Part m differs substantially from that of Parts i-ii.
20 See the chapter on Kirilov in Le Mythe de Sisyphe.
21 L'Etranger (New York, 1955), Avant-Propos, p. viii.
- 2
- Cited by