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L'Arriere-fond Biblique du Recit des Tentations de Jesus1

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

Extract

L'pisode vanglique des tentations de Jsus dans le dsert (Marc i. 1213; Matt. iv. 111; Luc iv. 113) soulve des problmes sur lesquels les exgtes n'ont pas encore pu se mettre d'accord:2 problme littraire de la relation tablir entre les trois rcits, problme de la signification de cet pisode dans la pense de ceux qui nous l'ont transmis. La discussion n'est pas toujours mene avec beaucoup de mthode; on tranche les questions de dpendance sur des impressions trop personnelles, on interprte le rcit en fonction de proccupations psychologiques qui lui sont certainement trs trangres. Le point de dpart d'une solution valable devrait tre cherch dans une confrontation attentive de ce rcit avec les sources qu'il utilise. C'est en tenant compte de ces sources qu'on peut se faire une ide un peu prcise de la manire dont il a t compos et des intentions dont il tmoigne.

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Articles
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Copyright Cambridge University Press 1957

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References

page 287 note 2 Bibliographies rcentes du sujet dans R. Schnackenburg, Der Sinn der Versuchung Jesu bei den Synoptikern, Theol. Quartalschrift, CXXXII (1952), 297326 (cf. p. 297); Seesemann, art. , ., Theol. Wrterb. zum N.T. VI, I (1954), pp. 2337 (cf. p. 33 n. 53). A signaler en outre, K. G. Kuhn, -- im Neuen Testament und die damit zusammenhngenden Vorstellungen, Zeitschr. fr Theol. und Kirche, XLIX (1952), pp. 20022 (voir p. 222); M. Sabbe, De tentatione Jesu in deserto, Collationes Brugenses, L (1954), pp. 45965; H. Thielicke, Zwischen Gott und Satan. Die Versuchung Jesu und die Versuchlichkeit des Menschen, 3e d. (Halle, 1955). L'article de Schnackenburg donne un bon aperu sur l'volution de la discussion (voir dj E. Fascher, Jesus und der Satan. Eine Studie zur Auslegung der Versuchungsgeschichte (Hallische Monographien, II, Halle, 1949), tout en apportant d'excellentes mises au point; il reste peut-tre trop limit par le point de vue de la question synoptique et insuffisamment attentif la provenance des matriaux. L'article de Sabbe est sommaire et incomplet, mais clairant, et il nous a t trs utile; il a sans doute, pour beaucoup de nos lecteurs, l'inconvnient d'tre peu accessible.Google Scholar

page 288 note 1 Voir sur cette question Kr. Stendahl, The School of St Matthew and its Use of the Old Testament(Acta Semin. Neotest. Upsal. xx), Uppsala, 1954, pp. 88s.; A. W. Argyle, The Accounts of the Temptations of Jesus in relation to the Q Hypothesis, Expository Times, LXIV (1952s.), p. 382. Ce dernier article a provoqu une mise au point de la part de B. M. Metzger, Scriptural Quotations in Q Material, Expository Times, Lxv (1953s.), p. 125; Argyle a t ainsi amen donner des explications complmentaires: Ibid. pp. 285s. Dans cette discussion, les deux auteurs partent du fait, admis par l'un et l'autre, que les citations de la pricope sont empruntes la version des LXX; ils ne s'interrogent que sur la porte exacte de cette constatation pour ce qui concerne la source Q.

page 288 note 2 Kilpatrick, G. D.s'est fait le dfenseur du caractre primitif de cette leon: Matthew iv. 4, J. Theol. Studies, XLV (1944), p. 176.Google Scholar

page 288 note 3 Jean iv. 34 semble faire cho la dclaration de Jsus dans le rcit de la tentation; le mot parole est remplac par celui de volont, ce qui exprime parfaitement le sens daps lequel il faut prendre la citation du Deutronome.

page 289 note 1 Marc. i. 35, 45; Vi. 32, 35. Cf. M. Sabbe, art. cit. p. 461.

page 289 note 2 Cf. le principe nonc par Num. xiv. 34: les quarante annes d'preuve du dsert sont calcules d'aprs les quarante jours qu'a dur l'exploration de la Terre Promise.

page 289 note 3 On peut reconnatre la mme tendance dans l'interprtation rabbinique de Gen. xxii. I. Le texte dit que Dieu tenta Abraham en lui demandant le sacrifice de son fils Isaac. Une interprtation du IIIe sicle cherche l'origine de cette preuve dans une suggestion de Satan (Sanh. 89b: cf. Strack-Billerbeck, 1, 141). Voir E. Fascher, op. cit. pp. 30s.

page 290 note 1 Sans vouloir nous engager dans une discussion o des considrations trs diverses doivent intervenir, nous pouvons faire remarquer que notre tude apporte un argument aux dfenseurs de la priorit de l'ordre matthen: ordre inverse des textes du Deutronome et ordre rel des vnements de l'Exode (nous allons revenir sur ce point). Assurment l'histoire de l'Exode n'intresse gure notre vangliste, mais elle pourrait avoir retenu davantage l'attention un stade antrieur de la tradition.

page 291 note 1 Le verbe ne semble pas trs familier aux vanglistes: it ne se rencontre ni chez Marc ni chez Jean; Matthieu ne l'emploie qu'ici, tandis que Luc l'utilise encore deux fois dans l'evangile de l'enfance (dans 1, 74, cantique de Zacharie, par rfrence aux vnements de la sortie d'Egypte). Pour l'emploi de ce verbe dans la LXX, cf. H. Strathmann, Theol. Wrterb. zum N.T. IV, pp. 5961. Quant au verbe , il est tout fait anormal pour rendre , la mme anomalie se retrouve, encore dans le seul MS. A, pour Deut. x. 20, o A rajoute galement ῳ.

page 291 note 2 On peut trouver un tmoignage de cette manire de voir dans I Cor. x. 20s. (faisant cho Deut. xxxii. 17; cf. Bar. iv. 7) et dans de nombreux textes que citent les commentaires de ce passage.

page 291 note 3 Dans son v. 6b, Luc explicite l'ide sous-jacente: (toute cette puissance et cette gloire) m'a t confie, et je la donne qui je veux. II ne s'agit pas d'une pure fanfaronnade, comme l'explique trs justement R. Schnackenburg (Die sittliche Botschaft des Neuen Testamentes. Handbuch der Moraltheologie, VI, Munich, 1954, pp. 73s.). Le judasme s'tait habitu reconnatre derrire les royaumes de la terre, qui lui taient hostiles et pratiquaient en mme temps I'idoltrie, l'action de forces surnaturelles, sataniques. Telle est aussi la pense des auteurs du Nouveau Testament. On trouve l'quivalent de l'explication de Luc dans ce que l'Apocalypse dit du pouvoir de Rome: Le Dragon lui transmit sa puissance et son trne avec un empire immense (13, 2). Jean appelle le diable d'un nom significatif: le prince de ce monde (12, 31; 14, 30; 16, 11). Paul va jusqu lui donner le titre tonnant de (II Cor. iv. 4);dans lesupplice de la Croix inflig au Christ il reconnat, derrire l'action des hommes, l'uvre des princes de ce monde (I Cor. ii. 8), et it fait de la rsurrection du Christ un triomphe sur ces puissances maudites (Eph. i. 21; Col. ii, 15; cf. I Pet. iii, 22), contre lesquelles les chrtiens doivent continuer lutter (Eph. ii. 2; vi. 12), et auxquelles il donne des noms qui ne manquent pas de sens: puissances, principauts, trnes, dominations. Le monde est bien le domaine de Satan; rien de plus naturel que le pouvoir terrestre dpende de lui (sur la pense de Paul ce sujet, cf. O. Cullmann, Dieu et Csar, Neuchtel et Paris, 1956, pp. 6075 et 97120).

page 292 note 1 Cf. Exod. xvi.

page 292 note 2 H. J. Holtzmann (Hand-Commentar zum N. T. 1, I: Die Synoptiker, 3e d., Tbingen-Leipzig, 1901, p. 46) estime que le rcit des trois tentations de Jsus a t compos sur le modle des trois tentations d'Isral dans le dsert; il dcouvre celles-ci: la premire dans Exod. xvi. 29 et Num. xi. 410 (cf. I Cor. x. 6), la deuxime dans Exod. xvii. 17 et Num. xxi. 47 (cf. I Cor. x. 9), la troisime dans Exod. xxxii. 6 (cf. I Cor. x. 7). Cette reconstitution soulve l'objection du P. Lagrange: Il est toujours ais, avec des livres, de faire des extraits qui concident plus ou moins (Evangile selon saint Matthieu, Etudes bibliques, 3e d., Paris, 1927, p. 65). L'objection est juste si l'on doit faire appel tant de textes disperss pour expliquer la composition du rcit. Elle ne porte plus si la reconstitudon part des donnes fournies par le texte vanglique, les trois citations du Deutronome, qui se rfrent elles-mmes aux trois tentations d'Isral. Le rcit s'appuie directement sur les trois passages du Deutronome et ne fait appel que d'une manire lointaine aux rcits de l'Exode ou des Nombres qu'ils rappellent. Une mise au point encore: la premire tentation de Jsus s'appuie sur Deut. viii. 24, texte qui se rfre l'pisode de la journe des cailles et de la manne (Exod. xvi et Num. xi); la deuxime tentation s'appuie sur Deut. vi. 16, texte qui se rfre au miracle de l'eau (Exod. xvii. 17 et Num. xx. 213). Jusqu'ici tout va bien; mais quand la troisime tentation fait appel Deut. vi. 13s., nous ne voyons plus sur quoi on peut se baser pour voquer l'pisode du veau d'or. Le texte du Deutronome ne le vise certainement pas, puisqu'il s'agit d'un Conseil mettre en pratique pour le temps o l'on aura pntr dans la Terre Promise (cf. Deut. xii. 2931; Jos. xxiii. 616; Jug. ii. 12; . cv. 35ss.). Rien n'indique non plus que le rcit vanglique ait vu dans le texte autre chose que ce qu'il disait, et qu'il ait mis une certaine relation entre l'adoration de Satan et l'adoration du veau d'or. La troisime tentation d'Isral, tentation d'idoltrie, est lie par le Deutronome au moment de la prise de possession des territoires occups par les nations cananennes; elle est lie dans l'Evangile la prise de possession des royaumes du monde. Faire appel l'pisode du veau d'or dans ce contexte, c'est brouiller inutilement un paralllisme qui est assez clair par lui-mme.

page 293 note 1 est employ 62 fois par Matthieu et 7 fois par Marc; 53 fois par Matthieu, 6 fois par Marc, 11 fois par Luc, 1 fois par Jean.

page 293 note 2 Telle est du moins l'explication qu'on rencontre gnralement chez les commentateurs franais: A. Loisy, M.-J. Lagrange, J. Huby, L. Pirot; voir galement W. Foerster, art. , Theol. Wrterb. zum N.T. III, p. 134, avec la note 5, et U. Holtzmeister, Jesus lebte mit den wilden Tieren, Marc. i. 13, dans Vom Worte des Lebens. Festschrift fr Max Meinertz (Neutestl. Abh., I, Ergnzungsband, Munster, 1951, pp. 8592). On a galement fait le rapprochement de la mention des btes sauvages avec un thme lgendaire assez rpandu dans l'histoire des religions; mais on reconnat aujourd'hui qu'il n'en rsulte pas beaucoup de lumire (cf. R. Bultmann, Die Geschichte der synoptischen Tradition, 2e d. (Gttingen, 1931), pp. 270s.; W. Foerster, art. cit., p. 134, avec la note 3; W. A. Schulze, Der Heilige und die wilden Tiere. Zur Exegese von Mc. i. 13b, Zeitschr. fr die neutestl. Wiss. XLVI (1955), pp. 2803). Une explication rencontre plus de faveur, celle qui voit dans le Christ un nouvel Adam, jouissant des privilges paradisiaques du premier et devant comme lui subir l'preuve de la tentation (voir, par exemple, les commentaires de E. Klostermann, F. Hauck et de J. Schniewind; J. Jeremias, art. A, Theol. Wrterb. zum N. T. 1, p. 141; W. Foerster, art. cit., p. 134 n. 4; Bultmann, loc. cit.; R. Schulze, loc. cit.). Ce paralllisme est allurment suggestif; mais quel indice peut-on reconnatre qu'il tait prsent dans la pense du narrateur?

page 294 note 1 Comment comprendre ce service des anges? Le contexte du psaume ferait penser une protection pleine de sollicitude. Mais le verbe prend facilement le sens de servir manger, et ce sens est tout fait obvie dans le rcit de Matthieu, o le service des anges fait suite au jene de Jsus et sa faim (cf. H. W. Beyer, art. , Theol. Wrterb. zum N.T. II, p. 84; R. Schnackenburg, Der Sinn der Versuchung..., pp. 302 et 321). Le cas prsenterait ainsi une certaine analogie avec celui du prophte Elie, III Regn. xix. 58. Chez Marc, la situation n'est pas exactement la mme, puisqu'il n'y est pas question de jene ou de faim de Jsus, et que le service des anges va de pair avec la prsence des btes sauvages. On dirait que les anges sont l pour prserver Jsus de tout dommage et assurer son immunit. Ne pas oublier que, dans la Bible, les btes sauvages qui peuplent le dsert ont un rapport troit avec les dmons, dont, d'une certaine manire, elles personnifient la prsence: voir sur ce thme l'aperu de A. Lefvre Ange ou bte, dans Satan (Etudes Carmlitaines, 27), ParisBruges, 1948, pp. 1327.

page 295 note 1 Cf. Montefiore, C. G., The Synoptic Gospels, II, 2e d. (Londres, 1927), p. 18; B. C. Butler, The Originality of St Matthew. A Critique of the Two-Documents Hypothesis (Cambridge, 1951), pp. 112s.; L. Vaganay, Le Problme synoptique. Une hypothse de travail (Bibl. de Thol. III, I), Paris-Tournai, 1954, p. 213.Google Scholar

page 295 note 2 Cf. H. L. Strack-P. Billerbeck, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch, IV, I, pp. 77114; E. Lohmeyer, Die Versuchung Jesu, Zeitschr. f. system. Theologie, XIV (1937), pp. 61950 (voir pp. 6268); W. Bousset-H. Gressmann, Die Religion des Judentums im spthellenistischen Zeitalter(Handbuch zum N.T. 21), 3e d. (Tubingue, 1926), pp. 179s.; J. Behm, art. , Theol. Wrterb. zum N.T. IV, pp. 92535.

page 295 note 3 Voir Vaganay, L., op. cit. p. 290.Google Scholar

page 296 note 1 Un autre rapprochement conviendrait beaucoup moins: le cas d'Elie qui, fortifi par la nourriture que l'ange du Seigneur lui avait apporte, marcha pendant quarante jours et quarante nuits jusqu'au mont Horeb (III Regn. xix. 8). Quant Apoc. Abr. 12, I, elle ne fait que reporter sur Abraham ce que le texte sacr disait de Mose.

page 296 note 2 Cf. Joachim Jeremias, art. , Theol. Wrterb. zum N.T. IV, pp. 85278 (voir principalement pp. 866s., 8715). Voici un simple exemple, emprunt Matt. ii. 1921: ᾠ, ' ῷ ῳ ' , '. On remarquera une lgre anomalie: le pluriel du verbe au v. 20, alors qu'il s'agit uniquement de la mort du roi Hrode (v. 19). Ce dtail s'explique et tout le texte prend sa profondeur biblique si on le compare avec Exod. iv. 1920: . . . . Le paralllisme des deux notices est trop vident et trop prcis pour qu'on puisse l'attribuer au hasard. Il faut reconnatre que le rcit vanglique, du point de vue littraire, est calqu sur le rcit de l'Exode. Le procd n'a rien de surprenant si l'on sait qu'en sa qualit de Messie, Jsus, dans la pensee de l'evangliste, est un nouveau Mose. Les rapprochements ont une porte thologique: ils sont autant d'indices de la dignit messianique de Jsus. Mais le paralllisme reste latent; on est fond se demander s'il ne suppose pas un rcit plus ancien qui faisait explicitement le rapprochement.

page 297 note 1 Il est surprenant que ce parallle n'ait pas davantage retenu l'attention; on le cite parfois (cf. E. Hhn, Die messianischen Weissagungen des israelitisch-jdischen Volkes bis zu den Targumim, II (Tbingen, 1900), p. 6; les commentaires de A. Loisy et de E. Klostermann; E. Lohmeyer, art. cit. p. 640 n. 3; Idem, Das Evangelium des Matthus. Nachgelassene Ausarbeitungen und Entwrfe (Krit.-ed. Komm. ber das N.T., Sonderband), Gttingen, 1956, pp. 54 et 59; C. K. Barrett, The Holy Spirit and the Gospel Tradition (Londres, 1947), p. 52), mais sans remarquer tout le parti qu'on pourrait en tirer. On a pourtant signal l'Apocalypse syriaque de Baruch (lxxvi. 34), qui fournit un excellent parallle la scne de la troisime tentation de Jsus, tout en s'inspirant manifestement de Deut. xxxiv. Quarante jours avant sa mort, Baruch doit monter sur une montagne; de l it verra toute la terre. Le temps qui lui restera, il devra l'employer instruire le peuple. Voici le passage dans la traduction de M. Kmosko (Patrologia Syriaca, II, col. 1201): Ascende igitur ad verticem montis istius, et transibunt in conspectu tuo omnes regiones terrae istius et figura orbis et vertex montium et profundum vallium et ima maris et numerus fluviorum, ut videas quid relinquas et quo vadas. Hoc autem continget post quadraginta dies. Nunc ergo diebus istis vade et doce populum quantum vales. R. H. Charles (The Apocrypha and Pseudepigrapha of the O.T., II. Pseudepigrapha(Oxford, 1913), p. 519) a raison de renvoyer non seulement Exod. xxxiv, mais galement Matt. iv. 8. On oublie le passage du Deutronome, et sa place on nous encombre des textes les plus disparates, qui ne peuvent que fourvoyer dans l'interprtation de l'Evangile. L'esprit dans lequel le passage est crit, les rfrences explicites qu'il contient, tout cela devrait orienter les recherches vers l'Ancien Testament.

page 297 note 2 Il est assez curieux de noter que le texte du Deut. vi, qui inspire ce passage, contient un rappel du mme serment fait par Dieu aux patriarches: le v. 10, alors que l'vangile cite le v. 13. Peut-tre pourrait-on trouver l l'lment commun qui a permis de passer d'un texte l'autre?

page 299 note 1 On ne pourrait pas davantage se contenter de considrer comme deux notices indpendantes d'une part la mention de la tentation dans le dsert chez Marc, d'autre part le rcit des trois tentations emprunt par Matthieu et Luc la source Q: l'histoire telle qu'elle se prsente dans Matthieu et dans Luc rsulterait d'une combinaison entre le renseignement de Marc et l'anecdote de Q. Telle est l'opinion, notamment, de M. Dibelius (Die Formgeschichte des Evangeliums, 2e d. (Tbingen, 1933), pp. 129 n. I, 236, 245 et 274) et de J. Jeremias (Die Gleichnisse Jesu, 3e d. (Gttingen, 1954), pp. 101s.; Jesu Verheissung fr die Vlker (Stuttgart, 1956), p. 37 n. 143). Ces explications ne peuvent rendre compte du fait que la notice de Marc suppose des textes bibliques cits dans la rdaction plus dveloppe de Matthieu et de Luc. L'objection de V. Taylor (The Gospel according to St Mark(Londres, 1952), p. 163) n'est pas recevable: en croire cet auteur, Marc aurait t trs heureux de reproduire l'histoire de Q, s'il l'avait connue; la victoire du Fils de Dieu sur son adversaire satanique est, en effet, un thme qui l'intresse beaucoup (cf iii. 226, 27; viii. 33). I1 faut rpondre que cet intrt ne devait pas ncessairement entraner Marc rapporter toute une discussion rabbinique entre Jsus et le diable: Marc ne montre qu'un intrt mdiocre pour ces argumentations scripturaires.

page 299 note 2 Le style de ces versets est typiquement marcien: cf. M. Zerwick, Untersuchungen zum Markus-Stil. Ein Beitrag zur stilistischen Durcharbeitung des Neuen Testaments (Scripta Pont. Inst. Bibl.), Rome, 1937, pp. 7681. Les exgtes vont souvent un peu vite en besogne en dclarant primitif le verbe qui pourrait n'tre qu'un nouvel exemple du got de Marc pour les expressions colores, pittoresques et facilement excessives (il ne faut cependant pas exagrer la force de ce verbe dansle grec hellnistique: cf. C. K. Barrett, op. cit., p. 47). C'est en tout cas chez Luc qu'on trouve le verbe qui correspond celui du Deutronome. Cf. M. Sabbe, art. cit. p. 461.

page 299 note 3 La dtermination du Sitz im Leben est solidaire de l'interprtation qu'on donne la pricope. Bultmann (op. cit. p. 272 s.) y souponne un morceau de polmique ou d'apologtique: une prise de position, dans le style de la discussion rabbinique, sur la question de savoir quel est le miracle authentique; cette prise de position peut viser soit des adversaires de l'Eglise qui feraient de Jsus unvulgaire magicien (G. P. Wetter, W. Bousset, S. Eitrem), soit des chrtiens qui accorderaient une estime excessive aux miracles avec le vain dsir d'en produire (A. Fridrichsen). Nous allons voir qu'il s'agit, au contraire, d'un morceau essentiellement messianique, dont it faut chercher les attaches dans une catchse qui se proccupe de dfinir le vritable caractre messianique de Jsus, tout en l'opposant au messianisme terrestre et politique courant chez les Juifs. Bonnes remarques ce sujet chez J. Weiss, Die Schriften des Neuen Testaments, I (Gttingen, 1906), p. 228. Ces explications ne doivent pas empcher de donner toute sa porte un dtail comme l'insertion du verbe dans le rcit de Matthieu. Ce verbe, comme on l'a dj dit, caractrise une pratique de la vie religieuse des premiers chrtiens (cf. Matt. ix. 15 et par.; Act. xiii. 2s.; xiv. 23). En l'introduisant dans le rcit de la tentation, Matthieu suggre le caractre exemplaire de l'episode; Jsus apparat comme un modle imiter par les chrtiens dans la lutte qu'a leur tour ils doivent soutenir contre le Tentateur. Cette leon concrte intressant la vie chrtienne a sans doute jou un rle dans la conservation du rcit; une proccupation morale de ce genre prolongeait trs naturellement un centre d'intrt qui a pu tre d'abord plus doctrinal et apologtique.

page 300 note 1 Le jugement de J. Weiss sur ce point vaut d'tre cit tout au long (op. cit., p. 231): Wem haben wir diese Erzhlung zu verdanken? An unbewut arbeitende volkstmliche Phantasie werden wir hier schwerlich denken knnen. Das Ganze ist zu tief durchdacht und zu fein ausgearbeitet, die drei Gnge sind berlegt unterschieden und die Antworten Jesu mit besonderer Sorgfalt und sehr beziehungsreich ausgewhlt; vor allem beruht die Erzhlung auf einem so eindringenden und kongenialen Verstndnis Jesu, da man nicht annehmen kann, sie sei sozusagen von selbst in der Volksphantasie entstanden. Wir brauchen einen Verfasser von nicht geringem religisem Verstndnis und erheblicher dichterischer Kraft. Wer unter den Jngern Jesu war der feine Geist, der dies geschaffen? Wir wissen keinen zu nennen und mchten keinen unter ihnen dies innerste Verstehen Jesu zutrauen. Am befriedigendsten ist immer noch die Erklrung, da Jesus selber seinen Jngern von seinen Kmpfen und Versuchungen einige Andeutungen gemacht hat, und da schon er die Flle von Stimmungen und Gedanken, die in seiner Seele am Anfang und spter gestritten haben, in prgnanter bildlicher Form den Seinen dargestellt habe (im Hebrer-Evangelium ist Jesus der Erzhlende). Wie welt aber das Einzelne auf ihn zurckgeht, und was der schriftstellerischen Redaktion angehrtdas wird nie mit Sicherheit bestimmt werden knnen. Voir aussi M. Albertz (Die synoptischen Streitgesprche (1921), p. 48), suivi par V. Taylor (The Life and Ministry of Jesus (Londres, 1954), p. 52); ces auteurs soulignent le fait que le langage imag de la pricope rpond bien l'ide que l'Evangile donne du language de Jsus. Bonnes remarques encore chez T. W. Manson, The Sayings of Jesus (Londres, 1949), pp. 45s.-Ces considrations ne nous paraissent pas avoir perdu tout intrt, ct d'explications comme celles de E. Percy, par exemple, qui, la suite de E. Lohmeyer, considre le rcit de Matthieu et Luc comme une haggada dveloppant les donnes de Marc (Die Botschaft Jesu. Eine traditionskritische und exegetische Untersuchung. Lund Universitets rsskrift, N.F. Avd. I, Bd. 49, Nr. 5 (Lund, 1953), pp. 1617). Une interprtation de ce genre repose sur des prjugs littraires trs contestables, et elle se heurte aux remarques pertinentes de J. Weiss.-J. Jeremias (Gleichnisse, p. 102) essaie de se reprsenter les circonstances dans lesquelles Jsus a pu rapporter cette histoire ses disciples. D'aprs lui, kann man den Kern der Versuchungsgeschichte nicht der dichterischen Phantasie der Urgemeinde zuschreiben. Dann aber darf angesichts von Lk. xxii. 31 f., wo Jesus seinen Jngern von einem Kampf mit dem Satan berichtet, vermutet werden, da den verschiedenen Fassungen der Versuchungsgeschichte Worte Jesu zugrunde liegen, die in Form des Maal seinen Jngern von der Ueberwindung der Versuchung, als politischer Messias aufzutreten, berichteten-vielleicht, um sie vor der gleichen Versuchung zu bewahren. Ce mashal primitif aurait une parent profonde avec le logion conserv dans Marc iii. 27.

page 301 note 1 Luc n'a pas cette rponse, mais elle ne serait videmment pas en situation dans son rcit: chez lui, Jsus ne peut pas encore renvoyer Satan, alors qu'on n'en est qu'a la deuxime tentation. A supposer que Matthieu soit responsable de l'interversion des pricopes, il faudrait admettre qu'il a ajout ces mots d'aprs l'pisode de Csare. Dans l'pisode de Csare, c'est naturellement Luc qu'il faut imputer l'omission non seulement de la rponse de Jsus Pierre, mais de l'intervention mme de Pierre: Luc a prfr taire ces renseignements peu honorables pour Pierre. Les scrupules de ce genre sont habituels chez cet vangliste.

page 301 note 2 Remarquons en passant le paralllisme etroit qui, chez Matthieu, unit l'apostrophe de xvi. 23 au macarisme de xvi. 17. Ce paralllisme rsulte du fait que les sentences ont la mme place dans deux pricopes construites sur le mme modle (xvi. 1320 et 213), du fait qu'elles constituent deux dclarations antithtiques (Ce n'est pas la chair et le sang qui to l'ont rvl, mais mon Pre qui est dans les cieux-Tes penses ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes), du fait enfin que ce sont deux jeux de mots sur le mot pierre (pierre fondamentale de l'Eglise, Simon-Pierre est une pierre d'achoppement pour Jsus). Cette connexion littraire oblige donc clairer les deux sentences l'une par l'autre. Chez Marc, il n'y a pas de paralllisme antithtique, puisqu'on n'y trouve pas la premire rponse de Jsus Pierre.-Cf. L. Vaganay, op. cit., p. 170.

page 301 note 3 Voir aussi les passages o les Pharisiens demandent un signe Jsus: Matt. xii. 38, et surtout xvi. I, o cette demande est prsente par l'evangeliste comme une tentation (). Jsus leur refuse ce signe et les renvoie au signe de Jonas, le miracle de sa rsurrection; it sera l'uvre de Dieu seul, mais qui sera donn de telle manire que les dispositions intimes restent ncessaires pour l'apprhender. Jsus fera sans doute beaucoup de miracles, mais ce seront des gestes de bont envers ceux qui croient dj en lui. I1 ne veut ni satisfaire la vaine curiosit de gens avides de merveilleux, ni rpondre aux exigences d'hommes endurcis qui ne veulent se rendre que sur des preuves evidentes. La foi qu'il veut produire ne peut natre que dans des curs bien disposs.

page 302 note 1 Si la tradition ne parlait pas de cette retraite au dsert, on devrait presque la supposer. Un temps de rflexion et de prparation tait indispensable entre la vie du charpentier et la manifestation du prdicateur vanglique. La vocation messianique de Jsus peut bien s'tre affirme l'occasion de son baptme; mais pour suivre cette vocation, il fallait d'abord en peser les conditions; l'Esprit qui a fait de Jsus le Christ ne pouvait manquer de le conduire au dsert; et Jsus au dsert devait tre tent par le dmon, tourment entre des penses contraires, d'une part l'idal de pit simple dont son rne avait vcu jusqu'alors, et l'lment spirituel du messianisme isralite, d'autre part les imaginations courantes, les ides de triomphe terrestre. La solution du conflit est le programme que Jsus a voulu suivre et qui s'est affirm, devant les mmes tentations, pendant toute la dure de son ministre. L'explication purement mythique de la tentation est done carter comme inutile et invraisemblable' (A. Loisy, Les aangiles synoptiques, I (Ceffonds, 1907), p. 427).

page 302 note 2 Entre une interprtation purement mythique et une interprtation grossirement littrale it y a done place pour une explication qui admet la ralite d'un fait vcu par Jsus, tout en reconnaissant le caractre relatif de sa prsentation. Voir en ce sens les bonnes remarques de J. Schmid, Das Evangelium nach Matthus (Regensburger Neues Testament, I), 3e d. (Ratisbonne, 1956), pp. 67s.: Als ein wirkliches eres Geschehen, bei dem Satan in sichtbarer Gestalt an Jesus herantrat und eine leibliche Ortsvernderung zwischen den einzelnen Akten stattfand, ist die Versuchung nicht zu verstehen.

page 302 note 3 die Versuchungen nicht spezifisch messianische sind. Weder die erste noch die zweite ist zu seiner messianischen Rolle in Beziehung gesetzt. Aber auch die dritte Versuchung ist keine messianische. Alle drei Versuchungen sind also keine spezifisch messianischen, sondern solche, in denen grundstzlich jeder Glubige steht. Und die Versuchungsgeschichte zeigt, wie die gehorsame Beugung des Willens unter Gott den Messias wie die Gemeinde speziell angesichts der Frage des Wunders charakterisiert. En donnant cesexplications (DieGeschichte , pp. 2724), Bultmann parat s'tre laiss influencer plus que de raison par les interprtations de Schlatter. Le point de vue semble plus juste dans sa Theologie des Neuen Testaments (Neue theologische Grundrisse (Tbingen, 1953), p. 27), quand it dclare que l'histoire de la Tentation ber die Art der Messianitt Jesu bzw. ber die Art des christlichen Messiasglaubens reflektiert. Signalons que E. Percy (op. cit., pp. 1416) a suivi Bultmann dans son refus d'attribuer une valeur messianique aux trois tentations.

page 303 note 1 Les mots qui introduisent la premire et la deuxime tentations: Si to es le fils de Dieu, demandent tre pris au srieux. Dans le contexte o its se trouvent, on ne peut pas les prendre autrement que comme une rfrence au rcit du baptme, o Jsus a t proclam tel. Ce que Satan lui demande, c'est de faire la preuve de sa dignit et de son pouvoir de Fits de Dieu. Il ne faut pas chercher ailteurs le sens de ces tentations, en considrant, par exemple, la premire tentation comme une tentation de gourmandise. Il s'agit bien de cela! La faim de Jsus n'est que l'occasion et le prtexte. Le vrai but du miracle n'est pas de fournir matire un bon repas; it s'agit pour Jsus de dmontrer qu'il est rellement ce que la voix divine vient de dire de lui. Le traquenard consiste en ce que, si Jsus acceptait de faire le signe qui lui est demand, it adopterait en meme temps une certaine conception messianique qui ne correspond pas celle qu'implique la mission qu'il a reue de Dieu. Ce serait autrement grave que de manger un morceau de pain aprs quarante jors de jene. La tentation n'a pas d'autre sens que la demande des Pharisiens dans Marc viii. 11 par.: it s'agit de donner un signe messianique, mais en mme temps de consacrer une conception du Messie qui est en ralit trs peu religieuse.Cf. T. W. Manson, The Teaching of Jesus. Studies of its Form and Content, 2e d. (Cambridge, 1935), pp. 196.; Idem, The Sayings of, Jesus, pp. 44s.; J. Weiss, op. cit., p. 228; J. Schniewind, Das Evangelium nach Matthus (Das N.T. Deutsch, 2), 5e d. (Gttingen, 1950), pp. 2932; J. Jeremias, Die Gleichnisse Jesu, pp. 101s.; Jesu Verheung p. 37; C. K. Barrett, op. cit., pp. 4653.

page 303 note 2 R. Bultmann (Die Geschichte , pp. 275 et 331) croit trouver dans l'idee d'un Fils de Dieu thaumaturge la preuve vidente que notre rcit a subi l'influence des conceptions du paganisme hellnistique; la conception messianique juive du Fils de Dieu ignore compltement l'ide d'un Messie faiseur de miracles. Ces explications nous paraissent trs contestables. Contentons-nous de signaler un fait: le personnage de Theudas, auquel it est fait allusion dans Act. v. 36, et sur lequel Josphe donne quelques prcisions: Antiq. xx, 5, 1s. On ne nous dit pas qu'il se faisait passer pour le Messie; d'aprs Josphe, il se prsentait comme prophete. Il entrana une grande foule jusqu'au Jourdain en annonant qu'il allait en diviser les eaux (comme au temps de Josu). Il semble obvie de rattacher ce personnage la fermentation messianique de l'poque; c'est ce que font d'ailleurs les Actes, et le cas claire fort bien l'avertissement de Matt. xxiv. 26. La vrit est qu'on attendait du Messie qu'il se manifestt et ft la preuve de sa mission divine par un prodige clatant; c'est le sens obvie de passages comme Matt. xii. 38s. par.; xvi. I par. Les ides hellnistiques n'ont rien faire ici.

page 303 note 3 Alors mme qu'elles seraient prsentes Jsus par Pierre: Matt. xvi. 23.

page 304 note 1 Il est difficile de ne pas rappeler ici les pages prestigieuses du Grand Inquisiteur, dans les Frres Karamazov, o Dostoievsky fait une sorte d'exgse prophtique de la pricope qui nous occupe. La tentation dont Jsus a triomph reste une tentation pour son Eglise: ramener les valeurs religieuses au plan des ralisations terrestres et politiques.

page 304 note 2 Le rcit de la tentation de Jsus au dsert, durant les quarante jours de jene, est un rappel manifeste des quarante ans de l'Exode. Mais le paralllisme ne s'y borne pas au chiffre quarante. Il atteint la substance mme de ces quarante annes, qui consistrent en une tentation. De mme qu'Isral, aprs avoir t choisi par Yahweh comme son fils (Exod. iv. 22), fut conduit au dsert par une colonne de feu, c'est--dire, selon une interprtation consacre en Isral, par l'esprit saint de Yahweh (Isa. lxiii. 11, 14), pour y tre, durant quarante ans, tent (Deut. viii. 2), de mme aussi Jsus, le Fils de Dieu bien-aim (Matt. xiii. 17), est pouss au dsert par l'Esprit qui vient de se rvler au Jourdain, afin d'y subir sa tentation (Marc i. 12; Luc iv. 1). Or sa tentation est celle de son peuple, d'attendre sa nourriture de la terre et non de Dieu seul (Matt. iv. 4=Deut. viii. 3), d'exiger des signes sa fantaisie, de tenter Dieu (Matt. iv. 7= Deut. viii. 16), enfin, suprme preuve, d'adorer un autre que Dieu (Matt. iv. 10 = Deut. vi. 13). Si Jsus rpond Satan par des textes scripturaires, ce n'est pas seulement pour repousser la suggestion dangereuse par un argument sans rplique, bien moins encore par une vertu magique des mots inspirs. C'est parce qu'il est mis par le diable dans les situations an Isral avait succomb, en exigeant de la viande la journe des cailles (Num. xi. 33), en exigeant un signe Massa (Exod. xvii. 2, 7), en reniant Yahweh devant le veau d'or (Exod. xxxii. 135). Certes les diffrences ne sont pas moins sensibles: alors que la conduite de Yahweh s'etait revelee dans l'Exode par une serie de miracles clatants, Jsus doit ici la trouver dans le refus de tout signe visible. Reste que la continuite avec Israel dborde largement le cadre exterieur; des situations analogues sont en jeu. En repassant par l'Egypte, le Jourdain ou le dsert, Jsus fait tout autre chose que de pieux plerinages aux traces laisses par son peuple. Il refait pour son propre compte son itinraire spirituel. Triomphant de l'epreuve du dsert, il se rvle comme tant, lui seul, le peuple fidle, l'Isral authentique, le Fils de Dieu (J. Guillet, Thmes bibliques. Etudes sur l'expression et le developpement de la Rvlation. Coll. Thologie, 18 (Paris, 1951), pp. 23s.). Page excellente, dont nous esprons que nos recherches auront fait ressortir le bien fond.

page 304 note 3 Signification fondamentale qui laisse place un souci d'application pratique, particulirement perceptible dans certaines retouches du rcit de Matthieu, comme le du v. 2. Cette pr-occupation catchtique n'affecte pas le fond memme du rcit.