Le présent article fait la synthèse pour l'Afrique centrale des recherches archéo-logiques, et plus particulièrement des datations absolues, effectuées ces quatre dernières années. Comme les autres articles de cette série, seuls sont pris en considération les travaux se rapportant à la fin de l'âge de la pierre et à l'âge du fer. Eu égard à l'immensité de l'aire envisagée, l'archéologie apparaît, en dehors de quelques zones limitées, comme encore fort peu développée. Certains résultats récents méritent cependant d'être notés.
Au Cameroun on dispose maintenant de dates qui permettent pour la première fois de situer les débuts de la production de nourriture ainsi que l'apparition de la céramique dans la frange nord de la forêt équatoriale. Plus au sud, à Kinshasa, il a finalement été possible de dater l'âge du fer ancien. Vers l'est, au Rwanda, de nouvelles dates pourraient confirmer que l'âge du fer a débuté dans la région interlacustre un ou deux siècles plus tôt que ce que l'on admet généralement. Dans ce pays et au Burundi l'étude systématique des anciens fourneaux de fonte du fer a été poursuivie. L'apparition des vestiges caractérisant la seconde période de l'âge du fer doit également être reculée dans le temps. Au sud-est, à Lubumbashi, une date conduit à vieillir encore le début de la fonte du cuivre. Dans la dépression de l'Upemba la fouille de plusieurs sites et de nombreuses nouvelles datations permettent de suivre avec précision pendant près de deux millénaires l'évolution sociale, politique, économique et technique de cette important zone de peuplement. Un éclairage nouveau est ainsi porté sur l'origine de l'Etat luba. Différentes recherches en rapport avec les traditions orales et l'histoire récente ont aussi été effectuées au centre du Zaïre, en Angola, au Cameroun au Rwanda et au Tchad.