Une “construction énigmatique” a été dégagée à Tello sur un des tells dits de l'Est. A. Parrot, qui est l'inventeur de cette construction dont on ne possède jusqu'à présent aucun autre exemple, en Mésopotamie, a proposé d'y reconnaître un hypogée réel ou symbolique. Le chef de la mission archéologique de Tello, faisant état des objections qu'avaient suscitées cette explication, écrivait en 1948: “Cette identification n'a sans doute pas paru convaincante, mais les difficultés d'interprétation sont telles que jusqu'ici personne n'a proposé quelque chose d'autre”. Effectivement, il fallut attendre 1960 pour que soit formulée, par Th. Jacobsen, une nouvelle hypothèse: la construction érigée au tell de l'Est aurait, dans l'antiquité, fait partie d'un ouvrage hydraulique.
De nombreux objets en terre cuite, dont nous avons fait l'étude, ont réapparu au cours de déblaiement de la “construction énigmatique”. Qu'y faisaient-ils? C'est, au départ, pour tenter de serrer de plus près cette question que nous avons été amené à rassembler tout ce qui avait été écrit au sujet de la construction, à classer les données, à approfondir la deuxième hypothèse, peu explicitée. Un dossier se trouva ainsi constitué. Il pouvait intéresser les spécialistes de l'Iraq ancien, d'autant plus qu'il allait être jumelé avec un article d'Etienne de Vaumas, Maitre de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, article précisant la provenance des eaux de Tello et faisant connaître aux philologues et archéologues le point de vue d'un géographe spécialisé dans les questions iraquiennes. C'est pourquoi Iraq, après avoir estimé que ce double travail entrait dans son cadre, a bien voulu l'accueillir.