L'ère des grandes catastrophes est aussi celle des magnifiques dévouements et des beaux élans de charité. Quand ils peuvent être dirigés et en même temps sans cesse ranimés par une organisation qui a déjà fait ses preuves et qui répond à un principe universellement respecté, comme l'est celui de la Croix-Rouge internationale, ils parviennent à des résultats remarquables. Ceux qui ont été obtenus en Allemagne pendant la guerre mondiale, et qui viennent d'être rappelés en une récente publication, peuvent en fournir la certitude. Pendant plus de quatre ans, sans interruption ni lassitude, les infirmiers volontaires, les jeunes femmes, les religieuses et deaconesses… ramassèrent les blessés sur les champs de bataille, les soignèrent dans les hôpitaux de l'arrière ou les baraquements du front (parfois non loin des obus ou sous les bombes de l'aviation ennemie), préparèrent des pansements, tricotèrent des vêtements, secoururent les réfugiés, réconfortèrent les orphelins, aidèrent à la nourriture des populations civiles, veilèrent à la rééducation des infirmes, s'occupèrent des prisonniers de guerre internés dans les divers pays, et multiplièrent leurs secours sous les formes les plus variées, tant en Allemagne que sur les multiples fronts d'oust ou d'orient, de Russie ou de Constantinople. Le récit de ces activités, illustré de nombreuses et superbes photographies (dues en partie à la Croix-Rouge allemande, au Comité international de la Croix-Rouge et au livre d'Elsa Brändström) constitue bien le «Livre» du service sanitaire volontaire, du personnel bénévole au service de la souffrance.