Le 2 mai 1910, Henri Dunant, qui n'avait pas prélevé un centime sur le capital ou les intérêts de son Prix Nobel de la Paix, rédigeait son testament et faisait dix legs en faveur de ceux qui l'avaient recueilli, le directeur, la sœur supérieure et la cuisinière de l'Hôpital de Heiden et en faveur de quelques institutions charitables. Il n'oubliait ni le professeur Rudolf Müller, de Stuttgart, auteur d'un livre sur la Croix-Rouge paru en 1897, ni le Colonel Daae, de Christiania, ni le colonel Mürset, médecin-en-chef de l'armée suisse et fondait un « Freibett », c'est-à-dire un lit gratuit pour les malades pauvres du district de Heiden (Appenzell). Un onzième legs était prévu en faveur de son neveu Maurice Dunant, à Genève: Je lègue à mon neveu… mes livres, brochures, documents, médailles, etc. Le reste de ses biens devait être réparti pour moitié entre les œuvres philanthropiques de Suisse et de Norvège, afin de marquer sa reconnaissance entre son pays d'origine et celui d'Alfred Nobel.