Au cours des années 90, l'intérêt de la recherche et de la pratique sʼest tourné vers la prévention de conflits, cʼest-à-dire toute activité tendant à gérer ou à résoudre des situations conflictuelles avant quʼelles ne dégénèrent en affrontement ouvert et violent. Cet article examine les possibilités et les chances de succès d'actions de prévention entreprises, soit par un État, soit dans un contexte multilatéral. L'expérience des dernières années démontre clairement que les États ne souhaitent pas sʼexposer dans un conflit qui ne les concerne pas directement. Les conflits d'aujour d'hui en appellent done à des stratégies plus complexes, et seule une approche multilatérale a une chance d'aboutir à des résultats satisfaisants. Il existe aujourd'hui un grand nombre d'organisations gouvernementales et non gouvernementales — universelles et régionales, grandes et petites —, chacune avec un mode d'action bien distinct, ce qui permet l'engagement de l'une ou de l'autre, selon les données de la situation.

Si la population civile est trop souvent la cible principale des hostilités, notamment lors des conflits armés non internationaux, les femmes, elles, sont régulièrement les victimes les plus durement affectées. Les traités de droit international humanitaire contiennent des dispositions spéciales destinées à protéger les femmes dans la guerre, en particulier contre les actes de violence sexuelle. L'auteur de cet article élargit le débat pour examiner également la situation de la femme en sa qualité de mère ou de chef de famille, car, lorsque les hommes sont au combat, ce sont les femmes qui assurent la survie de la famille et de la communauté. Les dispositions des Conventions de Genève et de leurs Protocoles additionnels sont passées en revue, tant pour les conflits armés internationaux que non internationaux. Pour conclure, l'auteur donne une information intermédiate sur l'étude y relative, en cours d'élaboration au CICR, à la demande de la XXVIIe Conférence Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Cet article examine l'éducation au droit humanitaire et le situe en regard d'autres initiatives éducatives, largement groupées sous les termes ‘Éducation à la paix», en general, ou «Éducation aux droits de l'homme» et «Éducation civique», en particulier. On y relève que le droit international humanitaire a un rôle central à jouer dans la définition d'une politique relative à l'éducation de base. L'auteur présente également le projet du CICR «Explorer le droit humanitaire» qui développe du matériel éducatif relatif à cette matière et est destiné à des jeunes âgés de 13 à 18 ans. L'un des buts de ce projet est de renforcer les dispositions du droit international humanitaire sur le droit à l'éducation en période de conflit armé.

Prévenir et limiter la souffrance, tel est le rôle principal de la profession médicale. Dans cet article, l'auteur décrit les tâches spécifiques qui incombent au personnel médical, en particulier aux médecins, en situation de conflit ou de guerre. Après avoir examiné, notamment, la position du médecin face à la politique, la neutralité du personnel médical et les possibilités quʼil a d'influencer le choix des méthodes et moyens de guerre que feront les belligérants, l'auteur définit les trois rôles que le médecin peut et doit assumer :

• mettre à disposition ses connaissances professionnelles et son expérience afin de limiter la souffrance des victimes de conflits armés ;

• sur la base de l'expérience acquise lors de conflits, tenter de réduire tout ce qui peut provoquer la souffrance ;

• tenter d'influencer l'opinion publique en luttant contre le risque de tomber dans le piège de la guerre « propre », par des témoignages sur le vrai visage de la souffrance quʼelle engendre.

Avec son expérience professionnelle unique et l'autorité que lui conjere sa tâche, le médecin peut, mieux que quiconque, tenter de rendre la guerre moins cruelle.

Est-il vrai, comme le pensent beaucoup d'observateurs, que les médias peuvent changer le monde? — Mettant à profit ses expériences, vécues notamment en Afrique, l'auteur examine les difficultés du métier de journaliste dans des situations de crise, et les limites qui lui sont imposées. Après avoir examiné la couverture par les médias des récents drames humanitaires survenus en Afrique, il conclut que leur pouvoir afin de prévenir un conflit ou une catastrophe est en réalité très faible, voire nul.

Si la littérature sur les règies du droit international humanitaire qui sʼappliquent en temps de conjlit armé a toujours été riche, l'intérêt pour les effets que peut avoir ce droit au-delà d'un conflit ne sʼest développé que récemment. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, par exemple, la justice sʼest manifestée à travers les sentences des Tribunaux de Nuremberg et de Tokyo punissant les criminels d'une guerre révolue. Ce nʼest quʼaujourdʼhui que la communauté Internationale a songé à établir une juridiction internationale permanente chargée de juger également des crimes commis en dehors d'un conflit armé. L'auteur examine les différentes fonctions de la justice : juger pour dissuader, juger pour rétablir le droit, ou juger pour javoriser l'établissment de la paix (notamment, à travers les commissions de la paix — «Truth Commissions»). Le droit international humanitaire peut jouer un rôle important pour que cette dernière tâche puisse être accomplie par la justice.

Même si ses traités sont bien développés et si son corps de règies sʼest adapté à la guerre moderne, le droit international humanitaire nʼa de raison d'être que sʼil est effectivement respecté au corns des conjlits armés. Pour être efficace, le droit doit d'abord être connu des acteurs de la violence, Le problème se pose aujourdʼhui avec acuité de savoir comment atteindre les combattants irréguliers, ceux qui se battent sans faire partie de forces armées structurées. L'auteur suggère quelques démarches pratiques pour atteindre ce public. Il propose, par ailleurs, un résumé des règies essentielles et principales du droit international humanitaire à l'attention de ceux qui sont appelés à les enseigner sur le terrain.

Despite abundant literature on the Second World War, not much has been written about the situation of those members of the Soviet armed forces who were held in captivity by Finland between 1941 and 1944. Yet between June and September 1941 close to 65,000 officers and men of the Red Army were taken prisoner, many of whom were wounded. Although the Soviet Union was not a party to the 1929 Prisoner-of- War Convention, Finland treated its prisoners according to the Law of Geneva. Thus ICRC delegates visited the POW camps, and prisoners received food and medical assistance from various Red Cross Societies. In the autumn of 1944 they were repatriated to the Soviet Union. Not much is known about how they fared after their return to their home country. Firsthand accounts by former Soviet POWs close this review of a chapter of recent history unknown to most.

À plusieures reprises depuis la fin de la guerre froide, les gouvernements et les organisations intergouvernementales ont justifié, notamment à travers le Conseil de sécurité, la menace ou le recours à la force par le biais d'arguments à caractère «humanitaire». Trois types de violations de normes humanitaires ont été régulièrement invoqués pour déclencher une intervention par la force, soit dans le cadre d'un conflit armé en cours, soit contre un régime brutal : atteintes graves à la vie de la population civile, refus d'autoriser des actions d'assistance à une population dans le besoin et violence exercée à l'encontre du personnel d'organisations humanitaires. Après avoir passé en revue différentes interventions ayant impliqué l'usage de la force, l'auteur examine la position des États et des organisations internationales, notamment les Nations Unies. La question de la légitimité d'un recours à des arguments humanitaires pour justifier l'usage de la force reste cependant posée. L'auteur est convaincu quʼa l'avenir, «l'humanitaire» jouera un rôle plus important que par le passé dans les considérations relatives à l'usage de la force. Il souhaite une réflexion approfondie à ce sujet.

Dans sa dernière contribution académique à une matière dont il était un expert reconnu, Konstantin Obradović examine la crise du Kosovo sous l'angle du droit international humanitaire. Se référant d'abord à la situation au Kosovo avant le début des opérations militaires de l'OTAN contre la République fédérate Ae Yugoslavie, il conclut quʼil sʼest agi d'un conflit armé non international au sens du droit humanitaire et non seulement de troubles qui relèvent uniquement du droit interne. L'intervention des forces de l'OTAN en a changé le caractère juridique, et le droit international relatif aux conflits internationaux est devenu applicable. Différents incidents survenus pendant ces opérations sont examinés à la lumière des Conventions de Genève et de ses Protocoles additionnels. L'auteur conclut avec un appel à mieux faire usage des procédures internationales de contrôle de la mise en œuvre du droit international humanitaire.

Cette article a paru d'abord en serbocroate dans Medunarodni Problemi/International Problems, Vol. LI, No. 3–4/1999, pp. 256–294, publie par l'Institut de politique et d'économie internationales, Belgrade. Traduction en anglais par le CICR.

L'arrêt du 15 juillet 1999 de la Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie confirme la condamnation de Dusko Tadic pour violations graves du droit international humanitaire. Cette décision a apporté des réponses nouvelles, et en partie controversées, à plusieurs questions importantes, réponses qui ne manqueront pas d'influencer la pratique du droit international humanitaire. Les auteurs passent en revue ces questions, dont, notamment, la qualification juridique du conflit (ou plutôt des conflits) sur le territoire de l'exYougoslavie; le concept de la participation au crime; la définition de la notion de personne protégée; l'applicabilité du concept de crime de guerre aux situations de conflits armés non internationaux; l'importance des règies coutumières en matière de criminalisation de certains comportements lors de conflits armés non internationaux; la notion de crime contre l'humanité. Les auteurs reconnaissent l'influence positive de certaines de ces décisions et considérations sur le cours de la justice pénale internationale, tout en y apportant quelques critiques.

L'auteur présente et analyse les résultats des travaux de la Commission préparatoire de la Cour pénale internationale chargée d'élaborer les éléments des crimes de guerre qui compléteront les dispositions du Statut de Rome. Dans une première partie, il examine plusieurs questions à propos des relations existant entre la définition des différents crimes et les principes généraux de droit pénal. Il analyse ensuite les éléments des crimes dérivés des infractions graves aux Conventions de Genève et au Protocole additionnel I, et les violations de l'article 3 commun à ces Conventions. Il relève que la Commission préparatoire a été confrontée au défi de refléter corredement le droit international humanitaire existant. L'auteur conclut avec quelques réflexions sur la valeur des résultats obtenus.

Pursuant to five sessions held in preceding years and two weeks of negotiations in the period of 10–21 January 2000, the Inter-Sessional Open-Ended Working Group of the United Nations Human Rights Commission adopted the text of Draft Optional Protocol to the Convention on the Rights of the Child on the involvement of children in armed conflict. It was formally presented to the Commission on Human Rights in April 2000, and will be forwarded through ECOSOC to the General Assembly for formal adoption in June 2000. The Draft Protocol will thereafter be open to ratification, and will enter into force three months after it has been ratified by ten States.