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Sur l'origine du couple terminologique ius ad bellum/ius in bello

Published online by Cambridge University Press:  19 April 2010

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L'apparence d'être plusieurs fois séculaire qu'ont les termes ius ad bellum et ius in bello, favorisée par les mirages de l'auguste solennité du latin, est trompeuse. En réalité ces termes n'apparaissent qu'à l'époque de la Société des Nations; ils ne s'imposent comme lieu commun dans la doctrine et la pratique qu'après la Seconde Guerre mondiale, et plus précisément à l'extrême fin des années quarante. L'objet des quelques lignes qui suivent est d'en retracer l'émergence.

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Review Article
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Copyright © International Committee of the Red Cross 1997

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References

1 Le ius ad bellum a trait à la faculté de recourir à la guerre ou à la force en général; le ius in bello régit la conduite des belligérants pendant la guerre et, dans un sens plus large, comprend aussi les droits et obligations des neutres.

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3 Sur le concept de guerre juste, la littérature est abondante. Voir, sur l'époque gréco-romaine en particulier: Clavadetscher-Thürlemann, S., Polemos dikaios und bellum iustum: Versuch einer Ideengeschichte, Zurich, 1985.Google ScholarMantovani, M., Bellum Iustum — Die Idee des gerechten Krieges in der römischen Kaiserzeit, Berne/Francfort-sur-le-Main, 1990.Google ScholarAlbert, S., Bellum iustum: Die Theorie des gerechten Krieges und ihre praktische Bedeutung für die auswärtigen Auseinandersetzungen Roms in republikanischer Zeit, Lassleben, 1980.Google ScholarHausmaninger, H., «Bellum iustum und iusta causa belli im älteren römischen Recht», Oesterreichische Zeitschrift für öffentliches Recht, 1961, vol. 11, p. 335Google Scholar et suiv. — Sur l'époque du Moyen Âge en particulier: Russell, F. H., The Just War in the Middle Ages, Cambridge/Londres, 1975.Google ScholarHubrecht, G., «La guerre juste dans la doctrine chrétienne, des origines au milieu du XVIe siècle», Recueil de la Société Jean Bodin, 1961, vol. 15, p. 107Google Scholar et suiv. Salvioli, J., Le concept de guerre juste d'après les écrivains antérieurs à Grotius, 2e éd., Paris, 1918.Google ScholarVanderpol, A., La doctrine scolastique du droit de la guerre, Paris, 1925, p. 28Google Scholar et suiv. Vanderpol, A., Le droit de la guerre d'après les théologiens et les canonistes du Moyen Âge, Paris/Bruxelles, 1911.Google ScholarBeesterm-Ier, G., Thomas von Aquin und der gerechte Krieg: Friedensethik im theologischen Kontext der Summa Theologicae, Cologne, 1990.Google Scholar Sur le concept de guerre juste en général, voir P. Haggenmacher, op. cit., supra (note 2). Elshtain, J. B., The Just War Theory, Oxford/Cambridge Mass., 1992.Google ScholarRegout, R., La doctrine de la guerre juste de Saint Augustin à nos jours, Paris, 1935.Google ScholarBeaufort, D., La guerre comme instrument de secours ou de punition, La Haye, 1933.Google ScholarWalzer, M., Just and Unjust Wars: A Moral Argument with Historical Illustrations, 2e éd., New York, 1992.Google Scholarde la Brière, Y., Le droit de juste guerre, Paris, 1938.Google ScholarDraper, G. I. A. D., «The Just War Doctrine», Yale Law Journal, vol. 86, 1978, p. 370CrossRefGoogle Scholar et suiv. Szetelnicki, K., Bellum iustum in der katholischen Tradition, Fribourg, 1992.Google Scholar — Sur les rapports avec la doctrine musulmane de la guerre voir Kelsay, J./Johnson, J. T., Just War and Jihad: Historical and Theoretical Perspectives on War and Peace in Western and Islamic Tradition, New York/Londres, 1991.Google ScholarSteinweg, R., Der gerechte Krieg: Christentum, Islam, Marxismus, Francfort-sur-le-Main, 1980.Google Scholar

4 Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 457Google Scholar et suiv., et Mutations …, supra (note 2), p. 108–9.

5 Grotius, , De iure belli ac pads (1625)Google Scholar, lib. II, cap. I, 2, 1. Cfr. Haggenmacher, , Grotius…, supra (note 2), p. 549Google Scholar et suiv.

6 Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 457Google Scholar et suiv., 547 et suiv., 568 et suiv. et Mutations …, supra (note 2), p. 110–113.

7 Grotius, , De iure belli ac pads (1625)Google Scholar, lib. Ill, cap. XI–XVI. Cf. Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), pp. 572573Google Scholar, 598 et 600–602.

8 Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 600 et suiv.Google Scholar

9 La limitation de la compétence de guerre aux seules autorités publiques (le souverain) se trouve affirmée dans un passage classique de Saint Thomas qui fait dépendre la compétence de guerre de trois conditions: Vauctoritas principis, la iusta causa, et l'intentio recta (Summa theologica, II, II, 40, 1 ). Voir Schilling, O., Das Völkerrecht nach Thomas von Aquin, Freiburg im Breisgau/Berlin, 1919.Google Scholar Sur la recta intentio, voir Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 401 et suiv.Google Scholar

10 Voir infra.

11 Grotius, De iure belli ac pads, prolegomena, para. 28: «Ego cum ob eas, quas jam dixi, rationes, compertissimum haberem, esse aliquod inter populos ius commune, quod & ad bella & in bellis valeret (…).» Voir aussi lib. I, cap. I, 3,1: «De iure belli cum inscribimus hanc tractationem, primum hoc ipsum intelligimus, quod dictum jam est, sitne bellum aliquod iustum, & deinde quid in bellum iustum sit.» (En donnant à notre Traité le titre «Du droit de la guerre», nous entendons en premier lieu, ainsi qu'il a été dit, examiner si la guerre peut être juste et ce qui est juste dans la guerre. Traduction de l'auteur).

12 Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 601.Google Scholar

13 Haggenmacher, , Mutations …, supra (note 2), pp. 113117.Google Scholar

14 Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), pp. 599 et 605Google Scholar et suiv., et Mutations …, supra (note 2), p. 117 et suiv.

15 Sur cette dichotomie, voir Haggenmacher, Mutations…op.cit. (note 2), pp. 107–108.

16 Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 599.Google Scholar

17 De iure belli relectiones, nos 15 et suiv. (motifs de guerre licites) et nos 34 et suiv. (justes limites du droit de la guerre). Cf. Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), pp. 171172 et 611.Google Scholar

18 Jus gentium methodo scientifica pertractatum (1749), par. 888 et suiv.. Voir Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 607608Google Scholar, et Mutations …, supra (note 2), pp. 118–189.

19 Le droit des gens … (1758), liv. III, chap. VIII. Voir Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 609–10Google Scholar, et Mutations …, supra (note 2), p. 119.

20 Metapysik der Sitten, Rechtslehre, par. 53.

21 Comme l'a dit avec son élégance habituelle Politis, N., Les nouvelles tendances du droit international, Paris, 1927, p. 100101Google Scholar: «La souveraineté a tué la théorie dujustum bellum. La prétention des États de n'avoir à rendre aucun compte de leurs actes les a portés à revendiquer le droit de faire de leur force l'usage que bon leur semblait.»

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23 Voir par exemple Augustin, Saint, De civitate Dei, I, 1.Google ScholarEpistula CXXXVI.

24 Augustin, Saint, De civitate Dei, I, 1Google Scholar; I, 6; XIX, 23.

26 Grotius, De iure praedae, cap. VII, art. III–IV.

28 Grotius, De iure belli ac pacis, lib. III, cap. I, par. 1.

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39 Pour tous ces exemples et d'autres encore voir Contamine, , supra (note 37), p. 187Google Scholar et suiv.; Keen, , supra (note 30), p. 1Google Scholar et suiv.; Audinet, E., «Les lois et coutumes de la guerre à l'époque de la guerre de Cent Ans», Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1917, vol. 9.Google Scholar

40 Keen, , supra (note 30), pp. 722.Google Scholar Ce n'est qu'à l'époque de l'École de Salamanque au XVIe siècle que le ius belli prend la forme de droit public que nous connaissons. Voir Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 283.Google Scholar

41 Keen, , supra (note 30), p. 10Google Scholar et suiv. Sur le concept de ius gentium, voir entre autres Voigt, M., Das ius naturale, aequum et bonum und ius gentium der Römer, 4 vol., Aalen, réimpression, 1966Google Scholar (première édition, Leipzig, 1856–1875). Lombardi, G., Sul concetto di ius gentium, Milan, 1974.Google ScholarKäser, M., lus gentium, Cologne/Weimar, 1993.Google ScholarLauria, M., «Ius gentium», Mélanges P. Koschaker, t. I, Weimar, 1939, p. 258Google Scholar et suiv. Frezza, P., «lus gentium», Revue internationale des droits de l'Antiquité, 1949, vol. 2, p. 259Google Scholar et suiv. Haggenmacher, , Grotius …, supra (note 2), p. 313Google Scholar et suiv.

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47 Voir, par exemple, de Martens, G. F., Précis du droit des gens moderne de l'Europe, 3e éd., Gottingue, 1821, p. 461Google Scholar, par. 270: «Loix de la guerre».

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