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Trois lettres inedites d'Ernest Cœurderoy (1849–1851)

Published online by Cambridge University Press:  18 December 2008

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Abstract

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Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 1966

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page 267 note 1 Ernest Cœurderoy, œuvres, 3 vol., Paris 1910–1911; cf. les notices biographiques dues à Max Nettlau, au début de chaque volume.

page 267 note 2 Sur la question des réfugiés français en Suisse, cf. Bessler, Hans, La France et la Suisse de 1848 à 1852, Paris-Neuchâtel 1930 ainsi que notre article Theophile Thoré et les républicains réfugies en Suisse de 1849 à 1851, in: Revue suisse d'histoire, t. 14, fasc. 1, 1964, p. 132.Google Scholar

page 268 note 1 Archives cantonales vaudoises, Lausanne, K VIIe 10, carton i, lettre du préfet de Nyon, 2 octobre 1849: œeurderoy et Rolland «sont arrivés sans papiers, disant les avoir laissés à Genéve où ils comptent retourner». Le préfet s'imagine que Cœurderoy est le pseudonyme de Gérouville; le 17 octobre, il annonce que les deux réfugiés ont gagnd Lausanne.

page 268 note 2 On trouve également l'orthographe Sinay-Combet; Cœurderoy écrit Sinaÿ. Nous remercions trés vivement MM. Jean Rigaut et Raymond Oursel, directeurs des services d'archives de la Côte-d'Or et de la Saône-et-Loire qui nous ont permis, par leurs renseignements, d'identifier plusieurs des personnages mentionnés par Cœurderoy.

page 268 note 3 Cf. les lettres de Cœurderoy publiées plus loin ainsi que la lettre de Jannot à SinalCombet, datée de Lausanne le 15 novembre 1849 (Archives départementales du Rhône, Lyon, R, 2e Conseil de Guerre, Affaire du complot de Lyon et du Midi, 1850–1851, liasse 1, dossier 2). – Un rapport du Ministère de 1'Intérieur, en date du 26 juillet 1849, signale la présence à Genève de Sinaïs-Combet et de plusieurs autres républicains de Saône-et-Loire: Martinet, Fontaine, Batillat… (Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Paris, Suisse, Affaires diverses, carton 9).

page 269 note 1 Archives départementales du Rhône, ibid.

page 269 note 2 E. Cœurderoy, op. cit., 1.1, p. 382–385.

page 270 note 1 Le Populaire de 1841, 14 février 1851. Le journal n'a pas osé en reproduire le texte intégral, de peur de s'exposer à des poursuites.

page 270 note 3 Cf. sa lettre publiée plus loin.

page 270 note 3 La Tribune Suisse, 25, 27 février, 4, 18, 19 mars 1851; Feuille fédérale suisse, 5 avril 1851, p. 319321.Google Scholar

page 270 note 4 Archives du Ministére des Affaires Etrangères, Bruxelles, Correspondance politique, Réefugiés, vol. I, pièce 272. Selon l'ambassadeur de France à Bruxelles (23 avril 1851), Cœurderoy, arrivé leu, aurait été embarqué pour 1'Angleterre le 16 (Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Paris, Suisse, affaires diverses, carton 10). Cf. la lettre de Cœurderoy dans la Nation de Bruxelles du 17 avril 1851.

page 270 note 5 E. Cœurderoy, op. cit., t. I, p. XXXV.

page 271 note 1 Les deux lettres de Cœurderoy à Sinaï-Combet ont ete saisies, le ii Janvier 1851, lors d'une perquisition effectuée chez ce dernier à l'occasion de l'instruction du prétendu Complot de Lyon et du Midi. Une note laisse entendre que Sinaétruit une partie de ses papiers; peut-être avait-il reçu encore d'autres lettres de Cœurderoy (Arch. dép. du Rhône, ibid.).

page 271 note 2 L'Union républicaine d'Auxerre où, le 8 décembre, Ernest Cœurderoy avait consacré un article au verdict rendu par la Haute-Cour de Versailles; les 28 novembre, ier et 5 décembre, le même journal avait publié son «Des qualités privees du démocrate». La récente étude de Claude Lévy, Un journal «rouge» sous la Seconde République, l'Union républicaine d'Auxerre, in Annales de Bourgogne, 1961, t. 33, no 131, p. 145–159, ne mentionne pas la collaboration de Cœurderoy.

page 271 note 3 Elu député à 1'Assemblée législative en mai 1849, sur la liste montagnarde de Saône-et-Loire, François Jannot avait participé à la journée du 13 Juin et s'était réfugié en Suisse. Né en Saône-et-Loire en 1807, il s'y était activement occupé de propagande républicaine dès la Monarchie de Juillet. Comme les autres réfugiés, il dut quitter Genève, à 1'automne 1849, et s'établit à Lausanne.

page 271 note 4 Le 3 décembre 1849, la Cour d'Assises de la Côte-d'Or, siégeant à Dijon, avait condamné, en compagnie d'autres républicains de Saône-et-Loire, Sizoï Batillat, 34 ans, pharmacien à Mâcon, et François Fontaine, 38 ans, cafetier en la même ville, pour leurs discours tenus au club de Macon, les 13 et 15 juin 1849, à respectivement, quatre ans d'emprisonnement, 2000 fr. d'amende et deux ans d'emprisonnement, 1000 fr. d'amende et cinq ans de privation des droits civiques. La Cour de Cassation avait renvoyé les accusés devant la Cour d'Assises du département voisin, car on se défiait de l'etat d'esprit de la Saône-et-Loire. Toute une série de condamnations furent prononcées, d'octobre à décembre 1849. Sinaï-Combet avait été acquitté le 8 décembre 1849. Batillat et Fontaine s'étaient d'abord réfugiés à Genève, avant de se constituer prisonniers. Une lettre de Fontaine à Sinaï-Combet, ecrite de la Maison centrale de Clairvaux, le 11 avril 1850, figure au même dossier que les lettres de Cœurderoy, ainsi qu'une autre missive, saisie à Saint-Cosme, datée de la même prison, le 19 août 1850, signée de Batillat et de Fontaine.

page 272 note 1 A la suite de la déclaration des prévenus du 15 Juin réunis à Londres, ceux de Lausanne répondirent, en date du 9 octobre 1849:

«Nous étions d'une opinion contraire à celle de nos amis de Londres et de Paris sur la question de notre présence au procès du 10 octobre. Nous pensions qu'il importait à la cause républicaine que tous ceux qui avaient participé à la manifestation incriminée, vinssent protester encore contre un pouvoir qui, selon nous, n'existe plus de droit; qu'ils vinssent redire eux-memes, le 10 octobre, à la face de la France, ce qu'ils avaient dit le 13 juin: que ce pouvoir à violé la Constitution.

Mais en hommes de parti et par esprit de discipline, nous devons nous soumettre, nous minorité, à 1'avis de la majorit´; nous ne paraîtrons done pas au procès.

A. Rolland, Félix Pyat, Boichot, Ernest Cœurderoy, L. Avril, Jannot.»

Le texte de cette déclaration parut dans la presse (La Démocratic pacifique, 15 octobre 1849, la Gazette des Tribunaux, 14 octobre 1849, etc.).

page 272 note 2 Julien Duchesne, 55 ans, rédacteur en chef du Patriote de Saône-et-Loire, à Chalon-sur-Saône, condamné, le 6 décembre 1849, à une forte amende pour délit de presse, se réfugia à Genève puis à Lausanne; François Duthion, réfugié en Suisse à la suite des événements de juin 1849 la Cour d'Assises de la Côte-d'Or le condamna pour cela à cinq ans de prison, rentra clandestinement en France, quelque temps plus tard, et y fut arrêté.

page 272 note 3 Un véritable conciliabule s'était tenu à Lausanne à ce sujet, ainsi qu'en temoigne ce passage d'une lettre écrite de Genéve en date du 16 décembre 1849, par un réfugié de la région de Mâcon (sa signature est indéchiffrable): «Je passe une bien triste journée aujourd'hui: tous mes amis sont partis pour Lausanne pour s'entendre au sujet des élections de Saône-et-Loire». Ils devaient y demeurer quatre jours (Arch. dép. du Rhône, ibid.).

page 273 note 1 Eusèbe Isidore Buvignier (1812–1860), avocat républicain de Verdun (Meuse), député à la Constituante; non réélu à la Législative, il se présentera effectivement en Saône–et-Loire aux élections du 10 mars 1850, pour le remplacement des députés condamnés par la Haute-Cour de Versailles. La liste «rouge» sur laquelle il figurait passa toute entière, mais les elus furent invalidés. Le 13 mars, Buvignier avait été condamné par la Cour d'Assises de la Seine à un an de prison et cinq ans de privation de ses droits civiques pour appartenance à la Solidarité républicaine. Aussi renonça-t-il à se représenter aux nouvelles elections du 28 avril, ou il fut remplacé par Colfavru. – Alphonse Gent, avocat, né en 1815, député du Vaucluse à la Constituante, non réélu à la Législative, ne fut pas Candidat en Saône-et-Loire. Organisateur de la Nouvelle Montagne dans les départements du Sud-Est et du Midi, il fut le principal accusé de l'affaire dite du complot de Lyon, en 1851. – Raspail, lui non plus, ne fut pas candidat en Saône-et-Loire; la liste «rouge» de ce département se composera de: Alphonse Esquiros, Madjer de Montjau aîné, Buvignier, Frederic Charassin, Victor Hennequin, Charles Dain.

page 274 note 1 Auguste Rivière avait été candidat lors de l'élection complémentaire des 14–18 octobre 1849, dans 1'Yonne, pour remplacer le représentant Robert, décédé. Ce fut Antoine Bona parte qui fut élu (Renseignement aimablement fourni par les Archives départementales de 1'Yonne).

page 274 note 2 L'Association démocratique des Amis de la Constitution, présidée par Buchez, regroupait les républicains plus modérés, de la tendance du National.

page 275 note 1 «Vous savez sans doute que nous vivons en société 8 ou 10 et que nous nous en trouvons tres bien, il y a Pyat, Rolland, Boichot, Kopp, Avril, Raspail et Cœurderoy, nous ménageons notre bourse et avons le plaisir d'être ensemble», lit-on, dans une lettre de Jannot à Sinaï-Combet, datée de Lausanne, le 15 novembre 1849 (Arch. dép. du Rhône, ibid.). Les épouses de Jannot et de Rolland s'étaient jointes à leurs maris. La maison qui abritait ce petit «phalanstère», comme on le nommait plaisamment, était située à la Croix d'Ouchy, en dessous de Lausanne.

page 275 note 2 On sait que le docteur Charles Cœurderoy, à Tonnerre, était un praticien estimé en même temps qu'un républicain socialiste fort actif. II rendit visite à son fils, à Lausanne, en juin 1850.

page 276 note 1 Charles Tisserandot, propriétaire, 46 ans, né à Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or), nommé inspecteur des ménageries à Dijon sous la seconde République, avait gagné Genéve puis s'était etabli à Lausanne à la même époque que Cœurderoy. Après le coup d'Etat du 2 Décembre 1851, il fut condamné par contumace à la déportation, «soupĉonné de trans porter de la poudre et des écrits socialistes de Suisse en France» et d'être un «intermédiaire des démagogues de Dijon avec les réfugiés en Suisse». Cf. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, publié sous la direction de Jean Maitron, Paris 1966.

page 276 note 2 Frédéric Bertrand, journaliste républicain de Dijon où il redigeait le Citoyen, qui disparut sous les condamnations, le 26 août 1849. Le Travail prit la rèleve, dirigé par Jean-Claude Langeron, l'ancien rédacteur en chef du Citoyen. Au début de décembre 1849, Langeron dut passer en Suisse pour échapper à une condamnation à 13 mois de prison pour délit de presse. Langeron et Bertrand furent expulsés de Suisse, au printemps 1850, pour avoir, au bureau des diligences de Lausanne, menacé un voyageur, Clerc de Landresse, avocat d'Arbois, ancien républicain devenu conservateur, qui avait plaid^é contre Langeron dans une affaire de presse.

page 277 note 1 Dans un appel Aux démocrates socialistes du département de la Seine (Paris, Imp. Boisseau et Cie, i p. 8°) daté de Lauzanne [sic], le 18 février 1850 et signé par Rolland, Felix Pyat, Boichot, L. Avril, Eugène Raspail, Jannot, R. Kopp, Ernest Cœurderoy, les réfugiés annonçaient qu'ils s'étaient constitués en «Comité provisoire de secours» et demandaient d'envoyer l'argent à MM. Lacroix et Simon (pseudonyme de Cœurderoy), Campagne Jourdil, descente d'Ouchy, Lausanne. – Le Constitutionnel du 19 février ayant prétendu que les réfugiés étaint mécontents de leurs «chefs» qui gardaient pour eux tous les secours, Pyat, Kopp, Avril, Jannot, Boichot, Rolland et Raspail adressèrent au journal une protestation que publia la presse républicaine (La Démocratic pacifique, 27 février 1850, La Voix du Peuple, ler mars 1850…). Us démentaient avoir déjà recu de l'argent de France et annonçaient la fondation, trois jours auparavant, d'une caisse de secours faisant appel aux démocrates de France. Les anciens représentants: Boichot, Rolland, Avril et Jannot touchaient 100 fr. par mois de leurs collègues de la Montagne; ils en distribuaient une partie et disposaient pour leurs propres besoins de si peu d'argent qu'ils avaient dû renoncer à leur table commune.

page 277 note 2 Louis Avril (1807–1878), instituteur dans l'lsère, elu par ce département en 1849. Les Etudes sociales sur le canton de Vaud, par Louis Avril, et Ernest Cœurderoy parurent dans le supplément de la Voix du Peuple des 29 avril, 5–6 mai, 13 mai 1850. Elles furent continuées dans le Peuple de 1850 des 4, 6 et 9 octobre 1850; puis, dans le Vote universel, 16 et 18 décembre 1850, ier, 7 et 8 Janvier 1851. Certains de ces textes parurent également dans l'Union republicaine d'Auxerre. Les auteurs donnaient en modèle à leurs lecteurs français certaines des institutions vaudoises, ce qui ne les empêhait nullement d'en critiauer oarfois certains asoects.

page 279 note 1 La loi sur la presse, qui sera votee le 16 juillet 1850, rétablissait définitivement le cautionnement (il ne l'était que provisoirement depuis le 9 août 1849), le timbre, en l'étendant aux brochures, et imposait la signature de tous les articles politiques. La loi sur les clubs (6 juin 1850) ne fera que confirmer celle de 1849, mais en assimilant les réunions électorales aux clubs, ce qui permettait de les interdire sous pretéxte de danger pour l'ordre public. La préparation et le vote de ces lois furent retardés par la discussion de la loi électorale du }i mai 1850 restreignant le suffrage universel que l'Assemblée considerait comme plus urgente.

page 279 note 2 Le 23 mars 1850, l'Assemblée législative avait annulé les élections de Saône-et-Loire où la liste „rouge” avait passé en entier, prétextant que 6.000 électeurs avaient été inscrits prématurdmént sur les listes où ils n'auraient dù figurer que trois semaines plus tard. Le 28 avril, les republicains socialistes obtinrent une majorité encore plus forte.

page 279 note 3 Durant l'été 1849, Martinet, de Chalon, s'était réfugié à Genéve. Nous ne savons qui était Druard.

page 280 note 1 Archives cantonales vaudoises, Lausanne, K VIIe 10, carton 3.