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Flora Tristan: Trente-Cinq Lettres
Published online by Cambridge University Press: 18 December 2008
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- Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 1979
References
1 Desanti, D., Flora Tristan, la femme révoltée, Paris 1972, p. 315Google Scholar (ouvrage que nous désignerons par l'abréviation Desanti I). Du même auteur, on consultera encore Flora Tristan, œuvres et vie mêlées [Collection 10/18], Paris 1973 (abréviation: Desanti II).Google Scholar
2 Puech, J.-L., La Vie et l'œuvre de Flora Tristan 1803–1844 (L'Union ouvrière), Paris 1925.Google Scholar
3 Tristan, F., Promenades dans Londres [Collection du Centre d'histoire du syndicalisme], Paris 1978.Google Scholar On comparera avec notre propre étude «Les Promenades dans Londres de Flora Tristan», in: Les Utopistes et l'action, recueil publié sous la direction de J. Valette, Grenoble, à paraître. Il convient pourtant de signaler l'édition en espagnol procurée par E. Nuñez, dès 1972 (F. Tristan, Paseos en Londres, Lima). Celle-ci faisait suite à une série de rééditions en espagnol des Pérégrinations (Santiago de Chile 1941; Lima 1959 et 1971).Google Scholar
4 F. Tristan, Le Tour de France, journal inédit 1843–1844, préface de M. Collinet, notes de J.-L. Puech, Paris 1973; Breton, A., «Flora Tristan, sept lettres inédites», in: Le Surréalisme même, n° 3 (automne 1957), pp. 4–12.Google Scholar
5 Agulhon, M., Une Ville ouvrière au temps du socialisme utopique, Toulon de 1815 à 1851, Paris, La Haye 1970, pp. 154–77.Google Scholar
6 En dehors de celles publiées dans Flora Tristan, op. cit., Puech édita encore deux lettres à Enfantin: «Flora Tristan et le Saint-Simonisme», in: Revue d'Histoire économique et sociale, t. XIII (1925), pp. 209–10.Google Scholar Ces travaux s'intéressent essentiellement à la période de l'Union ouvrière.
7 Nous avons, à ce jour, rassemblé quelque 130 lettres de Flora Tristan – chiffre dans lequel sont, bien sûr, incluses celles publiées par nos prédécesseurs.
8 Tristan, F., Morceaux choisis, Paris 1947.Google Scholar M. Lucien Scheler nous a activement soutenu dans la rédaction de cet article: qu'il en soit cordialement remercié.
9 Breton, article cité, pp. 7–9.
10 On sait que le séjour anglais de Flora, de mai à la fin août 1839, était son quatrième outre-manche. Dans une lettre à Ladvocat, Paris, 30 décembre 1838 (Bibliothèque Marguerite Durand, Paris) Flora parle déjà de ses amis de Londres; ils lui écrivent lettre sur lettre pour lui demander où se trouve Méphis. Le dernier séjour est pourtant le plus marquant.
11 Lettres à Louis Desnoyers, 14 novembre 1837 (photocopie à l'Institut Français d'Histoire Sociale, Fonds Dolléans 14 AS 148); à Valentin de La Pelouze, 20 décembre 1837, à M. de Martris, 18 janvier 1838 (toutes deux, Bibl. Marguerite Durand); à Delaunay, 16 juin, 1er juillet, sept.-octobre, octobre, 31 octobre, 1er novembre 1838 (photocopies à l'I.F.H.S., Fonds Dolléans cité), 8 novembre (Bibl. Marguerite Durand), et deux lettres enfin en décembre de la même année 1838 (photocopies, I.F.H.S., Fonds Dolléans cité). Lettres à Ladvocat, toutes de 1838: 4 septembre (coll. Mme A. Breton), oct.-novembre, 2 décembre (toutes deux obligeamment communiquées par le Libraire H. Saffroy, Paris), 30 décembre (Bibl. Marguerite Durand).
12 8 mai, Bibl. historique de la Ville de Paris, Fonds M.-L. Bouglé. De nombreux indices portent à croire que la lettre inédite du 1er Janvier 1838 (Bibl. Marguerite Durand), sans mention de destinataire, s'adressait déjà à lui. Sur Marc-Antoine Jullien de Paris (1775–1848), esprit libre et courageux, proche du comité de salut public sous la Révolution, haut fonctionnaire sous l'Empire, fondateur de la Revue Encyclopédique en 1818, voir H. Gœtz, M.-A. Jullien de Paris, Paris 1962. Ses archives sont conservées aux Archives nationales (39 AP 1–4). Les papiers de son contemporain, le socialiste Joseph Rey, conservées à la Bibliothèque municipale de Grenoble, mentionnent sa familiarité avec l'Angleterre, avec les cercles owénistes, avec Mrs Wheeler, avec Jules Gay, avec le Dr Evrat – autant d'éléments qui le rapprochent indiscutablement de Flora (voir Desroche, H., Owénisme et utopies françaises [Communautés – Archives internationales de sociologie de la coopération et du développement, n° 30, numéro spécial], Paris 1971, pp. 62–63, 164–65Google Scholar).
13 Flora écrit à Eugénie Niboyet, dès le 11 octobre 1836 (collection de l'auteur). Elle rentre en contact avec Pauline Roland au lendemain des Promenades dans Londres. Relations suivies qui vont jusqu'à la mort de Flora, et à ses obsèques, à l'organisation desquelles Pauline Roland veille attentivement depuis Paris. Les relations mouvementées de Flora et de George Sand mériteraient un article. Marceline Desbordes-Valmore souscrit au tombeau de Flora Tristan, après avoir souscrit à l'Union ouvrière (voir sa lettre du 8 janvier 1846 à Mlle Cécile Rémi, communication obligeante de la Librairie Charavay, Paris).
14 Desanti II, p. 223. Un an plus tôt, le même auteur écrivait qu'elle n'avait «pu découvrir qui était cette mystérieuse Olympe» (Desanti I, p. 185).
15 Voir Polski Slownik Biograficzny, t. III, Cracovie 1937, pp. 389–90. Les Archives de la ville de Paris possèdent ses actes de mariage (10 septembre 1834) et de décès (7 juillet 1889). L'acte de mariage de Louise Olympe Maleszewski, la dit fille de Jean-Pierre Maleszewski et de Jeanne Françoise Venture. Aucun document d'archives n'établit la date de sa naissance que nous donnons d'après l'encyclopédie citée. «Maleszewski, lieutenant-colonel» est une fois mentionné, en 1821, dans un dossier relatif à la surveillance d'officiers polonais (Archives nationales, F 7 6758, dossier 9).
16 Lettres de La Fayette à Olympe Maleszewski, 6 septembre 1833, 16 Janvier 1834 (Lafayette Manuscripts III, Manuscripts Department, Lilly Library, Indiana University, Bloomington, Indiana), et vendredi 9 mai 1834 (The Pierpont Morgan Library, New York). Le Polski Slownik Biograficzny, article cite, fait commencer le rôle politique d'Olympe après l'écrasement de l'insurrection polonaise, en septembre 1831. L'ouvrage parte d'articles sur la Pologne donnés au National, au Constitutionnel et à La Tribune, et même d'une perquisition de l'appartement d'Olympe, en mai 1834. Aucun document d'archives ni à la Préfecture de Police de Paris, ni aux Archives Nationales, ne venant à l'appui de ces affirmations, nous les reproduisons sous toute réserve. Les collections d'Olympe Chodzko ont par ailleurs disparu, comme toutes celles venues du musée de Rapperswil, en Suisse, pendant les bombardements de Varsovie, lors de la dernière guerre.
17 Voir son intervention dans Les Discours de Lafayette pour la Pologne, Paris 1864, p. 74. Le texte de l'Appel du Comité national polonais au peuple russe, avec le nom de ses signataires, parut notamment dans Le National du 1er Janvier 1833.
18 Note du ministère des Affaires étrangères, en date du 15 septembre 1857, sur Alexandre et Léonard Chodzko (dossier Alexandre Chodzko, Archives nationales, F 17 20420). En aucun cas, il ne faut confondre Léonard avec son parent, Alexandre Chodzko (1804–1884), ami de Michelet et professeur suppléant de langue et littérature slaves au Collège de France, à partir de 1857. Léonard suivit une modeste carriere de bibliothécaire. Voir son dossier parmi ceux des personnels de l'enseignement. On y trouvera aussi la mention d'un secours annuel de 300 frs accordé par le ministère à Olympe, après la mort de son mari, en 1870 (dossier A. Chodzko cité).
19 Lettre de La Fayette à Chodzko, 21 décembre 1832 (Lafayette Manuscripts II, Manuscripts Department, Lilly Library). Voir encore le tableau détaillé de l'état-major général de la garde nationale de Paris (Archives nationales, 252 AP 2). Autre lettre de La Fayette à Chodzko, 31 octobre 1831 (Yale University Library, Benjamin Franklin Collection).
20 Les dernières pages de J. Straszewicz, Les Polonais et les Polonaises de la révolution du 29 novembre 1830, Paris 1832 et suiv., gr. fol., ouvrage publié par livraisons et paginé de façon non continue, rendent un vibrant hommage au patriotisme de Léonard.
21 Voir La Pologne historique, littéraire, monumentale et pittoresque, rédigée par une société de littérateurs sous la direction de Léonard Chodzko, 3 vol., Paris 1835–42, planche à la fin du t. III. Le même portrait est reproduit en couleurs dans La Pologne illustrée, Paris 1842.
22 Voir Dorval, M., Lettres à Alfred de Vigny, recueillies et présentées par Ch. Gaudrier, Paris 1942, pp. 23 et 209.Google Scholar
23 Voir à la Bibliothèque nationale, N.a.fr. 24811, les lettres adressées à George Sand respectivement par Léonard et Olympe Chodzko, Paris, avril 1840 (f. 13) et 13 décembre 1862 (ff. 14–15).
24 Lettre àa Charles-Joseph Traviès, Paris, 9 septembre 1839, publiée par Breton, article cité, pp. 9–10 (nous avons rétabli la date).
25 Voir lettre 20. C'est dans les Pérégrinations d'une Paria, 2 vol., Paris 1838 [1837], t. I, p. XXXIV, que Flora se désigne comme un «être de foi». Sans cesse, elle doit se défendre contre les moqueries et les interpréetations erronées auxquelles donnent lieu sa foi et son vocabulaire biblique. Peu avant sa mort, elle remet sur le droit chemin les ouvriers de Toulon qu'on a égarés en «faisant de la sentimentalerie chrétienne» (lettre du 9 septembre 1844, publiée par Agulhon, Une Ville ouvrière, op. cit., pp. 158–60).
26 L'Irlande sociale, politique et religieuse, 2 vol., Paris, Londres, Leipzig 1839, parut en mai 1839.Google Scholar Flora n'en prit connaissance qu'a son retour d'Angleterre. Beaumont souscrivit à la première édition de l'Union ouvrière, et fit parvenir à Flora une lettre d'encourage-ment qu'elle publia dans la deuxième édition, Paris, chez tous les libraires, 1844, pp. XII–XIII. On trouvera une bonne présentation de la personnalité et de l'oeuvre de G. de Beaumont dans ses Lettres d'Amérique, 1831–32, texte établi et annoté par A. Jardin et G. W. Pierson, Paris 1973.
27 Desanti I, p. 187, et Desanti II, p. 224.
28 Lettre en date de Londres, 14 août 1833 (Archives nationales, 10 AS 42).
29 Paris, 20 Janvier 1843, lettre publiée par Agulhon, Une Ville ouvrière, p. 155.
30 Tristan, Le Tour de France, op. cit., pp. 158–59 et 196.
31 Lettre de Lyon, 6 juillet 1844 (Archives J.-L. Puech).
32 Lettres inédites à François Buloz (19 novembre 1836, 7 mars 1837, Bibl. Spoelberch de Lovenjoul, Chantilly) et à Delaunay (8 novembre 1838, Bibl. Marguerite Durand).
33 Expression reprise de Suzanne Voilquin, manuscrit du 19 avril 1837 (Bibl. de l'Arse-nal, Paris, Fonds Enfantin 7627/58). Sur Vinçard, voir Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français 1789–1864 (D.B.M.O.F.), sous la direction de J. Maitron, 3 vol., Paris 1964–66, t. III, pp. 512–13.
34 Voir manuscrit de S. Voilquin, cité note précédente.
35 Cette société se propose de fonder un journal, et Vinçard figure parmi les membres du conseil provisoire de rédaction. Voir la circulaire signée de J. Gay et datée de Paris, 13 janvier 1839, in Desroche, Owénisme et utopies françaises, op. cit., pp. 62–63.
36 Sur les déboires de Flora avec la Ruche populaire, voir Le Tour de France, pp. 11–27, et dans Puech, Flora Tristan, pp. 351–52, la lettre à Pierre Moreau, 7 avril 1843.
37 Morize est inconnu des fonds d'archives que nous avons dépouillés. Peut-être convient-il de reconnaître en lui ce « Maurice, membre de la famille saint-simonienne en 1831», qu'évoque furtivement le D.B.M.O.F., t. III, p. 71.
38 La Phalange, 29 mars 1843, pp. 1904–08, et 31 mars 1843, pp. 1922–25.
39 Le 29 novembre 1847 (Bibl. de 1'Arsenal, Fonds Enfantin 7613/186). Le même fonds (7627/54–57) conserve quatre autres lettres d'elle (29 septembre 1837, 8 février, 3 juillet 1838, 15 février 1839). Eugénie Soudet est inconnue du D.B.M.O.F.
40 Voilquin, S., Souvenirs d'une fille du peuple, Introd. Elhadad, de L. [Actes et mémoires du peuple], Paris 1978, p. 165.Google Scholar
41 Lettre publiée dans Puech, Flora Tristan, pp. 166–67.
42 A M. de Montférand, Paris, 13 juin 1836, communication obligeante de la Librairie Charavay, Paris.
43 Lettre publiée dans Puech, Flora Tristan, p. 182. Nous corrigeons sur l'original. Déjà en août 1843, Flora écrivait au bas d'une lettre de l'ouvrier Saive: «I1 faut voir cet homme, il pourra écrire dans le journal.» (ibid., p. 165)
44 L'année suivante, ils mentionneront sa maladie et sa mort, et reviendront sur son œuvre. Voir Le Courrier de la Gironde, 26 septembre, 15 novembre 1844; L'Indicateur de Bordeaux, 27 octobre, 16 et 17 novembre; Le Mémorial, 16 et 19 novembre; La Guienne, 16 et 17 novembre. Même en cette occasion toutefois, ils resteront muets sur son séjour de 1843.
45 Le Tour de France, p. 37 (nous citons d'après le manuscrit). Flora se trompe dans son Journal en faisant du 22 septembre 1843 un mercredi. La lettre, qui dit en post-scriptum «demain samedi», respecte en revanche le calendrier. L'édition du Tour de France ajoute à la distraction de Flora une erreur de lecture, en proposant (p. 34) la date du «Mercredi 29 septembre».
46 Compte rendu des Pérégrinations d'une Paria par Eugène Briffault, Le Temps, 1er novembre 1838, p. 1. Sur Briffault voir lettre 32.
47 «A M. le directeur-gél'Echo lyrique», in: L'Echo lyrique, 17 septembre 1843. La lettre de Flora reprend les accusations lancée elle par le journal, quelques jours plus tôt.
48 Flora écirit à Fourier, le 11 octobre 1835: «Je voulais vous prier de me faire faire la connaissance de M. Considerant, dont on m'a parté avec tant d'éloge» (cité par Puech, Flora Tristan, p. 70). Le probléme des relations entre Flora et Considerant n'a jamais été approfondi: H. Bourgin, Victor Considerant, Lyon 1909, et M. Dommanget, même titre, Paris 1929, restent très sommaires. Puech qui va plus loin n'épuise pas la matière. Sans vouloir anticiper sur une nécessaire étude que nous nous réservons de présenter ulté-rieurement, qu'il nous suffise de rappeler ou d'établir ici quelques faits.
Cinq lettres de Flora à Considerant ont pu, à ce jour, être retrouvées: à M. le directeur de La Phalange, août 1836, publiée par La Phalange, n° 6 (1er septembre 1836), pp. 180–82, avec une longue réponse de Considerant à Flora (ibid., pp. 182–88); à M. le directeur de La Phalange, Paris, 26 juillet 1837, Archives Nationales 10 AS 42 (5); à Victor Considerant, Paris, 29 octobre 1843, publiée par Puech, Flora Tristan, pp. 179–80, en note; au même, Paris, 22 novembre 1843, déjà citée note 43; au même, Paris, 4 avril 1844, publiée par Puech, op. cit., pp. 185–86. Pour ce qui est des lettres adressées par Considerant à Flora, nous ne connaissons, en dehors de la pésente lettre, que les fragments d'une autre, beaucoup plus tardive. Il s'agit d'un message de soutien aux idées exprimées dans l'Union ouvrière. Flora en reproduit des extraits dans la préface de la deuxième édition, p. XIV. Le Tour de France, p. 24, nous permet de dater ce document de la fin mars 1843, et nous apprend qu'il ne s'agit là que de l'une des deux lettres que Considerant fit parvenir à Flora. Ce maigre bilan témoigne bien imparfaitement de la réalité des contacts. En revanche, les journaux de Considerant parlent plusieurs fois de Flora ou de son œuvre. Voir La Phalange, novembre 1837, p. 1135, et les articles déjà cites note 38; La Démocratie pacifique, 15 mai, 16 et 22 juin, 18 novembre 1844. A son tour, Flora mentionne Considerant dans l'Union ouvrière, pp. 38–39, où elle le présente comme un des défenseurs possibles du projet, et dans Le Tour de France, passim.
49 Dans sa lettre du 26 juillet 1837 (lettre citée à M. le directeur de La Phalange), Flora avait offert 25 f. en réponse à l'«Appel pour la réalisation de la théorie sociétaire» que le même journal avait lancé (La Phalange, n° 30 (juillet 1837), pp. 972–76). Les livres de comptes de l'école sociétaire, conservés dans le Fonds Considerant, à l'Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm, à Paris, enregistrent le don de Flora. Voir Fonds Considerant, carton n° 2: dossier V 1, «crédit de 10.000 francs»; le nom de Tristan (Mme Flora) figure sous le n° 256; dossier V 3, «sommes versées sur le crédit de 10.000 francs demandé pour le projet d'étude de l'institut sociétaire». On y relève l'indication suivante: «Mme Flora Tristan, à Paris, 25 f.»
50 L'annonce relative au banquet était parue dans La Phalange du 1er avril 1838. Elle invitait «les partisans de la doctrine […] à s'inscrire au Bureau de La Phalange». Le compte rendu du banquet figure dans La Phalange du 15 avril. Pour les années suivantes, voir, dans le même journal, le compte rendu des banquets du 7 avril 1840 et 1843, par exemple.
51 Charles Fillieu édite, en 1848, La République rouge, journal éphémère (quatre numéros du 4 au 18 juin). Il figure pour 5 frs parmi les souscripteurs de la deuxieme édition de l'Union ouvrière («Charles F., étudiant»). Sa lettre à Mgr Dupanloup, Paris, 3 mars 1872 (Bibl. nationale, N.a.fr. 24684, ff. 672–73), témoigne d'un ralliement sans gloire à la religion chrétienne. Il est inconnu du D.B.M.O.F.
52 Sur le coin supérieur gauche des nos 4, 19, 21,25–31, 34. Voir Puech, Flora Tristan, pp. 390–91, note.
53 Fragment d'une lettre, deux pages.
54 Deux pages. Cette lettre est sûrement postérieure à la publication des Pérégrinations d'une Paria, d'ougrave; la datation proposée. Le ton de confiance et d'intimité invitent à reconnaître Olympe Chodzko dans la correspondante anonyme.
55 Dans le roman du même nom, Méphis fait devant Maréquita le procès du corset. «Guêpant» la taille de la jeune fille et de la mère jusqu'à un moment avancé de sa maternité, il opprime les organes internes. Le corset, ajoute-t-il, habitue encore l'homme «à ne voir dans la femme qu'une petite poupée, dont tout le mérite se trouve renfermé dans le plus ou moins de largeur de sa ceinture» (Méphis, t. II, pp. 96–98).
56 Trois pages sur papier à en-tête de La Phalange. Considerant lie étrangement les mots entre eux.
57 Une page. La lettre est écrite au lendemain du geste criminel de Chazal, qui tente d'assassiner sa femme dans les rues de Paris, le 10 septembre 1838.
58 Deux pages. Cette lettre est, elle aussi, postérieure à la publication des Pérégrinations. L'hommage rendu au courage et à la franchise nécessaires pour dire la vérité, renvoie à la préface de l'ouvrage, paru en novembre 1837.
59 Quatre pages.
60 On peut hésiter pour la pétition à laquelle Flora fait ici allusion. S'agit-il de la Pétition pour le rétablissement du divorce, à Messieurs les députés, Paris, 20 décembre 1837, dont le manuscrit est aux Archives nationales (C 2156, dossier 133, n° 71)? Reproduite dans Le Bon sens, 30 décembre 1837 (voir lettre de Flora à unjournaliste de la Revue française et étrangére, 1er Janvier 1838, photocopie à 1'I.F.H.S., Fonds Dolléans cité), elle est encore évoquée dans Le Figaro, 22 Janvier 1838, et le Journal du peuple, 7 Janvier. Nous penchons plutô;t pour la Pétition pour l'abolition de la peine de mort, à Messieurs les membres de la chambre des députés. Imprimée sous forme d'une petite brochure de 8 pages, Paris, imprimerie de Mme Huzard, et datée du 10 décembre 1838, elle fut reproduite dans le Journal du peuple, 16 décembre 1838. L'impression assura à cette seconde pétition une plus grande diffusion. Elle pouvait aussi, plus que la première, passer aux yeux d'Olympe pour susceptible de faire «tort a la cause» féministe.
61 Deux pages. La lettre est, en tout état de cause, postérieure au n° 6.
62 Quatre pages.
63 L'audience de la Cour d'assises de la Seine, relative à la tentative d'assassinat de Chazal sur sa femme, eut lieu le 31 janvier et le 1er février 1839.
64 Le Droit, le 1er février 1839, rapporte qu'en effet le procès avait «attiré un auditoire nombreux».
65 Chazal avait choisi, en Jules Favre (1809–1880), un avocat que la défense des accusés au procès d'Avril avait rendu célèbre. On s'étonne d'ailleurs que l'avocat de la saint-si-monienne Laure Grouvelle ait accepté de plaider contre Flora Tristan. Invariablement depuis ses premières plaidoiries Favre repousse tous les torts sur Flora, jusques et y compris, cette fois, la responsabilité de la tentative d'assassinat. La même argumentation se retrouve encore dans Chazal jeune, Me Jules Favre, avocat plaidant, Me Auquin, avoué, Mémoire à consulter pour M. Chazal contre madame Chazal, Tribunal civil de première instance de la Seine, 3e chambre, audience du 7 février 1838, s.l.n.d. [Paris], imprimerie de Cosson (Bibl. Nationale, 4e Fm 6318).
66 A peine introduite à l'audience, Flora est prise de malaise. On doit lui prodiguer des soins avant de procéder à son interrogatoire (Le Droit, 1er février 1839).
67 Une page.
68 Fragment, deux pages. Cette lettre nous paraî devoir se situer avant le départ pour l'Angleterre.
69 Deux pages.
70 Quatre pages.
71 Jeffs, l'éditeur londonien. Il publiera les Promenades dans Londres en coédition avec Delloye, à Paris.
72 Sur la tentative manquée d'insurrection, organisée à Paris le 12 mai 1839, par la Société des Saisons, voir S. Bernstein, Auguste Blanqui, Paris 1970, pp. 85–97.
73 Quatre pages.
74 Quatre pages.
75 Voir lettres 22 et 23.
76 Fragment incomplet de la fin, collection Mrae André Breton, 2 feuilles in-8°, huit pages. Publié par Breton, article cité, pp. 7–9; fragments publiés par Desanti I, pp. 185–86, depuis «Savez-vous bien, femme étrange» jusqu'à «se broit, s'écrase et disparaît», et Desanti II, pp. 228–30, depuis le début jusqu'à «se broit, s'écrase et disparaît».
77 La déclaration de Flora à Olympe est à rapprocher du passage suivant de Méphis, où il est question de l'amour qui unit le héros, Méphis, à Maréquita: «L'amour! mais l'amour tout-puissant, intelligence surhumaine, qui lie deux existences l'une à l'autre avec tant de force, et les identifie tellement, qu'il faut les briser toutes deux pour les séparer; cette irrésistible attraction de nos âmes les porte aussi a se dégager elles-mêmes de leur enveloppe, lorsqu'elles ne peuvent être unies en ce monde. Un tel amour est si rare, les conditions qui le font naître et se développer si exceptionnelles, que la plupart des hommes meurent sans l'avoir connu. – Pour aimer ainsi, il faut être fort, avoir fait de la vie une appréciation assez juste pour ne jamais redouter de la perdre, comprendre que nous ne saurions en bien remplir le but si notre âme ne s'harmonise avec une autre âme; cette union animique est non moins nécessaire que l'autre pour compléter notre individualité. C'est lorsque l'intelligence se développe entièrement que ce besoin se fait sentir; alors nos inspirations se modifient ou se confirment par leurs rapports avec des inspirations amies; notre volonté manque souvent de force, lorsqu'elle n'a que son temoignage; – le jeune homme de vingt ans et la jeune fille de seize ne peuvent que difficilement comprendre ces grands mystères.» (Méphis, t. II, pp. 149–50)
78 Armand Marrast, encore joumaliste à La Tribune en 1839, devient l'année suivante rédacteur en chef du National.
79 Allusion obscure. II n'existe pas, à cette date, de journal portant ce nom.
80 Plutôt qu'un des membres de la vieille famille anglaise des comtes Dorset, c'est le comte Alfred d'Orsay (1801–1852), dandy célèbre établi à Londres auprès de lady Blessington et très lié à Louis Napoléon Bonaparte, qui est ici désigné.
81 Le 10 avril 1814, alors que Napoléon menait la campagne de France, Wellington, à la tête de l'armée anglo-espagnole, remportait à Toulouse, sur le Maréchal Soult, la dernière bataille du Midi.
82 Troisième feuille (deux pages) d'une lettre dont le début manque. Postérieure à la lettre précédente, celle-ci se situe à la fin du séjour londonien, peu avant le retour en France.
83 Une page.
84 Deux pages.
85 Voir note 26 et, plus loin, lettre 20. L'ouvrage l'Irlande sociale, politique et religieuse marque si profondément Flora que le livre donne comme une sorte de nouvelle raison d'être aux Promenades qu'elle entreprend de mettre au net.
86 Deux pages.
87 Collection Lucien Scheler, deux feuilles in-8°, huit pages. L'indication «Mr de Beaumont vient de publier» ne doit pas être prise au sens strict d'une actualité immédiate (voir note 26). Ce serait l'interpréter abusivement que d'en conclure que Flora découvre ici le livre, tandis qu'elle l'aurait lu, n° 18. Le motif de la marchande de papier, insistant dans les lettres suivantes, et au contraire absent du n° 18, invitait à placer cette dernière antérieurement.
88 Flora, qui ne parle ni elle-même ni pour son propre compte, se fait ici l'écho de la malveillance. Ses affirmations mêlent singuliérement le vrai et le faux. Saint-Simon (1760–1825) est mort bien avant d'avoir atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans, et Fourier n'a pas vécu trente-huit ans dans la misère qui était peut-être la sienne sur la fin de sa vie.
89 Des expressions semblables reviennent dans l'Union ouvrière, à propos du défenseur de l'Union ouvrière qui ne manquera pas d'être accusé «de faire métier et marchandise de son dévouement pour le peuple […]. Mais la crainte de passer pour un charlatan en dévouement n'arrêtera pas, certes, I'homme réellement supérieur qui sentira en lui foi et force.» (première édition, respectivement p. 39 et p. 41)
90 Une page.
91 Deux pages.
92 Deux pages.
93 Une page.
94 Deux pages.
95 Les palinodies politiques de Jules Janin (1804–1874), son esprit caustique, et son rude bon sens marqué au coin du traditionalisme, en font la vivante antithèse de Flora Tristan. Il a laissé sur elle deux articles, in Le Voleur, 25 et 30 Janvier 1845, respectivement pp. 69–72 et pp. 85–87, qui le montrent totalement étranger aux idées de Flora.
96 Deux pages.
97 Abrévation pour Traviès. Flora avait adressé, le 9 et le 14 septembre 1839, des lettres chaleureuses au peintre Charles-Joseph Traviès de Villers (1804–1859). A. Breton qui les a éditées (article cité, pp. 9–10) avait eu connaissance d'autres lettres de Flora à Traviès. Elles sont aujourd'hui perdues.
98 Deux pages.
99 La Lionne, comédie en deux actes mêlés de chants, par MM. Ancelot et Léon [Laya], fut représentée pour la première fois à Paris, sur le théâtre du vaudeville, le 14 fevrier 1840. Mme Ancelot avait la réputation de collaborer avec son mari. Les ressemblances entre Flora Tristan et l'héroï'ne de la pièce, Flora, une maitresse romanesque qui se bat en duel contre son amant, s'arrêtent au seul nom.
100 L'édition de 1840 des Promenades dans Londres annonce, en effet, «pour paraître au mois de novembre, Paris et ses mystères, 2 vol. in-8°, prix 15 f.» Ce n'est pas le seul ouvrage de Flora qui ait été annoncé, sans jamais paraître, et dont le manuscrit soit jusqu'à présent perdu.
101 Deux pages. En dépit des indications qu'elle contient, cette lettre est l'une des plus délicates à dater. Le Salon, dans le Salon carré du Louvre, s'ouvrait, sous la Monarchie de Juillet, entre le 1er mars et le 15 juin. On peut hésiter entre 1839, année où J. Laure présente plusieurs tableaux dont Flora est le modèle (voir note 102), et 1840 que la critique interne des textes nous porte à préférer.
102 Jules Laure (1806–1861), peintre de portraits, élève d'Ingres et de Hersent, figura au Salon de 1834 à 1861, et obtint une médaille de 3e classe, en 1836. Il se montre, jusque dans le choix de ses sujets, très lié aux milieux socialistes. Le catalogue des salons en fait foi: en 1834, Lélia, Stello et Magnus (composition inspirée du roman de George Sand), Portrait d'Alexandre Massol, apôtre saint-simonien. En 1838, Portrait de Robert Owen. Il présente en 1837, un Portrait de Mme Flora Tristan; en 1838, un Portrait de Mme F.T…; en 1839, deux compositions portent le nom de Portrait de Mme T… Il s'inspira encore des oeuvres de Flora Tristan, témoin Les couvents d'Aréquipa (1838), et José Ribera, dit L'Espagnolet, et Juana, 1839. Ami intime, il gére pendant le tour de France les intérê;ts de Flora à Paris, et, après sa mort, remet les manuscrits à E1éonore Blanc.
103 Communication obligeante de MM. Coulet et Faure, trois pages.
104 Le premier numéro était paru en décembre 1839.
105 Ladvocat, l'éditeur de la deuxième édition des Peregrinations et de Méphis.
106 Flora n'habite pas pour autant «à la campagne». Sans que l'on puisse précisément fixer la date de son déménagement, elle loge encore, le 7 février 1840, «4 rue de la Barouillière, en haut de la Rue de Sèvres» (lettre à Louis Desnoyers, photocopie à l'lnstitut Français d'Histoire Sociale, Fonds Dolléans cité). En mai-juin, elle habite désormais «64 Rue de Grenelle, St Germain» (voir n° 32).
107 Une page.
108 Une page.
109 De George Sand, avec Marie Dorval dans le rôle de Cosima. La pièce est représentée sept fois au Théâtre-Français entre le 29 avril et le 17 mai 1840. Olympe étant amie de Marie Dorval, il est naturel que Flora passe par elle pour avoir un billet.
110 Deux pages.
111 Ironique et sévère, comportant même des critiques personnelles assez peu élégantes, le compte rendu de Briffault (voir note 46) reprochait à Flora ses idées, son style et sa vanité. «Il lui manque», écrivait Briffault, « l'élégance qui distingue un certain monde.» Et plus loin: «Le style de l'ouvrage est empreint d'une négligence que rien ne peut excuser. Il est une expression que madame Flora Tristan emploie souvent et qui paraît avoir toutes ses prédilections, c'est le mot harmoniser; il n'a que deux inconvénients, il est faux à l'oreille, il n'est pas vrai selon le dictionnaire, qui exige impérieusement qu'on dise harmonier.» Flora s'était aussitôt justifiée de cette querelle de vocabulaire dans une lettre à Delaunay (8 novembre 1838, déjà citée note 11), le directeur de 1'Artiste qui avait mal reproduit, quelques jours plus tôt, un chapitre de Méphis dans lequel figurait le mot incriminé.
112 Le raisonnement ici rappelle un passage des Pérégrinations, t.I, p. 284: « Les défauts dont la correction est en notre pouvoir doivent seuls être I'objet du ridicule. II n'y a pas de monstres aux yeux de Dieu: l'arbre droit comme l'arbre tortu ont leur raison d'être. Esope, aussi bien qu'Alcibiade, fut doté, par la Providence, des formes les plus convenables à la destinée qui lui était réservée. Blâmer l'œuvre du Créateur, c'est mettre notre intelligence au-dessus de la sienne. L'homme en démence, qui, à l'aspect de la société, pousse un rire convulsif, est moins insensé que l'individu qui voit, dans la configuration d'une plante, d'un homme, d'un être quelconque, sortis de la main de Dieu, un sujet de moqueries et d'outrages.»
113 Deux pages.
114 Cinq pages.
115 Le passage évoqué se trouve au t. II, pp. 145–46: «Dans l'avenir, lorsque la femme aura conscience de son pouvoir, elle s'affranchira de l'approbation d'autrui et ces petits subterfuges, qui l'aident aujourd'hui à tromper les hommes, lui deviendront inutiles; quand les temps seront venus, la femme dira: – Je choisis cet homme pour mon amant, parce que mon amour sera un mobile puissant sur son intelligence et que notre bonheur commun se reflétera sur les autres! – Si elle se trompe, elle supportera avec courage les conséquences de sa déception, et si le supplice excède ses forces, elle se séparera d'avec lui.» Le mouvement par lequel Flora aime Dieu en l'humanité n'exclut pas un sentiment pour tel ou tel individu. Toute chose, cependant, doit venir en son temps, comme le montreraient encore les réflexions qu'elle note sur son Journal, a l'étape de Roanne. Brisée par la fatique, elle prend vis-à-vis d'elle-même l'engagement de se reposer trois mois au terme du tour de France, et après la rédaction de l'ouvrage correspondant. Et elle ajoute: « Je tâcherai de me lier avec un individu qui me plaise et j'irai avec lui chercher ma fille pour la mener en Italie ou en Espagne.» (Le Tour de France, p. 123)
116 Cet alinéa a déjà été publié dans le Tour de France, p. 118, note 49. Ce n'est pas la seule fois que Flora subit semblable declaration. Un an plus tard, le Lyonnais Joseph Reynier lui adresse une lettre passionnée (ibid.).
117 Trois pages.
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