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Identité et changement : Les Falachas entre l'assimilation en Éthiopie et l'intégration en Israël
Published online by Cambridge University Press: 28 July 2009
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La question de l'intégration des immigrants se pose en général par rapport à leur devenir, comme mobilité ascendante ou descendante dans les translations possibles des positions sociales dans la société d'accueil, compte tenu de leur propre capital culturel et social et des inégalités culturelles existantes dans cette société d'accueil, ainsi que de la conjoncture politique, économique et sociale qui y a cours. L'immigration récente des Falachas (juifs d'Éthiopie) en Israël a ceci de paradoxal qu'elle a, au départ, suscité un questionnement portant au moins autant sur le passé de cette population que sur son futur destin social, à partir d'hypothèses souvent invérifiables ou, plutôt, indécidables, quant aux contradictions possibles qu'elles impliquent en ce qui concerne l'identité des juifs d'Éthiopie, et dont l'objet est cette zone en amont même du passé, et qu'il conviendrait d'appeler la mythologie de l'origine des Falachas.
- Type
- Allégeances en exil
- Information
- European Journal of Sociology / Archives Européennes de Sociologie , Volume 30 , Issue 1 , May 1989 , pp. 90 - 119
- Copyright
- Copyright © Archives Européenes de Sociology 1989
References
(1) Cf. le développement du mouvement des Panthères Noires, au début des années soixante-dix, dans la jeunesse orientale des quartiers pauvres de Tel Aviv et de Jérusalem, par référence au Black Panther Party des noirs américains.
(2) Grinfeld, Y., Jacques Faitlovitch, ‘Father’ of the Falashas, The Jews of Ethiopia. A people in transition (Tel Aviv, Beth Hatefutsoth (The Nahoum Goldmann Museum of the Jewish Diaspora) & New York, The Jewish Museum, 1986), pp. 30–36Google Scholar.
(3) Levine, D. N., Greater Ethiopia (Chicago/London, The University of Chicago Press, 1974). P. 37Google Scholar.
(4) Ullendorf, E., The Ethiopians (London, The Oxford University Press, 1965), P. 39Google Scholar.
(5) Ibid. pp. 39, 45.
(6) Bruce, J., Travels to Discover the Sources of the Nile (Edinburgh 1790), vol. III, p. 535Google Scholar.
(7) Ibid. p. 559.
(8) Rapport au comité central de l'Alliance israélite universelle concernant la mission auprès des Falachas, présenté à la séance du 30 juillet 1868 par Halévy, Joseph, in L'Univers Israélite, octobre 1868, p. 89Google Scholar.
(9) Faitlovitch, J., Israélites Falachas, Bulletin de l'Alliance, LXVII (1905), pp. 96, 100Google Scholar.
(10) Falasha Anthology (New Haven, Yale University Press, 1951), p. xxiGoogle Scholar.
(11) Le nom du pays de Couch apparaît en Genèse 11, 5–13, et désigne l'Éthiopie, terme qui, dans l'antiquité, désigne les contrées au sud de l'Égypte, la Nubie, le Soudan et l'Abyssinie jusqu'à la corne de l'Afrique. Le mot existe également en ancien égyptien, en babylonien et en assyrien.
(12) Actuellement, le royaume de la reine de Saba est généralement localisé dans le sud de la péninsule arabique.
(13) Abbink, G. J., The Falashas in Ethiopia and Israel: the problem of ethnic assimilation, Social Anthropologische Cahiers [Nijmegen, ICSA], XV (1985), pp. 27, 28Google Scholar.
(14) Ibid. p. 28 : ‘They remained faithful to the law of Moses, while the others became the apostates, the ancestors of the Amhara Christians’.
(15) J. Faitlovitch, loc. cit. pp. 99, 100.
(16) Cf. Kessler, D., The Falashas (New York, Schocken Books, 1982), pp. 25–55Google Scholar. Cf. Schoenberger, M., The Falashas of Ethiopia : an ethnographic study (Cambridge, Cambridge University Ph.d., 1975), pp. 11–12Google Scholar. Selon un ancien grand-prêtre des Falachas, ceux-ci auraient comme ancêtres des juifs d'Égypte partisans de Cléopâtre, ayant fui après la victoire romaine et établis parmi les Agau des hauts plateaux, à qui ils ont apporté leur connaissance de l'artisanat et qui ils se sont mariés.
(17) Elles varient ainsi de l'Exode (XIIIes.a.c.), selon la légende qui veut que les Falachas soient les descendants de juifs qui, cours de l'exode d'Égypte, et par suite de désaccords avec Moïse sur l'itinéraire à suivre pour rallier la Terre promise, se sont séparés du reste des Hébreux et se sont égarés vers le pays de Couch (cf. Abbink, p. 69), jusqu'au VIe siècle a.d., où la défaite du roi juif du Yémen, Joseph Dhu Nuwas, par le roi chrétien d'Éthiopie, Kaleb, aurait entraîné la déportation d'une partie de ses sujets juifs en Éthiopie. Cf. S. Kaplan, A brief history of the Beta Israel, The Jews of Ethiopia, op. cit. p. 11. —De nombreuses autres théories situent l'apparition du judaïsme dans ce vaste intervalle de siècles : certaines font appel à l'action de juifs venus d'Égypte, depuis la découverte archéologique de la garnison juive de l'île Éléphantine sur le Nil au sud de l'Égypte avant l'ère chrétienne (Zvi, Ben, The Exile and the Redeemed (London 1958), p. 296)Google Scholar; d'autres au refus d'une partie de la population du royaume d'Axoum, qui avait été judaïsée sous l'influence des communautés juives d'Arabie du Sud, d'accepter la christianisation décidée par le roi d'Axoum, Ezana, à partir du IVe siècle a.d. (cf. Ullendorf, op. cit. pp. 111, 112); d'autres encore effectuent une synthèse de plusieurs de ces théories et conçoivent le judaïsme comme l'effet des migrations successives de juifs d'Égypte et du sud de l'Arabie s'installant parmi les Agau (cf. Aescoly, , Recueil de textes falachas (Paris, Institut d'ethnologie [Travaux et Mémoires LV], 1951)Google Scholar. aussi, V. : Notices sur les Falachas ou juifs d'Abyssinie, d'après le Journal de Voyage d'Antoine d'Abbadie, ap. Cahiers d'études africaines, II (1961) 5, 84–147Google Scholar.
(18) Telle est notamment, semble-t-il, la thèse d'Abbink, op. cit. p. 31.
(19) Cf. Shelemay, , Kaufman, Kay, Historical ethnomusicology, reconstructing Falasha liturgical history, Ethnomusicology, XXIV 1980), p. 242Google Scholar.
(20) Kaplan, S., Te'ezãza Sanbat: a Neta Israel work reconsidered, in Studies in the History of Religions, Vol. I: Gilgul—Essays transformation, revolution and permanence in the history of religions (London, E. J. Brill, 1987), p. 108Google Scholar.
(21) Kaplan, S., ‘Falasha’ religion: ancient Judaism of evolving Ethiopian tradition: a review article (Intervention au Congrès des Études éthiopiennes, Paris, août 1988)Google Scholar.
(22) Ullendorf, op. cit. p. 97.
(23) Ibid. pp. 100, 104.
(24) Ibid. pp. 105–107, 109, 110.
(25) Ibid. p. 140.
(26) Abbink, op. cit. p. 22.
(27) Ibid. p. 26.
(28) Ibid. p. 31.
(29) Quirin, J. A., The Beta Israel (Falasha) in Ethiopian History: caste formation and culture change (1270–1868) (Minneapolis, University of Minnesota Ph.d. Thesis, 1977), p. 50Google Scholar : ‘As the Beta Israel political elite declined in authority with the loss of independance, an emerging religious elite manipulated the indigenous and external Christians cultural elements and institutions to reformulate and regenerate Beta Israel society’.
(30) S. Kaplan, Te'ezãza Sanbat, loc. cit. p. 109.
(31) S. Kaplan, ‘Falasha’ religion, loc. cit. p. 6.
(32) Ullendorf, op. cit. p. 112 : ‘Like their fellow Christians fellow Ethiopians, the Falashas are stubborn adherents to fossilized Hebraic beliefs’.
(33) Abbink, Ibid. p. 31.
(34) S. Kaplan, A brief history of the Beta Israel, loc. cit. pp. 14, 15.
(35) Ullendorf, pp. 13, 15 : « Un des grands savants universels et homme d'action du XVIIIe siècle ».
(36) Cf. l'article exhaustif de Kaplan, S., auquel nous nous référons au long de ce passage sur l'arrivée des missionnaires : The Beta Israel (Falasha) encounter with Protestant missionaries (1860–1905), Jewish Social Studies, XLIX (1987) 1, 27–42Google Scholar.
(37) Crummey, D. C., Priests and Politicians: Protestant and Catholic missionaries in Orthodox Ethiopia (1830–1848) (London, Oxford University Press, 1972), p. 118Google Scholar. L'auteur précise que les Éthiopiens ont tout de suite su détourner à leurs propres fins les aspects socialement utiles de la présence des missionnaires.
(38) Abbink, p. 74.
(39) Messing, S. D., The Story of the Falashas. ‘Black’ Jews of Ethiopia (New York, Balshon, 1982), p. 94Google Scholar.
(40) Kaplan, The Beta Israel encounter…, loc. cit. p. 30.
(41) Kaplan, A brief history of the Beta history, loc. cit. p. 21.
(42) The Beta Israel encounter…, loc. cit. pp. 34, 35.
(43) Ibid. p. 35.
(44) Abbink, p. 76.
(45) Kaplan, The Beta Israel encounter…, p. 39.
(46) Kessler, op. cit. p. 120.
(47) Halévy, J., Mission en Abyssinie, L'Univers israélite, février 1868, p. 279Google Scholar.
(48) Halévy, J., Excursion chez les Falachas en Abyssinie, Bulletin de la Société de géographie, mars–avril 1869, 1–27Google Scholar.
(49) Kessler, op. cit. p. 132.
(50) Halévy, J., Rapport au comité central de l'Alliance israélite universelle, L'Univers israélite, novembre 1868, pp. 131, 132Google Scholar.
(51) Faitlovitch, J., Israélites falachas, Bulletin de l'Alliance, LXVII (1905), p. 96Google Scholar :
Tous les Européens qui viennent chez nous se disent juifs ; mais c'est faux, car ils ont tous prêché l'Évangile. Du reste, il ne doit plus subsister de juifs dans le monde. Il y aura bientôt quarante ans, vint ici un blanc se disant juif ; il se nommait Iosief ; lui aussi nous avait affirmé l'existence de juifs en Europe ; il nous avait promis de s'intéresser à nous, en priant ses frères, qui ont formé une société pour l'instruction de leurs coreligionnaires, de nous envoyer des maîtres et des rabbins pour nous instruire également, afin que nous puissions marcher droit dans les voies de Moïse. Â cet effet, un de nos frères partit avec lui pour étudier et voir nos frères d'Europe. Or, nous n'avons jamais reçu aucun témoignage de sympathie pas la moindre nouvelle de ces juifs blancs, dans lesquels nous avions mis notre espérance et notre confiance. Eux savent le chemin pour venir nous trouver; mais nous ne savons pas le chemin pour aller chez eux. Nous avions cherché la route ; nous voulions aller jusqu'à Jérusalem, mais nous ne l'avons pu trouver. Il est donc certain que non seulement ce Iosief est mort, mais aussi tous les autres juifs du monde entier, et qu'il n'en existe plus sur la terre, hors d'ici.
(52) Habitation destinée uniquement à recevoir les femmes vivant à l'écart pendant quarante jours après la naissance d'un garçon et quatre-vingts jours après la naissance d'une fille (Abbink, p. 45).
(53) Kessler (p. 70) cite l'interview d'un ancien dans le livre en hébreu de Kahana, Yaël, Among Long-lost Brothers (Jérusalem 1978)Google Scholar : « On enlève le clitoris pour paralyser le centre des sensations. Toute femme qui n'est pas excisée courra après les hommes comme une jument après l'étalon et deviendra une prostituée ».
(54) Faitlovitch avait rapporté de son premier voyage une lettre des grands-prêtres falachas à l'intention du judaïsme mondial, diffusée dans la presse juive. Il obtient (cf. Kessler, p. 135) la signature de quarante-quatre rabbins orthodoxes parmi les plus importants de son temps, reconnaissant que les Falachas sont juifs et s'engageant à promouvoir la solidarité du peuple juif à leur égard et à contribuer à l'édification d'une œuvre scolaire à leur intention. La lettre se termine par le vœu de leur futur retour à Sion. Faitlovitch lira cette lettre devant les Falachas rassemblés, lors de son voyage suivant en Éthiopie.
(55) Ce n'est pas sans ironie que les missionnaires avaient appelé les voyages successifs de Faitlovitch la « contre-mission », car c'est sur les mêmes points que les protestants qu'il s'efforçait d'obtenir une « réforme » de la religion et des pratiques des Falachas. Selon les missionnaires, il n'y eut plus une seule conversion pendant les cinq années qui suivirent sa première « contre-mission » (cf. Payne, E., Ethiopian Jews (London 1972), p. 68)Google Scholar et, par la suite, le rythme des conversions n'est jamais rede-venu ce qu'il avait été lors des premières décennies du XIXe siècle.
(56) Nahoum, H., Mission chez les Falachas d'Abyssinie, Bulletin de l'Alliance, LXX (1908), p. 137Google Scholar.
(57) Ibid.:
Il me semble que le moyen le plus efficace pour sauver les débris de cette population dont le passé, si peu connu qu'il soit, ne doit pas manquer d'exciter notre intérêt et de provoquer notre admiration […] (p. 135). […]
Il ne faudrait pas songer, un instant, à créer une œuvre scolaire quelconque en Abyssinie ou même en Érythrée. L'extrême dissémination des Falachas rendrait une fondation de ce genre irréalisable. En admettant même que ce projet pût être réalisé, il ne donnerait jamais dans la pratique des résultats appréciables. On arriverait tout au plus à créer une catégorie de déclassés.
Ne nous leurrons pas d'illusions dangereuses : nous avons affaire à une population dont la capacité intellectuelle est peu développée en général, et dont nous ne pouvons, sans danger pour elle-même, modifier trop brusquement les conditions sociales et économiques. On ne peut et on ne doit chercher à améliorer que dans le sens de ses tendances naturelles et de son passé séculaire. Agir autrement, ce serait risquer de rompre l'équilibre mental de la race falacha; et le résultat en serait infiniment regrettable (p. 136). […]
Mais qu'on ne perde pas de vue […] que nous avons affaire à une population de mentalité encore primitive et à laquelle nous ne pouvons pas appliquer les méthodes d'éducation que l'Alliance a pratiquées au Maroc ou en Turquie; qu'il est indispensable de procéder avec une grande prudence si nous voulons rapprocher de nous moralement et mentalement les Falachas (p. 137).
(58) Schoenberger, op. cit. pp. 179 sq.
(59) Kessler, p. 51.
(60) Ibid. p. 152.
(61) Ibid. p. 153.
(62) Ibid. p. 156 : « Le point de vue laïc était exprimé par des universitaires comme le professeur Goitein de l'Université hébraïque, expert des juifs du Yemen et qui parlait des Falachas comme de soi-disant juifs d'Éthiopie. Leurs croyances et pratiques ont très peu à voir avec le judaïsme ».
(63) Cf. Abbink, tableau p. 112.
(64) Cette cérémonie était exigée du Grand Rabbin Ovadia Yosef et consistait en un bain rituel pour tous et, pour les hommes, une circoncision symbolique faisant perler une goutte de sang du pénis. Pour surmonter la contradiction apparente entre son décret de reconnaissance — définissant les Falachas comme « juifs à tous égards — et ces exigences, il définit cette cérémonie comme un « renouvellement de l'Alliance » entre les Falachas et le monde juif dont ils avaient été si longtemps isolés (cf. H. Rosen, Ethiopian Jews in Israel, loc. cit. p. 76). Cette contrainte suscita l'amertume des Falachas qui estimaient avoir suffisamment démontré leur attachement obstiné à leur identité juive, et, lorsqu'ils furent assez nombreux, au lendemain de l'Opération Moïse, leur amertume explosa en manifestations et en refus de se soumettre à la cérémonie. Le rabbinat fut contraint de faire partiellement machine arrière et réclama dès lors uniquement le bain rituel lors du mariage, sauf pour le futur marié pouvant démontrer son identité juive ; compromis que nombre de jeunes Éthiopiens continuent de refuser, quitte à faire célébrer leurs mariages par des prêtres juifs éthiopiens, mariages qui ne sont pas reconnus ensuite.
(65) Cf. Rappoport, L., Redemption Song (New York, Harcourt Brace Jovanovich Inc., 1986), p. 57Google Scholar. L'auteur relate que, même si l'on ne peut parler d' « holocauste » comme l'a fait la presse occidentale à propos des atrocités de l'edu, un groupe armé du mouvement monarchiste occupa un village falacha : « Il emmena les artisans (forgerons et potiers) enchaînés pour les vendre comme esclaves dans le trafic clandestin qui subsiste dans la corne de l'Afrique. Les femmes restant au village furent violées et mutilées — mains et seins coupés — et les hommes castrés. Les vieux furent attachés aux buissons épineux, de manière à mourir sous le soleil ».
(66) Cf. Abbink, pp. 286–294, où l'on trouve des éléments intéressants pour une analyse approfondie de ce mouvement qui eut un rôle de provocation parfois stimulant dans la période charnière de la fin des années soixante-dix et du début des années quatre-vingts jusqu'aux grandes opérations massives de transport clandestin. — Formée d'activistes idéalistes, notamment marqués par les luttes américaines pour les droits civiques des noirs, et dont certains avaient connu l'Éthiopie et les Falachas dans le cadre du Peace Corps, l'aaej est intervenue tant auprès de l'opinion américaine et israélienne que de leurs deux gouvernements et du gouvernement éthiopien, procédant, le cas échéant, à ses propres missions et opérations de sauvetage, harcelant publiquement les gouvernements israélien, américain et l'Agence juive, mobilisant les communautés juives d'Amérique du Nord et aidant à la mobilisation des Falachas en Israël.
(67) Cf. le chapitre « Crossroads Sudan » dans l'ouvrage de Rappoport : 3 à 4 000 Falachas furent évacués du Soudan par plusieurs opérations navales et aériennes, notamment, par avions Hercules, 130 Israéliens (p. 85) entre 1981 et 1983 (pp. 64–106).
(68) Abbink, op. cit. pp. 114–123.
(69) Rappoport, op. cit. pp. 94–96.
(70) Ce conflit semble être entré dans la voie de l'apaisement à la fin de l'année 1988 avec la délégation accordée, par le Grand Rabbinat orthodoxe d'Israël au Grand Rabbin sépharade de la ville de Natanya exclusivement, pour marier dorénavant les juifs éthiopiens sans passage obligé par l'immersion rituelle.
(71) Cf. in Wolf, Leslau, Falasha Anthology (New Haven, Yale University Press, 1951), p. XXXIXGoogle Scholar, le récit, par le chroniqueur éthiopien, du suicide des femmes falachas qui, après la défaite devant les troupes de l'empereur Sarsa Dengel (1563–1597), préférèrent se jeter dans un ravin au cri de « Adonaï aide-moi ! » plutôt que de subir la captivité. — En écho à ce récit, l'explorateur et orientaliste français, Antoine d'Abbadie, de retour en Europe après huit années en Abyssinie, confie, dans une interview au Jewish Chronicle du 16 novembre 1849, que les Falachas « considèrent le suicide pour motifs religieux comme ayant une valeur élevée » (highly meritorious).