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Trois concepts sociologiques: le projet de référence, le statut social et le bilan individuel

Published online by Cambridge University Press:  28 July 2009

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Que l'on considère le champ sociologique et l'on découvre une pluralité de conceptualisations générales. Faut-il ne voir dans cette diversité que la confusion temporaire d'une science en formation ou convient-il de l'interpréter comme une donnée inhérente aux sciences de l'homme? Mais à vouloir répondre directement à cette interrogation, on risque de tenir pour acquis ce qui reste problématique. Rien ne nous assure, en effet, que ces langages instituent des points de vue authentiquement distincts et on ne peut écarter, a priori, la possibilité qu'au terme d'une recherche sur les vocabulaires et leur ordre sous-jacent, on ne découvre l'unité de leur visée du réel. II nous semble done nécessaire, avant d'aborder certains aspects d'une épistémologie des sciences de la culture, de vérifier la spécificité et d'éprouver l'utility de divers schémas conceptuels (i).

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Archives Européenes de Sociology 1965

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References

(1) Par schéma conceptuel, vocabulaire et mode d'analyse, que nous utiliserons indifféremment dans ce texte, nous entendons un ensemble de concepts analytiques généraux.

(2) Comme l'a noté E. Nagel, une telle sociologie n'utilise que les notions tirées du langage usuel: « Most if not all the generalizations empirical social research has succeeded in establishing are formulated in terms of familiar « common sense » distinctions and possess a comparatively narrow scope of valid application (or loworder generality) ». The Structure of Science (London, Routledge and Kegan Paul, 1961), p. 503.Google Scholar

(3) Parsons, T., Shils, E., Naegele, K. D., Pitts, J. R., Theories of Society (Glencoe, The Free Press, 1961)Google Scholar. Voir en particulier l'épilogue de Shils, E., « The Calling of Sociology », pp. 14051448.Google Scholar

(4) Voir en particulier, Zetter-Berg, H. L., On Theory and Verification in Sociology (Totowa, The Bedminster Press, 1963)Google Scholar et Homans, C. G., Bringing Men Back In, Am. Sociol. Rev., XXIX (1964), 809818.CrossRefGoogle Scholar

(5) On trouve une excellente analyse de la mise en relation des « termes techniques » (le discours scientifique) et des « termes d'observation » (le langage usuel) comme condition d'une théorie scientifique, dans Hempel, C. G., Fundamentals of Concept Formation in Empirical Science (Chicago, University of Chicago Press, 1952)Google Scholar. Voir en particulier les pages 20 à 50.

(6) Roethlisberger, F. J. and Dickson, W. J., Management and the Worker (Harvard, Univ. Press, 1939), Part. IV.Google Scholar

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(10) La théorie de la justice distributive est présentée par Homans, G. C. dans son article «La congruence du status », Journal de psychologie normale et pathologique, LIV (1957), 2234Google Scholar, et dans son livre Social Behavior—Its Elementary Forms (New York, Harcourt Brace, 1961), pp. 232264.Google Scholar

(11) Cette notion de projet de mobilité s'inscrit dans une perspective théorique dont on trouvera la présentation dans le livre d'Touraine, A., Sociologie de l'action (Paris, Ed. du Seuil, 1965).Google Scholar

(12) Pour répartir les individus entre les trois projets de mobilité, nous avions prévu dans le questionnaire une dizaine de questions « ouvertes » qui ont permis aux individus d'exposer leur histoire personnelle, et de préciser la signification qu'ils avaient attribuée à leur migration. Nous avons surtout utilisé trois questions: 1) « Lorsque vous avez quitté la campagne, étiez-vous prêt à occuper n'importe quel travail ou aviez-vous une idée assez précise du métier que vous vouliez faire? Lequel? » 2) « A l'époque, aviez-vous pensé que ce métier avait de l'avenir? Quel avenir? » 3) « A l'époque, aviez-vous choisi ce métier parce que vous aviez pensé qu'il se trouvait dans une des branches les plus prospères de l'économie? ». La catégorie des ouvriers sans projet de mobilité (325 S P M) regroupe tous ceux qui ont répondu négativement à la première question. Les réponses combinées aux deux autres questions nous ont permis de répartir les autres ouvriers entre la catégorie des individus à « projet de mobilité collective » (39 P M C) et celle des individus à « projet de mobilité individuelle » (55 P M I) selon qu'ils avaient ou non établi une relation entre l'entreprise industrielle et la réussite profession-nelle. L'inégale distribution de la population entre les trois groupes doit certes être expliquée, mais elle ne pose pas d'obstacle à l'analyse des données dans la mesure où la représentativé de l'échantillon n'a jamais été recherchée.

(13) Cette échelle est composée des 5 items suivants: 1° Je ne serais pas content si mes enfants voulaient faire mon métier; 2° Je désire changer de travail; 3° Je prefere l'agriculture à l'industrie; 4° Je préfère travailler dans une petite entreprise plutôt que dans une grande; 5° Je désire changer d'entreprise. Selon les critères de Guttman, cette échelle est parfaite: C.R = 90, répartition au hasard des erreurs et bonne distribution des fréquences marginales des réponses (80%, 50%, 45%, 28%, 22%).

(14) Une analyse fonctionnaliste moderne serait certainement plus complexe. Pour expliquer les attitudes et les comportements, elle introduirait d'autres notions, comme celle de rôle et d'attente de role, de groupe d'appartenance ou de groupe de référence. Pour l'essentiel, le modèle simplifié que nous avons utilisé ne nous semble pas trahir la logique particulière de cette démarche, et peut-être même possède-t-il la vertu de mettre en relief ce qui seul nous intéresse ici, l'organisation d'un mode de raisonnement.

(15) Benoit-Smullyan, E., Status, Types and Status Interrelations, Am. Sociol. Review, IX (1944), 151161.CrossRefGoogle Scholar

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(17) Crozier, M., Le phénomène bureaucratique (Paris, Éd. du Seuil, 1964).Google Scholar