Published online by Cambridge University Press: 28 July 2009
(1) Voir notamment deux articles de Benveniste, E., «Tendances récentes en linguistique générale», Journal de Psychologie, XLVII–LI (1954), pp. 130–145Google Scholar; et «Coup d'œil sur le développement de la linguistique», Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1963.Google Scholar
(2) Rappelons pour mémoire: De Saussure, F., Cours de Linguistique générale (Paris 1916)Google Scholar; Godel, R., Les sources manuscrites du Cours de F. de Saussure (Genève/Paris 1957)Google Scholar; Troubetzkoy, N., Principes de Phonologie, tr. fr. (Paris 1949)Google Scholar; Jakobson, R., Essais de linguistique générale, tr. fr. (Paris 1963)Google Scholar, et Selected Writings en huit volumes, en cours de publication (premier volume paru, Phonological Studies (La Haye 1962)Google Scholar; Martinet, A., Économic des changements phonitiques (Berne 1955)Google Scholar; Hjelmslev, L., Prolegomena to a Theory of Language tr. angl. (Madison 1951)Google Scholar, et Essais linguistiques (Copenhague 1959)Google Scholar; Bloomfield, L., Language (New York 1933)Google Scholar; Sapir, E., Language (New York 1921)Google Scholar, et Selected Writings (Berkeley/Los Angeles 1949)Google Scholar; Harris, Z. S., Methods in Structural Linguistics (Chicago 1951)Google Scholar. Voir aussi Martinet, A., «Structural Linguistics», in Kroeber, A. L., éd., Anthropology Today (Chicago 1953), pp. 574–586.Google Scholar
(3) Quelques renseignements bibliographiques sommaires: pour l'étude psychologique du langage, on consultera deux ouvrages collectifs qui ont tous deux pour titre Psycholinguistics, le premier édité par Osgood, C. E. et Sebeok, T. A. (Bloomington 1954)Google Scholar, et le second édité par Sol Saporta (New York 1961) (cf. un très long compte rendu de ce dernier ouvrage par Diebold, A. R., Language, XL (1964), pp. 197–260CrossRefGoogle Scholar, compte rendu qui est une excellente vue d'ensemble de la psycholinguistique); Luce, voir aussi D., Bush, E., Galanter, E., eds., Handbook of Mathematical PsychologyGoogle Scholar (contributions de G. A. Miller et de N. Chomsky); pour la linguistique ma-thématique, voir l'article de Warren Plath in Trends in European and American Linguistics 1930–1960 (Utrecht/Anvers 1962)Google Scholar ainsi que Jakobson, R., éd., Structure of Language and its Mathematical Aspects (Proceedings of Symposia in Applied Mathematics, vol. XII) (Providence 1961)Google Scholar. L'ouvrage de O. S. Akhmanova et alii, Exact Methods in Linguistic Research donne une introduction aux problèmes de la statistique linguistique, de la théorie de la communication et de la traduction automatique (avec bibliographie) (Berkeley-Los Angeles 1963).
(4) On aura une idée de l'aveuglement des statisticiens à l'égard des problèmes linguistiques en lisant l'article recent de Herdan, G., «Quantitative Linguistics or Generative Grammar», Linguistics, IV (1964)Google Scholar; pour une appréciation de l'importance de la statistique, voir les comptes rendus de l'ouvrage du même Herdan, Language as Choice and Chance, par Halle, M. in Kratylos, III (1958), pp. 20–28Google Scholar, et par Halliday, M. A. K. in Archivum Linguisticum, XI (1959).Google Scholar
(5) Points communs résumés de façon heureuse par- Benvekiste, E., op. cit.Google Scholar: «L'approche descriptive, la conscience du système, le souci de pousser l'analyse jusqu'aux unités élémentaires, le choix explicite des procédures […]».
(6) Voir là-dessus notamment l'article cité de A. Martinet (1953).
(7) Des travaux comme ceux de K. L. Pike, Paul Garvin, J. H. Greenberg, C. F. Hockett, Floyd Lounsbury, etc., témoignent à des degrés divers, et dans des domaines variés, à la fois de l'interpénétration des trois grands courants structuralistes et d'une nouvelle diversification (cf. bibliographie dans l'article de E. P. Hamp in Trends…, cité n. 3). Le développement le plus neuf, celui de la grammaire transformationnelle-générative, est dû surtout à Noam Chomsky, élève successivement de Harris et de Jakobson, et à Morris Halle, élève et collaborateur de Jakobson.
(8) A vrai dire, dès les débuts, vers 1930, les thèses principales de l'école de Prague se trouvaient en fait partagées par un certain nombre de linguistes européens travaillant séparément, tels que Benveniste en France, De Groot aux Pays-Bas, Kurylowicz en Pologne, Polivanov en URSS, etc. Ce qui caractérisait tous ces chercheurs, les différenciant à la fois des bloomfieldiens et des glossématiciens, c'était la volonté de constituer un «means-ends model» (modèle fonctionnel ou téléologique) du langage, en insistant sur la fonction de communication de celui-ci. Voir à ce sujet R. Jakobson, «Efforts towards a means-ends model of language in interwar continental linguistics», à paraître dans le volume II des Trends in European and American Linguistics (Anvers / Utrecht 1963).Google Scholar
(9) Cf. Hockett, C. F., A Manual of Phonology (Bloomington, Indiana 1955)Google Scholar; N. Chomsky, c.r. des Fundamentals of Language de Jakobson et Halle, International Journal of American Linguistics, XXIII (1957), pp. 234–242Google Scholar, ainsi que Chomsky et Halle, The Sound Pattern of English (à paraître).Google Scholar
(10) La première partie, seule parue, a pour titre «General Theory» et est due à Ulldall seul (Copenhague 1957).
(11) Togeby, dont Ja Structure immanente de la langue française (Copenhague 1951) représente le seul essai d'application de la théorie à la description complète d'une langue, s'est consacré depuis à des recherches purement philologiques. Il faut citer surtout Henning Spang-Hanssen, à qui l'on doit notamment l'exposé sur la glossématique dans le volume Ier des Trends…Google Scholar
(12) Cf. Firth, J. R., Papers in Linguistics 1934–1951 (London 1957)Google Scholar, et Studies in Linguistic Analysis, Special Volume of the Philological Society (Oxford 1957).Google Scholar
(13) Cf. notamment Halliday, M. A. K., «Categories of the theory of grammar», Word, XVII (1961), pp. 241–292CrossRefGoogle Scholar, «Linguistique générate et linguistique appliquée «, Études de linguistique appliquée, I (Besançon 1962), pp. 5–42Google Scholar, «Class in relation to the axes of chain and choice» Linguistics, II (La Haye 1964), pp. 5–15Google Scholar; Halliday, et McIntosh, Angus, Patterns of Language (à paraître en 1964)Google Scholar, et divers travaux de R. H. Robins, F. R. Palmer, W. Haas, J. Carnochan, etc. Pour les conceptions phonologiques de l'école anglaise, voir notamment Lyons, John, «Phonemic and non-phonemic phonology: some typological reflexions», International Journal of American Linguistics, XXVIII (1962), pp. 127–134CrossRefGoogle Scholar (avec bibliographie).
(14) Cf. Andreev, N., «The model as a tool in linguistic analysis», Word, XVIII, pp. 186–197Google Scholar, et Zhinkin, N. I.: «Four communicative systems and four languages»Google Scholar, ibid. pp. 143–172. Une traduction anglaise d'un ouvrage de Zhinkin, Mechanism of Speech, qui développe les idées contenues dans cet article, est annoncée chez Mouton (La Haye). Il est question également de traduire en français les ouvrages de I. I. Revzin, Modeli jazyka («Modèles linguistiques») — cf. le c.r. de F. Antal, Linguistics, 3. 88 sv (1964) — et de Shaumian, S. K., Problemy teoretitcheskoj fonologiiGoogle Scholar («Problèmes de phonologie theorique») (voir, du même auteur, «Two-level theory of phonology», Proceedings of the IVth International Congress of Phonetic Sciences (Helsinki 1963), pp. 757–761Google Scholar. Le premier volume des Current Trends in Linguistics, édités par T. A. Sebeok, et consacrés à une vue d'ensemble de la linguistique actuelle, vient de paraître, sous le titre Soviet and East European Linguistics (Mouton, La Haye, 1964)Google Scholar. Voir enfin l'ouvrage de O. S. Akhmanova, etc., cité à la note 3.
(15) Cf. Garvin, Paul, On Linguistic Method. Selected Papers (La Haye 1964).Google Scholar
(16) La distinction entre form et meaning chez les Bloomfieldiens était un exemple de ces confusions. «La ‘form’ de Bloomfield (était) composée d'éléments assez incohérents, relevant de la substance de l'expression, de la forme de l'expression, et de la forme du contenu, tandis que le ‘meaning’ (était) en partie identique à la substance du contenu» (Fischer-Jorgensen, Eli, «Remarques sur les principes de l'analyse phonémique», in Travaux du Cercle linguistique de Copenhague, V (1949), p. 217.)Google Scholar
(17) Voir notamment les travaux de Revzin et de Shaumian cités à la note 14, ainsi que, de Halliday, «Categories of the theory of grammar», Word, XVII, pp. 241–292Google Scholar, et, de Chomsky, , Syntactic Structures (La Haye 1957)Google Scholar, «Some methodological remarks on generative grammar», Word, XVII (1961), pp. 219–239Google Scholar; «On the notion ‘Rule of Grammar’», Structure of Language and its Mathematical Aspects (1961)Google Scholar; Current Issues in Linguistic Theory (à paraître, La Haye).
(18) Cf. Hjelmslev, , Prolegomena to a Theory of Language, p. 16Google Scholar. Ces termes sont, peut-être, surtout celui d' «arbitrariness», assez mal choisis. Chomsky reprend ces notions (Syntactic Structures, pp. 49–50Google Scholar), en disant qu'une théorie doit satisfaire des «conditions de généralité» et des «conditions externes d'adéquation». Voir aussi P. Garvin, c.r. de l'ouvrage cité de Hjelmslev dans Language, XXX (1954), pp. 69–96.Google Scholar
(19) Cf. Halliday, , op. cit. p. 246Google Scholar, n. 15 et p. 249; Chomsky, , passimGoogle Scholar, et Halle, Morris, «On the role of simplicity in linguistic description», Structure of Language and its Mathematical Aspects, pp. 89–94.Google Scholar
(20) «Quelle est la relation entre la théorie générate et les grammaires particulières qui en découlent?» (Syntactic Structures, p. 50Google Scholar). Ces quatre points sont distincts, et, si ce n'est pas par hasard que Chomsky les a abordés en même temps, il faut se garder de les confondre. En particulier, il faut se garder d'imaginer qu'une grammaire transformationnelle-générative (qui est un type particulier de description) peut se substituer à une théorie générale (sur ce point, voir Halliday, article cité, p. 241, n. 1, et p. 291) — de même d'ailleurs, sur un autre plan, que d'imaginer que l'autonomie de l'analyse grammaticate par rapport à la sémantique rend l'analyse sémantique superflue ou Illégitime. Ce qui est important, c'est que sur notre quatrième point, les positions d'un Halliday rejoignent celles de Chomsky, malgré les différences qui les opposent sur d'autres plans.
(21) Cf. références dans Syntactic Structures, p. 52Google Scholar, n. 3, et Hjelmslev, Prolegomena…, pp. 12–16, etc.Google Scholar
(22) Cf. Halle, M.: «Les entités théoriques ne doivent pas être définies au moyen des procédures analytiques requises pour leur découverte», The Sound Pattern of Russian (La Haye 1959), p. 12.Google Scholar
(23) Syntactic Structures, 94Google Scholar sv. Voir la critique qui en est faite par Jakobson, dans les Selected Writings, I, pp. 657–658.Google Scholar
(24) Cf., pour la tradition issue, en France, de Guillaume, Pottier, B., Systèmatique des éléments de Relation (Paris 1962), pp. 7–20Google Scholar; pour Hjelmslev, l'article «Langue et parole», dans les Essais linguistiques, pp. 69–81Google Scholar. Pour tout ce paragraphe, nous nous sommes surtout inspiré de l'article récent de Andreev, N. D. et Zinder, L. R., «On the notions of the speech act, speech, speech probability, and language», Linguistics, IV (1964), pp. 5–13.Google Scholar
(25) Le problème de la terminologie est ici important; certaines confusions sont à éviter. Par exemple, le mot discours, d'usage courant chez les auteurs français, tend à perpétuer la confusion entre les deux aspects. D'autre part, certains auteurs emploient le mot langage pour désigner l'activité de parole, alors qu'il conviendrait de le garder pour désigner la totalité des aspects du langage, langue et parole.
(26) Sur cette question, voir par exemple, de Hockett, C. F., «Grammar for the hearer», Structure of Language and its Mathematical Aspects, pp. 220–236Google Scholar. Voir aussi les réserves formulées par Chomsky sur cette question, ibid. pp. 13–14.
(27) Sur le parallelisme des plans, voir notre article, «Linguistique et sciences de l'homme», dans Esprit, novembre 1963.Google Scholar
(28) Le texte fondamental de Hjelmslev sur la question est «La stratification du langage», in Essais linguistiques, pp. 36–68Google Scholar, en particulier pp. 61 sq. Le manque de distinction nette entre les deux plans a eu pour conséquence, notamment, de retarder l'étude structurale du contenu, comme cela apparaît bien, par exemple, à la lecture du livre récent de G. Mounin, Les problèmes théoriques de la traduction, (IIIe partie, Lexique et traduction). Chez Martinet, où les monèmes sont définis comme des unités à deux faces, on s'aperçoit que, en pratique, ils sont souvent traités comme des unités de pur contenu: voir, par exemple, Éléments de linguistique générale, p. 98 et p. 101.Google Scholar
(29) Cf., in Language, XXX, p. 76Google Scholar: «Même si on admet […] un certain degré de relation entre les deux [plans] […] [il est un] fait que les segmentations morphologiques et phonologiques ne doivent pas nécessairement coïncider, et que, souvent, elles ne coincident pas: les syllabes ne sont pas coextensives aux morphèmes, les contours aux mots, les groupes phonologiques aux groupes grammaticaux, etc.»
(30) Cf. «Linguistic elements and their relations», Language, XXXVII (1961), pp. 29–53Google Scholar. Cet article est d'autant plus intéressant qu'il marque la conversion, à un point de vue très voisin de celui de Hjelmslev, d'un linguiste qui avait d'abord professé des vues très différentes; de plus, il résume d'une manière particulièrement claire les principales difncultés rencontrées par les linguistes qui mélangeaient les deux plans.
(31) Cf. article cité, surtout p. 256, n. 37, et 280 sq. Par exemple, p. 282: «Toutes les distinctions formelles [N. R.: Hjelmslev dirait, dans la forme du contenu] présupposent une distinction quelconque dans la substance [de l'expression], et dès qu'une distinction dans la substance apparaît supporter une distinction for-melle [dans le contenu] la phonologie doit en rendre compte. Mais aucune relation n'est présuppos´e entre les catégories requises pour établir la distinction dans la forme (grammaire ou lexique) et les catégories requises pour établir phonologiquement la distinction dans la substance qui la supporte.»
(32) Voir là-dessus la dernière partie, «Langage et non-langage», des Prolegomena to a Theory of Language, pp. 101Google Scholar sq. C'est seulement quand cette première distinction est posée que Ton peut distinguer, a l'intérieur de la première catégorie, les systèmes dans lesquels, comme dans le cas des langages naturels, les unités d'expression sont en nombre beaucoup plus réduit que les unités de contenu, et rechercher les raisons de cette particularité. Cf. Martinet, A., «La double articulation linguistique», Travaux du Cercle linguistique de Copenhague, V (1949), pp. 30–37CrossRefGoogle Scholar, ainsi que l'article et le livre de N. I. Zhinkin cités plus haut, n. 14. On pourrait aussi se demander s'il n'existe pas des systèmes où, au contraire, les unités de contenu sont en nombre beaucoup plus réduit que celles d'ex-pression; c'est peut-être le cas du rêve et du mythe.
(33) Le problème des rapports entre forme et substance sera ici abordé surtout en référence au plan de l'expression. D'un autre côté, la plupart des remarques faites peuvent aussi s'appliquer au plan du contenu. Pour l'étude du contenu, voir plus loin, section 9.
(34) Pour iin résumé de ces critiques, voir le compte rendu des Prolegomena par Garvin, , Language, XXX, pp. 91 sq.Google Scholar
(35) Cf. Fischer-Jorgensen, Eli, «Remarques sur les principes de l'analyse phonémique», in Travaux du Cercle linguistique de Copenhague, V (1949), p. 231Google Scholar, ainsi que Jakobson et Halle, Fundamentals of Language, pp. 15–16Google Scholar (= Essais de linguistique générale, pp. 115–116).Google Scholar
(36) Cf. Vachek, J., «Written language and printed language», Recueil linguistique de Bratislava, I (1948), pp. 67–74.Google Scholar
(37) Dans, les ProlegomenaGoogle Scholar, la différence entre substance et « matière » (anglais purport) n'est pas toujours clairement posée. Dans la « Stratification », il apparait que l'opposition fondamentale est entre la forme, purement linguistique, et la matière. Celleci, « masse amorphe de la pensée » (dans le contenu), ou masse indistincte des sons de la parole (dans l'expression), est de nature non linguistique, et son étude relève d'autres sciences (voir section 9, pour la « matière du contenu »). La substance apparaît alors comme la « matière formée », la matière telle qu'elle apparaît, réfractée par son organisation dans une forme linguistique. Apparemment cette substance devient aussi susceptible d'une étude linguistique.
(38) On verra plus loin, à propos du contenu (section 9. 22.), comment la substance intervient dans l'analyse paradigmatique. Dans l'expression, son intervention est évidente dans l'analyse des phonèmes en traits distinctifs, analyse qui est en son essence paradigmatique, puisqu'elle revient à caractériser chaque phonème par le faisceau des oppositions (des dimensions phoniques) auxquelles il participe.
(39) Peut-être en définitive des critère purement logiques permettraient-ils de considérer telle substance comme « dérivée » par rapport à telle autre; ainsi le critère de simplicité amènerait peut-être, dans certains cas au moins, à décrire un système d'expression d'abord en termes phonologiques, pour ensuite le traduire en termes graphiques — plutôt que de mener les deux descriptions séparément.
(40) Voir en particulier une intéressante tentative de réduction des lettres de l'alphabet à des traits distinctifs graphiques, dans Eden, Murray, « On the formalization of handwriting », Structure of Language and its Mathematical Aspects, pp. 83–88.Google Scholar
(41) On en aura une vue d'ensemble dans les Actes du IVe Congrès international des sciences phonétiques, tenu à Helsinki en 1961: voir les Proceedings (La Haye, Mouton, 1963).Google Scholar
(42) Hjelmslev, Voir, Essais linguistiques, pp. 51 sq.Google Scholar (pour lui, cette distinction vaut aussi pour le plan du contenu, voir p. 109), ainsi que Jakobson et Halle, , Fundamentals of Language (La Haye 1956), pp. 32–33Google Scholar (= Essais de linguistique générale, pp. 131 sq.).Google Scholar Le terme « aspects de la substance » nous paraît préférable à celui de « niveaux », qu'il vaudrait mieux réserver pour désigner d'une manière tout à fait générate les différents niveaux d'abstraction selon lesquels les phénomènes linguistiques peuvent être considérés.
(43) L'ouvrage théorique fondamental est celui de Fant, G. M., Acoustic Theory of Speech Production (La Haye 1960).Google Scholar Voir aussi Ladefoged, Peter, Elements of A coustic Phonetics (Edinburgh/London 1962)Google Scholar; E. Fischer – Jorgensen, Rapport au VIIIe Congrès international des Linguistes (Proceedings, Oslo 1958)Google Scholar, ainsi que Halle, M., The Sound Pattern of Russian, chap. 11 (La Haye 1959).Google Scholar
(44) Voir notamment Liberman, A. M., « Some results of research on speech perception », Journal of the Acoustical Society of America, XXIX (1957), pp. 117–123CrossRefGoogle Scholar (avec bibliographie); Miller, G. A., « The perception of speech », For Roman Jakobson (La Haye 1956), pp. 353–59Google Scholar; divers travaux de Pollack, I. dans Journal of the Acoustical Society of America, XXIV (1952)Google Scholar, XXV (1953), XXVI (1954), XXXI (1959); M. Halle et Stevens, K. N., «Speech recognition: a model and a program of research» IRE Transactions on Information Theory, vol. IT. VIII (1962), pp. 155–159.Google Scholar
(45) Voir les Preliminaries to Speech Analysis4 de Jakobson, , Fant, et Halle, (Cambridge, Mass., M.I.T. Press, 1963).Google Scholar
(46) Cf. la théorie des oppositions, chez Troubetzkoy et, plus tard, chez Cantineau, , in «Les oppositions significatives», Cahiers F. de Saussure, X (1952).Google Scholar
(47) Cours du Collège de France, 1963–64.
(48) Cité d'apres Mounin, G., Problèmes ikéoriques de la traduction, pp. 82 sq.Google Scholar
(49) Voir surtout le remarquable article de Halliday, « Class in relation to the axes of chain and choice in language », Linguistics, II (1963) pp. 5–15.Google Scholar Le concept de « d» de l'analyse est aussi de Halliday. L'importance de ces considérations est fondamentale, entre autres, pour l'etude structurale du lexique. Une des erreurs de Mounin dans le livre cité est de ne pas en avoir tenu compte.
(50) Cf. Propp, V., «Morphology of the Folktale», Indiana Univ. Research Center in Anthrop., Ling, and Folklore (Bloomington 1958)Google Scholar, Cl. Lévi-Strauss, , « La structure et la forme », Cahiers de l'ISEA (1960)Google Scholar; Greimas, A. J., «La description de la signification et la mythologie comparée», L'Homme, III (1963), pp. 51–67.CrossRefGoogle Scholar
(51) Cf. Essais de linguistique générale, en particulier les chapitres 11 et XI.
(52) Cf. Harris, Z. S., Discourse Analysis Reprints (La Haye 1963).Google Scholar
(53) Le manque de place nous empêche d'aborder la question de l'étude linguistique de la littérature et spécialement de la poésie, étude qui, entreprise autrefois par les Formalistes russes (cf. Erlich, V., Russian Formalism, La Haye 1955)Google Scholar, commence à intéresser les linguistes de diverses tendances. Cf. Jakobson, R., « Linguistique et poétique » in Essais…Google Scholar, et The Poetry of Grammar and the Grammar of Poetry (= Selected Writings, IIIGoogle Scholar, à paraitre, La Haye); Halliday et McIntosh, Patterns of Language (à paraître); Levin, S. R., Linguistic Structures in Poetry (La Haye 1962)Google Scholar; Sebeok, T. A., éd., Style in Language (Cambridge, Mass., 1960).Google Scholar Voir aussi un article d'initiation paru dans la revue Communications, IV (1964)Google Scholar, sous la signature de T. Todorov.
(54) On appelle « structures récursives » ou depth-ordered (« ordonnées en profon-deur », celles « où un élément de structure ou une combinaison d'éléments, est répété « en profondeur»), une série de tels éléments constituant une progression » (Halliday, 1963, p. 11) (exemples: le fils /de la sœur/ de la mère/ du père (au rang du groupe nominal) ou — au rang de la proposition — j'ai dit à Pierre/de me rappeler/de leur montrer/comment faire ce travail. Cette question des structures récursives soulève des problèmes très intéressants, aux frontières de la linguistique et de la psychologie, comme celle de savoir s'il y a une limite théorique à la profondeur dans la récursion. Sur ce point les avis divergent. Voir l'article cité de Halliday, et V. Yngve, , « The depth hypothesis » in Structure of Language and its Mathematical Aspects, pp. 130–138Google Scholar, qui distingue entre deux types de structures récursives, les structures « progressives » et les « structures régressives », qui se comporteraient de manière très différente de ce point de vue.
(55) Cf. Greimas, A. J., Cours de sémantiqueGoogle Scholar, professé à l'I.H.P., 1963–64 (en cours de parution sous forme ronéotée).
(56) Voir notamment plusieurs articles de Bloch, B., Wells, R. S., Hockett, C. F., réunis dans les Readings in Linguistics, édités par M. Joos (Washington 1957).Google Scholar
(57) Cf. Tesnières, Lucien, Éléments de Syntaxe structurale (Paris 1957).Google Scholar
(58) Cf. Pike, K. L., Language in Relation to a Unified Theory of the Structure of Human Behavior, I–III (Glendale 1954–1960)Google Scholar; Longacre, R. E., «String constituent analysis», Language, XXXV (1960), pp. 63–88CrossRefGoogle Scholar, et Grammar Discovery Procedures (La Haye 1964)Google Scholar; Elson, B. et Pickett, V. B., An Introduction to Morphology and Syntax (Santa-Ana 1962).Google Scholar
(59) Cf. Hockett, C. F., A Course in Modern Linguistics (New York 1958)Google Scholar et « Grammar for the Hearer » (cf. n. 26 plus haut).
(60) Cf. notamment Harris, , String Analysis of Sentence Structure (La Haye 1962).Google Scholar Dans le premier chapitre de cet ouvrage est donnée une caractérisation très claire des différences, des ressemblances, et de la complémentarité entre l'analyse en constituants immédiats, la « string analysis », et l'analyse transformationnelle (au sens où Harris entend ce terme — sensiblement différent de celui dans lequel le prend Chomsky).
(61) Cf. surtout, outre les travaux déjà cités de Chomsky, deux livres très récents: P. Postal, M., Constituent Structure. A Study of Contemporary Models of Syntactic Description (Bloomington/La Haye 1964)Google Scholar et Bach, Emmon, An Introduction to Transformational Grammars (New York 1964).Google Scholar Tous deux contiennent une abondante bibliographie.
(62) Voici un exemple simple; la phrase Cette analyse correspond essentiellement à l'usage américain; le modèle de Halliday même dans le cas d'une phrase aussi simple fournirait une analyse déjà assez différente (voir un exemple dans son article en français, 1962). Mais tous deux ont en commun ce caractère taxinomique.
(63) Par exemple, en anglais, les phrases suivantes, He was killed by a bull, « Il fut tué par un taureau », et He was killed by the seashore, « Il fut tué sur la plage », auraient la même structure en termes de constituants immédiats. En revanche, ce modèle syntaxique rendrait difficilement compte de l'ambiguïté de la phrase Flying planes can be dangerous soit, 1) « Piloter des avions peut être dangereux » ou 2) « Des avions en vol peuvent être dangereux ».
(64) Pour d'autres exemples, non transformationnels, d'extension de l'analyse paradigmatique aux rangs supérieurs, voir certains travaux inspirés par Jakobson, tels que: Stankiewicz, E., « The interdependence of paradigmatic and derivational patterns», Word, XVIII, 1–2 (1962), pp. 1–23CrossRefGoogle Scholar, et Greenberg, J. H., « Some universals of grammar with particular reference to the order of meaningful elements », in Greenberg, , ed., Universals of Language (Cambridge, M.I.T. Press, 1963), pp. 58–90Google Scholar (cf. aussi les remarques de Jakobson dans le même volume); les notions d'opposition entre termes marqué et non marqué s'y trouvent appliquées, respectivement, au niveau de certaines catégories de mots, et à celui de l'ordre des éléments dans la phrase.
(65) Voir une vue d'ensemble des recherches récentes sur l'intonation dans un article de Mettas, M., in Acta Linguistica (Budapest 1963).Google Scholar
(66) Cf. Hockett, , A Manual of PhonologyGoogle Scholar; Jakobson, , Selected Writings, I, p. 535Google Scholar; Halliday, 1961, p. 255Google Scholar, 1962, pp. 25 sq. Voir aussi Garvin, P. L., « Fused units in phonemics », On Linguistic Method, pp. 12–21.Google Scholar
(67) Sur la différence entre parts et features, voir l'article de Zhinkin cité plus haut, « Four communicative systems and four languages », Word, XVIII, p. 152.Google Scholar Une « partie » est définie comme « un segment d'une chose qui reste une chose même quand elle est séparée du tout », et une « qualité » comme « une composante dépendante d'une chose, qui ne peut devenir un segment».
(68) Cf. Lyons, J., « Phonemic and nonphonemic phonology » (voir plus haut, n. 13).Google Scholar
(69) Cf. Greimas, A. J., in L'Homme, III (1963).Google Scholar Pour l'analyse componentielle, voir plus loin, n. 92.
(70) De même que /p/ est sourd par opposition à /b/, grave par opposition à /t/, occlusif par opposition à /f/, etc., de même, le suffixe latin -mus exprime la première personne par opposition à -tis, le pluriel par opposition à -o, l'actif par opposition à -mur, etc. (Cf. Jakobson, , Essais, p. 164)Google Scholar. On a souvent objecté, à l'idée qu'il est possible d'analyser les unités de contenu en traits distinctifs tout comme on le fait pour les unités d'expression, l'idée que, alors que les traits distinctifs d'expression ne sont pas des signes (c'est-à-dire des unités a deux faces), les traits distinctifs du contenu correspondent toujours au contraire à des signes de la langue (cf. Martinet, , c.r. de Hjelmslev, BSL, XLII (1946))Google Scholar. Cette objection confond en fait deux niveaux bien distincts de l'utilisation du langage, comme langage-objet, et comme métalangage; dans le langage-objet, traits distinctifs du contenu comme de l'expression fonctionnent comme des qualités des signes; dans le métalangage du linguiste, ces qualités sont évidemment désignées par des signes, tels que « sourd », « occlusif », « première personne », « accusatif », « haut », « masculin », etc. Les noms des traits distinctifs du contenu peuvent bien souvent se retrouver d'autre part dans la langue (le mot « mâle » par exemple, qui d'une part désigne dans le mélalangage le sème commun à homme, taureau, étalon, par opposition à femme, vache, jument, et d'autre part se retrouve dans le langage-objet, par exemple dans le groupe un enfant mâle), cela tient simplement à la propriété de la substance du contenu de recouvrir la totalité des « choses pensables ». Ils peuvent tout aussi bien ne pas y exister, et être forgées par le linguiste au moment où il élabore son métalangage, comme cela arrive constamment dans le cas des linguistes décrivant des langues exotiqucs, où comme c'était le cas en grec ou en latin — pour des mots comme « accusatif », « aoriste », etc. — où moment où sont apparus les grammairiens. Cela ne change rien à la différence de leur statut, comme sèmes (covert components) dans le langage-objet, comme lexèmes (overt components) dans le métalangage.
(71) Cf. Jakobson, R., Essais, p. 182Google Scholar: « Le statut […] définit la qualité logique du procès. Par exemple, en gilyak, les statuts affirmatif, présomptif, négatif, interrogatif, et interrogatif-négatif, sont exprimés par des formes verbales spéciales (N.R.: des morphèmes) »; p. 186: « (Le statut) est exprimé en russe sur le plan syntaxique (N.R. au niveau de la phrase et de la proposition) et non sur le plan morphologique (N.R. au niveau de l'articulation du mot en morphèmes). »
(72) On peut citer comme exceptions les travaux précurseurs, à bien des égards, de Jakobson sur l'analyse sémantique du cas et du verbe russes — « Zur Struktur des russischen Verbums »(1932) et « Beitrag zur allgemeinen Kasuslehre » (1936), à paraître dans les Selected Writings II — et de Sapir, « Grading, a study in semantics », Selected Writings, et « Totality », Language Monographs, VI (1930).Google Scholar
(73) Cf. la conception des prépositions, des conjonctions, etc., comme « mots-ou-tils » ou « mots vides », justement critiquée par Pottier, B., Systématique des éléments de relation (Paris 1962), pp. 88–89, 248.Google Scholar
(74) Ils correspondent à peu près à ce que Hjelmslev appelle, respectivement, la « forme », la « substance » et la « matière » (purport) du contenu (Prolegomena, pp. 50 sq.).Google Scholar
(75) La plupart des linguistes parlent simplement de grammaire, ce qui tend à perpétuer la confusion. Les linguistes anglais, qui ont fait beaucoup pour l'étude formelle du lexique, appellent ce niveau simplement « forme », et le subdivisent en grammaire et lexique. Mais ce terme de « forme » est assez mal choisi, puisque toute etude linguistique, phonologique, grammaticale ou sémantique, est toujours, de quelque manière, une étude formelle.
(76) Cf. Sapir, , Le langage, tr. fr., 80 sq.Google Scholar
(77) Cf. Jakobson, , Essais, chap, IV et x.Google Scholar
(78) Comparer par exemple, selon cette dimension abstrait/concret, les concepts exprimés par des éléments grammaticaux comme le suffixe -us du latin (genre, nombre) et par des entités lexicales telles que pluralité, alternative, qualité, etc.
(79) Cf. Hjelmslev, , Prolegomena, p. 45Google Scholar, Chomsky, , Syntactic Structures, p. 104Google Scholar, et Weinreich, , « On the semantic structure of language »Google Scholar, in Greenberg, , ed., Universals of Language, p. 135, p. 160.Google Scholar
(80) Cf. Jakobson, , Essais, chap, xGoogle Scholar, « La notion de signification grammaticale selon Boas ». Un exemple: en français, au niveau des noms, le genre releve de la grammaire; si je dis « j'écris à un ami », je suis obligé de spécifier s'il s'agit d'un ami ou d'une amie, tandis qu'en anglais cette distinction reste non-spécifiée (I wrote a friend) au niveau de la grammaire, et doit être exprimée par des moyens lexicaux (girlfriend vs boy-friend).
(81) Cf. Martinet, , Éléments de linguistique générale, et Halliday, 1961, 1962.Google Scholar
(82) Plus exactement, c'est un systeme mixte, où l'on trouve un nombre limité d'unités, toujours les mêmes, à côté d'un nombre indéterminé d'autres qui viennent s'y ajouter. Cf. la série ayant les mêmes environnements: « à », « sur », « avant », « auprès de », « aux pieds de », « à l'ombre de », etc.
(83) Cf. aussi Hjelmslev, , « Pour une sémantique structurale » (1957)Google Scholar, repris dans les Essais, pp. 96–112Google Scholar. Quelques renseigne-ments bibliographiques sur les études concernant le lexique: outre les articles de Halliday déjà cités, voir McIntosh, A., «Patterns and ranges», language, XXXVII (1961), pp. 325–337CrossRefGoogle Scholar; Dubois, J., « Esquisse d'un dictionnaire structural», Études de linguistique appliquée, I, pp. 43–48Google Scholar; Householder, F. W. et Saporta, Sol, éds., Problems in Lexicography (Bloomington/La Haye, 1962)Google Scholar (voir surtout les contributions de Gleason, Weinreich et Conklin); Longacre, R. E., «Prolegomena to lexical structure », Linguistics, V (1964), pp. 5–24.Google Scholar
(84) Chomsky, Voir, Syntactic Structures, p. 15Google Scholar, et surtout, «Some methodological remarks on generative grammar », Word, XVII (1961), pp. 219–39Google Scholar; Halliday, , 1961, p. 275.Google Scholar
(85) Pour tout lecteur de Saussure, il devrait aller de soi que le « signifié » d'un signe ne s'identifie pas à la chose dénotée, ou référent, Étant donné cependant la persistance de cette confusion, il importe de rappeler, avec Weinreich – « The semantic structure of language » in Greenberg, , ed., Universalis of Language (1963), pp. 116, 152Google Scholar, – que la désignation ne s'identifie pas avec la dénotation: le signifié d'un désignateur (voir plus loin le sens de ce terme) se ramène à un faisceau de traits distinctifs du contenu, ou sèmes (Greimas), que l'on peut considérer comme des « conditions de la dénotation »; « dans une situation où ces conditions sont effectivement remplies, et où le signe est utilisé avec référence à la situation, on peut dire que l'occurrence du signe dénote » (Weinreich, , p. 122)Google Scholar. Pour tous les problèmes relatifs à la structure sémantique du langage, nous nous sommes largement inspiré de cet article de Weinreich, qui est un véritable traité de sémantique en réduction. Comme le note encore Weinreich, on ne peut esquiver non plus le problème de l'analyse sémantique en se contentant d'enregistrer les « co-occurrences » entre les signes et leurs référents, comme le voudraient certains linguistes américains. Sur les fondements de la théorie sémantique, on consultera aussi Katz, J. J. et Fodor, J. A., «The structure of semantic theory», Language, XXXIX (1963), pp. 170–210.CrossRefGoogle Scholar
(86) Par exemple Ullman, S., dans ses Principles of Semantics (Glasgow 1951)Google Scholar et son Précis de sémantique française (Berne 1952).Google Scholar
(87) Outre la classification des fonctions par Bühler, qui est bien connue des lecteurs de Troubetzkoy, et son développement par Jakobson (Essais, chap, XI), il faut surtout citer ici divers travaux de E. Benveniste. ainsi que l'article et le livre de N. I. Zhinkin cités plus haut (n. 14).
(88) Que les classifications grammaticale et sémantique ne coïncident pas toujours, nous en aurons des exemples plus loin; mais, de la même façon, des séries lexicales obtenues par collocation peuvent très bien comprendre des éléments hétérogènes du point de vue fonctionnel: ainsi, les unités lexicales « demain » et « le lendemain », « hier » et « la veille » auront selon toute probabilité a peu près les mêmes collocations (avec par exemple « venir », « partir », « matin », etc.); pourtant, « demain » et « bier » remplissent une fonction, celle de shifter, qui est absente dans « le lendemain » et « la veille ». On retrouve une même opposition entre, d'une part, « ici » et, d'autre part, « ailleurs », « partout », « à Paris », etc.
(89) Benveniste, Grâce à («La nature des pronoms», For Roman Jakobson (La Haye 1956)), pp. 34–37Google Scholar, et à Jakobson, (Essais, chap, IX)Google Scholar, à qui ce terme est emprunté, la nature des shifters est aujourd'hui bien connue.
(90) Cf. le travail précurseur, et prématuré, de Séchehaye, , Essai sur la structure logique de la phrase (Paris 1926)Google Scholar. L'esquisse de cette sémiotique syntagmatique constitue une part importante de l'essai de Weinreich.
(91) Cf. Syntactic Structures, p. 102Google Scholar, et Weinreich, , p. 116.Google Scholar
(92) L'analyse sémique remonte à certains travaux de Jakobson (1932, 1936, cf. aussi Essais, chap, IX et X) et de Hjelmslev (La catégorie des cas, Copenhague 1935–1937)Google Scholar sur les catégories grammaticales. Dans la même ligne, voir aussi, plus récemment, Lotz, John, «The semantic analysis of the nominal basis in Hungarian», Travaux du Cercle linguistique de Copenhague, V (1949), pp. 185–197CrossRefGoogle Scholar, ainsique le livre de Pottier, B., Systématique des éléments de relation (Paris 1962)Google Scholar (sur les systèmes de prépositions, notamment). Dans le domaine du lexique, l'analyse semique a surtout été développée par des ethnolinguistes américains; elle a porté sur divers champs, tels que celui de la parenté — cf. Lounsbury, F., «A semantic analysis of the Pawnee kinship usage», Language, XXXII (1956), pp. 159–194Google Scholar; « The structural analysis of kinship semantics », à paraître dans les Actes du IXe Congrès international des linguistes (Harvard 1962), Goodenough, W., «Componential analysis and the study of meaning», Language, XXXII (1956), pp. 195–216CrossRefGoogle Scholar; celui des couleurs — cf. Conklin, H. C., «Hanunoo color categories», Southwestern Journal of Anthropology, XI (1955), pp. 339–344CrossRefGoogle Scholar; celui des maladies — cf. Frake, C. O., «The diagnosis of disease among the Sunbanun of Mindanao», American Anthropologist, LXIII (1961), pp. 113–132CrossRefGoogle Scholar; celui de l'orientation — cf. Haugen, E. C., «The semantics of Icelandic orientation», Word, XIII (1957), pp. 447–459CrossRefGoogle Scholar; et celui des parties du corps — cf. Franklin, K. J., «Kewa ethnolinguistic concepts of body parts», Southwestern Journal of Anthropology, XIX (1963), pp. 54–63CrossRefGoogle Scholar. Voir une vue d'ensemble dans Conklin, «Lexicographical treatment of Folk taxonomies », in Householder, and Saporta, , eds., Problems in Lexicography (Bloomington 1962), pp. 119–141Google Scholar. Des développements théoriques sont apportés par Weinreich (1963), et, dans une voie indépendante, par Greimas (Cours de sémantique; voir aussi « Comment définir les indéfinis? (Essai de description sémantique) », Études de linguistique appliquée, II (1963), pp. 110–125)Google Scholar. Enfin, sur la recherche des dimensions pertinentes dans la substance, voir l'ou-vrage de Bull, W., Time, Tense and the Verb (Berkeley/Los Angeles, 1960).Google Scholar
(93) On trouve une analyse, et une représentation, tout à fait comparables, dans Lotz (1949).
(94) Cf. Brondal, V., Essais de linguistique générate (Copenhague 1943).Google Scholar
(95) On trouvera un exemple récent d'application de ces principes dans une communication au IIIe Congrès de linguistique africaine (Ibadan 1964): Silverstein, R. O., « A contrastive analysis of the kinship sememes of English and Yoruba. »Google Scholar
(96) II est résumé et commenté par CI. Lévi-Strauss dans La pensée sauvage, p. 75.Google Scholar
(97) Par exemple, par Mounin, G., Problèmes théoriques de la traductionGoogle Scholar. Voir en particulier la section intitulée « Lexique et traduction ».
* Ce travail a été réalisé grâce à un mandat belge d'aspirant du Fonds national belge de la recherche scientifique.
(98) Cf. « La structure et la forme » (1960).Google Scholar