Depuis les années 70, sous l'influence notamment des travaux du Hastings Center, l'éthique de l'ingénierie a connu un développement remarquable. De la déontologie des ingénieurs, historiquement liée à la pratique du génie conseil, elle s'est progressivement ouverte aux autres décideurs en ingénierie, en particulier au «monde des affaires». Elle est devenue, d'autre part, un champ de réflexion multidisciplinaire tenant compte des impacts sociaux et environnementaux du développement technologique ainsi que du contexte industriel dans lequel évolue la majorité des ingénieurs. Tenant compte enfin des risques inhérents à la société technicienne, l'éthique de l'ingénierie a porté une attention particulière à la pratique du consentement éclairé du public dans le développement industriel et technologique. Créneau spécifique de la recherche actuelle en éthique professionnelle, l'éthique de l'ingénierie n'annule toutefois pas la tradition déontologique des corporations et des sociétés d'ingénieurs. Elle en constitue plutôt le contexte critique, sollicitant une évolution et une adaptation de la pratique, et conséquemment de la déontologie tant théorique que pratique de la profession.

Il n'est peut-être pas excessif d'avancer que toute l'œuvre de Merleau-Ponty (né en 1908) n'est qu'une longue méditation sur le mystère de l'esprit incarné. Dès la Structure du comportement (1942), il est longuement question des relations entre l'âme et le corps; le quatrième et dernier chapitre de ce livre s'intitule en effet les Relations du corps et de l'âme et le problème de la conscience perceptive. Plusieurs des chapitres de la Phénoménologie de la perception (1945) sont consacrés au corps: le corps comme objet; l'expérience du corps; la synthèse du corps propre; le corps comme sexué, le corps comme expression de la parole. Merleau-Ponty revient ensuite plusieurs fois sur le problème de la structure de l'homme, dans des conférences, des cours et des articles. Mentionnons spécialement la conférence l'Homme et l'adversité (1951) et l'article le Philosophe et son ombre (1959), tous deux contenus dans le recueil intitulé Signes (1960). Enfin, dans le Visible et l'Invisible que Merleau-Ponty laisse inachevé au moment de sa mort, en mai 1961, ainsi que dans de nombreuses notes datées de 1959 et de 1960 et éditées avec le Visible et l'Invisible en 1964, nous trouvons encore de profonds développements non seulement sur le corps mais aussisur la chair, notion beaucoup plus compréhensive, nous le verrons, que celle meme de corps vivant.

Pour Répondre à la question qui constitue le titre de cet essai, il faut d'abord répondre à une autre question, à savoir: qu'est-ce que la philosophie de la nature? De quoi parlons-nous au juste quand nous parlons de philosophie de la nature?

Pollock's How to Build a Person is a highly sophisticated defence of the “strong” Artificial Intelligence (AI) program within the framework of a physicalist/functionalist ontology. Its central thesis is as robust as any defender of strong AI could possibly want it to be: to build a person—“a thing that literally thinks, feels, and is conscious” (p. ix)—is to build a physical system that adequately models human rationality; and building such a system is, essentially, a computational task. The epistemological groundwork for the computational task (a task already underway at the University of Arizona under the name “the OSCAR project”) is sketched in the sixth and last chapter of the book—a 64-page-long chapter (“Cognitive Carpentry”) where Pollock presents the main lines of a general theory of rationality which he has been developing over the course of many years. The bulk of the book (chaps. 1 to 4) is devoted to an articulation and defence of what Pollock takes to be the metaphysical underpinnings of his conception of a person as an intelligent machine: token-physicalism, agent materialism, psychophysical supervenience and (a form of) analytical functionalism. This part of the book, which will be the focus of this review, provides an account of “the physical basis for mentality”—an account of what it is that makes a physical structure capable of having mental states relevantly like our own. And since on the proposed account mental capacity “involves a way of codifying information—a system of mental representations” (p. 93), Pollock devotes a chapter (chap. 5) to the semantics of “the language of thought”; though basically a digression, since “semantics plays no role” in the computations involved in rational thought, the chapter is intrinsically very interesting, bearing as it does on current debates on thought ascription and content individuation.

In this article, I suggest an original solution to the Liar Paradox, based on the pragmatic theory of speech acts. This solution implies making a distinction between two concepts of truth: the intentional truth of a speaker’s utterances directed toward an addressee with the objective of obtaining a consensual agreement; the effective truth objectively recognized by the addressee in the speaker’s utterances. In view of reaching this new solution to the classic paradox, I conduct a critical review of solutions put forward by Tarski, Kripke and Strawson.

ABSTRACT: This article evaluates the strategies used by Christian philosophers to counter the invasion of Spinozist ideas between 1680 and 1720. The analysis of these refutations reveals a significant evolution in the way they unfolded. I wish to show that the argument from finality, or God’s design, was the favored strategy against Spinoza that was selected in the end. This article aims to understand the reasons for this choice, and why the Catholic Church waited more than twenty years after Spinoza’s death to get organized and refute him directly.

L'Histoire de la pensée occidentale, Heidegger nous le dit, se constitue dans l'unité d'une tradition cohérente et bien définie. Il se peut que sur ce point il ait largement raison. Quoi qu'il en soit, l'œuvre de Heidegger devient elle-même intelligible quand on la considère a la lumière de cette tradition dont elle parle. L'œuvre de Heidegger, on peut alors dire, est la tentative de surmonter la tradition occidentale afin d'instaurer un « nouveau commencement » en retournant, par delà la tradition, à son premier commencement, c'est-à-grave;dire à la pensée des présocratiques, la pensée de Parménide et d'Héraclite en particulier.

To speak of hybris in the case of Parmenides seems hardly justified. He is addressed by the unnamed goddess to whose abode he journeys as κoũρε, “youth” or “initiate”, hardly a term of great respect in Greek usage. He is guided on his path, i.e., he has not found it by himself, and he receives a truth he never claims as his own. Could a mortal show greater awareness of his limitations? Yet, in an oddly disturbing way the distinction between the divine and the human is obliterated—the worst kind of hybris for Greek thought and feeling.

A certain mythology has been perpetuated in discussions of philosophy of time. It has been contended that the adoption of a particular theory of time, what I will call the “Non-dynamic Theory of Time” (NDTT) results in a commitment to Fatalism. This unwanted, if not intolerable baggage, is said to be avoided only by jettisoning NDTT and espousing what I will call the “Dynamic Theory of Time” (DTT). What I hope to show is that the truth of the matter is almost completely the reverse; while NDTT has absolutely no Fatalistic ramifications, DTT, when it is conjoined with a most plausible supposition, does.

Il nous paraît assez significatif qu'au long de l'histoire de la philosophic, la quête du sens de l'existence se soit développée, quoique sous des modes différents, dans une étroite relation avec le dévoilement de la mort. Dans son effort de se donner la réalité, l'activité rationnelle effectue une séparation avec cette réalité, reproduisant ainsi la coupure originelle des êtres vécue dans l'expérience du changement; cependant, nous croyons déceler dans cette activité même une action sur cette séparation, une conquête, une maîtrise, qu'elle prenne la forme du défi ou de l'assomption. L'exercice de mort caractéristique de la philosophic serait-il done le prélude d'une création?