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Les limites de l'approche empiriste en mécanique quantique*

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Yvon Gauthier
Affiliation:
Université de Montréal

Extract

La thèse centrale de van Fraassen dans son dernier ouvrage est que son interprétation modale de la mécanique quantique (MQ) constitue une variante admissible de l'interprétation de Copenhague et que cette variante est résolument empiriste. Les moyens mis en œuvre pour défendre la thèse sont considérables – l'auteur fait appel à toutes les ressources de la littérature contemporaine sur la MQ et discute la plupart des auteurs pertinents – et le résultat est à la hauteur (considérable aussi) des promesses de l'ouvrage. Mais la thèse, abritée sous le couvert d'un œcuménisme herméneutique (p. viii), ne parvient pas à dégager du dogme empiriste une interprétation de la MQ suffisamment radicale pour lui assurer un statut indépendant. C'est sous le signe du rationalisme cartésien que van Fraassen a d'ailleurs voulu placer son entreprise, puisqu'il cite dans l'épigraphe de son ouvrage (aussi p. 335–336) le Descartes des Principes de la philosophie (IV, 204): «Que touchant les choses que les sens n'aperçoivent point, il suffit d'expliquer comment elles peuvent être […]». Et Descartes d'ajouter: «C'est tout ce qu'Aristote a fait».

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1993

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References

Notes

1 Ma traduction.

2 Voir mon ouvrage La logique interne des théories physiques (Analytiques), Paris, Vrin; Montréal, Bellarmin, 1992, chap. IV.Google Scholar

3 Ibid., chap. IV.

4 Cf. mon ouvrage Théorétiques. Pour une philosophie constructiviste des sciences, Longueuil, Le Préambule, 1982, p. 117.

5 Voir mon article «Quantum Mechanics and the Local Observer» International Journal of Theoretical Physics, vol. 22, no12 (1983), p. 11411152.CrossRefGoogle Scholar

6 Voir le texte séminal de Hilbert, D., von Neumann, J. et Nordheim, L., «Über die Grundlagen der Quantenmechanik», Mathematische Annalen, vol. 98 (1928), p. 130. Ce texte n'est pas cite par van Fraassen.CrossRefGoogle Scholar

7 Ibid. Hilbert ajoutait que c'est par l'axiomatisation du formalisme que les notions comme celle de probabilité perdaient leur caractère mystique.

8 Voir Lévy-Leblond, J. M. et Balibar, F., Quantique, Paris, Interéditions, 1984, p. 462.Google Scholar

9 Je dis en bonne part, parce que le formalisme sert surtout les fins pédagogiques de 1'exposition de la problématique et ce n'est pas le moindre mérite d'un travail qui, malgré les méandres de la discussion parfois superficielle de la littérature contemporaine, atteint son but parfaitement. On trouvera l'amorce du projet dans le livre de van Fraassen, , Laws and Symmetry (Oxford, Oxford University Press, 1989)CrossRefGoogle Scholar destiné aussi a la clarification, peut-être un peu longue, de la primauté du concept de symétrie sur l'idée obsolète de loi de la nature. Le dessein est déjè préfiguré dans The Scientific Image (Oxford, Oxford University Press, 1980)Google Scholar, dont j'ai donne un compte rendu critique dans Dialogue (vol. 20 [1980], p. 579586).Google Scholar