Article contents
L'inertie du mental*
Published online by Cambridge University Press: 13 April 2010
Extract
Le modèle causaliste en théorie de l'action a pour point de départ l'idée que les rationalisations sont des explications causales de l'action, c'est-à-dire que les énoncés à propos des croyances et des pro-attitudes qui ont motivé un agent à accomplir une certaine action expriment les antécédents causaux de cette action. Pour reprendre un des exemples classiques, le meurtre de César par Brutus a été causé par le désir que Brutus avait de prendre le pouvoir et par sa croyance que la seule façon d'y parvenir était d'éliminer César. Bien qu'intuitive, cette position soulève immédiatement un problème du fait que les états intentionnels, en raison de leur contenu propositionnel, ne s'imposent pas d'office comme appartenant au règne des choses physiques et de la causalité. Comment, en effet, des entités d'ordre mental peuvent-elles interagir avec les entités complètement différentes que sont les événements physiques? Et même, plus largement, comment un événement mental peut-il avoir une quelconque efficace causale sur un événement physique ou sur un autre événement mental? Une réponse bien connue à cette difficulté est le monisme anomal de Davidson, selon lequel il n'y a pas d'obstacle à ce que le mental soit en relation causale avec le physique puisque les occurrences d'événements mentaux sont identiques à des occurrences d'événements physiques. Toutefois cette approche, qui, comme bien d'autres, mise sur une stratégie matérialiste pour ne pas isoler le mental du physique, en a conduit plus d'un à douter de l'indispensabilité du mental.
- Type
- Articles
- Information
- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 32 , Issue 3: Philosophy of Mind , Summer 1993 , pp. 507 - 526
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 1993
References
Références bibliographiques
- 1
- Cited by