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Droits de l'homme, impératif catégorique et métaphysique. Autour du dernier livre d'Otfried Höffe: Principes du droit*

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Dominique Leydet
Affiliation:
Université du Québec à Montréal

Extract

Le concept au centre du dernier ouvrage d'Otfried Höffe publié en français est celui d'impératif catégorique juridique. Höffe souhaite, en effet, approfondir son apologie des principes juridiques catégoriques déjà developpée dans son précédent ouvrage La justice politique en éclaircissant ses sources kantiennes. Alors que dans l'ouvrage de 1991 la figure tutélaire de Kant était restée en retrait, Höffe a voulu expliciter son rapport à Kant ét montrer la façon dont la réflexion contemporaine sur le droit et le politique devrait elle-même se dire kantienne.

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1995

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References

Notes

1 Höffe, Otfried, La justice politique. Fondement d'une philosophie critique du droit de l'État, trad, de J.-C. Merle (Léviathan), Paris, PUF, 1991.Google Scholar

2 Höffe, Otfried, L'Etat et la justice. John Rawls et Robert Nozick, Paris, Vrin, 1988, p. 5994.Google Scholar

3 Raz, Joseph, The Morality of Freedom, Oxford, Oxford University Press, 1986.Google Scholar

4 Rawls, John, A Theory of Justice, Cambridge, Harvard University Press, 1971, p. 152.Google Scholar

5 Höffe donne comme exemple en ce qui concerne la Métaphysique des moeurs cette «legislation universelle que chaque homme détient en lui-même» (p. 70).

6 «Justice as Fairness: Political Not Metaphysical», Philosophy and Public Affairs, vol. 14, nº 3 (1985), p. 223252.Google Scholar

7 J'écris «sujet» au singulier parce que Höffe considère que le déficit d'information qu'institue le voile d'ignorance annule toute distinction significative entre les différents représentants dans la position originelle (p. 224). Le voile d'ignorance ferait done en sorte qu'il n'y ait véritablement qu'un sujet universel du choix moral. Cette interprétation serait refusée par Rawls dans la mesure où il considère que sa théorie retablit, à la différence de l'utilitarisme, ce qu'il appelle «the distinction between persons» (Rawls, A Theory of Justice, p. 27 sqq.). Cela dit, le doute enonce par Höffe me semble soulever une question intéressante. Par ailleurs, pour être fidèle à la lecture que fait Höffe de Rawls, il faudrait écrire également «principes de justice» au singulier, dans la mesure ou Hoffe ne considere pas que le second principe (principe de différence) puisse avoir le même statut fondamental que le premier (p. 232 sqq.). Pour Hoffe, les questions de justice économique n'appartiennent pas vraiment à une théorie fondamentale du droit.

8 Rawls, Voir, «Justice as Fairness», mais aussi son article «Kantian Constructivism in Moral Philosophy», The Journal of Philosophy, vol. 77, nº 9 (sept. 1980), p. 515572.Google Scholar Voir aussi sur ce point Philippe Parijs, Van, Qu'est-ce qu'une société juste? Introduction a la pratique de la philosophie politique, Paris, Seuil, 1991, p. 7077.Google Scholar

9 John Rawls, «Justice as Fairness», p. 231, et Rawls, John, Political Liberalism, New York, Columbia University Press, 1993, p. 1314.Google Scholar

10 «Since we start within the tradition of democratic thought, we also think of citizens as free and equal persons» (Rawls, «Justice as Fairness», p. 233, et Rawls, Political Liberalism, p. 18-19).

11 Rawls, John, A Theory of Justice, p. 253.Google Scholar

12 Rawls, John, «The Law of Peoples», dans On Human Rights. The Oxford Amnesty Lectures 1993, sous la dir. de Shute, S. et Hurley, S., New York, Basic Books, 1993, p. 4183.Google Scholar

13 Ibid., p. 45.

14 Ibid., p. 46.

15 En effet, l'analyse que fait Rawls des conditions dans lesquelles sa conception de la justice pourrait être étendue à un droit des gens semblera elle-même problématique. C'est plutôt la facon dont Rawls veut concevoir l'universalité possible des principes fondamentaux qui me semble surtout intéressanté. Pour une critique de la double stratégie de justification chez Rawls qui prenne en compte ses derniers écrits, voir Weinstock, D., ªLe tournant pluraliste de John Rawls», Lekton, vol. 3, nº 2 (automne 1993), p. 135171.Google Scholar

16 Quelques commentaires en terminant concernant la traduction du présent ouvrage par Jean-Christophe Merle. Celle-ci semble avoir été rédigée avec une grande rapidité si Ton en croit les tres nombreuses maladresses de style et les trop nombreux contresens qui rendent encore plus ardue la lecture du texte. Je me permettrai ici de signaler simplement certains contresens particulièrement gênants. À la page 76, la traduction française dit «et ne pourrait done pas rendre justice a l'origine de l'obligation morale», alors que le texte allemand dit precisement le contraire: «Unddamit konnte er dem Ursprung der moralischen Verbindlichkeit gerecht werden» (Otfried Höffe, Kategorische Rechtsprinzipien. Ein Kontrapunkt der Moderne, Francfort, Suhrkamp, 1990, p. 105). De même, à la page 148, Höffe écrit que «Das zweite, transzendentale Argument zeigt, dab sich die soziale Welt nur aufgrund des kategorischen Rechtsimperativs als eine objektiv gültige Welt konstituiren läßt». Merle écrit, au contraire, que «le second argument, transcendantal, montre que le monde social ne saurait être constitué en monde objectivement valable sur la seule base de l'impératif catégorique» (p. 106). À la page 13, Höffe écrit à propos des conditions générates permettant la coexistence de formes de vie diverses: ªDie elementarsten unter ihnen sindohne Alternative, können deshalb nicht noch einmalder Pluralisierung freigegeben werden». Höffe nous indique ainsi que ces conditions, auxquelles on ne saurait rien substituer, ne peuvent être laissées en pâture au pluralisme. Merle écrit, au contraire: «[…] parmi elles, les plus élémentaires sont sans alternative, et ne peuvent par conséquent, être encore une fois exemptées du processus du pluralisme» (p. 8). J'ai relevé pas moins d'une dizaine de tels contresens dans l'ensemble de l'ouvrage.