L'intention ici est d'examiner, à partir des contrats stipulant les conditions de leur retraite de la vie active qu'ont passé des veuves scandinaves, quel était le niveau économique et la qualité de vie dont elles avaient pu bénéficier dans le passé. Etudier ces contrats nous révèle aussi les différents modes de transfert de génération à génération, dans ces pays, du foncier et de l'autorité liée au chef de ménage ainsi que l’évolution de ces modalités dans le temps. Ces contrats rentrèrent plus dans le détail une fois passé le début du 18ème siècle, mais il ne faut pas y voir un signe de tension entre ceux ou celles qui se retiraient et leurs successeurs; il s'agit plutôt d'une stratégie familiale destinée à protéger les intérêts des frères ou sœurs plus jeunes de l'héritier/e, ou encore ceux des parents âgés, surtout dans le cas où la propriété pourrait être acquise par d'autres que des parents. Que ces contrats aient été passés par un couple ou par une veuve, ils garantissaient en général un niveau de vie satisfaisant une fois cessée la vie active. Les veuves se voyaient attribuer une chambre personnelle correctement chauffée, des provisions de bouche plus généreuses que celles dont disposaient nombre de familles, des vêtements, tout en gardant le droit de continuer à travailler, par exemple à traire ou à tisser, mais sans avoir à exécuter des tâches pénibles.