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L'Oligopole*

Published online by Cambridge University Press:  07 November 2014

Maurice Bouchard*
Affiliation:
Université de Montréal
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Le marché oligopolistique pose le problème de la coexistence de concurrents qui maximent leurs profits respectifs en toute indépendance. En affirmant qu'il s'agit là d'un problème surdéterminé, Pareto conclut à l'impossibilité d'aucune solution. Il ne conçoit pas que l'offre décidée par un duopoleur A sur la base d'un calcul indépendant puisse être considérée également comme une réaction à l'offre d'un rival B. L'incompatibilité dont se soucie Pareto reste entière dans le système d'anticipations de Frisch. Dans ce système, on ne peut supposer données les anticipations du vendeur A, sans postuler que les offres du rival B se conforment à ces anticipations. Mais comment peut-on dire alors que ces mêmes offres ne dépendent que des anticipations de B? Pour résoudre ce problème, la théorie qui est esquissée dans cet article pose en principe que les anticipations d'un joueur ne sont pas indépendantes, ni des conditions qui font le cadre de la partie, ni de l'expérience accumulée par l'observation des coups antérieurs du rival. L'introduction de ce principe permet de présenter une solution unique et stable qui a par ailleurs l'avantage d'échapper à l'objection de Pareto. L'analyse qui suit traite surtout du duopole, considéré comme le cas le plus simple du problème général de l'oligopole.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association 1959

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Footnotes

*

Pour éviter des comparaisons trop longues, je me contente de reconnaître ici que la théorie esquissée dans cet article emprunte à celles qu'ont élaborées Cournot, Frisch, Stackelberg et d'autres. J'ai, en outre, bénéficié de commentaires utiles à diverses phases de mon travail de la part de nombreux collègues qui enseignent à l'Université de Montréal ou à McGill University ou qui ont participé à la session de l'été 1958 de l'Institut de Recherches Economiques de Queen's University.

References

1 Pareto, W., Manuel d'économie politique (Paris, 1927), 595602.Google Scholar

2 Cf. Amoroso, L., “The Static Supply Curve,” International Economie Papers, no. 4, 1954, 58–9.Google Scholar

3 Frisch, R., “Monopole, polypole: la notion de force dans l'économie,” memorandum fra Universitatetts Socialokonomiske Institutt, texte polycopié, 12 03 1951.Google Scholar

4 Cette condition de stabilité d'un marché oligopolistique a de nombreuses implications qui sont examinées dans deux ouvrages récents publiés par Joe S. Bain et par P. Sylos Labini. Ces ouvrages sont commentés dans un article Modigliani, de F., “New Developments on the Oligopoly Front,” Journal of Political Economy, 06, 1958, 215–33.CrossRefGoogle Scholar Il reste à voir quand même comment cette condition de stabilité peut être satisfaite. Ce problème n'a été retenu ni par Sylos Labini ni par Bain.

5 Cournot, A., Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses (Paris, 1938).Google Scholar