Published online by Cambridge University Press: 07 November 2014
The author wishes to show that there is a political dimension to rational action—a dimension which can be expressed in terms of the power which its possessors exert on one another. This power constrains their decisions, and may he said to limit the rationality of their action, in the same way that lack of information and conflict of values hinder rational action. This dimension is absent from economic theories of rationality, especially from the theory of games. But political man cannot be treated in terms of existing notions of economic rationality, even when these are enlarged—that is to say, enfeebled—as in the work of Downs. The reason is that the power of one man over another is inherent in politics. This power must be integrated into our idea of political rationality. The solution can be found through Dahl's formula for the measurement of one man's power over another.
The author extends Dahl's formula to cover cases in which several persons exert power over each other. After identifying sixteen “rules of power” which define all possible positions in a game where each of two persons has two alternatives, he investigates various situations with the aid of these rules, showing that conventional game theory must be modified when some players compete with one another, or when they co-operate.
The ideas of power, and of rules of power, are said to be useful for a more rigorous political science, which could be divided into “macro-politics” and “micro-politics.” The concluding paragraphs of the paper contain definitions and explorations of these two terms.
Depuis le livre classique de Simon la notion de rationalité est au cœur de quelques-unes des questions fondamentales qui sont maintenant posées en sciences sociales. Les économistes, rappelons-le, furent les premiers à définir cette notion et à fonder sur elle leurs constructions théoriques, et le grand ouvrage de Von Neumann et Morgenstern allait illustrer en même temps que renforcer de façon éclatante cette tradition; mais c'est Simon par sa remise en question de la notion traditionnelle qui allait la rendre en quelque sorte accessible à toutes les sciences sociales. Si bien qu'on ne peut plus aujourd'hui s'interroger bien longtemps sur le comportement des agents sociaux, sans poser le problème de leur rationalité ou de leur irrationalité limitées, dans la perspective, sinon dans les termes, proposés par Simon.
1 Simon, Herbert A., Administrative Behavior (New York, 1947).Google Scholar
2 Neumann, John Von and Morgenstern, Oskar, Theory of Games and Economic Behavior (Princeton, 1943).Google Scholar
3 Nous pensons en particulier aux travaux de Roman Jakobson, de Jacques Lacan, de Claude Lévi-Strauss et des jeunes spécialistes, de plus en plus nombreux, qui s'inspirent de ces maîtres.
4 Meynaud, Jean, Planification et politique (Lausanne, 1963), 178.Google Scholar
5 March, James G. and Simon, Herbert A., Organizations (New York, 1958), 137.Google Scholar
6 Downs, Anthony, An Economic Theory of Democracy (New York, 1957).Google Scholar
7 Buchanan, James M. and Tullock, Gordon, The Calculus of Consent (Ann Arbor, 1962).CrossRefGoogle Scholar
8 Dahl, Robert A., « The Concept of Power », Behavioral Science, 2, (1957).Google Scholar
9 Harsanyi, John, « Measurement of Social Power, Opportunity Costs and the Theory of Two-Person Bargaining Games », Behavioral Science, 7, (1962).Google ScholarPubMed
10 Cette notion est exactement celle employée par Shubik dans « Does the Fittest Necessarily Survive? » paru dans Readings in Game Theory and Political Behavior, Shubik, Martin, ed. (New York, 1954).Google Scholar Elle diffère de celle de Dahl, on le voit, on ce qu'elle tient compte de l'interaction des agents: la puissance de A, en effet, se définit par rapport à B. Par ce trait elle s'apparente au concept-pivot de contrôle, que propose notre collègue Gérard Bergeron dans son Fonctionnement de l'Etat (Paris, 1965 ).Google Scholar
11 A ce sujet voir, en particulier, Rapoport, Anatol, Fights, Games and Debates (Ann Arbor, 1960)Google Scholar, ainsi que l'ouvrage fondamental Luce, de R. Duncan and Raiffa, Howard, Games and Decisions (New York, 1957).Google Scholar
12 On ne tiendra pas compte ici et par la suite de la possibilité qu'un pouvoir de 0, soit composé ou bien d'une puissance de 0 et d'un contrôle de 0, ou bien d'une puissance de 1 et d'un contrôle de 0.
13 Von Neumann et Morgenstern ont intitulé leur ouvrage: la théorie des jeux et le comportement économique (Theory of Games and Economic Behavior).
14 Pour une première formulation de cette loi, avec des exemples pris dans des sociétés différentes des nôtres, voir Lemieux, Vincent, « L'Organisation politique en anthropologie », Anthropologica, III (1961).Google Scholar
15 On trouvera un bon exposé de ces recherches dans le livre Flament, de Claude, Théorie des graphes et structures sociales (Paris, 1965).Google Scholar
16 A ce sujet voir les travaux de Dahl, et tout spécialement son petit livre Modern Political Analysis (Englewood Cliffs, 1963)Google Scholar, ainsi que l'article de Harsanyi, « Measurement of Social Power ». Voir aussi la remarquable étude critique March, de James G., « The Power of Power », dans Varieties of Political Theory, Easton, David ed. (Englewood Cliffs, 1966).Google Scholar