La Direction de la Société autrichienne s'est efforcée, pendant l'exercice annuel commencé le ler mars 1886, de poursuivre les travaux préparatoires qui doivent être effectués en temps de paix. Plusieurs de ces travaux peuvent être considérés comme terminés.

L'un des délégués du gouvernement américain et du Comité central de l'Association nationale américaine de la Croix-Rouge à la dernière conférence de Genève, M. Joseph Sheldon, a récemment publié dans la New Englander and Yale Review paraissant à New-Haven (Connecticut), un intéressant article sur la Croix-Rouge en général et spécialement sur la Conférence internationale de 1884. II n'y a pas lieu de reproduire ici ce travail, qui est destiné à présenter au public américain des réflexions et des faits dès longtemps familiers à nos lecteurs; nous tenons cependant à le signaler, comme un indice de l'intérêt que suscitent aux Etats-Unis toutes les questions se rattachant à la Croix-Rouge.

Peu de temps après la cessation des hostilités entre la Serbie et la Bulgarie, le Comité de la Croix-Rouge bulgare annonça qu'il publierait un rapport sur l'activité de la Société pendant la guerre. Plus d'une année s'est écoulée depuis le rétablissement de la paix, et ce rapport n'est pas encore parvenu à notre connaissance. Les événements politiques, qui se sont succédé en Bulgarie et qui ont si fort préoccupé les esprits, en ont probablement retardé l'élaboration. Ce document présenterait cependant un grand intérêt, car on n'a été jusqu'ici que très imparfaitement renseigné sur le rôle qu'a joué la jeune Société bulgare de la Croix-Rouge pendant cette guerre; les rapports publiés par les Sociétés étrangères et les renseignements qui nous sont parvenus portent presqu'exclusivement sur l'activité des missions étrangères.

Le septième rapport publié par l'Association badoise de secours embrasse les années 1882 à 1880 inclusivement. L'Association, formée, comme on le sait, de l'union de la Société badoise de secours d'hommes et de la Société badoise des dames, a continué, pendant cette période de cinq années, les diverses œuvres qu'elle avait précédemment entreprises. La principale de ces œuvres est la formation d'un corps de brancardiers volontaires. A la suite de la promulgation de lordonnance sanitaire militaire de 1878, les règlements de ce corps ont dû. être revisés, et les nouveaux règlements ont été approuvés le 5 octobre 1882.

Le Brésil, on le sait, est du petit nombre des Etats civilisés qui n'ont pas encore adhéré à la Convention de Genève, et ce fait étrange a frappé dernièrement un jurisconsulte éminent, M. Pradier-Fodéré, doyen honoraire de la faculté des sciences politiques et administratives de Lima, actuellement conseiller à la Cour d'appel de Lyon. M. Pradier-Fodéré, qui publie périodiquement, dans la Revue de droit international et de législation comparée, une chronique des fails internationaux relatifs à l'Amérique du sud, a cousacré, dans la dernière livraison de ce recueil, un paragraphe à ce sujet, et adressé à l'empereur Don Pedro, un appel qui, il faut l'espérer, amènera l'exaucement des vœux de son auteur.

J'ai l'honneur de vous informer que, dans sa séance du 26 novembre 1886, le Conseil de la Société française de secours aux blessés militaires a nommé d'acclamation, comme président de l'œuvre, en remplacement du président d'honneur, Mgr le duc de Nemours, démissionnaire de la présidence effective, M. le maréchal de Mac-Mahon, duc de Magenta.

La Belgique prépare, pour l'année prochaine, une entreprise colossale, dans laquelle une place a été réservée à la Croix-Rouge.

Les délégués des Comités de la Société française se sont réunis, sur l'invitation du Conseil de la Société, les 29 et 30 novembre et ler décembre 1886, à Paris, afin d'examiner en commun le mode d'organisation des infirmeries de gares et diverses autres questions, sur lesquelles le Conseil estimait qu'une entente était nécessaire.

Le Bulletin de la Société française nous apprend que le Conseil s'est occupé de la question des infirmeries à créer dans les gares de chemins de fer. Voici les renseignements qu'il donne à ce sujet dans son numéro d'octobre:

« Le règlement du 25 août 1884 a autorisé la Société de secours aux blessés militaires à assurer, en cas de mobilisation, le fonctionnement des infirmeries de gares.

Le moment me paraît favorable pour vous entretenir d'un sujet qui, depuis vingt ans, n'a cessé d'intéresser vivement les membres des Sociétés de secours aux blessés militaires. II s'agit des musées internationaux de la Croix-Rouge.

La Société de la Croix-Rouge des Etats-Unis, qui n'a pas eu jusqu'ici l'occasion de déployer son activité en temps de guerre, emploie utilement ses ressources à venir en aide aux victimes de calamités autres que la guerre. Nous en avons un nouvel exemple dans cequi s'est passé au commencement de cette année, au Texas Les habitants de cet Etat souffraient cruellement des effets désastreux d'une sécheresse qui durait depuis près de deux ans; plus de 100,000 personnes manquaient des choses les plus nécessaires à l'existence, et la famine faisait de grands ravages. La présidente de la Société de la Croix-Rouge, Miss Clara Barton, animée du désir de venir en aide à ces malheureuses populations, chercha à leur attirer la sympathie et les secours de leurs voisins les plus rapprochés, et à stimuler le zèle charitable dans l'Etat même qui était frappé par le fléau. Dans ce but, elle se rendit elle-même au Texas, dans le courant du mois de février dernier, accompagnée d'un agent de la Société de la Croix-Rouge, et, après s'être assurée par ses propres yeux de l'étendue des maux à soulager, avec un tact parfait et une habileté consommée, elle réussit à organiser des secours, qui consistaient principalement à procurer de la nourriture à ces populations affamées. La presse des Etats-Unis a parlé dans les termes les plus élogieux de cette intervention, aussi opportune que judicieuse, de la Société de la Croix-Rouge et de sa présidente.

Dix années se sont écoulées, depuis que la Société danoise a commencé son œuvre d'après un plan qu'elle n'a cessé de suivre. Le Comité central vient rendre compte aux membres et aux amis de la Société de la manière dont il a rempli sa mission pendant ces dix années.

Le personnel des infirmiers du Comité départemental de l'Isère a exécuté en 1886, à deux reprises différentes, des manœuvres d'ambulance. Il s'agissait de savoir si les fourgons pourraient être facilement conduits dans la montagne, et quelles seraient les difficultés qui s'y rencontreraient. Une expédition a été faite à cet effet dans les environs de Grenoble. Une maison avait été transformée en ambulance; les brancardiers ont fait des manœuvres pour relever des blessés dans des parages accidentés, tels que des éboulis, et pour transporter des blessés dans des passages difficiles.

Après une longue période de recueillement et de stricte économie, le Comité départemental des Basses-Pyrénées s'occupe de parer aux éventualités de l'avenir. C'est ainsi qu'il a décidé l'emploi d'une somme de 1,923 fr. à l'acquisition de médicaments inaltérables et antiseptiques, et d'une somme de 1,250 fr. à l'acbat du matériel d'ambulance le plus indispensable. Ce Comité se trouve ainsi en possession d'une réserve importante de médicaments et d'un matériel, qui lui permettront de ne pas être pris au dépourvu en cas de besoin. Des mesures seront prises pour compléter cet outillage.

Un corps de 5 à 8000 hommes de la garde nationale des Etats-Unis avait été convoqué, il y a quelques mois, pour former un camp et faire des manœuvres sous les yeux d'officiers de l'armée réguliére. Ces hommes, venant de toutes les parties de l'Union, n'étaient point des soldats aguerris aux fatigues qu'entraîne la vie militaire ; c'étaient des citoyens qui, habitués au confort de leurs demeures, allaient se trouver pendant quelques jours, sur les rives du Potomac, soumis à la discipline, aux privations et aux exigences souvent assez dures des manœuvres. II semblait done qu'un service sanitaire bien organisé eût dû être préparé d'avauce, pour pourvoir aux cas de maladies ou d'accidents qui pouvaient survenir. Aussi, apprit-on avec étonnement qu'aucune mesure n'avait été prise par le gouvernement. Il y avait bien un service médical, mais rien n'avait été prèvu pour transporter et soigner les malades loin du tumulte du camp.

Le Conseil de la Société française de secours aux blessés militaires a reçu de M. le général Jamont, commandant la division du Tonkin et de l'Annam, la lettre suivante, relative aux derniers envois que l'œuvre lui a fait parvenir pour les malades du corps expéditionnaire

Les travaux des diverses commissions de l'Association des dames françaises ont fait l'objet de plusieurs rapports présentés à l'Assemblée générale, tenue à Paris le 19 novembre 1886.

Messieurs, c'est la huitième fois, depuis la fondation de notre Société, que nous nous présentons devant vous, conformément à nos statuts, pour vous rendre compte de ce que nous avons fait dans le courant de l'année.

L'assemblée générale des membres fondateurs de la Société française, tenue à Paris le 26 mai 1887, était, pour la première fois, présidée par M. le maréchal de Mac-Mahon, qui a présenteacute;, au nom du Conseil, le compte rendu des opérations de la Société pendant l'exercice 1886–87

Dès le début de l'année 1886, le Comité départemental du Nord a été assailli de demandes de secours de la part de blessés et de malades revenant du Tonkin. Environ 200 d'entre eux ont reçu des secours s'élevant de 15 à 30 francs par tête. En présence de cette nouvelle charge qui lui incombait, le Comité a cru devoir cesser de contribuer aux envois en Extrême-Orient, auxquels il avait pris jusqu'alors une très large part, puisqu'il était entré, pour un dixième, dans la répartition totale de 400,000 francs envoyés au Tonkin par les Comités français.