L'intérêt général de la Croix-Rouge, en faveur duquel l'existenće du Comité international a été confirmée à Carlsruhe en 1887, comporte, comme vous le savez, un ensemble assez peu précis de travaux, qui diffèrent absolument de ceux dont les sociétés nationales ont la charge. C'est à la vigilance du Comité international qu'il appartient de lui révéler ce qu'il peut faire d'utile à la communauté des associations de secours, sans toujours attendre qu'on réclame de lui tel ou tel service.

On s'attend sans doute à ce que, après avoir mis sous les yeux des lecteurs du Bulletin notre 7Oe circulaire, par laquelle nous engagions les Comités centraux à commémorer, chacun dans son pays et à sa façon, le 25e anniversaire de la fondation de la Croix-Rouge, nous consignions, dans ce même recueil, les fails qui ont été la conséquence de cette proposition. Il serait d'ailleurs fort regrettable qu'aucun document écrit ne conservêt le souvenir d'une manifestation qui a eu simultanément pour théêtre les pays les plus divers. C'est un phénomène assez rare pour être relevé.

Le concours ouvert par le Comité internalional, pour une étude sur les moyens de prévenir et de réprimer l'emploi abusif du signe et du nom de la Croix-Rouge, est arrivé à son terme le 30 septembre 1889.

Nous rappelons que c'est le 30 septembre prochain qu'expire le délai de rigueur pour la remise, entre les mains du Comité international, des mémoires destinés au concours ouvert sur «la répression de l'abus du signe et du nom de la Croix-Rouge.» Deux prix, l'un de 500 fr. et l'autre de 300 fr. y sont affectés. Les manuscrits peuvent être écrits en français, en allemand, en anglais ou en italien.

Il existe, dans chacun des Etats signataires de la Convention de Genève, une société nationale dite « de la Croix-Rouge, » dont le mandat consiste à seconder en temps de guerre, s'il y a lieu, par tous les moyens en son pouvoir, le service de santé des armées. (1863, no 1. — C. p. 119.)

Nos lecteurs ont pu voir par le rapport de M. Gautier, inséré dans notre précédent Bulletin, à quel maigre résultat avait abouti notre enquête sur l'emploi abusif du signe et du nom de la Croix-Rouge. Toutefois, depuis la publication de ce travail, notre dossier s'est accru de quelques informations nouvelles, que nous devons mentionner comme complément de ce qu'avait pu dire l'honorable rapporteur.

Katalog der Ausstellung für den Wettbewerb um die von Ihrer Majestät der Kaiserin und Königin Augusta ausgesetzten Preise für die beste innere Einrichtung eines transportablen Lazareths. — Berlin, 1889, 80, 24 p.

Kriegerheil. Organ der deutschen Vereine vom rothen Kreuz (mensuel), 1889, nos 7 et 8. — Berlin, 40.

Nous prenons la liberté d'attirer votre attention sur l'annonce ci-jointe d'un concours que nous venons d'ouvrir, relativement à l'emploi abusif du signe et du nom de la Croix-Rouge.

Ce document contient l'exposé des motifs qui nous ont guidés dans cette circonstance, et nous espérons que vous approuverez notre décision.

Le procès verbal des délibérations du jury international chargé de statuer sur le concours ouvert à l'occasion du prix offert par S. M. l'impératrice-reine Augusta est déjà entre les mains de toutes les sociétés; celles-ci sont donc complètement renseignées sur les résultats de ce concours. Il ne nous reste plus, à cette place, qu'à faire remarquer, ce qui d'ailleurs ressortira plus clairement encore de l'ouvrage que le Comité central compte publier sur ce sujet, que les résultats de ce concours ont été vraiment très profitables et ont, sous bien des rapports, résolu d'une manière satisfaisante la question de la réduction du volume et du poids des objets destinés à secourir les blessés. De même que le concours d'Anvers, en 1885, sur la construction de lazarets transportables, avait ouvert de nouvelles voies dans cette matière, si importante pour le service sanitaire militaire, et avait eu pour conséquence de provoquer la construction de baraques très pratiques, de même le concours qui vient d'avoir lieu aura et a déjà eu, sous plusieurs rapports, pour conséquence d'attirer l'attention des médecins et des industriels compétents sur le paquetage le plus commode et le plus simple des objets qui doivent être employés dans l'assistance aux blessés et aux malades. Ce concours aura ainsi produit d'importants résultats. La haute protectrice de la Croix Rouge, S. M. l'impératrice-reine Augusta, qui suit avec tant d'intérêt le progrès de l'assistance volontaire, pourra ainsi ajouter un nouveau succès à tous ceux qu'elle a déjà obtenus dans ce domaine. Les membres du jury ont quitté Berlin fort satisfaits de ce qu'ils ont vu. Le premier jour de leurs travaux, sur l'ordre de S. M. l'impératrice Augusta, ils avaient été invités à dîner par son grand maréchal de cour M. le comte Perponcher, et, à la fin de leurs délibérations, il leur fut envoyé à chacun, du cabinet de Sa Majesté et comme souvenir, une épingle d'or ornée de l'aigle impériale et d'une croix rouge, avec l'expression de la reconnaissance de Sa Majesté.

Le Comité international éprouve toujours une réelle satisfaction, quand il se voit appelé à notifier aux sociétés nationales de la Croix-Rouge la naissance d'un nouveau membre de leur famille, auquel incombera le soin de la représenter au sein de populations qui l'ignoraient. Cette bonne fortune se fait de plus en plus rare, naturellement, à mesure qu'on approche du moment où tont le monde civilisé sera gagné à la cause de la Croix-Rouge; mais ce terme n'est pas atteint, et plus d'un peuple qualifié pour joindre ses efforts aux nôtres n'en a pas encore manifesté le désir. Cela viendra. En attendant, continuons à accueillir avec empressement dans nos rangs ceux qui sollicitent la faveur d'y entrer.

Le 22 août dernier, jour où la Convention de Genève comptait vingt-cinq années d'existence, n'a donné lieu à aucune manifestation spéciale pour célébrer cet anniversaire. Le Comité central de la Société autrichienne n'a cependant pas voulu laisser passer cette date inaperçue, et, à cette occasion, il a adressé au Comité international la lettre suivante:

Au Comité international de la Croix-Rouge, à Genève.

A l'occasion du 25me anniversaire de la Convention de Genève, qui sera célébré dans la seconde moitié du mois d'août 1889, le Comité central autrichien se fait un devoir agréable d'exprimer au Comité international, au nom de la Société autrichienne, toute son estime et sa reconnaissance pour les services humanitaires d'une si haute valeur rendus jusqu'à ce jour sous la bannière de la Convention de Genève, en favorisant le développement de l'assistance volontaire à la guerre, et de l'assurer de sa sincère sympathie et de sa considération distinguée.

Aujourd'hui à une heure après midi, dans la salle des séances du Comité central, Wilhelmstrasse, 73, se sont réunis, sur l'invitation du Comité central des associations allemandes de la Croix-Rouge, et ont été reçus par le premier vice-président de ce Comité, M. Hass, les personnes suivantes, désignées pour faire partie du jury international chargé de juger le concours relatif au meilleur aménagement intérieur d'un lazaret transportable:

10 M. Sigart, secrétaire général de la Croix-Bouge beige (Belgique.)

Il est une des tâches du Comité international qui a tenu une grande place dans ses préoccupations, qui a amené des résultats très importants, et qui cependant n'a fait de sa part, jusqu'ici, l'objet d'aucune communication spéciale à ses commettants. Aussi me suis-je demandé si le moment ne serait pas venu d'en parler.

A l'occasion du 25me anniversaire de la fondation de l'Œuvre de la Croix-Rouge, le Comité international a reçu d'un Genevois, qui a désiré garder l'anonyme, la somme de cinq cents francs, destinée à récompenser l'auteur du meilleur travail sur un sujet intéressant la Croix-Rouge.

Un avis inséré dans le numéro du mois d'août dernier du journal «Das rothe Kreuz» informe ses lecteurs, qu'ensuite de décision de l'assemblée générale de la Société autrichienne, ce journal, qui servait d'organe à cette société, cessera de paraître sous sa forme actuelle. La direction de la Société autrichienne enverra dorénavant gratis, suivant les besoins, soit dix à douze fois par an, aux Sociétés d'hommes et de femmes, aux Sociétés filiales, aux membres du Comité central, aux délégués et aux commandants de colonnes de transports, une circulaire, soit feuille officielle, qui portera à leur connaissance tous les avis nécessaires.

Le concours sur l'aménagement intérieur des baraques d'ambulance, dont on vient de lire le résultat, a donné lieu à une exposition de matériel d'ambulance, qui était elle-même liée à l'exposition générale allemande de sauvetage, organisée pour cet été à Berlin. Voici, d'après un article paru dans le Kriegerheil, l'appréciation de M. le Dr E. Gurlt sur les résultats du concours, et quelques détails succincts sur la partie de l'exposition qui intéresse spécialement la Croix-Rouge:

« Si nous envisageons de près le concours et l'exposition dont il a été l'occasion, nous devons reconnaître que, ainsi que l'a jugé le jury international réuni le 13 juin, il n'a pas été trouvé de solution complète au problème principal, et que c'est avec raison que le premier prix n'a pas été attribué en entier. Cependant, les résultats du concours ont une importance assez considérable pour que l'on puisse se déclarer satisfait. Ce concours a fait connaître et a amené, soit de la part des concurrents au prix principal, soit de la part des concurrents dans les divers groupes, la production de tant d'installations utiles et pratiques, et de tant de choses nécessaires pour le service sanitaire militaire, qu'il sera maintenant facile de faire entre elles un choix d'objets appropriès aux circonstances. La division médicale du ministère de la guerre a donné de bons exemples et a fourni une exposition modèle, qui était, cela va sans dire, hors concours mais qui, à elle seule, offrait déjà beaucoup d'intérêt.

Le champ d'action de la Société badoise des dames est immense, car il embrasse presque toutes les branches de la bienfaisance et de la philanthropie. Le rapport de son comité pour l'année 1888 montre que l'importance de la Société s'est accrue, et que, dans tous les domaines où elle exerce son activité, elle a fait du bien et soulagé beaucoup de maux. Le nombre de ses sections s'est encore augmenté de 8; il est actuellement de 132. En ce qui concerne spécialement la Croix-Rouge, la Société a continué à collaborer à diverses œuvres avec la Société badoise de secours des hommes. Les deux sociétés réunies, qui viennent d'adopter la dénomination générale de « Société badoise de la Croix-Rouge », ont travaillé principalement à l'élaboration d'un plan de mobilisation. En exécution de ce plan, elles se sont occupées de la préparation d'une certaine quantité de matériel de pansement et d'articles de lazaret, dont la livraison devrait pouvoir être faite dix jours après la mobilisation. Il a été adressé à toutes les sections la demande d'indiquer, d'après une liste qui leur a été remise, la nature des objets que chacune d'elles pourrait fournir, et de déterminer quelle quantité elle pourrait en livrer le dixième jour de la mobilisation. La désignation des modèles et le catalogue des objets à fournir ont été faits par le directeur du dépôt, M. le Dr Gutsch. Le résultat de cet appel a été en général satisfaisant, mais il a révélé divers points sur lesquels des améliorations devraient être faites. Un rapport a été présenté à l'assemblée générale sur ce sujet et la collection des modèles a été exposée. Le rapport a été imprimé et un nouvel appel adressé aux sections. Les fournitures promises sont déjà d'une très notable importance.

Kriegerheil. Organ der deutschen Vereine vom rothen Kreuz (mensuel) 1889, nos 1 et 2. — Berlin, in-40.

Kriegerheil. Organ der deutschen Vereine vom rothen Kreuz (mensuel) 1888, nos 9 à 12. — Berlin, in 40.

Das Rothe Kreuz. Organ der österreichischen patriotischen Hilfsvereine (mensuel), t. V, nos 2 à 4. — Wien 1888, 40.

Boletim da Sociedade de medicina e cirurgia do Rio de Janeiro. Anno III, nos 7 à 9. — Rio de Janeiro 1888, 80.

Revista dos cursos praticos et theoricos da faculdade de medicina do Rio de Janeiro. — 30 anno. — 30 no Fevereiro de 1887. — 80, 250 p.