A mesure que l'OEuvre de la Croix rouge se développe, il devient plus intéressant d'en retracer la marche progressive. Les dates marquantes de ses annales se multipliant, peuvent d'ailleurs fournir les éléments d'une étude chronologique assez curieuse.

C'est cette considération qui, déjà à plusieurs reprises, a engagé le Comité international à insérer dans son Bulletin des notices de ce genre. Depuis lors, ces mêmes indications, complétées par d'autres, ont été encore présentées sous la forme nouvelle d'un tableau synchronique, qui permet de suivre, année par année, la formation successive des sociétés de secours, mise en regard des adhésions simultanées de gouvernements à la Convention de Genève et des actes principaux du Comité international. Ce travail, imprimé en 1880, se trouve joint à la présente livraison; des circonstances indépendantes de notre volonté ne nous ont pas permis de le livrer plus tôt à la publicité.

Appelés à réé diter le No 49 du « Bulletin International » de janvier 1882, complètement épuisé, en vue de pouvoir fournir des collections complètes de notre Bulletin à ceux qui nous en demandent, nous trouvons inutile de reproduire:

a) sous Comité international les circulaires 47, 48 et 49 qui existent encore dans nos réserves, à la disposition des rares intéressés qui pourraient nous les demander (p. 1 à 15).

A l'occasion du 19me anniversaire de sa fondation, le Comité international a tenu, le 9 février dernier, une séance extraordinaire, dans laquelle il a entendu la lecture d'un mémoire qui nous paraît propre à intéresser nos abonnés.

Le Président du Comité ayant entrepris la composition d'un travail d'ensemble sur l'histoire de la Croix rouge, en avait détaché, pour le communiquer à ses collègues dans la réunion dont nous venons de parter, un fragment relatif à l'avenir de cette œuvre. C'est ce morceau que nous sommes autorisés à reproduire ici, en attendant la publication de l'ouvrage entier.

Lorsque, le 23 août 1876, nous vous annoncions, par notre 34me circulaire, que la Société américaine de secours aux blessés n'avait eu qu'une existence éphémère et avait fini par se dissoudre, nous conservions néanmoins l'espoir de la voir renaître, et nous demandions aux amis de la Croix rouge de travailler avec nous à sa résurrection.

Dritter General-Bericht der österreichischen Gesellschaft vom Rothen Kreuze. — Wien, 1882, in-8, 90 p.

Rechenschafts-Bericht des österreichischen-patriotischen Hilfsvereines, und der Section patriotischer Landes-Hilfsverein für Niederösterreich. 1881. — Wien, 1882, in-8, 48 p.

Foreningen: Det Bode Kors. Sjette Aarsberetning. — Kjobenhavn, 1882, in-8, 29 p.

La Caridad en la guerra. Boletin official de la Asamblea espagnola de la Cruz roja (mensuel). Nos 143 et 144, 13me année, 1882. — Madrid, in-4.

Société française de secours aux blessés militaires. — Comité départemental du Nord, 5me Bulletin — Lille, 1881, in-8, 8 p.

Assistance aux mutilés pauvres. Rapport de 1881. Paris, 1882, in-8, 28 p.

Le 3 octobre, Sa Majesté l'Impératrice a fait parvenir, de Baden-Baden, le télégramme suivant au Comité central allemand:

« Le Comité central, à l'occasion de ma fête, m'a présenté ses vœux dans une adresse que j'ai reçue avec reconnaissance, comme expression d'un attachement qui est pour moi d'un grand prix. Mon rétablissement, s'il plaît à Dieu, me permettra de m'intéresser encore activement à l'œuvre de la Croix rouge, et d'accompagner les travaux du Comité central allemand de toute ma sympathie.

Memoria presentada a los miembros de la Asociacion international la Cruz Roja (en su seccion argentina), por el presidente de la misma, Dr D.-Pedro-F. Roberts. — Buenos-Aires, 1882, in-80, 93 p.

Sociedad argentina de la Cruz Roja. Memoria anual presentada el dia 10 de julio de 1882, por el presidente Dr D.-Bartolomé Novare. — Buenos-Aires. 1882, in-80, 23 p.

Le 29 septembre, veille du jour anniversaire de la naissance de S. M. l'impératrice Angusta, le Comité central allemand s'est réuni pour prendre une décision, au sujet du prix que S. M. avait offert à l'occasion de la diète de Francfort (septembre 1880), pour la composition d'un manuel théorique et pratique applicable, soit à la préparation des Société allemandes de la Croix rouge en temps de paix, soit à leur activité en temps de guerre.

Le Comité central allemand a décidé, dans sa séance du 23 juin, de prier la Société autrichienne de mettre à l'ordre du jour de la Conférence internationale des Sociétés de la Croix rouge les sujets suivants:

10 Quels moyens les Sociétés de secours aux soldats blessés et malades doivent-elles employer, pour que le personnel sanitaire formé en temps de paix. à leurs frais ou avec leur coopération, soit immédiatement à leur disposition en cas de guerre ?

20 Quels moyens ont été employés et peut-on employer encore, pour préparer et faciliter certaines mesures importantes en vue de l'efficacité de la Convention de Genève, qui, dans l'opinion des gouvernements, ne se prêtent pas à des stipulations contractuelles?

Telles seraient:

a) Des dispositions à prendre pour répandre la connaissance de la Convention de Genève dans l'armée, parmi les personnes qui prennent le plus de part à son exécution, et dans le grand public.

Nous nous reprocherions de ne pas conserver dans notre Bulletin la trace d'un épisode intéressant venu récemment à notre connaissance, quoiqu'il se rapporte à une guerre depuis longtemps terminée.

C'était pendant la lutte des Boers du Transvaal côntre le chef indigène Secocœni. M. Nachtigal, qui avait été précédemment au service de la Société des missions de Berlin et s'était retiré pour cause de santé, accompagnait le corps des Boers comme médecin. Il avait avec lui 25 hommes de Botchabélo, indigénes baptisés, qui devaient faire le service d'infirmiers.

La dernière conférence internationale, tenue à Berlin en 1869 par les Sociétés de secours aux soldats blessés et malades en campagne, a exprimé le désir qu'une nouvelle conférence eût lieu à Vienne deux ans après.

Le gouvernement autrichien et la Société patriotique de secours à Vienne se sont associés, par leurs représentants, à ce désir.

Circulaire de la Direction de la Société autrichienne.

Nous croyons de notre devoir de nous adresser de nouveau à tous les Comités centraux voués aux soins des blessés et malades en campagne, en leur rappelant notre circulaire du 15 Janvier dernier, dans laquelle nous leur demandions s'ils désiraient qu'une conférence Internationale fût tenue à Vienne dans le courant de l'année 1883.

Après les malheurenses circonstances que notre pays a traversées pendant les premiers mois de cette année (1880), le Conseil supérieur a jugé à propos de ne pas attendre l'époque réglementaire, pour vous présenter un rapport, relatant les vicissitudes par lesquelles il a passé, et les travaux qu'a exécutés notre association, depuis le peu de temps qu'elle existe, ainsi que les circonstances qui ont entouré son organisation définitive.

Cet intéressant volume, qui retrace de la manière la plus complète la très grande et utile activité de l'Association des dames du grand-duché de Bade, a été publié à l'occasion des noces d'argent du grand-duc et de la grande-duchesse, et du mariage de leur fille, la princesse Victoria, avec le prince royal de Suède. C'est un hommage rendu, par le Comité central du Frauenverein badois, à l'auguste patronage qui a dirigé et encouragé la Société dans ses œuvres multiples.

Le Comité central allemand, en réponse aux félicitations et aux vœux qu'il avait adressés à ses hauts protecteurs à l'occasion du renouvellement de l'année, a reçu les lettres suivantes:

De l'empereur,

« J'ai reçu la lettre du 31 décembre, dans laquelle le Comité central allemand de la Croix rouge m'adresse ses vœux fidèles, comme il en a l'habitude, à l'occasion du renouvellement de l'année. Je suis touché des sentiments qu'il m'exprime sur l'événement arrivé dans ma famille, et mon cœur est plein de la plus vive gratitude pour l'activité qu'il déploie, en vue de la propagation et de l'amélioration de la Croix rouge, ce haut symbole de l'humanité.

Pendant la guerre de 1870/71, plusieurs convois de blessés ont traversé la Belgique, mais les soldats dont les blessures rendaient impossible le transport jusqu'en Allemagne, ont été accueillis et soignés avec beaucoup de charité à Bruxelles, à Bouillon, à Neuchâteau et à Löwen. A ce sujet M. le Dr Hoyer a publié un intéressant opuscule, dans lequel il parle tout d'abord de la grande difficulté qu'on eut à constater l'identité de ceux de ces soldats qui succombèrent à leurs blessures. Ces morts étaient enterrés à Bruxelles et à Bouillon, mais leurs tombes ne devaient rester intactes que pendant 7 ans, après quoi les villes pouvaient disposer du terrain. Cela a donné à M. Hoyer l'idée de former un comité, pour garantir à ses compatriotes une sépulture stable.

Le troisième rapport général de la Société autrichienne de la Croix rouge contient, sur les opérations de cette société en Bosnie, des détails intéressants. Comme il ne s'agissait pas précisément d'une guerre, il a fallu dévier en quelque mesure de la ligne d'action tracée par les précédents. Prévoyant une lutte sanglante, la Direction de la Société offrit son concours à l'administration de la guerre; l'offre fut acceptée avec empressement, et l'on se félicita de cette occasion de mettre à l'épreuve l'organisation de la Société. Pour ne pas troubler la population, on ne convoqua pas d'assemblée générale, comme on l'aurait fait en cas de guerre internationale; la Direction se prévalut des pouvoirs qui lui sont conférés pour les cas extraordinaires, et il ne fut pas fait d'appel de fonds.

Le comple rendu annuel, présenté à l'Asseinblée du 10 juillet 1882 par le président de l'association, Docteur D. Bartolomé Navaro, se résume comme suit:

Bien que, durant l'exercice écoulé, tons les elforts du comité aient tendu à empécher la dislocation de la Sociéte, les circonstances qui avaient présidé à sa création et le danger n'existant plus, les trois quarts des membres originaires se sont retirés. On les retrouvera sans doute an premier moment de crise, mais il fant que la Société reste constituée, afin que, le cas échéant, on ne soit pas pris au dépourvu.

Dans l'une des séances de la Conférence de Berlin, en 1869, un des orateurs, si nous avons bonne mémoire, avait annoncé la prochaine adhésion de la Chine à la Convention de Genève, mais cette prédiction ne s'est point réalisée. Faut-il le regretter? Nous ne le pensons pas, du moins dans l'état actuel de la civilisation chinoise. Le Comité international, conséquent avec cette manière de voir, n'a jamais fait, en ce qui le concerne, la moindre démarche pour hâter une adhésion qu'il estimait prématurée.