Il est peu de problèmes, dans l'industrie de l'assurance, dont la solution occasionne autant de difficultés que celui consistant à fixer dans l'assurance Automobile une prime équitable du point de vue technique.
On a tenté, dans plusieurs pays, de s'attaquer à ce problème par le moyen d'un bonus progressif dont bénéficierait le souscripteur n'annonçant pas de sinistre. Cependant, tant les théoriciens que les praticiens sont très partagés sur l'opportunité de cette solution.
Certains mathématiciens et juristes repoussent catégoriquement le système du bonus et qualifient l'idée de la ristourne d'une partie de la prime à l'assuré n'ayant pas eu de sinistre comme étant contraire à la notion même de l'assurance. Lors d'un des derniers congrès internationaux d'actuaires, ce procédé aurait — avec un peu d'exagération — été défini comme suit: Le bonus est, en matière d'assurance, une renonciation organisée de l'assurance. Cette opinion est principalement défendue par certains actuaires franҁais ).
D'autres mathématiciens, cependant, sont d'avis que le bonus est une précieuse disposition permettant, sur la base des sinistres survenus, d'évaluer chaque risque individuel plus rigoureusement que si I'on renonҁait à cette pratique). Et, à leur avis, il est inopportun de ne pas faire usage de cet élément d'information.
2. “Absence de sinistres” et “Nombre de sinistres”
Normalement, les primes d'assurance dépendent d'un certain nombre de facteurs caractéristiques du risque, à l'exclusion cependant des sinistres concernant un contrat particulier.