Tout le monde sait qu'une forêt représente pour un village une considérable fortune. Les villages forestiers sont très fiers de leur privilège, et il faut avoir entendu nos anciens dire d'une commune quelconque : « Oh ! c'est un village de rien, ils n'ont pas seulement 10 ha. de forêt ! » pour comprendre jusqu'à quel point.
Mais ce qu'on ignore et qui n'a, je crois, jamais été précisé, c'est ce que rapporte exactement sa forêt à un village, quelle marge de sécurité elle lui donne, quelle aisance économique, quel rythme elle imprime à son existence, quels échanges internes elle détermine, quels sous-produits elle offre à la communauté, et le tout dans quelles proportions. C'est l'objet de la présente note. Je prendrai l'exemple de la commune de Lougres (Doubs) qui ne vaut pas mieux que d'autres, mais qui m'est simplement plus connue et que j'ai pu observer sur place depuis de nombreuses années.