Il est difficile de rendre compte pour lui-même d'un ouvrage conçu comme un élément d'une tâche définie dans un volume précédent. Il faut donc, d'un mot, la rappeler.
La cloison des langues, des formations scolaires, des routines, maintient trop souvent encore l'histoire musulmane dans un secteur réservé, à l'écart de l'histoire universelle définie par les examens universitaires. Inversement, le spécialiste des choses musulmanes a trop souvent été un linguiste ou un philosophe peu averti des exigences d'un travail historique sévère. Des règles, des méthodes, qui, pour l'historien de l'Occident, représentent depuis trois générations l'enfance de la science, restent, à trop d'orientalistes, par ailleurs des plus éminents, à peu près insoupçonnées. Ceux qui, comme l'auteur, ont conquis par leur propre travail une saine méthode, savent le temps qu'il leur en a coûté et tout ce qui, faute de directives, risque, chez les jeunes, d'être encore gaspillé.