« Amérique du Sud », « Latino », « Hispano », « Ibéro-Amérique » : l'auteur emploïe ces mots et ne choisit pas. II. est difficile de croire qu'il se leurre, ayant voyagé, sur l'unité qu'ils recouvrent. C'est devant son sujet qu'il y a unité : devant le grand Etat du Nord qui a réussi, et qui, depuis un siècle, périodiquement, sous des formes diverses, laisse entendre qu'il parle en maître, où le continent non anglo-saxon réagit sourdement, subit un complexe commun. C'est du moins ce qui s'impose à l'esprit quand an lit cette curieuse introduction de soixante-quinze pages que M. ALBERTO SANCHEZ a appelée « prejuicio », soit, au choix, « préjugé » ou « pré jugement ». On y voit, de naïfs élans d'une admiration comme filiale, toujours devant un nom d'homme : Washington, Lincoln, Wilson, Roosevelt. Et de dures réalités, qui, elles, ne meurent pas, et prennent des noms de slogans : « Doctrine de Monroe », « Manifest Destiny », « Dollar diplomacy », ” Big Stick », « I took Panama ».