Au moment où les sciences sociales traversent une crise profonde, à la fois crise d'identité vis-à-vis d'elles-mêmes et crise de crédibilité vis-à-vis de l'opinion, qui s'étonnera de voir renaître, dans la communauté historienne, diverses critiques à l'endroit des Annales. Le mouvement lancé il y a soixante ans par Bloch et Febvre, tel que ses initiateurs l'ont conçu et tel qu'il demeure est le lieu par où l'histoire communique avec les sciences sociales, avec leurs exigences herméneutiques, mais aussi avec leur difficulté d'être.
Certains affirment que l'école des Annales n'a plus de raison d'exister puisque ses idées et son programme sont désormais acceptés par tout le monde, mais qu'il convient plutôt de se préoccuper des lacunes de ce programme, en particulier la mise entre parenthèses de l'histoire politique.