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Politiques Frumentaires et Violence Collective en Europe au XVIIIe Siècle

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Hilton L. Root*
Affiliation:
University of Pennsylvania

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Généralement, les spécialistes d'histoire de France et d'Angleterre s'accordent pour dire que les émeutes frumentaires représentent la forme d'action collective la plus caractéristique à la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Selon George Rude, l'un des premiers à s'être penché sur l'étude des soulèvements collectifs, elles furent la cause d'une grande partie des troubles fomentés en France et en Angleterre par les masses populaires au cours de la période préindustrielle. Les mouvements de révolte occupent une place essentielle dans l'historiographie de l'Europe au début de l'époque moderne car ils jouent un rôle important dans les interprétations différentes que les historiens donnent des changements à long terme. Des études récentes, inspirées par les travaux de Rude, ont porté sur le conflit moral et culturel qui se fit jour alors que les élites et les gouvernements abandonnaient un système de valeurs et de politique publique de type précapitaliste pour un système de type capitaliste.

Summary

Summary

In this article the author contends that French policies designed to defend consumer interests produced price distortions that reduced overall income and transferred income from the country side to the town. The term “moral economy” does not capture this aspect of early-modern crowd action. A more accurate description would emphasize the monopolistic character of the policies that crowds were trying to defend and the costs their actions imposed on the population at large. Although crowd actions promoted policies that imposed costs spread broadly across the population, these actions generated benefits that were localized and highly visible. Urban groups often benefitted at the expense of the more numerous but geographically diffuse peasantry. The moral economy argument does not account for these macro-economic outcomes of policies which in effect subsidized grain consumption for town dwellers. Moreover, the term ignores the competition between rural and urban interests. Most importantly, recent discussions of grain riots do not examine the different national outcomes of collective action.

Type
Nouvelles Hypothèses
Copyright
Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1995

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References

Notes

* Je voudrais remercier Lynn I,ees, Ted Margadant, John Nye et Erik Thoen pour l'aide que leurs suggestions et leurs remarques m'ont apportée.

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4. Idem, p. 30.

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8. G. Rude, The Crowd…, op. cit., p. 45. Rude affirme que les paysans français prirent aussi part aux émeutes frumentaires. Mes recherches sur la Bourgogne ne confirment pas ce jugement. Cependant l'argument de cet article ne repose pas sur une analyse de la composition des foules françaises.

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12. Les actions auxquelles je m'intéresse eurent lieu, pour l'essentiel, dans les villes même si, comme ce fut le cas en France, les acteurs vivaient dans les campagnes. Nombre de ces gens travaillaient en fait dans des entreprises rurales qui faisaient partie des réseaux de distribution et d'approvisionnement urbains.

13. Il est possible que des groupes aient affirmé qu'ils défendaient une morale et des coutumes immémoriales, mais leurs arguments étaient peut-être bien aussi neufs que les pratiques qu'ils combattaient. Cela revenait, en quelque sorte, à vendre une pratique nouvelle sous un nom ancien.

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30. Cette alliance avec les marchands fut l'une des raisons pour lesquelles les impôts tant souhaités par la Couronne ne furent pas créés avant 1785.

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34. Plusieurs historiens font preuve de scepticisme quant à l'existence d'un commerce interrégional et soulignent le fait que la France était divisée en trois zones d'approvisionnement distinctes : Le Sud-Ouest, le Bassin Parisien et toute la zone est, dominée par Lyon. Les prix variaient considérablement dans ces zones. Par exemple, ils tendaient à être 30 °/o plus élevés dans la région qui approvisionnait Lyon qu'à Paris.

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38. AN, H-187, 11 octobre 1770.

39. Nous savons seulement que Joly affirmait vouloir préserver la liberté du commerce des grains. Les décisions qu'il prit par la suite démentent cependant ses propos. Peut-être ne cherchaitil qu'à ménager la susceptibilité du ministère central. Dans cette affaire il se peut qu'il ait cru que l'arrêt n'avait pas assez de poids pour forcer la main aux Parlements. Jean-François Joly de Fleury de la Valette fut procureur général du Parlement de Paris, maître des Requêtes en 1743, président du Grand Conseil en 1746, conseiller d'État en 1761 et, plus tard, secrétaire d'État. Il mourut en 1802 à l'âge de 82 ans. Une étude de sa carrière nous apprendrait beaucoup sur la politique de l'Ancien Régime.

40. AN, H-187/87, lettre non signée, 11 octobre 1770.

41. AN, H-187/110, du Contrôleur général à M. de la Tour du Pin, 20 avril 1775.

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43. Idem, n. 41.

44. J. Bohstedt, op. cit., p. 34.

45. Idem, n. 41.

46. AN, H-187-116 du Contrôleur général au Viconte Majeur et Echevin de la ville de Dijon, 24 avril 1774.

47. AN H-187/119 du Contrôleur général à M. Pérard Procureur général du Parlement de Dijon, 22 avril 1775.

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53. Le gouvernement central était en général hostile aux prix maxima ou à la fixation des prix et, en conséquence, ce type de « taxation » fut rarement pratiqué à Paris.

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