Pièce maîtresse de la guerre idéologique opposant les cités entre elles ou support des représentations symboliques de la collectivité ', le mythe joue son rôle dans la polis, face à elle-même, face aux autres poleis. Il y gagne une histoire, ce qui n'enchante guère les mythologues, guère plus les historiens, une histoire pourtant qui n'est pas sans interférences avec celle, politique, sociale, idéologique, de la collectivité. Il y gagne surtout, parce qu'il tient un discours à la cité, pour la cité, d'être l'une des voix intérieures de l'imaginaire politique: toujours déjà là mais aussi toujours réactualisés, les schèmes mythiques légitiment et modèlent l'expérience civique. La polis les utilise, mais peut-être aussi cède-t-elle à la persuasion de ces dits très anciens.