Le parti fasciste a dominé la politique italienne pendant vingt ans. En 1942, l'année qui précède la fin du fascisme, 27 millions d'Italiens, soit 60 % des habitants du pays, se trouvaient encadrés dans le PNF et dans les organisations qui en dépendent. De 1922 à 1943, l'Italie fut transformée en « un vaste laboratoire humain », où le parti fasciste tenta de réaliser un projet de société hiérarchique militarisée, destiné à intégrer les individus et les classes dans un « État nouveau » totalitaire, instrument de puissance et de domination. L'expérience totalitaire fasciste se heurta à des obstacles qu'elle ne parvint pas à surmonter, et même si elle se solda par un échec, elle demeure importante pour l'analyse historique de l'autoritarisme moderne et du phénomène du parti unique. La constatation des limites et de l'échec final ne peut exclure l'utilité d'une étude des résultats effectifs que le parti obtint grâce à la nouvelle forme de domination, de mobilisation et d'intégration des masses dans l'État que d'autres mouvements contemporains prirent comme modèle.