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Si on nous rendait la pareille?

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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En inscrivant sur la liste des livres utiles à l'historien celui que GEORGES GUSDORF publie sous ce titre Mythe et métaphysique: Introduction à la philosophie, je ne pense certes pas à faire admirer l'étendue de mes lectures philosophiques, mais dès la première page de ce livre alerte je lis ces lignes qui ne peuvent pas échapper à mon attention d'historien : « La pensée philosophique … justifie chacune de ses affirmations selon les normes de l'intelligibilité logique. Toute doctrine se présente ainsi comme un corps de vérités abstraites, valables en dehors de l'espace et du temps. » Il y a là une sorte de paradoxe. Car, poursuit notre auteur, « la réflexion philosophique, bien qu'elle se veuille indépendante de l'histoire ou maîtresse, le cas échéant, d'un secret qui donne la clef de l'histoire, comme il arrive chez Hegel ou chez Marx, apparaît pourtant dans le mouvement de l'histoire. La pensée la plus novatrice a des antécédents … ». Vérité dont, ici, nous sommes tous pénétrés.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1954

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References

page 368 note 1. Bibliothèque de Philosophie scientifique, Paris, Flammarion, 1953 ; in-16, 290 pages.

page 370 note 1. Je me reprocherais de ne pas mettre sous les yeux de nos amis ce texte étonnant que cite M. Gusdorf. Il est de Jules Lachelier, le philosophe qui forma il y a un siècle (déjà ! Lachelier professait à l'École normale aux environs de 1860) des générations d'universitaires. Or, p. 247 et à la note, M. Gusdorf cite de lui un fragment de lettre assez stupéfiant (à Emile Boutroux, 21 juillet 1876 : Boutroux avait été un des élèves de Lachelier à l'Ecole normale) ; il s'agissait d'une étude sur la famille préhistorique : « Tout cela est effrayant, écrivait Lachelier, et quand cela serait réellement arrivé, il faudrait dire, plus que jamais, que cela n'est pas arrivé ; que l'histoire est une illusion et le passé une projection — et qu'il n'y a de vrai que l'idéal et l'absolu ; là est peut-être la solution à la question du miracle. C'est la légende qui est vraie et l'histoire qui est fausse. » — On voit que, quand j'aborde ces problèmes, je ne me bats pas contre des moulins à vent.