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Problèmes d'historiographie américaine : le champ amérindien*
Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
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Parce qu'elle s'applique à une nation dont la genèse et le développement présentent tant de singularités, l'historiographie des États-Unis reste mal connue et mal comprise des Européens.
On perçoit mal, par exemple, l'attitude de l'historien américain qui, depuis les grands engagements dans le « progressisme » au début du siècle, participe plus fréquemment et de manière plus consciente que son homologue européen aux préoccupations de son temps. Qu'il soit un tenant de l'histoire qualitative ou un cliométricien, l'historien américain se range d'abord parmi les libéraux, les adeptes du « consensus » ou les radicaux.
- Type
- Une Frontière Historiographique
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1978
Footnotes
Cet article reprend, sous une forme élargie, le sujet d'un exposé présenté en mai 1977 au séminaire d' « Histoire de l'historiographie américaine » dirigé par Pierre Nora à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales.
References
1. L'école du « consensus », qui fonde sa démonstration de la réussite américaine sur la perfection d'institutions libérales et unificatrices, est représentée principalement par Henry Commager, Daniel Boorstin, Edmund Morgan, dont les premiers ouvrages marquants datent des années 1950: travaux historiques de valeur, ils ont été voulus aussi armes de l'anti-communisme. Pendant la guerre du Vietnam, les tenants de l'école du « Wisconsin », autour de William A. Williams, ou des auteurs comme Gabriel Kolbo publient à la fois des études sur l'origine et le développement de l'impérialisme américain et des essais sur la politique étrangère contemporaine des États-Unis.
2. Les études sur l'esclavage ont pris un tour nouveau à partir des années 60. L'un des plus grands spécialistes, Eugène Genovese, publie dans la New York Review of Books du 3 décembre 1970, «American slaves and their history », article d'autocritique où l'auteur reconnaît avoir sous-estimé la culture des Noirs dans l'esclavage, et se dit convaincu par les thèses des nationalistes noirs. L'ouvrage qui résulte de cette « prise de conscience », Roll, Jordan, Roll, Vintage Books, 1972, est un livre remarquable par son érudition et par la qualité de la vie restituée qu'il comporte; mais le caractère scientifique n'en masque par les options idéologiques.
3. Sur l'historiographie de l'immigration, voir l'article de Marianne Debouzy, « Le problème de l'immigration et l'histoire des États-Unis », Annales, 1972. L'ouvrage qui a fait le plus pour démontrer l'échec de la doctrine du melting-pot est: Beyond the melting-pot; the Negroes, Puerto-Ricans, Jews, Italians and Irish of New York ciiy, par Nathan Glazer et Daniel Moynihan, New York, 1963.
4. Bien que dénonçant le caractère inique de l'esclavage, les ouvrages de Elkins, Stanley, Slavery: a problem in American and institutional life, Chicago, 1959 Google Scholar; et de Stampp, Kenneth, The peculiar institution: slavery in the ante-bellum south, New York, 1956 Google Scholar, s'avèrent aujourd'hui erronés quant à leur analyse économique, et paternalistes quant à leur vision de l'esclave comme « Sambo », réduit à l'état de pure victime. Les historiens marxistes actuels, comme E. Genovese et les historiens « bourgeois » comme Robert W. Fogel et Stanley L. Engerman (Time on the cross: the économies of American Negro slavery, New York, 1974) s'entendent pour rejeter les écrits antérieurs, mais s'opposent violemment sur l'évaluation de la rentabilité de l'esclavage et sur la condition qui était faite aux Noirs. Voir la vive polémique en cours dans Reckoning with slavery: a critical study in the quantitative history of American Negro slavery, par P. David, H. Gutman, R. Sutch, P. Temin et G. Wright, New York, 1976.
5. Lévi-Strauss, Claude, « Race et histoire », Le racisme devant la science, Unesco- Gallimard, 1960, pp. 241-285 Google Scholar.
6. Ce mythe antique est repris par les premiers colonisateurs anglais, puis étendu par les colons d'amérique à leur marche vers l'ouest du nouveau continent. Nouvelle Sion des puritains, refuge d'une pureté tournée en dérision dans l'europe corrompue, l'amérique est montrée par William Bradford (History of Plymouth plantation, 1620-1641), par St John Crevecoeur (Lettres d'un fermier américain, 1782) et par John O'sullivan, l'inventeur du terme de Manifest Destiny en 1845, comme le lieu de la régénérescence, des grands commencements; les Américains sont « les pèlerins occidentaux qui transportent avec eux la grande masse des arts, des sciences… et de l'industrie qui ont vu le jour il y a longtemps à l'est; ils sont destinés à boucler le grand cercle » (Crevecoeur, Letters, New American Library, 1963, p. 64).
7. La collection American héritage, dirigée par Alvin Josephy Jr. illustre bien cette vision totalisante de la culture américaine. Dans cette collection, William Brandon a publié, en 1961, The american héritage book of Indians, et en 1974, The last Americans: The Indian in american culture qui exprime la même tendance assimilationniste.
8. Westward expansion: a history of the American Frontier, New York, 1949, reste un grand classique. Ray Allen Billington y consacre 20 pages sur 933 à la « Frontière indienne » dont il limite la chronologie à 1860-1887, ne faisant allusion aux autres périodes de l'histoire indienne qu'à l'occasion des péripéties vécues par les pionniers. Chez la plupart des auteurs, les contacts sont perçus comme belliqueux. Les puritains de Nouvelle Angleterre ouvrent, avec leurs récits des guerres contre les Pequot et contre les Mohawk du « roi Philip », une longue liste d'ouvrages consacrés aux guerres indiennes (la plupart des récits puritains ont été rassemblés par Drake, S. dans The history ofthe Indian wars in New England, Roxbury, Mass. 1865, 2 Google Scholar vol., et par Lincoln, C. dans Narratives of the Indian wars, 1679-1699, New York, 1913 Google Scholar. Voir à ce sujet Peter Carroll, Puritanism and the wilderness, New York, 1969). Depuis le début du xxe siècle, un effort est tenté pour réhabiliter le rôle joué par les Amérindiens; les historiens ont commencé à introduire leurs livres d'histoire des États-Unis par quelques chapitres sur les Indiens où ils rappellent l'aide apportée par les aborigènes aux premiers colons. Ils en font ainsi des sortes de précurseurs de la civilisation américaine, oblitérant quelque peu le hiatus qu'a provoqué l'implantation européenne sur le nouveau continent. Voir, par exemple, The American Republic de R. Hofstadter, W. Miller et W. Aaron, Englewood Cliffs, N.J., 1959, 2 vol., Ch. I: «The world before Columbus. The challenge of indian culture »; ou le manuel très répandu de Samuel Morison, E., The Oxford history of the American people, Londres et New York, 1965, 3 Google Scholar vol. qui débute par un chapitre intitulé: « America under her native sons ».
9. Il faut mettre à part l'historiographie puritaine qui inclut les Indiens dans le schéma providentiel cher à tous les écrivains: chez W. Bradford (History of Plymouth plantation, 1620-1647) ou chez Cotton Mather (Magnalia Christi Americana, 1702), l'indien est un associé du diable que les élus ont pour mission de combattre. Les tentatives puritaines de conversion des Indiens donnèrent lieu à des récits, comme celui de T. Shepard, dont la vision est toute affectée par la seule volonté prosélyte (voir son récit des prédications de John Eliot en 1646 dans Mass. hist. society collections, 3 ser. IV, 1834).
10. Christophe Colomb, Journal, cité, avec de nombreux autres textes signifiants, par Washburn, Wilcomb éd. dans The Indian and the White Man, Garden City, N.Y., 1964, p. 4 Google Scholar. Voir aussi Wroth, Lawrence C., The voyages of Giovanni da Verrazzano, 1524-1528, New Haven, 1970 Google Scholar.
11. Des promoteurs de la première Compagnie de Virginie avec Walter Raleigh à William Penn et à Benjamin Franklin, on retrouve le souci de rassurer les éventuels immigrants sur des sauvages qui « croient en Dieu et en l'immortalité sans le concours de la métaphysique » (W. Penn: « Lettre au Comité de la Société libre des commerçants », dans Albert Cook Myers, éd., Original narratives of early American history, New York, 1912, p. 234 Google Scholar.
12. Le vieux débat sur les origines de l'ethnocentrisme et du racisme américains est loin d'être clos. Il inclut les historiens de l'esclavage et peut se résumer en deux courants d'explication: les uns, comme Whinthrop D. Jordan (White over Black. American attitudes toward the Negro; 1550-1812, Williamsburgh, Va, 1968) et Pearce, Roy Harvey (The savages of America: A study of the Indian and the idea of civilization, Baltimore, 1965 Google Scholar, éd. rev.), expliquent l'attitude des Blancs américains par le besoin ancestral, né dans l'angleterre pré-élisabéthaine, de se définir par opposition à autrui, de se fermer à autrui par souci de sécurité dans l'identité, et de rejeter l'autre dans le monde adverse, celui des forces du mal, s'assurant ainsi l'exclusive possession de la vérité. L'autre courant réunit les historiens « du consensus » et certains historiens marxistes: c'est le besoin de conquête, la soif de richesses et de terres, disent ces derniers (voir Francis Jennings, The invasion of America, Williamsburgh, Va., 1975), qui expliquent la vision négative des Indiens, justificatrice de la conquête coloniale; ou l'esclavage et ses conséquences qui ont amené les Sudistes, pour enfermer les Noirs dans leur statut, à les présenter sous un jour méprisable; à moins, comme l'écrit Edmund Morgan (American slavery-American freedom, New York, 1975), que la raison du racisme à l'égard des Noirs ne réside dans le souci des classes dirigeantes sudistes de se rallier les pauvres Blancs dans un front commun contre les esclaves.
13. Brackenridge, Hugh Henry, Indian atrocities, 1782, Cincinnati, 1867 Google Scholar.
14. Cette interprétation, reprise par Gary B. Nash (Red, White and Black, 1974, p. 40), est parfois contestée. On objecte que l'angleterre de l'époque était surtout désireuse de promouvoir l'extension du commerce et s'attachait donc de préférence à montrer la face aimable du sauvage. Parmi les commentateurs de Las Casas, nombreux sont ceux qui n'éprouvent que de la pitié pour les Indiens exterminés, et rejettent toute la faute du génocide sur les conquistadors. Cependant les deux premières expériences malheureuses en Virginie, en 1584 et en 1622, contribuèrent à répandre en Angleterre et en Amérique, une vision redoutable des indigènes et du nouveau continent.
15. L'esprit des lois, 3e partie, Livre 18, ch. XI: « Il y a cette différence entre les peuples sauvages et les peuples barbares que les premiers sont de petites nations dispersées […] au lieu que les barbares sont ordinairement de petites nations qui peuvent se réunir. » Montesquieu classe les Amérindiens parmi les nations sauvages et les Africains parmi les barbares. Les colons américains, voyant les Noirs dispersés, déracinés dans les plantations, n'ont pas le sentiment d'avoir affaire à un peuple, mais à une race, pourvue de traits distinctifs au physique et au moral, mais pas de traits sociaux. Ils opèrent donc selon une typologie particulière: sauvages (les Amérindiens), race noire et Blancs civilisés.
16. The history ofthe Indian wars in New England from the first seulement to the termination of the war with king Philip, in 1677, Samuel Drake, éd. 2 vol. Roxbury, Mass. 1865.
17. John Winthrop, cité dans Chronicles of the pilgrim fathers, A. Young éd., 1841, p. 232: « Les indigènes sont tous morts de petite vérole; c'est ainsi que le Seigneur a prouvé nos droits sur ce que nous possédons. »
18. Bien que l'un des premiers buts avoués par les puritains émigrant en Amérique fut de convertir tes infidèles, ils préférèrent généralement « élargir le royaume de Dieu » en faisant le vide chez les Indiens. Seuls Roger Williams et John Eliot ont poursuivi une oeuvre de conversion avec de maigres résultats. Voir Whipple, Chandler, First encounter: the Indians and the White man in New England, Stockbridge, Mass., 1972, p. 42 Google Scholar et Neal Emerson Salisbury: «Red puritans: “the praying Indians” of Massachussetts Bay and John Eliot », William and Mary Quaterly, 3rd ser. XXXI, 1974, pp. 27-54.
19. The history of the five Indian nations depending ofthe province of New York in America, 2 parties, 1727, 1747.
20. The history of the American Indians, particularly those adjoining to the Mississipi, 1775.
21. Voir, par exemple, William Bartram, qui est naturaliste comme son père John Bartram, mais s'intéresse, plus que ce dernier, aux populations indigènes. Le récit de ses explorations au sud des États-Unis, publié en 1791 sous le titre: Travels through North and South Carolina, Georgia, East and West Florida est en grande partie consacré aux tribus indiennes. Bien que le plus souvent implicite, une première théorie anthropologique sous-tend la plupart de ces ouvrages. Ils pourraient figurer dans le chapitre consacré aux Lumières de The rise of anthropological theory de Marvin Harris, Londres, 1968.
22. Cadwallader Colden, op. cit., xxi.
23. Ibid., xi.
24. Ibid., xxi.
25. Voir Marvin Harris, op. cit., ch. II: « Confounding évolution with progress », pp. 36-38.
26. Colden, op. cit., p. vii. Le terme « barbare » est ici l'exact équivalent du mot « sauvage ».
27. Outre les associations nées à la fin du XVIIIe siècle, comme la Massachussetts Historical Society qui publient les archives et documents des États, quelques grandes compilations voient le jour au cours du XIXe siècle, comme celle de Peter Force, Tracts and other papers, relating principally to the origin, seulement and progress of the colonies, Washington, 1836-1846, 4 vol., ou les recueils plus spécialisés comme celui de S. Drake, déjà cité.
28. Le Bureau des Affaires indiennes est créé comme subdivision du ministère de la Guerre en 1824; il passe au ministère de l'intérieur en 1849. Entre-temps, dans les attendus du jugement de l'affaire Cherokee Nation v. Georgia en 1831, le président de la Cour suprême John Marshall, définit le nouveau statut de ceux qui étaient jusqu'alors considérés comme nations souveraines: « La condition des Indiens par rapport aux États-Unis n'est comparable à celle d'aucun peuple par rapport à un autre […]; [plutôt que de les nommer nations étrangères], on peut, avec plus de justesse, leur donner le nom de nations domestiques dépendantes ». Cette conception prévaut jusqu'en 1871, date à laquelle le Congrès, en supprimant la politique des traités, remplacera le concept d'identité nationale des Indiens par celui d'identité tribale. Les tribus sont désormais, et définitivement, « pupilles » du Bureau des Affaires indiennes. La loi de lotissement général de 1887, dite loi Dawes, tendra à remplacer la propriété tribale (c'est-à-dire l'existence tribale), par la propriété individuelle, sanctionnée, en 1924, par l'octroi de la citoyenneté aux Indiens détribalisés. La Résolution 108, adoptée par le Congrès en 1953, qui prévoit la « terminaison » des tribus, fera le reste.
29. Parkman, Francis, The Jesuits in North America in the seventeenth century, 1867, Boston, 1909 Google Scholar. Voir aussi Catlin, George, Letters and notes on… the North American Indians, 2 vol. Philadephie, 1857, II, p. 751 Google Scholar: « La première déduction […] est le déclin rapide de ce peuple […] et à plus ou moins long terme, le résultat mélancolique en sera son extinction finale. » Alexis De Tocqueville, De la démocratie en Amérique, t. I, Paris, Gallimard, 1951, pp. 341-342: « Je crois que la race indienne d'amérique est condamnée à périr […]. Il est facile de prévoir que les Indiens ne voudront jamais se civiliser ou qu'ils l'essaieront trop tard, quand ils viendront à le vouloir. »
30. The frontier in American history, New York, 1928, trad. fr. PUF, 1963, pp. 12-13.
31. Manifest Destiny and mission in American history, New York, 1963. F. Merk argue que les modalités de formation de nouveaux États inscrites dans l'ordonnance du Nord-Ouest de 1787 ont pour origine les « gouvernements par contrat » formés par les « nouvelles sociétés dans la forêt sauvage » au cours de la période coloniale et révolutionnaire (pp. 4-5).
32. Op. cit.
33. A century of dishonor: a sketch of the United States government's dealings with some of the Indian tribes, New York, 1881.
34. Ibid., p. 10.
35. Bien qu'abondante, la production historique de l'entre-deux guerres n'a pas laissé d'oeuvre très marquante. Elle se consacre entièrement aux relations entre Blancs et Indiens vues sous l'angle unique de l'histoire des États-Unis (voir Macleod, William, The American Indian frontier, New York, 1928 Google Scholar) ou à l'étude de tribus déterminées et de leurs combats contre les Blancs.
36. Collier, John, The Indians of the Americas, New York, 1949 Google Scholar; D'arcy Me Nickle, They came hère first: the epic of the American Indian; Philadelphie, 1949.
37. Josephy, Alvin M. Jr, The Indian héritage of America, New York, 1968 Google Scholar. Malgré son effort pour « réhabiliter » les Amérindiens et traiter de leur histoire, on trouve dans cet ouvrage un certain souci, commun à plusieurs historiens américains, de s'approprier l'héritage des cultures indiennes, en les présentant comme les préludes à l'histoire blanche du continent. Il s'agit là d'une tendance déjà ancienne qui consiste à enraciner les États-Unis dans le temps indien; voir, par exemple, Skinner, Charles, Myths and legends of our own land, 2 vol., Philadelphie, 1896 Google Scholar, ou tous les livres et articles consacrés entre 1900 et 1960, à la toponymie indienne: Beauchamp, William, Aboriginal place names of New York, Albany, 1907 CrossRefGoogle Scholar, etc.
38. Man's rise to civilization as shown by the Indians of North America from primeval times to the coming of the industrial state. New York, 1968, tr. fr. Les Indiens, Paris, 1972.
39. D'arcy Me Nickle et Harold Fey, Indians and other Americans: two ways of life meet, New York, 1959, rééd. 1970, p. 3. L'introduction est un peu trompeuse: la suite de l'ouvrage est surtout un long réquisitoire contre le traitement fait aux Indiens, plus qu'une étude du « changement ».
40. The Indian tribes of the United States: ethnie and cultural survival, Oxford U.P., 1962.
41. Native American tribalism. Indian survivais and renewals, Oxford U.P., 1973.
42. Hagan, William T., American Indians, Chicago, 1961 Google Scholar.
43. New York, 1969 pour le premier cité, et New York, 1966 pour le second.
44. Driver, Harold E., Indian of North America, Chicago, 1961 Google Scholar, 2e éd. revue, Chicago, 1969.
45. Voir The native Americans, de Robert F. Spencer, Jesse D. Jennings and al., New York, 1965, manuel qui traite de « la préhistoire » indienne, et North American Indians in historical perspective, Eleanor Burke Leacock et Nancy Oestreich, éd., New York, 1971.
46. Red Man's landf White Man's law: a study of the past and présent status of the american Indian, New York, 1971.
47. The Indian in America, New York, 1975.
48. New England frontier, pp. 136-138.
49. Leach, Douglas, Flintock and Tomahawk: New England in King Philip's war, New York, 1958, p. 250 Google Scholar. Du même auteur, The northern colonial frontier, 1607-1763, New York, 1966.
50. Prucha, Francis Paul, American Indian policy in the formative years: the Indian trade and intercourse acts, 1790-1834, Cambridge, Mass., 1962 Google Scholar. Voir surtout, sur la politique jacksonienne, son article publié en 1969 dans Journal of American History, LVI, pp. 52-539: « Andrew Jackson's indian policy: a reassessment »;
51. Ronald Satz, American Indian policy in the Jacksonian era, Lincoln, 1975 et Michael Rogin, Fathers and children: Andrew Jackson and the subjugation of the American Indian, New York, 1975.
52. Sheehan, Bernard W., Seeds of extinction. Jeffersonian philanthropy and the American Indian, Chapel Hill, N.C., 1973, p. 150 Google Scholar; Edmund Gaines, Lettre au secrétaire de la guerre, 4 déc. 1817.
53. Pearce, Roy Harvey, The savages of America: a study of the Indian and the idea of civilization, Baltimore, 1953 Google Scholar, 2e éd. rév., 1965.
54. Francis Jennings, op. cit., p. 10. Voir aussi, dans le même esprit, Gary Nash, op. cit., pp. 164-165.
55. Mooney, James M., The Aboriginal population of America north of Mexico, Washington, 1928 Google Scholar. Kroeber, Alfred, Cultural and natural areas of North America, Berkeley, 1939 Google Scholar.
56. Voir surtout les travaux de Cook, Sherburne, The extent and significance of disease among the Indians of Baia California, Berkeley, 1937 Google Scholar; et avec Borah, Woodrow, The aboriginal population of central Mexico on the eve of the Spanish conquest, Berkeley, 1963 Google Scholar. Sievers, De Maurice, « Disease patterns among southwestern Indians », Public health reports, LXXXI, 1966 Google Scholar, et de nombreuses autres publications dont on trouvera le résumé dans « The tip of an iceberg: pre-columbian indian demography », par Wilbur Jacobs, William and Mary Quarterly, 1973.
57. Dobyns, Henry, « Estimating aboriginal American population: an appraisal of techniques with a new hemispheric estimate », Current Anthropology, VII, 1966, pp. 395-416 CrossRefGoogle Scholar.
58. Les commentaires de Harold Driver font suite à l'article de Henry Dobyns dans le même numéro de Current Anthropology, pp. 429-430. Voir aussi, de Driver, Harold, « On the population nadir of the Indians in the United States », Current Anthropology, IX, 1968 Google Scholar.
59. Marshall Sahlins, Stone âge économies, 1972, tr. fr. Age de pierre, âge d'abondance; l'économie des sociétés primitives, Paris, 1976.
60. Francis Jennings, op. cit., pp. 58-85. Jennings assure que la seule différence dans les techniques d'élevage entre Européens et Indiens est qu'alors que les premiers n'élèvent que des animaux domestiques, les seconds « élèvent » des animaux sauvages, leur préparant des pâturages pour en favoriser la reproduction et la croissance.
61. Les travaux sur l'agriculture indienne sont nombreux. Citons Trigger, Bruce G., The Huron: farmers of the North, New York, 1969 Google Scholar; Herndon, Melvin G., « Indian agriculture in the southern colonies », North Carolina Historical Review, XLIV, 1967 Google Scholar; Bennet, M. K., « The food economy of the New England Indians, 1607-1675 », Journal of Political Economy, LXIII, 1955 Google Scholar, etc.
62. Voir Barbour, Philip, Pocahontas and her world, Boston, 1970 Google Scholar et Gary Nash, op. cit., pp. 56-57. La légende la «princesse » Pocahontas, fille de Powhatan, qui tomba amoureuse de John Rolfe et l'épousa, recouvre la réalité d'un système de négociations et d'échanges dans lequel Pocahontas jouait le rôle d'intermédiaire.
63. Gary B. Nash, op. cit., fait reposer tout son livre sur la présomption que la rencontre entre Blancs, Indiens et Noirs a produit une histoire commune au sein de laquelle chaque société s'est forgée ses propres mythes d'identité, alors que la réalité rendait ces identités interdépendantes.
64. Voir par exemple le livre de Heard, John N., White into Red: a study of the assimilation of White persons captured by Indians, New York, 1973 Google Scholar, et Drinnon, Robert, White savage: the case of J.B. Hunter, New York, 1972 Google Scholar.
65. Leaman Hallett, « Indian trails and their importance to the early colonists », Bulletin of the Massachusetts Archeological Society, XVI, avril 1956; Irving Hallowell, « The backwash of the frontier; The impact of the Indian on American culture », dans The frontier in perspective, Wyman and Kroeber, éd., Madison, Wisc, 1957. Sur la culture de la Frontière, voir le très beau livre de Richard Slotkin, Régénération through violence. The mythology ofthe American frontier, 1600-1860, Middletown, Conn. 1973. Sur la théorie et l'historiographie de la Frontière, Jacobs, Wilbur, « The Indian and the Frontier in American history. A need for revision », Western Historical Quaterly, IV, 1973 Google Scholar.
66. «The political context of a new Indian history », Pacific Historical Review, XL, 1971. Voir dans le même numéro l'article de Wilcomb Washburn, « The writings of American Indian history: a status report », plus descriptif. Plus récent, l'article de Francis Paul Prucha, « Books on American indian policy: a half-decade of important work, 1970-1975 », est aussi plus conventionnel. Pour la réflexion théorique sur l'historiographie amérindienne, voir la collection de Ethnohistory.
67. Signalons trois recueils parmi d'autres: Chronicles of American protest, publié par le Council on interracial books for children, Greenwich, Conn. 1971; This country was ours, de Vogel, Virgil J., New York, 1972 Google Scholar, et Great documents in American Indian history, Moquin, Wayne et Doren, Charles van éd., New York, 1973 Google Scholar.