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Nouvelles données sur la démographie chinoise à l'époque des Ming (1368-1644)

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Il serait injuste de reprocher aux auteurs qui se sont jusqu'ici intéressés à l'histoire de la population chinoise d'avoir tout au plus cherché à reconstituer la courbe générale du peuplement en l'assortissant, lorsque les sources s'y prêtaient, d'investigations relatives aux fluctuations provinciales — et dans le meilleur des cas locales — de la densité de population. La documentation qui nous est parvenue ne se prête guère à des analyses portant sur les structures démographiques elles-mêmes. Comment calculer des taux de mortalité ou de natalité, construire des pyramides des âges ou établir des tables de fécondité, éléments indispensables pour passer au stade des modèles quantitatifs, alors que l'on ne dispose d'aucun des documents de base qui ont permis aux historiens de l'Europe de poser les jalons d'une histoire démographique ? A la différence de ses collègues occidentalistes ou des spécialistes du Japon, l'historien de la Chine n'est en possession ni de registres d'état civil ni de listes nominatives de quelque ampleur.

Type
L'Histoire Sauf l'Europe
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1973

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References

1. Cf. Michel Cartier et Pierre-Étienne Will, « Démographie et institutions en Chine : contribution à l'analyse des recensements de l'époque impériale (2 ap. J.-C.-1750) ». Annales de Démographie historique, 1971, pp. 161-245.

2. La généalogie du clan Li de Chung-shan (province de Canton) a toutefois fait l'objet d'une étude de caractère démographique (cf. Chung-kuo ching-chi nien-chien, « Annuaire économique de la Chine », Shanghai, 1936). Nous nous y référons dans le corps de cet article.

3. Nous renvoyons sur ce dernier point le lecteur aux travaux, par ailleurs fort intéressants, de Ping-ti Ho et à l'ouvrage récent de D. H. Perkins, Agricultural development in China, 1368-1969, Chicago, 1969.

4. 2 vol., Taipei, 1965-66.

5. Liang-fu, Chiang, Li-tai jen-wu nien-li pei-chuan tsung-piao, Pékin, 1959.Google Scholar

6. Un peu arbitrairement, nous avons adopté l'année de réception à l'examen du « doctorat » (chin-shih), le plus élevé des trois grades obtenus par concours et pratiquement le seul donnant accès aux postes supérieurs de l'administration, comme une entrée en « notoriété ».

7. Dans un petit nombre de cas, toutefois, l'année de l'obtention du deuxième degré était seule notée. Elle a alors été prise comme date d'entrée en notoriété.

8. Ces relations familiales ne sont pas identifiables aux relations de parenté exprimées dans les notices biographiques. C'est ainsi que ce que nous notons comme une relation père-enfant correspond soit à la mention du père du sujet soit à la mention d'un fils. Dans le cas de notices indiquant les dates de naissance et de mort du grand-père paternel, du père et du sujet lui-même nous avons relevé deux relations père-enfant. De la même manière, un couple pouvait être constitué soit par le sujet et une épouse, soit par le père et la mère.

9. Sauf exception, les fonctionnaires morts avant 30 ans figurant dans 1’ « Index » étaient des candidats exceptionnellement brillants nommés directement à des fonctions dans l'administration de la capitale et décédés peu après leur nomination.

10. Le nombre relativement minime des cas où les époux présentent une identité d'âge s'explique probablement par le fait que l'on évite un tel type d'union pour des raisons de caractère astrologique.

11. Cette forme de polygamie, en accord avec les principes de la morale confucéenne, s'oppose nettement à la polygamie simultanée pratiquée par l'empereur et les membres de l'aristocratie héréditaire.

12. Cf. en particulier Buck, J. L., Land utilization in China, Shanghai, 1937 Google Scholar, chap. 13, et Gamble, S. D., Ting Hsien : A north China rural community, Stanford, 1954,Google Scholar chap. 2.

13. Cette situation présenterait certaines analogies avec la structure démographique décrite dans le livre de J. L. Buck.

14. Cf. à ce sujet l'ouvrage classique de Van Gulik, R., Sexual life in ancient China : a preliminary survey of Chinese sex and society front ca. 1500 B.C. till 1644 A .D., Leiden, 1961.Google Scholar

15. Chung-kuo ching-chi nien-chien, ouvrage cité plus haut.

16. Les dates de naissance des princes n'étant pas toujours connues avec précision, nous avons dû, dans de nombreux cas, nous contenter d'une estimation de la durée de la vie.

17. Si nous nous reportons au tableau publié par Ho Ping-ti dans son The ladder of success in imperial China, Columbia U.P., 1962, p. 227, nous voyons que les provinces de la côte fournissent plus de 35 % des « docteurs » de la dynastie des Ming. La part de la Chine du Nord atteint à peine le tiers, les provinces de l'intérieur apparaissant nettement défavorisées. Notre échantillon avantage légèrement le Kuangsu et le Chekiang.

18. Outre les titres nobiliaires qui sont distribués, assortis d'apanages, aux princes et aux fonctionnaires particulièrement honorés, les grades militaires et certaines distinctions civiles sont susceptibles d'être transmis par voie d'héritage ou permettent à un héritier, l'aîné en général, l'accès direct dans la bureaucratie.

19. Ces provinces, fortement peuplées depuis l'époque des Sung (960-1276), constituaient en quelque sorte la base fiscale et politique de l'empire. Elles regroupaient près du tiers de la population enregistrée au début des Ming et conservèrent leurs quotas bien que leur poids économique et démographique ne cessât de diminuer.

20. Le XVIIe siècle est marqué, en effet, par un doublement de la population japonaise et, semble-t-il, un fort accroissement de la population coréenne. Voir à ce sujet les travaux de Akira Hayami, en particulier « Mouvements de longue durée et structures japonaises de la population à l'époque de Tokugawa », Annales de Démographie historique, 1971, pp. 247-263.