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Le devoir, force de Vérité dans l'Inde ancienne*

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

W. Norman Brown*
Affiliation:
Université de Pennsylvanie

Extract

Il y avait dans l'Inde ancienne cette croyance : la Vérité possède une force qu'une personne pourvue des qualifications nécessaires peut invoquer pour accomplir des merveilles ou des miracles. Je prends le mot « miracle » dans une acception large car, j'espère le montrer, ce pouvoir n'est pas conçu comme quelque chose qui contredirait ou annulerait les lois physiques : il transcende ces lois physiques et trouve sa sanction dans les lois meta- ou hyperphysiques. On considérait qu'il était possible de faire agir ce pouvoir au moyen d'un « Acte ou Rite de Vérité ». C'est cet Acte de Vérité que je me propose de décrire dans le présent essai.

Type
L'Histoire Moins L'Europe
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1973

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Footnotes

*

L'original de cette étude est paru dans Proceedings of the American PhilosophicalSociety, n 6 , n° 3 (juin 1972). Nous en donnons ici une version abrégée.

References

1. Bibliographie de l'Acte de Vérité : E. W. Burlingame, « The Act of Truth (Saccakiriyâ) : A Hindu Spell and its Employment as a Psychic Motif in Hindu Fiction », Jour. Royal Asiatic Soc, 1917, pp. 429-467 ; Brown, W. Norman : (1) « The Basis for the Hindu Act of Truth », Review of Religion, 5 (1940), pp. 3045 Google Scholar ; (2) « Rg Veda 10. 34 as an Act of Truth », Munshi Indological Felicitation Volume(Bombay, Bharatiyâ Vidyâ Bhavan, 1963), pp. 8-10 ; (3) « The Metaphysics of the Truth Act (*satyakriyâ) », Mélanges d'Indianisme à la mémoire de Louis Renou(Paris, E. de Boccard, 1968), pp. 171-177 ; (4) « Duty as Truth in the Rig Veda », India Maior, Gonda Congratulatory Volume, Leiden, 1972, pp. 37-67 ; A. Venkatasubbiah, « The Act of Truth in the Rg Veda », The Journal of Oriental Research, Madras, 14 (1940), pp. 133-165 ; H. Luders, Varuna, 2, pp. 486-509. Luders développe aussi sa conception de la relation entre ftaet satyadans ce même volume, pp. 509-643 ; Alex Wayman, « The Hindu-Buddhist Rite of Truth », Studies in Indian Linguistics(Volume presented to Prof. M. B. Emeneau on his sixtieth birthday year, Poona, Deccan Collège, 1968), pp. 365-369.

2. Burlingame, pp. 433 ss.

3. Ibid., p. 429.

4. Brown (3).

5. Burlingame, pp. 432 ss. ; Wayman, pp. 306 ss.

6. Résumé chez Burlingame, p. 454.

7. Résumé plus bref encore chez Burlingame, p. 430.

8. Les neuf autres Vertus sont : moralité (sîla), renoncement (pariccâga), rectitude (ajjava), douceur (maddava), austérité (tapa), absence de colère (akkodha), absence de violence (avihimsâ), patience (khanti), non-obstruction (anirodhana).

9. Burlingame, p . 45O.

10. Brown (2)

11. Burlingame, p. 439.

12. Burlingame, p . 447.

13. Bloomfield, Maurice, The Life and Stories of the Jaina Savior Pârévanâtha (Baltimore, Johns Hopkins Press, 1919), pp. 80 Google Scholar ss. Ce volume contient le résumé fait par le professeur Bloomfield du Pârévanâtha Caritra de Bhâvadevasûri édité par Shravak Pandit Hargovinddas et Shravak Pandit Bechardas, Banaras, 1912. Cette histoire-ci est contée dans le sarga 3, strophes 253-286.

14. Cf. Brown ( I ) .

15. « Cette vertu de la sincérité est en somme la vertu védique par excellence », Abel Bergaigne, La Religion Védique, I (1878), p. XXIII.

16. Voir Brown, dans Jour. Amer. Orient. Soc, 61 (1941), pp. 76-80.

17. Ibid., loc. cit.

18. Cf. RV ix, 112. — Remarquer, en sanskrit post-védique, le mot anuvrataqui apparaît comme une forme télescopée de la formule védique anu sthâ vratâya (tdva dyvvâprthivî pârvatâsô ‘nu vratàya nimiteva tasthuh, RV ni, 30, 4). Voici la traduction de RV ix, 112 : « En des sens divers vont nos pensées, opposés sont les voeux des hommes ; le charron souhaite un dommage [à réparer], le médecin une fracture, le prêtre, quelqu'un qui presse le soma. Coule, ô liqueur pour Indra, tout alentour ! Avec le bois sec, avec les ailes d'oiseau et les pierres [ses outils ?], et les flammes, le forgeron, le long des jours, souhaite une riche clientèle. Coule, ô liqueur [comment souffler ?], pour Indra, tout à l'entour ! Je suis poète, papa est médecin, maman fait tourner la meule. Avec ces pensées diverses, tandis que nous aspirons à la richesse, nous nous tenons derrière [nos vratacomme des bouviers derrière] les vaches. Coule, ô liqueur, pour Indra, tout à l'entour ! Le cheval de trait souhaite un char facile, ceux qui lancent des invites, un divertissement ; le phallus désire une fente poilue ; la grenouille désire de l'eau. Coule, ô liqueur pour Indra, tout à l'entour ! »

19. Cf. Milton, Cornus, vers 453-455 : « Si chère au ciel est la chasteté sainte / que lorsqu'une âme se trouve qui s'y donne sincèrement /, mille anges en livrée viennent pour la servir. »

20. rtdtn sdnsanta \tdm ît td àhur dnu vratdm vratapà dtdhyânâh(RV m, 4, 7).

21. Cf. note 18.

22. Cf. Brown (3), p. 174, et Brown (4).

23. Wayman, pp. 366 ss.

24. Burlingame, pp. 432 ss. ; Wayman, op. cit.

25. Brown (3), p. 175, note 1.

26. Ibid., note 2.

27. Cf. Edgerton dans Jour. Amer. Orient. Soc, 49 (1929), pp. 97-121.

28. Voir Brown (4), note 12.

29. Cela semble marquer une divergence avec ce qui est dit dans d'autres passages : que les dieux sont toujours éveillés, qu'ils ne ferment jamais les yeux (RV m, 29, 14 ; ix, 73, 4 ; x, 103, 1 ; AV XVIII, 1, 9 ; AV xix, 13, 2, 3 ; cf. Jour. Amer. Orient. Soc, 67, p. 211).

30. Cette expression (tenu satyena)est un élément formulaire fréquent de l'Acte de Vérité, comme on l'a vu plus haut à propos de l'histoire de Damayantï.

31. Pour une traduction et un commentaire de cet hymne, voir Jour. Amer. Orient. Soc, 61 (1941), pp. 69 ss.

32. Pour cet hymne, voir Brown (2).

33. Ce mythe a été traité dans Brown (I), pp. 42-44.

34. Cf. Venkatasubbiah, p. 52.

35. Cf. note 34 page précédente.

36. Pour cette interprétation du passage sur la hache brûlante, voir Edgerton, Jour. Amer. Orient. Soc, 35 (1915), pp. 245 ss. L'interprétation d'Edgerton est suivie par Burlingame, p. 436 et par II.Hume dans sa traduction des Treize principales Upanisad, p. 250.

37. Burlingame, p. 435.

38. Ibid., pp. 464-466.