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Le catharisme et le début de la cabale

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Shulamith Shahar*
Affiliation:
Université de Tel-Aviv

Extract

Au xme siècle, certains auteurs — juifs et chrétiens — ont démontré l'existence de relations, d'influences et de similitudes entre les premiers Cabalistes du Sud de la France et les hérétiques cathares ou albigeois. Ainsi Rabbi Asher ben David écrit-il à propos des premiers Cabalistes : « Ils s'imaginaient dans leur coeur qu'ils croient en deux principes », et le moine espagnol Luc de Tuy écrit de son côté au milieu du xme siècle, à propos des Cathares : « Haeretici Judaeorum perfidam simulant ».

Type
Hérésie et champ religieux
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1974

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References

1. G. Scholem, Un nouveau document pour l'histoire de la cabbale, Sefer Bialik, Tel- Aviv, 1934, e n hébreu.

2. Lucas Tudensis, De Altéra Vita, fideique controversiis adversus albigensium errores, éd. Mariana Ingolstadii, 1612, Caput m, p. 159.

3. C'est l'approche évidente dans les livres de S. Runciman et H. Sôderberg : H. Sôderberg, La religion des Cathares ; Études sur le Gnosticisme de la Basse Antiquité et du Moyen Age, Uppsala, 1949; S. Runciman, The Médiéval Manichee ; a Study of the Christian Dualist Heresy, Cambridge University Press, 1969.

4. Guibert De Nogent, Histoire de sa vie, éd. G. Bourgin, Collection de textes…, Paris, 1907, livre III, ch. xvii, p. 213 ; Durand Huesca, « Liber antiheresis », dans Christine Thouzellier, Catharisme et Valdéisme en Languedoc à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, Louvain-Paris, 1969, p. 77.

5. A. Borst, « Transmission de l'hérésie au Moyen Age », Hérésies et Sociétés dans l'Europe pré-industrielle, XIe-XVIIIe siècle, Communications et débats au Colloque de Royaumont présentés par J. Le Gofi, Mouton & Cie, Paris-La Haye, 1968, pp. 273-277.

6. G. Scholem, Ursprung und Anfânge der Kabbala, Berlin, 1962, p. 174. Voir aussi pp. 201-206.

7. E. Delaruelle, « L'État actuel des études sur le catharisme », dans Cahiers de Fanjeaux 3, Cathares en Languedoc, Privât, 1968, pp. 38-39. Pour l'histoire des Juifs en Languedoc, voir : S. Baron, A Social and Religious History of the Jews, New York, 1965, vol. IV, pp. 53-64 ; vol. X, pp. 82-91 ; P. Wolff (éd.), Histoire du Languedoc, Paris, 1967, p. 160 ; G. Scholem [supra note 6), pp. 9-15, 175-206.

8. Pour les sources anti-cathares, voir : J. Guiraud, Histoire de l'Inquisition au Moyen Age, t. I. Origine de l'Inquisition dans le Midi de la France; Cathares et Vaudois, Paris, 1933, pp. XV-XLIII ; A. Borst, Die Katharer, Stuttgart, 1953.

9. Concernant le problème des sources cathares perdues ou détruites, voir : J. Guiraud (supra, note 7), pp. xi-xv ; A. Borst (supra, note 8), pp. 12-13 ; Chr. Thouzellier (éd.), Un traité cathare inédit du début du XIIIe siècle d'après le Liber Contra Manicheos de Durand Huesca, Louvain, 1961, pp. 18-19. En ce qui concerne des écrits supplémentaires de moindre importance qui se trouvaient peut-être en possession de certains groupes cathares, voir : A. Dondaine (éd.), Un traité néo-manichéen du XIIIe siècle ; Le Liber de Duobus Principiis, suivi d'un fragment de Rituel cathare, Rome, 1939, pp. 50-51.

10. Neubauer, A., « The Bahîr & the Zohar », dans Jewish Quarterly Review, vol. IV, London, 1892, p. 358Google Scholar.

11. . G. Scholem, Le début de la cabale, Schocken, 1948, Analyse du Bahîr, en hébreu, G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, Conférences du professeur G. Scholem, 1962, éd. par R. Shatz, Mifal hashichpul, Jérusalem, 1962, en hébreu ; G. Scholem, Ursprung und Anfànge der Kabbala, Berlin, 1962. C. 11, Das Buch Bahîr.

12. En ce qui concerne la présence du livre chez les Cathares du Languedoc, voir : A. Borst, pp. 8, 99, note 2. Sur les rapports entre Bogomiles et Cathares, voir : A. Borst, ch. 3 ; H. Sôderberg, pp. 37-43 (l'auteur compare la foi cathare à celle des Bogomiles).

13. Sur la croyance des Cathares mitigés voir : H. Sôderberg, pp. 84-100 ; A. Dondaine, pp. 28-29. On pourrait tirer leurs croyances du livre de Jean De Lugio, dans lequel il discute avec les Cathares mitigés surtout dans les chapitres : « Contra Garatenses » ; et « Compendium ad Instructionem rudium ».

14. Pour nos citations du Bahîr nous indiquerons les numéros des paragraphes, mais il faut se rappeler que cette numérotation n'apparaît pas dans les manuscrits et qu'elle a été ajoutée par l'éditeur. La division en paragraphes de l'édition hébraïque dont nous allons nous servir diffère de celle adoptée par G. Scholem. Nous indiquerons dans les notes les numéros des pages et des paragraphes de l'éditeur hébraïque et conjointement les numéros des pages et des paragraphes de la traduction allemande. Sefer Hab-Bahîr han-nigrd midraS Sel rabbî Nehûnyah ben haq-qaneh, édité par R. Margaliot, Jérusalem, 1951, § 199, p. 92. G. Scholem, Das Buch Bahîr ein Schriftdenkmal ans der frùhzeit der Kabbala auf Grund der kritischen Neuausgaben, Leipzig, 1923, § 140, p. 154.

15. Plus loin nous traiterons ce problème du mal et de son rapport avec le côté gauche. La traduction française de tous les passages des écrits cathares que nous apportons dans notre étude est de R. Nelli, Écritures cathares, Éditions Planète, 1968.

16. Cena sécréta, J. Ivanof (éd.), Légendes et écrits Bogomiles, Sofia, 1925, p. 78. « Et praecepit angelo secundi coeli introire in corpus luti, et tulit de eo et fecit aliud corpus in forma mulieris praecepitque angelo primi coeli introire in illum. »

17. Ibid. « (…) et praecepit angelo tertii coeli intrare in corpus luteum. Et tulit de eo et fecit aliud corpus in formam mulieris, et praecepit angelo secundi coeli introire in corpus mulieris. »

18. Ibid., pp. 78-79. « Verumtamen introivit Diabolus in serpentem nequam et seduxit angelum qui erat in forma mulieris, et effudit frater ejus concupiscentiam peccatorum, et fecit concupiscentiam suam cum Aeva in cantu serpentis. Et ideo dicuntur filii Diaboli et filii serpentis facientes concupiscentiam Diaboli patris eorum usque ad consummationem hujus saeculi. »

19. Ibid., p. 79. « Statimque diabolus exiens de arundine in forma serpentis fecit concupiscientiam suam cum Eva cum cauda serpentis. Ideo non vocantur filii Dei, sed filii diaboli et filii serpentis voluntates patris facientes diabolicas usque ad saeculi finem. » Glose marginale : « Serpens non fuit ut serpens, sed sicut homo ; fecit enim se sicut pulchrem adolescentem et per praeceptum diaboli introivit in paradisum per canam et decepit mulierem et fornicatus est cum cauda quod Diabolus cum dormiret cecidit de bava ejus, ex illa creatus est ille serpens. » L'accouplement d'Eve et du serpent est mentionné aussi chez Bonacursus, Vita Haereticorum, dans P.L., vol. 204, année 1855, col. 775-776. Quant aux écrits gnostiques et manichéens et ceux d'autres sectes dans lesquels ce mythe est mentionné, voir : A. Aptowitzer, Kain und Abel in der Agada, Vienna, 1922, p. 128. H. Ch. Puech, « Fragments retrouvés de l'Apocalypse d'Allogène », dans Mélanges Franz Cumont, Annuaire de l'Institut de philosophie et d'histoire orientales de Bruxelles, IV, 1-2, 1936, p. 954. n° 1.

20. J. Ivanof, pp. 77-79. Quant à la croyance cathare que le corps de l'homme était l'oeuvre du Diable d'après les sources de l'Inquisition, voir : Y. Dossat, « Les Cathares d'après les documents de l'Inquisition », dans Cahiers de Fanjeaux 3. Cathares en Languedoc, Privât, 1968, p. 77, notes 31-32. Voir aussi : Bonacursus, Vita haereticorum dans P.L., 204, année 1855, col. 775.

21. Sefer Hab-Bahîr, § 161, p. 70, Das Buch Bahîr, § 107, pp. 115-116.

22. G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, pp. 330-331.

23. Voir aussi : L. Ginzberg, Légendes ofthe Jews, VI, p. 14; Torah Shelemah (complète Torah), talmudic-midrashic encyclopedia of the Pentateuch, M. Kasher (éd.), New York, American biblical encyclopedia society, 1944, XIV, p. 166.

24. J. Ivanof, pp. 81-82 : « Ideo misit me Pater meus in mundum istum, ut manifestem nomen meum hominibus, et ut cognoscant eum et malitiosum Diabolum. Cum autem cognovisset Sathanas, quod descenderem in hune mundum, misit angelum suum et accepit de tribus arboribus et dédit Moysi prophetae ad crucifigendum me, quae ligna mihi custodiuntur usque nunc. Et ipse annuntiabat ei deitatem praecepitque et legizare filiis Israël, et ita eduxit eos per siccum per médium maris. »

25. Ibid., p. 81 : « Ideo misit me Pater meus in mundo, ut notum faciam hominibus, ut cognoscant malum ingenium Diaboli. Et tune cum cognovisset, quod descendi de coelo in mundum misit angelum, et accepit de tribus lignis et dédit ea ad crucifigendum me Moisi, quae nunc mihi servantur. Sed ei hic nunc praenunciabat deitatem populo suo, et praecepit legem dari filiis Israël, et eduxit eum per siccum maris médium. » Voir la note de R. Nelli sur sa traduction, Écritures cathares, Paris, 1968, p. 42, n° 1.

26. En ce qui concerne la négation de la plupart des livres de l'Ancien Testament par les dualistes mitigés, voir : Chr. Thouzellier (éd.), Un traité cathare inédit du début du XIIIe siècle d'après le Liber Contra Manicheos de Durand Huesca, Louvain, 1961, pp. 48-50. Voir également Raynier Sacconi, Summa fratris Raynerii de ordine fratrum praedicatorum De Catharis et Pauperibus de Lugduno, éd. A. Dondaine (supra, note 9), p. 76.

27. J. Ivanof, p. 81 : « Etiam fuerunt ligna illa, cum quibus divisit mare Moyses, cum autem venerunt filii Israël ad aquas amaras quas qui gustabant moriebantur. Erant tune angélus Moysi dicens : toile ligna et junge insimul et planta ea juxta aquam dicens : ista ligna erunt salus mundi et defensio mundi, remissio peccatorum mundi (…) erit confessus in illo, qui (…) enim de Maria Virgine, quod significat, fidem sanctae trinitatis ; quicunque enim crediderit in fidem sanctae trinitatis, salvus erit, sicut homines bibentes postea illam aquam per plantationem illam, salvi fuerint. »

28. R. Nelli, Le phénomène cathare, Privât et P.U.F., 1964, pp. 133-150.

29. Ibid., pp. 141-142 et voir aussi : R. Nelli, « La légende médiévale du Bois de la Croix », dans Folklores, XXe année, n° 4, 1957, PP. 3-12.

30. Le problème de l'interprétation différente de celle des Catholiques qui se trouve dans les écrits cathares concernant Jésus et son rôle et la Trinité n'entre pas dans le cadre de notre étude. Voir : R. Neixi, Le phénomène cathare, pp. 43-48 ; A. Borst, pp. 162-166 ; R. Manselli, « Églises et théologies cathares », dans Cahier de Fanjeaux 3, pp. 142-145.

31. Sefer Hab-Bahîr, § 167, p. 72 ; Das Buch Bahîr, § 113, p. 120.

32. « (…) in virtutibus coelorum et in trono Patris invisibilis, et ordinator erat omnium (…) volens ponere tronum super nubes et esse similis Altissimo. »

33. Ibid., p. 75 : « (…) et ascendit ad angelum, qui erat super aerem, et ad illum, qui erat super aquas, dicens eis : omnia sunt mea, si me audieritis ponam tronum meum super nubes et ero similis Altissimo (…) ». Version de Carcassonne, ibid., pp. 74-75.

34. Version de Vienne, p. 75 : « (…) et dicens singulis eorum : quantum debes Domino tuo ? Et primum respondit : c chados olei. Et dixit ei : accipe cautionem et sede et scribe L. Et alio dixit : tu vero quantum debes Domino tuo ? Qui ait : c chados tritici. Et ait illi : toile cautionem tuam et sede et scribe cito octuaginta. » Version de Carcassonne, ibid.

35. Version de Vienne, ibid., pp. 76-77 : « E t descendens de coelo Sathanas in firmamentum hoc nullam requiem poterat facere, neque hi qui cum eo erant (…). » Version de Carcassonne, ibid., p. 76.

36. Ibid., p. 77.

37. Version de Vienne, ibid., p. 78 : « Et cogitavit facere hominem in servitio sibi, et tulit de limum de terra et fecit hominem similem sibi. Et praecepit angelo secundi coeli interiore in corpus luti (…) ».

38. Ibid., voir aussi H. Sôderberg, pp. 71-82.

39. Concernant les problèmes des manuscrits, sources, l'auteur présumé et l'analyse du texte voir : Chr. Thouzellier (éd.), Un traité cathare inédit du début du XIII’ siècle d'après le Liber Contra Manicheos de Durand Huesca, Louvain, 1961, pp. 25-84. En ce qui concerne le Liber Contra Manicheos, dans lequel le Tractatus Manicheorum est enchevêtré voir : Chr. Thouzellier (éd.), Tractatus Manicheorum. Une somme anti-cathare : le Liber Contra Manicheos de Durand Huesca, Louvain, 1964, pp. 27-64.

40. Concernant les manuscrits, l'analyse du texte du Liber de Duobus Principiis et le problème du courant dérivé des Albanenses auquel appartenait Jean de Lugio, voir : A. Dondaine, pp. 7-33 ; A. Borst, Suppl. I I I : Der Katharische Liber de Duobus Principiis, pp. 254-318. En ce qui concerne l'ouvrage de Jean de Lugio qui comportait plusieurs volumes, voir : Raynier Sacconi, A. Dondaine (éd.), supra, note 25, p. 76.

41. R. Manselli, « Églises et Théologies cathares », dans Cahiers de Fanjeaux, 3, p. 134 ; M. H. Vicaire, « Les Cathares Albigeois vus par les polémistes », ibid., p. 120 ; Y. Dossat, « Les Cathares d'après l'Inquisition », ibid,., pp. 77, 78, note 36.

42. Raynier Sacconi, p. 77 : « Item omnes ecclesiae Catharorum se recipiunt ad invicem licet habeant diversas et contrarias opiniones, praeter Albanenses et Concorrezenses qui se damnant ad invicem. »

43. Chr. Thouzellier (éd.), supra, note 39, pp. 48-54 ; Chr. Thouzellier, « La Bible des Cathares languedociens et son usage dans la controverse au début du xine siècle », dans Cahiers de Fanjeaux, 3, pp. 42-47. Concernant la reconnaissance de la sainteté de tout l'Ancien Testament par Jean de Lugio et ses disciples, voir : Chr. Thouzellier, p. 51.

44. Sur le dualisme absolu, voir : H. Sôderberg, pp. 44-83 ; A. Dondaine, pp. 52-57.

45. Raynier Sacconi, pp. 75-76.

46. Le Liber de Duobus Principiis, A. Dondaine (éd.), pp. 116-117 : « Dico enim quod per celos aliquando et per terram in divinis scripturis intelligibiles dei veri créature, que intelligere et audire possunt intelliguntur, et non tantum permutabilia et irrationabilia elementa huius mundi. » « Et de hac creatione concedo dominum deum nostrum esse creatorem et factorem, et non de infirmis et egenis elementis istius mundi…»

47. Ibid., pp. 125-127 : « Quod malus deus perpetravit fornicationem. »

48. Ibid., pp. 127-128 : « Quod malus deus per vim fecisset rapere aliéna et homicidium facere ».

49. Chr. Thouzellier (éd.), Un traité cathare inédit du début du XIIIe siècle, p. 89 : « Sed quoniam sunt plures, qui de reliquo seculo et de aliis creaturis minime curent, prêter hec que videntur in hoc seculo nequam, vana et corruptibilia, et prorsus sicut de nichilo veniunt in nichilum reversura, nos vere dicimus, quod aliud seculum est, et alie créature incorruptibiles et eterne, in quibus fides atque spes nostra consistit. »

50. Ibid., p. 94 : « In illo seculo credimus esse celum novum et terram novam, de quibus Dominus populo suo sic ait in Ysaia : Quia sicut celi novi et terra nova que ego facio stare coram me, ait Dominus, sic erit semen vestrum et nomen vestrum » [Is. 66, 22].

51. Ibid.

52. Sefer Hab-Bahîr, § 130, p. 57 ; Das Buch Bahîr, § 90, p. 97.

53. Voir aussi : G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, en hébreu, supra note 11, p. 207.

54. Sefer Hab-Bahîr, § 98-99, pp. 43-44 ; Das Buch Bahîr, § 67-68, pp. 71-72.

55. Sefer Hab-Bahîr, § 166, p. 72 ; Das Buch Bahîr, § 112, p. 119. Voir aussi : G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, p. 331.

56. Sefer Hab-Bahîr, § 2, p. 3 ; Das Buch Bahîr, § 2, p. 4.

57. Sefer Hab-Bahîr, § 11-12, pp. 7-8 ; Das Buch Bahîr, § 9, p. Ï I .

58. Sefer Hab-Bahîr, § 162-163, p.71 ; Das Buch Bahîr, § 109, pp. 116-117.

59. Vide supra, p. 21, note 30.

60. Sefer Hab-Bahîr, § 167, p. 73 ; Das Buch Bahîr, § 113, p. 120.

61. Ces passages sont contraires à d'autres passages des Bahîr qui expriment une tradition différente selon laquelle le Nord et la Gauche ne sont pas le bien ou le mal. Voir entre autres § 10-11, p. 7 des Sefer Hab-Bahîr et § 91, p. 11, Das Buch Bahîr.

62. Concernant l'interprétation de la notion de midda (mesure) dans le Bahîr, voir : G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, p. 334.

63. Il faut se rappeler qu'il s'agit seulement de certains passages des Bahîr contraires à d'autres passages qui expriment une tradition différente selon laquelle la matière n'est pas la source du mal, voir Sefer Hab-Bahîr, pp. 330, 333-335.

64. Chr. Thouzellier, p. 89 : « (…) vana et corruptibilia, et prorsus sicut de nichilo veniunt in nichilum reversura (…) ».

65. Ibid., p. 102 : « Quia vero illud quod est in mundo, nichil esse dicatur. »

66. Ibid., p. 101 : « Et Iohannis in evangelio : Omnia per ipsum facta sunt et sine ipso factum est nichil » [Jean I, 3]. J. J. I von Dôllinger (éd.), Beitrâge zur Sektengeschichte des Mittelalters. II : Dokumente, Miinchen, 1890, § III, p. 31.

67. Ibid., p. 102 : « Quia vero illud quod est in mundo id est de mundo nichil est dicantur, Apostolus déclarât cum dicit : Scimus quia nichil ydolum in mundo » [1 Cor. 8, 4].

68. Ibid., p. 103 : « Hinc etiam Ysayas ait : Omnes gentes quasi non sint, sic sunt coram eo et quasi nichilum et inane reputate sunt ei. »

69. Ibid. : « Si omnes mali spiritus et mali hommes et omnia, que possunt videri in hoc mundo, nichil sunt, quia sunt sine caritate ergo sine Deo facta sunt. Non ergo Deus fecit ea quia sine ipso factum est nichil [Jean 1, 3], et teste Apostolo : Si non habuero caritatem, nichil sum.

70. Durand Huesca, Une somme anti-cathare : le Liber Contra Manicheos, éd. Chr. Thouzellier, Louvain, 1964, p. 217 : « Quidam estimant hoc nomen « nichil » aliquid significare scilicet aliquam substantiam corpoream et incorpoream et omnes visibiles creaturas, ut Manichei id est moderni Kathari qui in Albiensi et Tolosanensi et Carcassonensi diocesibus commorantur, et complices eorum sicut in sua compilatione antifrasica notaverunt alii dicunt peccatum vel idolum esse nichil. Nonnuli vero diabolum dicunt esse nichil «(traduction française de Chr. Thouzellier, « Une controverse médiévale en Languedoc relative au sens du mot ‘ nichil ‘», dans Annales du Midi, LXXXII, n° 99, 1970, pp. 343-347.

71. Liber de Duobus Principiis, p. 112 : « mala sunt et transitoria et deponenda (…) ».

72. Ibid., p. 117 : « (…) de infirmis et egenis elementis istius mundi… ».

73. Ibid., p. 138 : « (…) corruptionem malam et vanissimam ».

74. Ibid. : « Sequitur adhunc autem necessario quod aliud sit principium mali, quod facit deum verum concedere et suffere corruptionem malam et vanissimam… »

75. Ibid., p. 121 : « Alia potentia vel potestas non vera temporalia transitoria. »

76. « Summa fratris Raynerii de ordine fratrum praedicatorum Lugduno», ibid., p. 72.

77. Ibid. : « Praeterea dicit quod malum principium notatur per linguam de qua beatus Iacobus dicit quod est ‘ inquietum malum et plénum veneno mortis ‘. »

78. Liber de Duobus Principiis, p. 108 : « Quod Deus non creavit tenebras neque malum. Unde minime est credendum quod dominus deus verus simpliciter et directe creasset tenebras neque malum et maxime ex nichilo, sicut nostri adversarii proprie creare esse credunt. »

79. Ibid., p. 115 : « Sequitur autem adhunc quod sit aliud principium mali, quod capud et causa est omnis iniquitatis, polutionis et infidelitatis, et etiam omnium tenebrarum ; alioquin ipse deus verus, qui fidelissimus est et iustitia summa et munditia pura, esset penitus causa et principium omnis mali. »

80. Ibid., p. 121 : « De principio malo. Quapropter apud sapientes firmiter est credendum quod aliud est principium mali, quod potens est in iniquitate, a quo potestas Sathane et tenebrarum cum potestatibus aliis universis, que contrarie sunt domino deo vero, proprie et principaliter derivantur (…). » Fragmentum Ritualis, ibid., p. 152 : « E t ideo dixit forsam ‘ Pater noster qui es in celis ‘ ad différenciant patris diaboli, qui mendax est et pater malorum (…). »

81. Concernant la divergence d'opinion sur ce sujet, voir : Chr. Thouzellier « Les Cathares languedociens et le Nihil », Annales, Économies, Sociétés, Civilisations, XXIV, 1969 ; H. Rousseau, « L'interprétation du catharisme », ibid., pp. 128-141.

Selon l'interprétation de Chr. Thouzellier basée seulement sur le Tractatus Manicheorum le mot Nihil ne représente ni le mal, ni le mauvais Dieu, ni le principe du mal mais toutes les entités sans valeur et passagères de ce monde-ci. Selon cette interprétation le Nihil est une réalité négative qui n'a pas été créée par le bon Dieu. Selon R. Nelli, qui se base sur le Tractatus Manicheorum et le livre de Jean De Lugio, le Nihil est en même temps le principe du mal et toutes les entités sans valeur qui manquent de réalité vraie et d'amour. Ces créatures sont Nihil parce qu'elles manquent d'amour et elles manquent d'amour parce que leur source est dans le Nihil qui est le Principe du mal. Voir aussi : R. Nelli, Le phénomène cathare, pp. 37, 39, 41, 67-68 ; ID., Écritures cathares, p. 195, note 1 ; ID., Dictionnaire des Hérésies méridionales, Privât, Toulouse, 1968, pp. 226-229; Chr. Thouzellier, « Une controverse médiévale au sens du mot ‘ nihil ‘ », Annales du Midi, LXXXII, n° 99, 1970 ; ID. « La Bible des Cathares languedociens et son usage dans la controverse au début du xme siècle », dans Cahiers de Fanjeaux, 3, pp. 50-54.

82. Sefer Hab-Bahîv, § 34, p. 17 ; Das Buch Bahîr, § 24, p. 28.

83. Sefer Hab-Bahîv, § 102, pp. 44-45 ; Das Buch Bahîr, § 71, p. 74.

84. Sefer Hab-Bahîr, § 38, p. 18 ; Das Buch Bahîr, § 26, p. 30. Voir aussi : Sefer Hab-Bahîr, § 185, p. 83 ; Das Buch Bahîr, § 128, p. 139; Sefer Hab-Bahîr, § 187, p. 83 ; Das Buch Bahîr, § 129, p. 141 ; G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, p. 172.

85. Liber de Duobus Principiis, pp. 88-89.

86. Ibid., p. 88 : « Unde propter comotionem maligni hostis ipse deus verus vult et laborat, penitet, servit et adiuvatur in suis propriis creaturis. »

87. Ibid., p. 89 : « De servicio dei unde hec ratio quare possumus servire deo, scilicet perficiendo eius opéra vel etiam quando ipse deus adimpleverit per nos illud quod intendit et desiderat esse. »

88. Ibid., p. 90 : « De destructione liberi arbitrii. Unde satis manifestum est quod non possumus servire deo faciendo aliquid boni per liberum arbitrium unde ipse nobis habeat gratiam quasi ex nostra propria virtute aut potestate, id est quod ipse non sit causa et principium illius boni. »

89. Sefer Hab-Bahîr, § 57, p. 26 ; Das Buch Bahîr, § 39, p. 41.

90. Sefer Hab-Bahîr, § 83, p. 37 ; Das Buch Bahîr, § 56, p. 57.

91. Sefer Hab-Bahîr, § 84, p. 37 ; Das Buch Bahîr, § 57, p. 57. Voir aussi : Sefer Hab-Bahîr, § 85-86, pp. 37-38 ; Das Buch Bahîr, § 58, p. 58.

92. Sefer Hab-Bahîr, § 112, pp. 49-50 ; Das Buch Bahîr, § 81, p. 82.

93. Sefer Hab-Bahîr, § 155-156, p. 67 ; Das Buch Bahîr, § 104, pp. 111-112.

94. Sefer Hab-Bahîr, § 132, p. 57 ; Das Buch Bahîr, § 90, p. 97. Voir aussi : G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, pp. 206-209 ; 314-316 ; 354-362.

95. Liber de Duobus Principiis, pp. 137-138.

96. Thouzellier, Chr., Un traité cathare inédit du début du XIIIe siècle, pp. 90, 91, 96Google Scholar : « Aiunt enim filios huius seculi, qui sunt ex carne peccati qui nati sunt ex sanguinibus et ex voluntate carnis et ex voluptate viri, seminavit diabolus. »

97. L. Clédat (éd.), Le Nouveau Testament traduit au XIIIe siècle en langue provençale, suivi d'un Rituel cathare, Paris 1887, Rituel provençal, p. x : « (…) nos o anoncian, que nos degitem tôt désirer de la carn et tota lagesa, … nostre sen se des via els desirers carnals, … ; [p. xi] O Senhor juja e condapna los vises de la carn, no aias merce de la carn nada de corruptio ».

98. Fragmentum Ritualis, A. Dondaine (éd.), p. 162 : « Unde debetis intelligere quod oportet vos diligere deum cum veritate, cum benignitate, cum humilitate, cum miseri-cordia, cum castitate et cum aliis virtutibus bonis, quia scriptum [est] : ‘ Castitas facit hominem esse proximum deo ; similiter autem et corruptio facit ellongare. ‘ Et iterum : ‘ Castitas et virginitas angelis proxima est ‘. »

99. Cena sécréta. J. Ivanof (éd.). Version de Vienne, p. 78 : « Praecipiebatque eis carnalis opéra facere in corporibus luti, et ille nesciebant facere peccatum. » Version de Carcassonne, ibid. : « Et praecipit opus carnale facere in corporibus luteis, et non intellexerunt facere peccatum » R. Nelli traduit : « non intellexerunt facere peccatum » et ils ne comprirent pas qu'ils commettaient ainsi le péché. Voir : R. Nelli, Ecritures cathares, p. 39 et note 2. Concernant le refus du mariage par les Cathares, selon les polémistes catholiques, voir : P.L., 155, 2011 A ; P.L., 182, 678 A. Selon les sources de l'Inquisition, voir entre autre : Y. Dossat, « Les Cathares d'après les documents de l'Inquisition », dans Cahiers de Fanjeaux, 3, p. 79, notes 47-50. Concernant la morale cathare, voir : J. Guiraud, 1.1, ch. 3-6; A. Borst, pp. 143-202; R. Nelli, Le phénomène cathare, pp. 72-100.

100. Sefe Hab-Bahîr, § 53, pp. 24-25 ; Das Buch Bahîr, § 36, p. 39 ; Sefer Hab-Bahîr, § 54, p. 25 ; Das Buch Bahîr, § 36, p. 39 ; Sefer Hab-Bahîr, § 78, p. 34 ; Das Buch Bahîr, § 52, p. 53. Voir aussi : Sefer Hab-Bahîr, § 62-63, p. 28-29 ; Das Buch Bahîr, § 43, pp. 44- 45 ; Sefer Hab-Bahîr, § 104, pp. 45-46 ; Das Buch Bahîr, § 73, p. 75. La sagesse devient ici la mère du monde. G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, pp. 179-187, 296-297, 355.

101. E. Delaruelle, « L'état actuel des études sur le catharisme », dans Cahiers de Fanjeaux, 3, p. 39.

102. J. Duvernoy (éd.), Le Registre d'Inquisition de Jacques Foumier (1318-1325), Toulouse, 1965, vol. III , 265c.

103. Voir : J. Duhr, Aperçus sur l'Espagne chrétienne du IVe siècle ou le « De Lapso » de Bochiarius, Louvain, 1934, p. 178.

104. Selon G. Scholem l'idée de la métempsycose était le fruit de l'influence cathare sur la cabale du xiie siècle, mais il existait aussi un courant antérieur dont la source était en Orient et il est possible qu'il ait été accepté en Occident par le truchement de motazilim qui auraient eux-mêmes reçu l'idée de la « réincarnation » des Hindous. Voir : G. Scholem, Le début de la cabale et le Sefer Hab-Bahîr, pp. 345, 350-362.

105. Sefer Hab-Bahîr, § 121, pp. 53-54 ; Das Buch Bahîr, § 86, p. 93.

106. Sefer Hab-Bahîr, § 122, p. 54 ; Das Buch Bahîr, § 86, p. 93.

107. Sefer Hab-Bahîr, § 155, p. 67 ; Das Buch Bahîr, § 104, p. 111 ; Voir aussi : Sefer Hab-Bahîr, § 156, p. 67.

108. Sefer Hab-Bahîr, § 184, p. 8-82 ; Das Buch Bahîr, § 126, p. 135.

109. Sefer Hab-Bahîr, § 195, p. 88-89 ; Das Buch Bahîr, § 135, p. 148.

110. Liber de Duobus Principiis, p. 137 : « (…) sanctissimi creatoris, scilicet de animabus novis que antiquitus facte fuerunt et cottidie modo emciuntur ».

111. Raynier Sacconi, Summa de Catharis, p. 71 : « (…) et infundit eas quotidie in humanis corporibus et in brutis et etiam de uno corpore eas transmittit in aliud, donec omnes reducerentur in caelum ».

112. Raynier Sacconi, Summa de Catharis, p. 75 : « Item crédit quod animae dei transmittantur de corpore in corpus et quod omnes in fine liberantur a poena et a culpa. »

113. J. Duvernoy (éd.), Registre de l'Inquisition, vol. II, 123, p. 35 : « Et sic spiritus ibant de tunica in tunicam quousque intrarent tunicam pulchram, id est in corpus alicuius hominis vel mulieris qui haberent entendensa de beno, et in illo corpore salvarentur et reverterentur, postquam egressi fuissent de dicta pulchra tunica, id est de corpore alicuius secte eorum. » Concernant la métempsycose voir aussi : ibid., vol. II. 218c, vol. III, 251c, 253a, 268d, 269a.

114. L'attitude négative envers le sexe en contradiction interne avec la doctrine des Cathares absolus était par contre en accord avec la doctrine des Cathares mitigés qui croyaient qu'une âme naissait d'une âme (traducianisme). Ils croyaient que toutes les âmes procédaient par voie de génération de celle du premier ange enfermé dans la matière et chaque fois qu'un corps nouveau naissait de corps des parents, une âme nouvelle naissait également de leurs âmes et elle devenait une âme de plus sous le joug de Satan. Dans la Cena sécréta (éd. J. I. Ivanof, p. 80), Jésus dit à Jean : « … et nascitur spiritus de spiritu et caro de carne… ».