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La situation sociale dans le monde entier vue par l'O.N.U.1

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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On est d'abord impressionné. Quel sujet, quelle bonne fortune ! Mais comme toujours, il faut commencer sa lecture par une traduction. L'O. N. U. ni l'U. N. E. S. C. 0. ne parlent la langue de ... tout le monde, c'est le cas de le dire. Les augustes puissances parlent leur langue à elles, qui est assez singulière. Et par exemple, il faut entendre que « situation sociale » veut dire : niveau de vie — et ensuite que « niveau de vie » signifie : tendances démographiques et conditions sanitaires de tous les pays ; alimentation et nutrition ; conditions de logement, d'enseignement, de travail et d'emploi, revenu national et répartition intérieure du revenu. Autant de chapitres. Pour conclure, de brèves récapitulations « continentales » : la situation sociale (entendez toujours le niveau de vie) dans le Moyen-Orient ; la situation sociale dans l'Asie du Sud et du Sud-Est.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1954

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Footnotes

1

Rapport préliminaire sur la situation sociale dans le monde, Nations Unies, Département des Sciences sociales, New York, 1952. (En dépôt à Paris, Éditions Pedone) ; in-4°, 207 p. à 2 colonnes. Prix : 7 fr. suisses.

References

page 521 note 1. Ne parlons pas d'un certain optimisme officiel qui fait parfois froid dans le dos. Page 95, se greffant sur la pénurie de papier-journal, cette phrase : « Il se peut que, d'ici quelques années seulement, l'écoute collective soit de règle dans de vastes régions (d'Afrique, d'Asie et du Moyen- Orient). » Mais faut-il se réjouir de cet immense pouvoir remis aux mains des « maîtres » ? Il peut servir à de nobles fins, sans doute. Il peut servir à d'affreuses fins, non moins … — Item, on rêve, page 94, devant ce tableau statistique : par année, et par habitant, les États-Unis consomment plus de 30 kg. de papier-journal ; ils sont suivis par le Canada et l'Australie de 21 à 30 kg. Puis un trou. Et la Belgique, la France, les Pays-Bas, la Suisse : de 6 à 10 kg. On se rappelle ces cartes de civilisation qui parurent il y a quelques années dans une revue de géographie nord-américaine. Civilisation, c'était le journal, le téléphone, le poste, la radio, etc…. Le résultat était d'une bien divertissante cocasserie. Mais j'ajoute, ce qui cesse d'être cocasse : ce n'est pas seulement dans le domaine alimentaire que la « rupture d'équilibre » peut constituer un péril mortel.

page 521 note 2. Et réfléchir surtout à tout ce qui n'est pas dit dans le rapport, pas même effleuré. Encore que soupçonné, ce qui est grave. … Par exemple, quand, s'armant de statistiques alimentaires qui, dans leur état présent, n'ont guère qu'un intérêt de curiosité, tant on les sent provisoires et tant d'ailleurs elles sont établies en dehors de toute considération de classes sociales (ou de groupes ethniques s'il y a lieu) qui aboutit à tabler sur des moyennes qui masquent les vraies déficiences et donc les vrais problèmes — quand les auteurs du rapport consacrent cinquante lignes (p. 51) aux « problèmes sociaux que soulève l'amélioration des niveaux nutritionnels », parlant de certains refus de nourriture et les donnant comme relevant uniquement de l'ignorance ou de l'habitude, les traitent sans plus de « préjugés », ils font aussitôt surgir en nous la notion de tout ce que la religion, ou si l'on préfère les reliques successives qui ont déposé leur ferment en nous dans la personne de nos ancêtres les plus lointains, ou de nos parents les plus directs, ont de responsabilité dans ces attitudes (je ne donne pas à responsabilité le moindre sens juridique !).