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La circulation monétaire en france dans la seconde moitié du XVe Siècle*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Extract

Dans sa thèse sur la politique économique de Louis XI, René Gandilhon a réuni une imposante masse de faits afin de démontrer que le roi a tendu tous les ressorts économiques du royaume en vue d'une lin unique : la lutte contre la Maison de Bourgogne.

Je n'ai pas l'intention d'examiner dans le cadre restreint d'un article s'il n'y a pas quelque excès dans cette schématisation à outrance, ni de discuter les méthodes et les conclusions générales d'une aussi vaste enquête. Je veux simplement m'attacher aux faits monétaires réunis dans le chapitre XV sous le titre : Le crédit sous Louis XI. Les instruments monétaires.

Type
Essais
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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1948

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Footnotes

*

Note de la Direction. — Depuis qu'il a paru et que j'en ai rendu compte ici même (Annales d'Histoire Sociale, t. III, 1941, p. 35) le livre de René Gandilhon sur la Politique économique de Louis XI n'a cessé de provoquer des remarques et des interventions. Preuve, s'il en fallait, de l'importance capitale d'un tel sujet et du service qu'a rendu l'auteur du. livre en ne reculant pas devant ses difficultés. Voici qu'un lot de remarques nouvelles — toujours Enmarge du Gandilhon — nous parvient. Elles sont d'un disparu. Philippe Wolff, qui l'a bien connu, nous écrit à son sujet ces quelques lignes que nous tenons à reproduire en nous associant au sentiment qu'elles traduisent [L. F.] :

Au moment où il adressait aux Annales l'article qu'on lira ci-dessous, Georges Lesage nous écrivait : « Que voulez-vous, il faut bien s'occuper, se raccrocher à la vie ! » Le mal qui s'était déclaré au retour de sa première année à l'Ecole de Rome, l'a depuis emporté. Georges Lesage est mort le 2 janvier dernier, âgé de vingt-neuf ans. Cet article posthume sera donc, — avec deux notes parues dans les Mélanges d'Archéologie et d'Histoire publiés par l'Ecole française de Rome, années îgtii-iglië, l'une sur « La titulature des envoyés pontificaux sous Pié III (1458-1464) », l'autre sur ce qui reste des fonds du moyen âge et de la Renaissance aux Archives d'Etat de Naples — et une article bibliographique très apprécié sur « La production historique en Italie de 1940 à 1945 » (Revue historique, 1947, n” 1, p. 79-117), — tout ce qu'aura eu le temps d'achever ce jeune historien. Dans ses papiers figurent également un travail sur le commerce marseillais au moyen âge, et l'esquisse d'une étude d'ensemble sur les fondements de la monarchie capétienne. A Rome, Lesage avait commencé des recherches sur les relations de Louis XI et des villes lombardes, en vue de sa thèse de doctorat. Ainsi se trouve brisée à ses débuts une carrière que tout annonçait brillante : la puissance du travail, et la vigueur de pensée, comme l'aisance de l'exposé. Nous tenons’ à dire notre tristesse de ce départ d'un historien si riche de promesses, et — car nous n'avons point l'habitude ici de séparer ‘l'homme de l'historien — d'un ami délicat et généreux. — PH. W.

References

page 304 Note 1. Gandilhon, René, Politique économique de Louis XI, Paris, Presses Universitaires, 1941, in-8°, 476 p. Cf. p. 400Google Scholar : Louis XI eut « toujours devant les yeux le but général qu'il poursuivait : la chute de la Maison de Bourgogne. C'est; ce but que nous allons voir transparaître à travers toutes tes mesures prises dans tous les domaines. »

page 305 Note 1. Id., p. 324.

page 305 Note 2. Dieudonné, A., La monnaie royale dans la réforme de Charles V jusqu'à la restauration monétaire par Charles VIII…, dans Bibliothèque de l'Ecole des Charles, t. LXXII (1911), p. 473:499 et t. LXXHI (1912), p. 263-282.Google Scholar

page 306 Note 1. Werveke, Hans Van, « Monnaie d© compte et monnaie réelle », dans Bévue belge de philologie et d'histoire, t. XIII (1934), p. 123-152.Google Scholar Les monnaies de compte parisis et tournois étaient usitées dans tout le royaume à l'exception des États bourguignons et des régions limitrophes où l'on utilisait la monnaie de compte flamande, des pays du Rhône où l'on se servait de la monnaie de compte avignonnaise, du Sud-Est où dominait la monnaie de compte die Morlaûs, en Béarn. (Voir ci-dessous, note 3, page 315).

page 306 Note 2. Ordonnances des Bois de France de la troisième race, t. XIV, p. 383 (7 juin 1456).

page 306 Note 3. Ordonnances…, t. XIII, p. 221.

page 306 Note 4. Id., i. XIII, p. 490, (20 janvier 1447) ; — t. XIV, p. 89 (18 mai 1450) et p. 357 (16 juin 1455).

page 307 Note 1. Id., t. XIII, p. 386. Les commissaires avaient été nommés par ordonnance du 31 décembre 1441 ; — id., t. XIII, p. 349.

page 307 Note 2. Id., t. XIII, p. 399 (février 1445).

page 307 Note 3. Id., t. XIII, p. 484 (mention dans une ordonnance du 23 décembre 1446, d'une tolérance accordée antérieurement).

page 307 Note 4. Id., t. XIII, p. 490 (20 janvier 1447).

page 307 Note 5. Id., t. XIV, p. 380 et 383 (7 juin 1456).

page 307 Note 6. Id., t. XIII, p. 484 (23 décembre 1446), mailles au chat, et p. 490 (20 janvier 1447); — t. XIV, p. 89 (18 mai 1450), p. 258 (16 mai\ 1453, Écus de Savoie, Maille au chât), p. 259 (30 mai 1453, Quarts de Savoie, Demi-gros de Gênes), p. 357 (16 juin 1455) et p. 380 (7 juin 1456).

page 308 Note 1. Georges Bigwood, Le régime juridique et économique du commerce de l'argent dans la Belgique du moyen âge, dans Mémoires de- l'Académie royale de Belgique. Classes de Lettres et des Sciences morales et politiques, 2e série, t. XIV, Ire partie, p. 628-639.

page 308 Note 2. Ordonnances, t. XIV, p. 258 (16 mai 1453).

page 308 Note 3. Id., t. XIV, p. 325 (16 mai 1454).

page 308 Note 4. R. N., 1851, p. 77 : Chaumont, chef-lieu du dép. de la Haute-Marne.

page 308 Note 5. Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, XXIII (1899), p. 17 : Feuilly, lieu-dit, près du château de la Motte-Feuilly (Indre) ; Revue archéologique, 6e année, Ire partie, 1849, p. 397 : Lageyrac, commune de Châlus, arr. die St.-Yrieix, Haute-Vienne ; R. N., 4” série, t. II (1898), p. 128, Nedde, canton d'Eymoutiers, arr. de Limoges, Haute-Vienne ; Bulletin de la société des Antiquaires de l'Ouest, t. XIV (1874-76), p. 284 : Pliboux, canton de Sauzé-Vaussais, arr. de Melle, Deux-Sèvres.

page 309 Note 1. R. N., 1847, p. 395 : Alençon, chef-lieu du dép. de l'Orne ; R. N., 4e série, t. I (1897)., p. 107 : Château-Meillant, arr. de St.-Amand-Mont-Rond, Cher ; Mémoires de la Société des Antiquaires du, Centre, t. XXI (1895-96), p. 44 : La Faule, commune du Chatenet-en-Berry, arrondissement de St-Amand-Mont-Rond, Cher.

page 309 Note 2. R. N., 4e série, t. I, 1897, p. 410 : La Chapelle d'Angillon arr. de Sancerre, Cher.

page 309 Note 3. Annuaire de la Société de numismatique, t. V, 1877, p. 555 : Maffliers, canton d'Écouen, arr. de Pontoise, Seine-et-Oise.

page 309 Note 4. R. N., 4e série, XI (1907), p. 112 : St.-Quentin, chef-lieu d'arr., Aisne ; R. N., 3e série, XIV (1896), p. 112 : Beaujeu, commune de Fresne, St. Mamès, arr. de Gray, Haute-Saône.

page 309 Note 5. Charles Roy, La Rochelle, son atelier monétaire, ses monnaies, 1215-1836, La Rochelle, 1913, in-8°, p. 30-31.

page 309 Note 6. Gélestin Port, Documents sur l'histoire du théâtre à Angers dans Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 5e série, t. II (1861), p. 74-75.

page 309 Note 7. B. N., ms. français 6966 (Fonds Le Grand, VII) f°. 328 (Copie du XVIIIe s.).

page 309 Note 8. V. Le Blond, Instruction aux députés de l'hôtel de ville de Beauvais.… dans R. N., 4e série, t. XII (1908), p. 114-120 ; — et Dieudonné, La monnaie royale…, cité note 3, Bibl. École des Chartes, t. LXXIII, p. 277.

page 310 Note 1. L'activité des trafiquants sera dénommée dans une ordonnance du 8 mars 1484 : « Plus leurs marchands étrangers de nostredit royaume ne font autre marchandise que diapporter les dites monnaies en les mettant à trop plus que ils ne vallent, et, en lieu d'icelles en emportent nosdites monnaies qui sont bonnes (Ordonnances, t. XIX, p. 282) ».

page 310 Note 2. Je ne relève qu'une seule mention de pièces espagnoles (Ordonnances, t. XIV, p. 89, 18 mai 1450 : Florins d'Aragon) et italiennes (Ordonnances, t. XIV, p. 380, 7 juin 1456 : Gros de Milan). Quant aux nobles ang'lais, comme ils sont toujours mentionnés en même temps que les saluts, qui furent frappés uniquement en France occupée (Ordonnances, t. XIV, p. 89, 18 mai 1450) et qu'on les rencontre auprès de pièces françaises du début du siècle (Trouvaille de La Foule), je suis porté à penser qu'il s'agit de ceux qui furent émis en France par Henri VI.

page 310 Note 3. R. N., 4e série, t. XXXI (1928), p. 129 : Beauvais, chef-lieu du dép. de l'Oise ; 3e série, t. XIX, (1896), p. 113 : Béziers, chef-dieu d'arr., Héraujit ; 4e série, t. XXVI (1923), p. 227 : Verdun, chef-lieu du dép. de la Meuse (60 écus d'or) ; 4e série, t. XXXIV (1931), p. 104 : Heudicourt, canton d'Etrépagny, arr. des Andelys, Eure.

page 311 Note 1. Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, t. XXIV (1900), p. 371 ; Aigurandes-sur-Bouzanne, arr. de La Châtre, Indre (34 écus d'or) ; R. N., 4e Série, t. X (1906)), p. 350 : Airainès, canton de Molliens-Vidam©, arr. d'Amiens, Somme ; — G. De Manteyer, Le livre-journal tenu par Fazy de Rame en langage embrunais, I, Introduction, Gap, 1932 in-8°, p. 168 ; Embrun, Chef-lieu arr. des Hautes-Alpes ; — R. N., 4e série, t. XIX (1915), p. 375 : Quiry-Le-Sec, canton d'Ailly-sur-Noye, arr. de Montdidier, Somme (le gouvernement de Péronne-Montdidier-Roy fut réuni par Louis XI en 1477) ; — Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, t. XXI (1895-96), p. 46 : Merveranges, près Boussac-les-Églises, canton et arr. de Boussac, Creuse.

page 311 Note 2. R. N., 4e série, t. XII (1908), p. 407 : Loudéac, chef-lieu d'arr., Côtes-du- Nord ; — Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, t. VI (1875-76), p. 334 : Neury-deux-Clochers, canton d'H©nrichemon,t, arr. de Sanoerre, Cher ; — R. N., 3” série, t. XIII (1896), p. 101 : St.-Quentin, chef-lieu d'axr., Aisne ; — R. N., 3e série, t. XIII (1895), p. 102 : La Croisée, commune des Braux, canton de Precy-sous-Thil, arr. de Semur, Côte-d'Or ; — R. N., 1837, P- 467 : Sologne ; — R. N., 1837, p. 152 : Cheverny, canton de Contres, arr. de Blois, Loir-et-Cher (ne contient que des pièces françaises) ; — R. N., 4e série, t. XXIX (1926), p. 231 : Venteuil, commune de Saulcet, canton de Saint-Pourcain, arr. de Gannat, Allier ; — 3e série, t. V (1887), p. 445 : Blandeix, canton de Jannages, arr. de Boussac, Creuse (pièces françaises et quelques savoyardes).

page 311 Note 3. B. N., mss. français 20430 (Fonds Gaignières, t. IV-V) f° 31, copie fautive au fonds Legrand, t. XIV ; — B. N., mss. (français 6973, f° 398 (décembre 1466).

page 312 Note 1. B. N., mss. français 6739.

page 312 Note 2. B. N., mss. français 20487 (Fonds Bourré, t. III) f° 78 ; copie au fonds Legrand, t. XVII, B. N., mss. français 6977, f° 151 (Toulouse, 10 juin 1470).

page 312 Note 3. Bazin, Arthur, « Compiègne sous Louis XI », dans Bulletin de la Société historique de Compiègne, t. XII, 1907, p. 185 (février 1477).Google Scholar

page 312 Note 4. B. N., mss. français 6990 (Fonds Legrand, t. XXXI) f° 140 et V° (novembre 1477). Copie Saint-Aignan, arr. do Blois, Loir-et-Cher.

page 312 Note 5. B. N., mss. français 6989 (Fonds Legrand, t. XXX) f° 7 (janvier 1482). Copie Le Puy-ÎNotre-Dame, arr. de Saumur, Maine-et-Loire.

page 312 Note 6. Ordonnances, t. XVI, p. 471.

page 312 Note 7. Id., t. XVII, ,p. 462 et tableau dans Gandilhon, p. 456-57. Je ne vois pas pourquoi dans ce tableau le ducat, monnaie italienne, à la fin du XVe siècle est classé parmi les monnaies anglaises. — Abot De Bazinghen, Traité des monnaies, Paris, 1764, t. II, p. 175, précise bien : « ducats de Venise, Milan et Rome ».

page 313 Note 1. Gandilhon, p. 330.

page 313 Note 2. L'ordonnance du 5 mars est citée dans un document du 13 avril 1473 publié par de Sauley, Recueil de documents relatifs à l'histoire des monnaies, t. III, p. 370. Pour celte du 12 mars, Ordonnances, t. XVII, p. 563.

page 313 Note 3. Ordonnances, t. XVII, p. 597.

page 313 Note 4. Id., t. XVII, p. 600 (4 janvier 1474).

page 313 Note 5. Gandilhon, p. 331. La « proportion » est le nombre de pièces d'argent circulant pour la même valeur qu'une seule pièce d'or, de poids et d'aloi identiques.

page 313 Note 6. Gandilhon, p. 332.

page 313 Note 7. Id., p. 332-34 et Ordonnances, t. XVIII, p. 143.

page 313 Note 8. Ordonnances, t. XVIII, p. 481 (8 mai 1479).

page 314 Note 1. Id., t. XVIII, p. 638 (10 juin 1481).

page 314 Note 2. Id., t. XIX, p. 282 (8 mars 1484) et 594 (5 octobre 1455).

page 314 Note 3. Id., t. XX, p. 56 (29 janvier 1488).

page 314 Note 4. Notamment celte du mois d'avril 1464, donnée à Paris par une assemblée de marchands des principales villes du royaume ; Ondilhon, O. C, pièce justificative n° 9, p. 424-426.

page 314 Note 5. Ordonnances, t. XVII, p. 619.

page 315 Note 1. Gandilhon, p. 328.

page 315 Note 2. Les ordonnances du règne de Louis XI, les trouvailles et tes textes financiers accusent la circulation en France d'angelots, nobles de Henri, nobles d'Edouard pour les monnaies anglaises,, florins d'Aragon, àlphonsins, bandes et henriques d'Espagne, ducats ou sequins italiens et acquittons d'or de Sicile, ces derniers signales, à vrai dire, pour le Midi par l'ordonnance du 23 mars 1474, (Ordonnances, t. XVII, p. 619). Il en va de même pour les monnaies d'argent. Le même phénomène se produit en Bretagne où la circulation des pièces étrangères croît considérablement vers la fin du siècle ; et. Alexis Bigot, Essai sur les monnaies du royaume et duché de Bretagne, 1857, ‘4». 360.

page 315 Note 3. La permanencei des échanges dans les régions frontières du royaume pendant la guerre de Cent Ans est attestée par l'influence des systèmes monétaires et par l'utilisation courante du numéraire étranger dans ces régions — et dans elles seules : c'est ainsi qu'en Normandie l'influence .persistante de la monnaie anglaise maintient jusque sous Louis XI une surestimation générale des monnaies royales et étrangères (Ordonnances, t. XIV, p. 383, 7 juin 1456 et B. N., mss. français 20430, 31, décembre 1466, cité ci-dessus, note 32) ; que dans le Sud-Ouesl, la monnaie de compte et la monnaie réelle du Béarn, dite monnaie de Morlâas, étaient usitées presque seules pendant toute la seconde moitié du XVe siècle. Voir Parfouru et Carsalade du Pont, « Comptes consulaires de la ville de Risdei, de I44I à 1507 », dans Archives historiques de la Gascogne, fasc. XII et XIII, t. I, 1886, p. XLIV-XLV, p. 172, 194, 231, 241… ; — Adrien Blanchet, Histoire monétaire du Béarn, 1983, p. 90-91 ; — B. N., mss. français 20487, f° 78, cité ci-dessus (p. 312) ; qu'en Dauphiné, on usait de la monnaie de compte avignonnaise (Manteyer, Fazy de Rame, cité ci-dessus, note 1, p. 3n) et qu'à Pont-Saint-Esprit, situé « es fins du Royaulme », les transactions locales s'effectuaient en monnaie avignonnaise (Gouron, Histoire de la ville de Pont-Saint-Esprit, 1934, p. 71, n. 2).