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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Cette note qui résume un travail, inédit, de Diplôme, n'est pas un plaidoyer en faveur d'Eugène Sue. On ne peut avoir d'illusion sur sa valeur d'écrivain, mis à part peut-être pour suivre Albert Thibaudet quelques passages de ses ouvrages de jeunesse, La Salamandre (1832) ou Atar Gull (1831) , d'ailleurs jamais parvenus à une grande notoriété. On ne soutiendra pas davantage que les deux cents volumes écrits par lui et tirés à des centaines de millieïs d'exemplaires, traduits ensuite dans toutes les langues européennes, constituent un témoignage hors de pair sur son époque et ses réalités. Les Mystères de Paris (1842) ou Le Juif Errant (1844-1845) ne sont pas plus une Comédie Humaine qu'Eugène Sue n'est lui-même un Balzac. Resterait cependant à expliquer l'extraordinaire succès de ce feuilletoniste, cette avidité avec laquelle il fut lu, dévoré au cours des années 4o, aussi bien par les petites gens que par les grands personnages, un maréchal Soult, le Roi lui-même… Médiocrité de l'auteur, médiocrité du public, c'est vite dit.