Published online by Cambridge University Press: 12 October 2020
Cet article cherche à reconstruire la transition du papyrus vers le parchemin dans les pratiques documentaires en Europe occidentale, afin de mieux comprendre les lacunes documentaires du haut Moyen Âge et, par conséquent, d’expliquer les distorsions de perspective qu’ont pu entraîner la configuration des sources. Après une tentative d’identification des lieux de production du papyrus utilisé en Europe, l’étude propose une cartographie des usages documentaires du papyrus et du parchemin du vie au xie siècle. La comparaison de ces deux types de données, associée à une analyse qualitative et quantitative, permet de proposer des interprétations du phénomène qui accordent une attention particulière aux échanges économiques à travers la Méditerranée et aux relations entre les royaumes occidentaux, le monde islamique et Byzance pendant cette période. Compte tenu de la fragilité du papyrus par rapport au parchemin, la transition d’un matériau à l’autre – qui a eu lieu en grande partie aux viiie et ixe siècles – a entraîné une plus grande stabilité des archives. Pour la même raison, l’apparition d’une archive en parchemin dans une zone spécifique ne doit pas être considérée a priori comme un signe de croissance économique et culturelle ; au contraire, elle résulte souvent de restrictions économiques.
This article seeks to reconstruct the transition from papyrus to parchment in the documentary practices of Western Europe, in order to better understand the documentary lacunae of the early Middle Ages and the distortions of perspective caused by the configuration of the sources. After an attempt to identify where the papyrus used in Europe was produced, the study proposes a geographical outline of the documentary uses of papyrus and parchment from the sixth to the eleventh century. Based on a comparison of the two types of data, together with a qualitative and quantitative analysis, it suggests some interpretations of the phenomenon that pay particular attention to economic exchanges throughout the Mediterranean and the relations between Western kingdoms, the Islamic world, and Byzantium during this period. Given the fragility of papyrus compared to parchment, the transition from one material to the other—which largely took place in the eighth and ninth centuries—resulted in increasingly stable archives. For the same reason, the appearance of a parchment archive in a specific area should not be considered a priori a sign of economic and cultural growth; to the contrary, it is often a result of economic restriction.
Traduction de Jacques Dalarun
1 Pascalis Romanus, Disputatio contra Iudeos, 1157-v. 1163.
2 Pour l’Italie, on peut consulter la Guida generale per gli Archivi di Stato italiani, Rome, Ufficio centrale per i beni archivistici, 4 vol., 1981-1994 et les sites suivants : http://www.maas.ccr.it/guida/hl/listaPDF.htm ; http://www.guidageneralearchivistato.beniculturali.it/. Pour la France, voir Benoît-Michel Tock, La diplomatique française du haut Moyen Âge. Inventaire des chartes originales antérieures à 1121 conservées en France, Turnhout, Brepols, 2 vol., 2001 et le site http://www.cn-telma.fr/.
3 La recherche dont les résultats sont présentés dans cet article a reçu le soutien financier du European Research Council (ERC) dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne : projet ERC PLATINUM (Papyri and LAtin Texts: INsights and Updated Methodologies: Towards a philological, literary, and historical approach to Latin papyri), Università degli Studi di Napoli Federico II. Les abréviations des éditions papyrologiques (par exemple P.Marini, P.Ital., P.Cair., P.Rain. Cent., CPR ou ChLA) suivent la Checklist of Editions of Greek, Latin, Demotic, and Coptic Papyri, Ostraca and Tablets : http://papyri.info/docs/checklist. Je remercie vivement Sandro Carocci, Vito Lorè, Serena Ammirati, Vera von Falkenhausen et Silvia Torrioli pour leurs précieuses suggestions. J’exprime aussi ma gratitude aux experts anonymes pour leurs conseils.
4 Parmi les diplomatistes, citons Leo Santifaller, Beiträge zur Geschichte der Beschreibstoffe im Mittelalter, Cologne, Böhlau, 1953 ; P.Ital. ; Jean-Marie Martin, « Chartula in tumbo scripta, bolumen chartacium. Le papyrus dans les duchés tyrrhéniens pendant le haut Moyen Âge », Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, 112, 2000, p. 183-189, est un historien qui travaille dans la même perspective que les diplomatistes ; Cristina Carbonetti Venditelli, « Sicut inveni in thomo carticineo iam ex magna parte vetustate consumpto exemplavi et scripsi atque a tenebris luce perduxi. Condizionamenti materiali e trasmissione documentaria a Roma nell’alto Medioevo », in C. Braidottiet al. (dir.), Ou pan ephemeron. Scritti in memoria di Roberto Pretagostini, Rome, Edizioni Quasar, 2009, p. 47-69 ; Id., « I supporti scrittori della documentazione : l’uso del papiro », in J.-M. Martinet al. (dir.), L’héritage byzantin en Italie (viii e-xii esiècle), vol. 1, La fabrique documentaire, Rome, École française de Rome, 2011, p. 33-48 ; Paolo Radiciotti, « Copie da papiro nel medioevo romano (con un documento di S. Maria in Trastevere) », Scripta, 2, 2009, p. 159-168. Parmi les historiens, voir Henri Pirenne, « Le commerce du papyrus dans la Gaule mérovingienne », Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 72-2, 1928, p. 178-191 ; Id., Mahomet et Charlemagne, Paris/Bruxelles, Alcan/Nouvelle société d’éditions, 1937 ; Roberto Sabatino Lopez, « Mohammed and Charlemagne: A Revision », Speculum, 18-1, 1943, p. 14-38 ; Maurice Lombard, « Mahomet et Charlemagne. Le problème économique », Annales ESC, 3-2, 1948, p. 188-199 ; Dietrich Claude, Der Handel in westlichen Mittelmeer während des Frühmittelalters, Göttingen, Vandenhöck & Ruprecht, 1985 ; Michael McCormick, Origins of the European Economy: Communications and Commerce (AD 300-900), Cambridge, Cambridge University Press, 2001. Le thème a même été traité depuis plus longtemps par les diplomatistes : voir P.Marini et Harry Bresslau, Manuale di diplomatica per la Germania e l’Italia, trad. par G. Nicolaj, Rome, Ministero per i beni culturali e ambientali, Ufficio centrale per i beni archivistici, [1889] 1998.
5 J.-M. Martin, « Chartula in tumbo… », art. cit. ; C. Carbonetti Venditelli, « Sicut inveni in thomo… », art. cit. ; Id., « I supporti scrittori… », art. cit. ; P. Radiciotti, « Copie da papiro… », art. cit.
6 Sur l’Égypte, voir Mario Capasso, Introduzione alla papirologia, Bologne, Il Mulino, 2005, p. 65-67 ; Adam Bülow-Jacobsen, « Writing Materials in the Ancient World » et Petra Sijpesteijn, « Arabic Papyri and Islamic Egypt », in R. Bagnall (dir.), The Oxford Handbook of Papyrology, Oxford, Oxford University Press, 2009, respectivement p. 3-29 et 452-472, ici p. 452-453 ; P. Radiciotti, « Copie da papiro… », art. cit., ici p. 160. Sur la Sicile, voir J.-M. Martin, « Chartula in tumbo… », art. cit., ici p. 188 ; Ruggero Benericetti, Le carte ravennati dei secoli ottavo e nono, Ravenne, Ragazzini, 2006 (ci-après Carte ravennati), p. xxvi ; Amedeo Feniello, Napoli. Società ed economia (902-1137), Rome, Isime, 2011, p. 209 ; C. Carbonetti Vendittelli, « I supporti scrittori… », art. cit., ici p. 47-48.
7 L. Santifaller, Beiträge zur Geschichte…, op. cit. ; Naphtali Lewis, Papyrus in Classical Antiquity, Oxford, Clarendon Press, 1974 ; Id., Papyrus in Classical Antiquity: A Supplement, Bruxelles, Fondation égyptologique reine Élisabeth, 1989 ; Id., « Papyrus in Classical Antiquity: An Update », Chronique d’Égypte, 67, 1992, p. 308-318.
8 Grégoire le Grand, Ep. IX, 170. Sur les massae fundorum, voir Domenico Vera, « Massa fundorum. Forme della grande proprietà e poteri della città in Italia fra Costantino e Gregorio Magno », Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité, 111, 1999, p. 991-1026.
9 Abu’l-Kasim Ibn Hawqal, « Kitab al-masalik wa-l-mamalik », in M. J. de Goeje (dir.), Bibliotheca Geographorum Arabicorum, vol. 2, Viae et regna. Decriptio ditionis moslemicae, Leyde, Brill, 1873, p. 86 ; Arianna D’Ottone, « Papirologia araba », Atene e Roma, 3-4, 2008, p. 144-156, ici p. 145 ; W. Matt Malczycki, « The Papyrus Industry in the Early Islamic Era », Journal of the Economic and Social History of the Orient, 54-2, 2011, p. 185-202.
10 L. Santifaller, Beiträge zur Geschichte…, op. cit., p. 27-32, probablement influencé par Silvio Giuseppe Mercati, « Vita di s. Nifone riconosciuta nel papiro greco Fitz Roy Fenwick a Cheltenham, già Lambruschini a Firenze », Aegyptus, 21, 1941, p. 55-90. Sur les Normands et leur usage du papier, voir Jeremy Johns, Arabic Administration in Norman Sicily: The Royal Diwan, Cambridge, Cambridge University Press, 2002 ; Id., « Paper versus Parchment: Countess Adelaide’s Bilingual Mandate of 1109 », publié sur le site internet du projet Documenting Multiculturalism: Co-existence, Law and Multiculturalism in the Administrative and Legal Documents of Norman and Hohenstaufen Sicily, c. 1060-c. 1266, 2018 : http://krc.orient.ox.ac.uk/documult/images/documents/Documenting_Multiculturalism_-_Document_of_the_Month_-_November_2018_-_Parchment_versus_Paper.pdf">http://krc.orient.ox.ac.uk/documult/images/documents/Documenting_Multiculturalism_-_Document_of_the_Month_-_November_2018_-_Parchment_versus_Paper.pdf. ; H. Bresslau, Manuale di diplomatica…, op. cit., p. 1110-1111.
11 La comparaison est établie entre le Liber pontificalis, éd. par L. Duchesne, chap. 34, P.Ital. 3 et P.Ital. 54 (= P.Bas. II 58). Sur les listes présentes dans le Liber pontificalis, voir Eivind H. Seland, « The Liber Pontificalis and Red Sea Trade of the Early to Mid 4th century AD », in D. A. Agiuset al. (dir.), Navigated Spaces, Connected Places. Proceedings of Red Sea Project V Held at the University of Exeter, Oxford, Archaeopress, 2012, p. 117-126 et, plus généralement, Andrea A. Verardi, La memoria legittimante. Il Liber pontificalis e la Chiesa di Roma nel secolo vi, Rome, Isime, 2016.
12 Paris, Bibliothèque nationale de France (ci-après BnF), lat. 8840 (je travaille à une nouvelle édition de ce document en compagnie d’Arianna D’Ottone Rambach). L’influence de l’Antiquité tardive est évidente chez Justinien, Novella, 44, 2 (datant de 537). Sur les protocoles de l’Antiquité tardive, voir infra. Plusieurs protocoles arabes sont conservés à Vienne, Österreichische Nationalbibliothek, Papyrussammlung, et édités dans CPR III. Voir aussi « The Arabic Papyrology Database » (https://www.apd.gwi.uni-muenchen.de/apd/show_new.jsp), s. v. « Kind = protocol ».
13 Liber pontificalis, II, p. 2, 10, 18, 30 et 31 ; d’autres textiles et objets orientaux sont systématiquement analysés par Paolo Delogu, « L’importazione di tessuti preziosi e il sistema economico romano nel ix secolo », in P. Delogu (dir.), Roma medievale. Aggiornamenti, Florence, All’Insegna del Giglio, 1998, p. 123-141, ici p. 128-130 : à la différence des autres textiles, ceux qui proviennent d’Alexandrie apparaissent dans chacune des biographies analysées ; Pline, Histoire naturelle, XIII, 72-73. Sur Pline, voir désormais Tiziano Dorandi, « Praeparatur ex eo charta. Per una rilettura del capitolo di Plinio (Nat. Hist. XIII 71-83) sulla fabbricazione della carta di papiro », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 202, 2017, p. 84-95. Cassiodore fait aussi le lien entre les documents sur papyrus et l’Égypte : Cassiodore, Variae, XI, 38.
14 Rocco Ronzani, « La tradizione manoscritta dei Dialogi di Gregorio Magno in Spagna. Nota su una recente ricognizione », Augustinianum, 53, 2015, p. 231-260 ; Montserrat Tudela, « Els papirs de la biblioteca nacional de Catalunya », Auriga, 76, 2005, p. 25-28 (avec photographies). Sur les protocoles de l’Antiquité tardive, voir Johannes Diethartet al., « Les protokolla des papyrus byzantins du ve au viie siècle. Édition, prosopographie, diplomatique », Tyche, 9, 1994, p. 9-40, en particulier p. 30-35 (typologie « B. prôtokolla dits ‘byzantins’ » en cinq ou six lignes) ; Alain Delattre, « La réutilisation des protocoles aux époques byzantine et arabe », in J. Frösenet al. (dir.), Proceedings of the 24 th International Congress of Papyrology, vol. 1, Helsinki, Societas scientiarum Fennica, 2007, p. 215-220. On peut faire une utile comparaison avec P.Cair. Masp. 67151. Des fragments de papyrus grecs ont aussi été trouvés dans un codex français : voir Pierre Gasnault, Documents comptables de Saint-Martin de Tours à l’époque mérovingienne, Paris, BnF, 1975, p. 20-22.
15 Par exemple, Bruno Krusch, « Vita Patrum Iurensium Romani, Lupicini, Eugendi », in B. Krusch et W. Levison (dir.), Passiones vitaeque sanctorum aevi Merovingici, vol. 3, Hanovre, Hahnian, 1896, p. 158 (avec la mention Alexandrina cartarum onera).
16 Luigi Lanfranchi et Bianca Strina, SS. Ilario e Benedetto e S. Gregorio, Venise, Comitato per la pubblicazione delle fonti relative alla storia di Venezia, 1965, n. 1 et 2, p. 5-17 et 17-24 ; voir C. Carbonetti Vendittelli, « I supporti scrittori… », art. cit. (documents ex tummo vetere).
17 Pour le premier, voir P.Ital., p. 53 de l’introduction. Le deuxième, P.Marini 54 (document épiscopal), parle de autenticum [...] de lisca compositum ; lisca est utilisé pour désigner un privilège pontifical sur papyrus dans Luca Fois, Le carte santambrosiane di un luogo scomparso : Paciliano, Venise, Biblioteca francescana, 2006, n° 5. Pour les authentiques de reliques, voir P.Ital. 51.
18 L’inventaire (voir P.Marini 69) a été réédité et très bien contextualisé par Edoardo Manarini, « Quoniam ego novi quod in hoc cenobio multi sunt fratres, qui ignorant rationes et iura illorum. I diplomi fondativi dell’abbazia di Nonantola nella memoria della comunità monastica : ricezione, conservazione e rielaborazione della documentazione pubblica », in F. Ciselloet al. (dir.), Sicut scriptum est. La parola scritta e i suoi molteplici valori nel millennio medievale, Turin, Accademia University Press, 2020, p. 40-67. Sur les documents lombards et leur tradition romaine, voir François Bougard et Antonella Ghignoli, « Elementi romani nei documenti longobardi ?», in J.-M. Martinet al., L’héritage byzantin…, op. cit., vol. 1, p. 241-285. Les documents en question sont dans Luigi Schiaparelli (dir.), Codice diplomatico Longobardo (ci-après CDL), vol. 1 et 2, Rome, Isime, 1929-1933 ; vol. 3, Carl R. Brühl (dir.), Rome, Isime, 1973 ; vol. 4/1, Carl R. Brühl (dir.), Rome, Isime, 1981 ; vol. 4/2, Herbert Zielinski (dir.), Rome, Isime, 2003 ; vol. 5, Herbert Zielinski (dir.), Rome, Isime, 1986. Voir en particulier CDL II, n° 293 ; III, n° 1, 2, 3, 5, 6, 7, 8, 12, 13, 16, 18, 19, 22, 26, 27 (la seule copie de même époque, datée de 755), 40 et 44. D’autres documents (praecepta) sont analysés dans Antonella Ghignoli, « Su due famosi documenti pisani dell’viii secolo », Bullettino dell’Istituto storico italiano per il Medio Evo, 106-2, 2004, p. 1-70 et CDL III, n° 267-312.
19 P.Ital. I-II ; Jan-Olof Tjäder, « Papiri ravennati o probabilmente o possibilmente ravennati, dei secoli v-vii scomparsi », in Studi in memoria di Giuseppe Bovini, vol. 2, Ravenne, Edizioni del Girasole, p. 659-681 ; P.Rain. Cent. 166 ; Robert P. Salomonset al., « Completio of a Deed of Donation », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 123, 1998, p. 151-157 ; Carte ravennati ; Antonella Ghignoliet al., « Un nuovo papiro latino del secolo vi », in C. del Camino Martinez (dir.), De la herencia romana a la procesal castellana. Diez siglos de cursividad, Séville, Editorial Universidad de Sevilla, 2018, p. 11-28 ; Giuseppe Rabotti, Breviarium Ecclesiae Ravennatis (Codice Bavaro). Secoli vii-x, Rome, Isime, 1985 (ci-après Breviarium Ecclesiae Ravennatis) ; Vincenzo Federici, Regesto di S. Apollinare Nuovo, Rome, Isime, 1907, n° 2.
20 CDL I, n° 4, 17, 20 (copies a veteribus tomis vetustate consumptis). Voir C. Carbonetti Vendittelli, « I supporti scrittori… », art. cit., ici p. 34 ; http://saame.it/fonte/placiti-toscani-toscana-1/ et Giovanna Nicolaj, « Il Rotolo 3 dell’Archivio capitolare d’Arezzo : un caso ancora aperto », Scrineum Rivista, 15, 2018, p. 63-74.
21 Pour Rieti : P.Ital. 7. Pour Rome : documents privés, P.Ital. 18-19 ; Paul F. Kehr, « Über eine römische Papyrusurkunde im Staatsarchiv zu Marburg », Abhandlungen der königlichen Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen. Philologisch-historische Klasse, n. s. 1, 1896, p. 3-28. Documents publics (pontificaux) : ChLA XVI, n° 630 (= Armando Petrucci et Giulia Ammannati, Lettere originali del Medioevo latino (7-11 sec.), vol. 2/2, Pise, Scuola normale superiore, 2012, n° 2) ; Carte ravennati, n° 9 ; Paolo Radiciotti, « Una bolla papale ritrovata : il papiro Tjäder †56 nell’Ang. Or. 62 », Studi di egittologia e di papirologia, 1, 2004, p. 139-145 ; Carte ravennati, n° 13 ; B.-M. Tock, La diplomatique française du haut Moyen Âge, op. cit., n° 128, 239 et 140 ; Imgard Fees et Francesco Roberg, Frühe Papsturkunden (891-1054), Leipzig, Eudora Verlag, 2006, n° 1 ; P.Marini 20 ; Teresa Noël et Montserrat Tudela, « Les butlles pontifícies en papir de Catalunya », Auriga, 46, 2007, p. 14-46, n° 3 ; Harald Zimmermann, Papsturkunden (896-1046), Vienne, Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 2 vol., 1984-1985, n° 5, 206, 207, 210, 245, 325, 257, 277, 299, 405, 416, 437, 457 et 507 ; Maurice Prou, « Deux fragments de bulles sur papyrus au Musée du Puy », Bibliothèque de l’École des chartes, 64, 1903, p. 577-578. Authentiques de reliques : P.Ital. 57, 50, 52 et 58, sur lesquels voir Julia M. H. Smith, « Care of Relics in Early Medieval Rome », in V. L. Garver et O. M. Phelan (dir.), Rome and Religion in the Medieval World: Studies in Honor of Thomas F. X. Noble, Farnham/Burlington, Routledge, 2014, p. 179-205. Sur les copies (à partir de tomi charticinei/charticii), voir C. CarbonettiVenditelli, « Sicut inveni in thomo… », art. cit. ; P. Radiciotti, « Copie da papiro… », art. cit. et Charles Mériaux, « A One-Way Ticket to Francia: Constantinople, Rome and Northern Gaul in the Mid Seventh Century », in S. Esderset al. (dir.), East and West in the Early Middle Ages: The Merovingian Kingdoms in Mediterranean Perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 2019, p. 138-148, ici p. 140.
22 Codex Diplomaticus Cajetanus, Mont-Cassin, 2 vol., 1887-1892, n° 1 et 19 (in volumine chartacio). Voir J.-M. Martin, « Chartula in tumbo… », art. cit.
23 Pour Naples : Regii Neapolitani archivi Monumenta edita ac illustrata, Naples, Regia Typographia, 6 vol., 1845-1861, n° 54, 109, 155, 267, 292, 351, 386, 458 et 463 ; Bartolommeo Capasso, Monumenta ad Neapolitani ducatus historiam pertinentia II. Documenti, Naples, F. Giannini, 1885-1892, vol. II/2, n° 3 ; vol. II/1, n° 33 (chartule in tumbo/tumo/tummo). Voir J.-M. Martin, « Chartula in tumbo… », art. cit. Pour Syracuse : P.Ital. 10-11.
24 Documents publics : ChLA XIII, n° 550, 552, 554, 551, 556, 555, 559, 558, 557, 560, 561, 553 et 562, réédités dans Theo Kölzer, Die Urkunden der Merowinger, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 2001. Documents privés : ChLA XIII, n° 569 ; XIV, n° 592 ; XIII, n° 549 et 563, les deux premiers étant réédités dans Josiane Barbier, Archives oubliées du haut Moyen Âge. Les gesta municipalia en Gaule franque (vi e-ix esiècle), Paris, Honoré Champion, 2014, p. 259-348. On trouve une liste dans Hartmut Atsma et Jean Vezin, « Les faux sur papyrus de l’abbaye de Saint-Denis », in J. Kerhervé et A. Rigaudière (dir.), Finances, pouvoirs et mémoire. Mélanges offerts à Jean Favier, Paris, Fayard, 1999, p. 674-699. Sur les problèmes concernant l’emplacement des écrits, voir Jean Vezin, « Un demi-siècle de recherches et de découvertes dans le domaine de l’écriture mérovingienne », Archiv für Diplomatik, 50, 2004, p. 247-276 ; Paolo Radiciotti, « I frammenti papiracei di Avito. A proposito dell’origine della merovingica », Segno e testo, 6, 2008, p. 73-120. L’authentique suisse décrit dans Rudolf Schnyder, « Das Kopfreliquiar des heiligen Candidus in St-Maurice », Zeitschrift für Schweizerische Archäologie und Kunstgeschichte, 24, 1965-1966, p. 65-127, p. 123 pourrait avoir été écrit en France, mais, dans tous les cas de figure, il appartient à l’aire culturelle mérovingienne. Sans doute ChLA XVI, 666, perdu désormais, venait-il aussi de l’aire mérovingienne.
25 Le diplôme de Compiègne est le P.Marini 70. Sur les codices français, voir Serena Ammirati, Sul libro latino antico. Ricerche bibliologiche e paleografiche, Rome, Fabrizio Serra Editore, 2015, chap. 8. Sur les faux, voir H. Atsma et J. Vezin, « Les faux… », art. cit. Les papyrus carolingiens sont les P.Marini 71 (= Luigi Schiaparelli, « Le carte antiche dell’archivio capitolare di S. Pietro in Vaticano », Archivio della Società romana di storia patria, 24, 1901, p. 393-496, n° 1, avant 797, copie d’un tomus carticineus écrit à Rome, Saint-Pierre ; voir P. Radiciotti, « Copie da papiro… », art. cit., ici p. 162) ; P.Vat. Mai, p. 362-363 (Cité du Vatican, Biblioteca apostolica Vaticana (ci-après BAV), Pap. lat. 2 ; la scriptio superior est un diplôme carolingien de la fin du ixe siècle environ en faveur de l’Église de Ravenne ; voir Thomas S. Brown, « The Church of Ravenna and the Imperial Administration in the Seventh Century », The English Historical Review, 94-370, 1979, p. 1-28, en particulier p. 24-25) ; ChLA LV, n° 8 (P.Vat.lat. 26 : donation d’un empereur à l’Église de Rome, ixe siècle environ ; voir Angelo Mercati, « Frammenti in papiro di un diploma imperiale a favore della Chiesa Romana », in A. Brackmann (dir.), Papsttum und Kaisertum. Forschungen zur politischen Geschichte und Geisteskultur des Mittelalters. Paul Kehr zum 65. Geburtstag, Munich, Verlag der Münchner Drucke, 1926, p. 163-167 ; Id., Saggi di storia e letteratura, vol. 2, Rome, Edizioni di storia e letteratura, 1982, p. 103-108).
26 T. Kölzer, Die Urkunden der Merowinger, op. cit., n° 151. Le document, conservé en copie, est la confirmation de privilèges antérieurs, et on ne peut exclure que la mention d’un papyrus original soit la simple transcription d’états antérieurs. L’inventaire est le Brevis de melle, in B. Guérard (éd.), Polyptique de l’Abbé Irminon, Paris, Imprimerie royale, 1836, p. 336. Son interprétation pose des problèmes semblables à ceux soulevés par le document précédent : voir H. Pirenne, « Le commerce du papyrus… », art. cit., ici p. 183-189.
27 Epistolae Karolini Aevi (MGH Epistolae), vol. 4, Berlin, Weidmann, 1925, p. 212-214 (lettre conservée en copie). Voir H. Bresslau, Manuale di diplomatica…, op. cit., p. 1102.
28 Sur les gesta municipalia en France, voir J. Barbier, Archives oubliées…, op. cit.
29 P.Marini 104 (privilegium antiquissimum in papiro). Voir à ce propos L. Santifaller, Beiträge zur Geschichte…, op. cit., p. 69 et Santiano Sobrequés Vidalet al., Els comtats de Girona, Besalù, Empùries i Peralada (Catalunya Carolíngia, vol. 5), Barcelone, Institut d’Estudis Catalans, 2003, p. 394.
30 Carl R. Brühl, « Diplomatique comparée des royaumes barbares », École pratique des hautes études. Sciences historiques et philologiques. Annuaire, 1976-1977, 1977, p. 507-537, en particulier p. 514 et Angel Canellas Lopez, Diplomatica hispano-visigoda, Saragosse, Instituciòn Fernando el Catòlico, 1979, p. 48-49. Pour la mention de tomi dans les actes conciliaires : Francisco Antonio Gonzalez, Colleccion de canones. La Iglesia española, vol. 2, Madrid, Imprenta de Don Pedro Montero, 1850, p. 336 (636), 363 (653), 454 (681), 495 (683), 533 (688) et 555 (693). À la suite de H. Bresslau, Manuale di diplomatica…, op. cit., p. 1099 et Carl R. Brühl, « Chronologie und Urkunden der Herzöge von Spoleto », Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 51, 1971, p. 1-92, en particulier p. 31-32 (aussi dans CDL IV/1, n° 2), on pense que la mention de munimina voluminum dans un document du roi lombard Aistolf (CDL III, n° 2, conservé dans le cartulaire de Farfa) se référait à des documents sur papyrus délivrés par le duc Loup de Spolète (voir CDL IV/1, n° 8, 10 et 13). Cette interprétation doit être rejetée, puisque volumen ne désigne pas un document de papyrus. La question des Lombards de Spolète et de Bénévent reste irrésolue. Le papyrus publié dans A. Petrucci et G. Ammannati, Lettere originali…, op. cit., n° 1 a probablement été écrit à Spolète au nom de l’abbé de Saint-Denis, mais de fortes similitudes de dimensions et de format avec la lettre pontificale éditée dans Lettere originali…, op. cit., n° 2, appartenant au même dossier, laissent à penser que la chancellerie pontificale a peut-être fourni le support à l’abbé et à ses scribes. La collaboration entre le pape et l’abbé dans leur mission italienne conforte cette hypothèse.
31 Anthony Read, The Faddan More Psalter: Discovery, Conservation and Investigation, Dublin, National Museum of Ireland, 2011. Nous avons eu connaissance de ce manuscrit grâce à une communication de Paolo Fioretti à Naples. Sur les cultures irlandaise et anglo-saxonne, voir Michelle P. Brown, « Imagining, Imaging, and Experiencing the East in Insular and Anglo-Saxon Cultures: New Evidence for Contact », in J. D. Nileset al. (dir.), Anglo-Saxon England and the Visual Imagination, Tempe, ACMRS, 2017, p. 49-84 ; Michelle P. Brown, « The Bridge in the Desert: Towards Establishing an Historical Context for the Newly Discovered Latin Manuscripts of St. Catherine’s Sinai », in A. D’Ottone Rambach (dir.), Palaeography between East and West: Proceedings of the Seminars on Arabic Palaeography at Sapienza University of Rome, Rome, Fabrizio Serra Editore, 2018, p. 73-98.
32 Cod. Iust. I, 23, 6 ; P.Ital. 4-5. Sur la production livresque, voir L. Santifaller, Beiträge zur Geschichte…, op. cit. ; Paolo Fioretti, « Prima dello scriptorium. Esperienze di produzione libraria ‘collettiva’ in età tardoantica », in Scriptorium. Wesen-Funktion-Eigenheiten. Comité international de paléographie latine, XVIII. Kolloquium, Munich, Bayerische Akademie der Wissenschaften, 2015 ; S. Ammirati, Sul libro latino antico…, op. cit. ; Paolo Fioretti, « Percorsi di autori latini tra libro e testo. Contesti di produzione e di ricezione in epoca antica », Segno e testo, 14, 2016, p. 2-38. L’Edictum de pretiis rerum venalium de Dioclétien (VII, 40, daté de 301) mentionne un membranarius et un quaternio pergameni. Colomban de Luxeuil a écrit une lettre sur parchemin dès 610-611 : Epistolae Merowingici et Karolini Aevi (MGH Epistolae), vol. 1, Berlin, Weidmann, 1892, p. 169.
33 Les données suivantes proviennent de ChLA (première et deuxième séries).
34 Pour la France : ChLA XIII, 564, 565, 566, 567, 568, 570, etc. Le document avec la mention du parchemin se trouve dans T. Kölzer, Die Urkunden der Merowinger, op. cit., n° 108 (il s’agit d’une copie ultérieure quelque peu interpolée, mais apparemment pas dans cette section : voir p. 278). Pour l’Angleterre : ChLA III, 182, 188 et 220. Pour l’Espagne : ChLA XLVI, 1398-1402 (la scriptio inferior de l’un d’entre eux, n° 1399, est cependant datée de la première moitié du viie siècle sur des bases paléographiques), auxquels il faut ajouter ChLA I, 2, et A. Canellas Lopez, Diplomatica…, op. cit., n° 215-220.
35 Pour la France : ChLA XIV, 585 (Crécy-en-Ponthieu) ; XV, 597 (Attigny) ; XII, 530 (Orléans) ; XV, 605 (Samoussy) ; XVII, 658 (Ponthion) ; XIX, 672 (Blanzy) ; XV, 616 (Quierzy) ; XVI, 620 (Thionville). Pour l’Angleterre : ChLA III, 190 (Canterbury) ; III, 192 (Lyminge) ; III, 186 (Chelsea) ; III, 184 (Hartleford) ; IV, 236 (Selsey) ; III, 180 (Clofeshoh) ; III, 223 (Tonbridge).
36 ChLA XXVI, 799 (Pise) ; XXVIII, 844 (Plaisance) ; XXX, 902 (Lucques ; mais peut-être l’original de CDL I, n° 12, daté de 700, était-il déjà sur parchemin) ; XXVIII, 845 (Milan) ; XXV, 794 (Pistoia) ; XXVII, 838 (Novare) ; XXIII, 731 (Chiusi) ; XXIII, 730 (Tuscania) ; XXX, 909 (Luni) ; XXIII, 910 (Sovana) ; XXVII, 814 (Pavie) ; XXIX, 875 (Trévise) ; XXIX, 888 (Imola) ; XXIX, 869 (Bergame) ; XXVII, 835 (Asti) ; XX, 702 (Salerne).
37 Pour Saint-Gall : ChLA I, 40 (Gebertswill), 42 (Benken), 41 (Illnau), 45 (Augst), 46 (Saint-Gall) ; II, 159 ; I, 41 ; II, 160 ; I, 45, etc. Pour l’Allemagne : ChLA II, 157 (Worms) ; XV, 613-614 (Düren) ; XII, 539 (Hersfeld) ; XXIX, 883 (Lippsringe) ; XVI, 631 (Kostheim) ; XII, 541 (Francfort).
38 ChLA LXXXVIII, 28 (Bologne, document de Charlemagne) et XCII, 7 (Bologne, document privé) ; XCI, 25 (Prato) ; XCIV, 4 (Côme) ; XCIV, 5 (Brescia) ; LIII, 1 (Tarente) ; LV, 2 (Vérone) ; LIII, 2 (Bénévent, document du prince Grimoald II) et LIII, 10 (879, document privé) ; LXXXVIII, 2 (Modène) ; LXVIII, 18 (Parme) ; LXXXVIII, 35 (Mantoue, diplôme de Lothaire Ier) ; LXII, 15 (Sienne) ; LXII, 24 (San Miniato) ; LIX, 17 (Trente) ; LIII, 14 (Trani) ; LXXXIX, 13 (Rome, document de Louis II, 858) et LXXXIV, 27 (Rome, document de l’évêque de Lucques, 879) ; LVII, 19 (Bobbio) ; XCV, 22 (Monza) ; LIII, 8 (Gaète) ; XCIII, 10 (Capoue, document de Louis II, 866) et LIII, 13 (Capoue, document privé, 890-895) ; XCI, 32 (Florence) ; XCIII, 11 (Venosa, document de Louis II) ; LIV, 5 (Ravenne ; le lieu originel d’écriture du n° 1, daté de 838, semble être Rovigo ; voir aussi Carte ravennati, n° 11) ; LV, 11 (Faenza) ; LIV, 16 (Césène).
39 ChLA CXIII, 9 (comté d’Urgell) ; CXIII, 8 (comté de Gérone) et CXIII, 12 (comté de Berguedà) ; CXII, 23 et 25 (comté d’Osona) ; CXII, 13-14 (comté de Barcelone) ; CXII, 20 (comté de Manresa) ; CXII, 48 (comté de Cerdagne) ; CXII, 7 et 19 (comté de Besalù).
40 On trouve une estimation de la répartition chronologique des sources écrites aux xe-xie siècles dans le royaume d’Italie (Regnum Italiae) dans Ronald G. Witt, The Two Latin Cultures and the Foundation of Renaissance Humanism in Medieval Italy, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 99-102 : de 900 à 1050, la quantité est presque multipliée par quatre. On trouve le même genre de proportions pour la Catalogne : voir Michel Zimmermann, Écrire et lire en Catalogne (ix e-xii esiècle), Madrid, Casa de Velazquez, 2003, p. 623. Sur Rome, Naples et Venise, voir C. Carbonetti Vendittelli, « I supporti scrittori… », art. cit. Au xe siècle, le parchemin apparaît aussi en Ombrie, auparavant sous domination byzantine ; le plus ancien document de cette région est une donation rédigée à Gubbio en 921 par un notaire imprégné de la tradition de l’Antiquité tardive, un tabellio civitatis Eugubine : voir Roberto Abbondanza (dir.), Il notariato a Perugia, Rome, Consiglio nazionale del notariato, 1973, p. 3.
41 Sur les archives et les faux de Saint-Denis, voir H. Atsma et J. Vezin, « Les faux… », art. cit. Les preuves décisives de la transition du papyrus au parchemin sont ChLA XIII, 560, 561, 562 et 563 (papyrus) ; T. Kölzer, Die Urkunden der Merowinger, op. cit., n° 108 et ChLa XIII, 564, 565, 566, 567, 568 et 570 (parchemin) ; Patrick J. Geary, « La memoria degli archivi e la distruzione del passato alla fine del primo millennio d.C. », Storiografia, 2, 1998, p. 163-192, en particulier p. 185-192.
42 On trouve des témoignages explicites sur les archives dans P.Ital. 22 (639, note finale) ainsi que dans deux mentions dorsales inédites, datables des vie-viie siècles, sur le verso de Londres, British Library, Add. Ms. 5412 (le recto est P.Ital. 35) et de Cité du Vatican, BAV, Pap. lat. 7 (le recto est P.Ital. 37) : ce sont les seuls documents privés dont la volute extérieure a été conservée. Sur les archives archiépiscopales de Ravenne, voir Giuseppe Rabotti, « L’archivio arcivescovile di Ravenna e la tradizione delle istituzioni tra tardoantico e Medio Evo », communication donnée à la rencontre Ravenna capitale. Società, diritto e istituzioni nei papiri ravennati (v-viii secolo), Ravenna, 14-15 maggio 2010, dont le texte complet est disponible en ligne : http://amsacta.unibo.it/3002, ainsi que l’introduction de Jan-Olof Tjäder à P.Ital. I et II.
43 Sur la transition du papyrus au parchemin à Ravenne, voir C. Carbonetti Vendittelli, « I supporti scrittori… », art. cit., ici p. 34-36.
44 CDL I, n° 7, 12, 16, 22, 24-26, 28 et 30 ; Armando Petrucci et Carlo Romeo, Scriptores in urbibus. Alfabetismo e cultura scritta nell’Italia altomedievale, Bologne, Il Mulino, 1992, p. 78 (d’où est extraite la citation).
45 À Trévise, les documents sont conservés dans une copie de 710 : CDL I, n° 14, 37 et 3 ; à Pavie, dans une copie de 714 : CDL I, n° 18, 48, 155 et 163 (mais voir aussi supra). Sur Bergame, voir supra ainsi que CDL II, n° 293 (daté de 774).
46 Sur les documents catalans, voir M. Zimmermann, Écrire et lire…, op. cit., p. 70-73. Sur le cas de Marseille (P.Marini 41 ; M. Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, Paris, Typographie de Ch. Lahure, 1857, n° 5-6), voir P. Radiciotti, « Copie da papiro… », art. cit., ici p. 161. Sur le paradigme « italo-byzantin », à propos de Ravenne, Rome, Venise, Naples et Gaète, voir C. Carbonetti Vendittelli, « I supporti scrittori… », art. cit. Un autre cas susceptible de répondre à ce paradigme est l’Ombrie, auparavant sous domination byzantine, où la tradition archivistique se met en place très tardivement : d’un côté, le premier parchemin (de Gubbio), daté de 921, a été écrit par un notaire imprégné de la tradition de l’Antiquité tardive (tabellio civitatis Eugubinae) ; d’un autre côté, une charte romaine et le Breviarium Ecclesiae Ravennatis prouvent que Gubbio se situait sur la voie de passage byzantine entre Rome et l’Adriatique aux vie-viie siècles et que, par la suite, la cité est restée bien reliée culturellement et économiquement à la fois à Ravenne et à Rome. Voir R. Abbondanza (dir.), Il notariato a Perugia, op. cit., p. 3, P.Ital. 18-19 et Breviarium Ecclesiae Ravennatis, p. 87-94 (description des propriétés de Ravenne dans les environs de Gubbio et de Pérouse). Plus généralement, voir Enrico Menestò (éd.), Il corridoio bizantino e la via Amerina in Umbria nell’alto Medioevo, Spolète, Cisam, 1999.
47 Voir Élisabeth Lalou, « Les tablettes de cire médiévales », Bibliothèque de l’École des chartes, 147, 1989, p. 123-140 ; Élisabeth Lalou (dir.), Les tablettes à écrire de l’Antiquité à l’Époque moderne, Turnhout, Brepols, 1992 ; Susan Kelly, « Anglo-Saxon Lay Society and the Written Word », in R. McKitterick (dir.), The Uses of Literacy in Early Medieval Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1990, p. 36-62 ; Isabel Velazquez Soriano, Las pizarras visigodas. Edición critica y estudio, Murcie, Universidad de Murcia, 1989 ; Id., Documentos de época visigoda escritos en pizarra (siglos vi-viii), Turnhout, Brepols, 2000. Les dernières tablettes d’ardoise ont été mentionnées par Velazquez Soriano, dans une communication lue in absentia lors d’une rencontre tenue à Heidelberg en septembre 2017.
48 S. Ammirati, Sul libro latino antico…, op. cit., chap. 8 ; Edoardo Crisci, « Papiro e pergamena nella produzione libraria in Oriente fra iv e viii secolo d.C. Materiali e riflessioni », Segno e testo, 1, 2003, p. 79-127. Le codex de saint Augustin est le manuscrit Paris, BnF, lat. 11641.
49 Richard R. Johnson, « Ancient and Medieval Accounts of the ‘Invention’ of Parchment », California Studies in Classical Antiquity, 3, 1970, p. 115-122 ; Eric G. Turner, The Typology of the Early Codex, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1977, chap. 3 ; Theodore C. Skeat et Colin H. Roberts, The Birth of the Codex, Oxford, Oxford University Press, 1983, chap. 2 ; Alain Blanchard (dir.), Les débuts du codex, Turnhout, Brepols, 1989 ; Edoardo Crisci, « I più antichi manoscritti greci della Bibbia » et Paolo Radiciotti, « Le sacre scritture nel mondo tardoantico greco-latino », in P. Cherubini (dir.), Forme e modelli della tradizione manoscritta della Bibbia, Cité du Vatican, Scuola Vaticana di paleografia, 2005, respectivement p. 1-31 et 33-60 ; Marie-Alix Desboeufs, « Papyrus et parchemin dans l’Antiquité gréco-romaine », mémoire de master 2, université Pierre Mendès-France-Grenoble 2, 2006-2007, p. 54-64 ; Maria Luisa Agati, Il libro manoscritto da Oriente a Occidente. Per una codicologia comparata, Rome, L’Erma di Bretschneider, 2009, p. 57-121 ; Marco Cursi, Le forme del libro. Dalla tavoletta cerata all’ebook, Bologne, Il Mulino, 2016, p. 103-105.
50 W. M. Malczycki, « The Papyrus Industry… », art. cit., ici p. 194.
51 Voir L. Santifaller, Beiträge zur Geschichte…, op. cit. ; Christopher Haas, Alexandria in Late Antiquity: Topography and Social Conflict, Baltimore, JHU Press, 1997 ; Monique Zerdoun Bat-Yehouda (dir.), Le papier au Moyen Âge. Histoire et techniques, Turnhout, Brepols, 1999 ; Petra Sijpesteijn, « New Rule over Old Structures: Egypt after the Muslim Conquest », Proceedings of the British Academy, 136, 2007, p. 183-200 ; Id., « The Arab Conquest of Egypt and the Beginning of Muslim Rule », in R. Bagnall (dir.), Egypt in the Byzantine World, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 437-459 ; Id., « Arabic Papyri and Islamic Egypt », art. cit. ; Christian Décobertet al. (dir.), Alexandrie médiévale, vol. 4, Alexandrie, CeAlex, 2011 ; W. M. Malczycki, « The Papyrus Industry… », art. cit. ; Marco Di Branco, « L’antico Egitto visto dagli Arabi », in S. Bussi (dir.), Egitto. Dai Faraoni agli Arabi, Rome, Fabrizio Serra, 2013, p. 241-250 ; John P. Cooper, The Medieval Nile: Route, Navigation, and Landscape in Islamic Egypt, Le Caire, The American University in Cairo Press, 2014 ; Garth Fowden, « Alexandria between Antiquity and Islam: Commerce and Concepts in First Millennium Afro-Eurasia », Millennium : Jahrbuch zu Kutur und Geschichte des ersten Jahrtausends n. Chr. 16-1, 2019, p. 233-270 ; ainsi que R. S. Lopez, « Mohammed and Charlemagne… », art. cit. et M. Lombard, « Mahomet et Charlemagne… », art. cit. Pour la présence du papier dans les papyrus arabes, voir aussi Eva M. Grob, Documentary Arabic Private and Business Letters on Papyrus: Form and Function, Content and Context, Berlin, De Gruyter, 2010, p. 4. Sur Byzance et les Arabes, voir au moins François Masai, « La politique des Isauriens et la naissance de l’Europe », Byzantion, 33, 1963, p. 191-221 ; Anthony R. Santoro, Byzantium and the Arabs during the Isaurian Period, 717-802 AD, New Brunswick, Diss. phil. Rutgers University, 1978 ; Mohamed T. Mansouri, « Byzantium and the Arabs from the 6th to the 11th Century », Mediterranean World, 20, 2010, p. 57-68 ; voir aussi Teresa Wolinskaet al. (dir.), Byzantium and the Arabs: The Encounter of Civilizations from Sixth to Mid-Eighth Century, Lodz, Wydawnictwo Uniwrsytetu Lodzkiego, 2015.
52 P. Sijpesteijn, « The Arab Conquest… », art. cit., ici p. 453 et 467.
53 Vera von Falkenhausen, La dominazione bizantina nell’Italia meridionale dal ix all’xi secolo, Bari, Ecumenica, 1978 ; Guglielmo Cavalloet al. (dir.), I Bizantini in Italia, Milan, Libri Scheiwiller, 1982 ; André Jacobet al. (dir.), Histoire et culture dans l’Italie byzantine. Acquis et nouvelles recherches, Rome, École française de Rome, 2006 ; Jean-Marie Martin, Byzance et l’Italie méridionale, Paris, Association des amis du Centre d’histoire et civilisation de Byzance, 2014 ; Jean-Marie Martin (dir.), L’héritage byzantin en Italie (viii e-xii esiècle), Rome, École française de Rome, 4 vol., 2011-2017.
54 Vera von Falkenhausen, « Roma greca. Greci e civiltà greca a Roma nel Medioevo. Le fonti scritte fra tradizione e innovazione », in C. Carbonetti Vendittelliet al. (dir.), Roma e il suo territorio nel Medioevo, Spolète, Cisam, 2015, p. 39-40 ; Jean-Marie Sansterre, Les moines grecs et orientaux à Rome aux époques byzantine et carolingienne (milieu du vi esiècle-fin du ix esiècle), Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2 vol., 1983 ; André Jacobet al. (dir.), Histoire et culture…, op. cit. ; Claude Mutafian, « L’immigration arménienne en Italie » et Mohamed T. Mansouri, « Déplacement forcé et déportation de populations sur les frontières orientales entre Byzance et l’Islam (viie-xe siècles) » in M. Balardet al. (dir.), Migrations et diasporas méditerranéennes, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, respectivement p. 33-42 et 107-114 ; Alessandro Barbero, « Le migrazioni medievali », in Storia d’Italia. Annali, vol. 24, Migrazioni, Turin, Einaudi, 2009, p. 21-39.
55 M. McCormick, Origins…, op. cit.
56 Voir l’annexe de M. McCormick, Origins…, op. cit.
57 Pour Ravenne, voir Enrico Cirelli, Ravenna. Archeologia di una città, Florence, All’Insegna del Giglio, 2008 et Salvatore Cosentino, « Tipologie, uomini e oggetti della mercatura ravennate tra la tarda antichità e gli Ottoni », in J.-M. Martinet al. (dir.), L’héritage byzantin en Italie (viii e-xii esiècle), vol. 4, Habitat et structure agraire, Rome, École française de Rome, 2017, p. 343-363.
58 Voir supra et les documents analysés dans Carte ravennati, p. XXXVII, qui vont dans le même sens.
59 Chris Wickham, Framing the Early Middle Ages: Europe and the Mediterranean (400-800), Oxford, Oxford University Press, 2005, p. 861-867 ; Riccardo Rao, I paesaggi dell’Italia medievale, Rome, Carocci, 2015, p. 41-84 ; Massimo Montanari, Alimentazione e cultura nel Medioevo, Bari, Laterza, 1988. Pour la recette de la préparation du parchemin, voir M. L. Agati, Il libro manoscritto…, op. cit., p. 66-67. Le plus ancien manuscrit contenant la recette est Lucques, Biblioteca capitolare Feliniana, 490.
60 Epistolae Merowingici et Karolini Aevi (MGH Epistolae), vol. 1, Berlin, Weidmann, 1892, p. 476 ; voir Dorine van Espelo, « A Testimony of Carolingian Rule ? The Codex Epistolaris Carolinus, its Historical Context, and the Meaning of Imperium », Early Medieval Europe, 3, 2013, p. 254-282 (d’où proviennent les passages traduits). Les documents sur parchemin de nombreuses autres cités suivent la même évolution. Les origines de cette prise de conscience doivent être recherchées du côté des livres latins sur parchemin, sur lesquels voir supra et en particulier S. Ammirati, Sul libro latino antico…, op. cit. ; P. Fioretti, « Prima dello scriptorium… », art. cit. ; Id., « Percorsi di autori latini… », art. cit.
61 Pour cette koinè, il faut comparer ChLa LV, 1 (privilège pontifical de Pascal Ier) avec Paris, Archives nationales, K7, n° 17/3 (une lettre impériale byzantine conservée par les archives de Saint-Denis), mais aussi avec P.Ital. 44 (écrit à Ravenne) et P.Lond. 32 (écrit en Égypte). Pour la lettre impériale byzantine, la seule conservée sous sa forme originale pour le haut Moyen Âge après le ve siècle, nous nous fions à la datation de Michael McCormick, « La lettre diplomatique byzantine du premier millénaire vue de l’Occident et l’énigme du papyrus de Paris », in M. Balardet al. (dir.), Byzance et le monde extérieur. Contacts, relations, échanges, Paris, Publications de la Sorbonne, 2005, p. 135-150. De toute façon, les autres datations oscillent entre viiie et ixe siècle : voir Bertrand Hemmerdinger, « La date du papyrus de Saint-Denis et la minuscule grecque », in J. Glénissonet al. (dir.), La paléographie grecque et byzantine, Paris, Cnrs Éditions, 1977, p. 519-521 ; Guglielmo Cavallo, « Le tipologie della cultura nel riflesso delle testimonianze scritte », in Bisanzio, Roma e l’Italia nell’alto medioevo, vol. 2, Spolète, Cisam, 1988, p. 467-516, en particulier p. 481 ; Giuseppe De Gregorio, « Materiali vecchi e nuovi per uno studio della minuscola greca fra vii e ix secolo », in G. Prato (dir.), I manoscritti greci tra riflessione e dibattito, Florence, Gonnelli, 2000, p. 83-151. Pour d’autres types de documents byzantins conservés sous leur forme originale, voir le papyrus « concilaire » analysé dans Giuseppe De Gregorio et Otto Kresten, « Il papiro conciliare P.Vindob. G 3 : un ‘originale’ sulla via da Costantinopoli a Ravenna (e a Vienna) », in L. Pani et C. Scalon (dir.), Le Alpi porta d’Europa. Scritture, uomini, idee da Giustiniano al Barbarossa, Spolète, Cisam, 2009, p. 233-380.
62 Pour les cités romaines d’Italie, voir C. Carbonetti Vendittelli, « I supporti scrittori… », art. cit. et, plus généralement, l’ouvrage de J.-M. Martinet al. (dir.), L’héritage byzantin…, vol. 1, op. cit. ; pour les cités catalanes, voir M. Zimmermann, Écrire et lire…, op. cit. En ce qui concerne ces villes et bien d’autres, une recherche sur les sceaux byzantins trouvés par des moyens archéologiques pourrait apporter des données nouvelles et décisives pour reconstruire de nouveaux gisements documentaires.
63 On peut s’en persuader par une comparaison – que nous avons faite grâce à Kirsten Wallenwein – entre les photographies du P.Ital. 50 (ChLA XXIX, 863) et des photographies plus récentes des fameux papyrus conservés à Monza. En quarante ans, la moitié des notula oleorum a été détruite. Dans tous les cas, le papier papyrus semble avoir une durée de vie moyenne d’environ deux cent cinquante ans, contre mille ans et plus pour le parchemin. Voir entre autres Rex Winsbury, The Roman Book: Books, Publishing and Performance in Classical Rome, Londres, Duckworth, 2009, p. 186.
64 Voir, par exemple, Paolo Cammarosano, Italia medievale. Struttura e geografia delle fonti scritte, Turin, Nuova Italia scientifica, 1991, p. 39-43 et R. G. Witt, The Two Latin Cultures..., op. cit., p. 100-115. Cette interprétation ne peut être étendue a priori à la fin du ixe et au xe siècle, où la nette augmentation du nombre des documents suggère un réel décollage culturel.
65 Voir C. Wickham, Framing the Early Middle Ages…, op. cit., p. 829.
66 Sur les origines du système domanial, voir Peter Sarris, « The Origins of the Manorial Economy: New Insights from Late Antiquity », The English Historical Review, 119-481, 2004, p. 279-311, en particulier p. 307-308 (tenant compte de plusieurs papyrus grecs d’Égypte) ; C. Wickham, Framing the Early Middle Ages…, op. cit., p. 273-280 et passim ; Gianfranco Pasquali, « Organizzazione della proprietà fondiaria ed insediamenti rurali nelle fonti ravennati dei secoli vi-viii », in Ravenna da capitale imperiale a capitale esarcale, vol. 1, Spolète, Cisam, 2005, p. 435-560, en particulier p. 455-460. Voir aussi J.-M. Martinet al. (dir.), L’héritage byzantin…, vol. 4, op. cit., (en particulier les conclusions de Chris Wickham, qui souligne le lien entre les Lombards et le système domanial). Le papyrus en question est le P.Ital. 3, que nous datons des années 550-603 sur la base d’une nouvelle expertise (nous travaillons à une nouvelle édition et à une nouvelle étude de ce document). D’autres témoignages viendront de l’édition, par Rodney Ast, de nouveaux ostraka latins d’Afrique, dans le cadre du projet ERC PLATINUM (Università degli Studi di Napoli Federico II).