Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Partant d’une source extraordinairement riche en informations, les procès-verbaux d’une enquête pontificale de 1177-1180 sur un litige entre les diocèses de Sienne et d’Arezzo des années 1120, est analysé le mode de mémorisation des témoins comme un phénomène social (mémoire communicative), et montré comment ces mémoires diffèrent selon les milieux de mémoire (mémoire collective) et comment des traditions peuvent se développer et devenir, à long terme, partie intégrante de l’imaginaire historique et même de l’histoire (mémoire culturelle). La source permet aussi des réflexions sur l’oubli collectif, corollaire de la mémoire. La tradition orale s’avère pleine de variations créatives et de constances fidèles à une vision donnée de la réalité à l’intérieur du milieu de mémoire concerné.
Using an extraordinarily informative source, the transcripts of oral testimonies presented to a pontifical enquiry from 1177-1180, about a conflict between the dioceses of Siena and Arezzo in the 1120s, the way in which witnesses recalled past events is analysed as a social phenomenon (communicative memory). The testimonies show that how and what is remembered differs according to social “milieu” (collective memory); they also show how traditions can develop and, in the long term, become an integral part of fixed ideas about historical beliefs and even of history itself (cultural memory). This source also permits reflections on the corollary of remembering: the process of collectively forgetting. The oral tradition shows itself to be full of creative variants as well as constants, which are linked to a given view of reality that exists within the “milieu” in which the collective memory was generated.
1. Voir ainsi Assmann, Jan, «Monothéisme et mémoire. Le Moïse de Freud et la tradition biblique», Annales HSS, 54-5, 1999, pp. 1011-108CrossRefGoogle Scholar.
2. Paris, Le Seuil, 2000, pp. 536-589.
1. Le Goff, Jacques (dir.), La Nouvelle Histoire, Paris, Retz, 1978, pp. 446-108Google Scholar. Je remercie Jean-Claude Schmitt de m’avoir donné l’occasion de présenter ces réflexions sur la mémoire dans son séminaire et d’avoir pu les approfondir durant un séjour à l’ehess en février 1999.
2. À l’encontre des thèses de Goody, Jack (dir.), Literacy in Traditional Societies, Cambridge, Cambridge University Press, 1968 Google Scholar, et The Interface between the Written and the Oral, Cambridge, Cambridge University Press, 1993 (Entre l’oralité et l’écriture, Paris, PUF, 1993), on tend à réduire de plus en plus la différence entre les cultures orale et écrite: Carruthers, Mary, The Book of Memory. A Study of Memory in Medieval Culture, Cambridge, Cambridge University Press, 1990 Google Scholar; Wenzel, Horst, Hören und Sehen, Schrift und Bild. Kultur und Gedächtnis im Mittelalter, Munich, C. H. Beck, 1995 Google Scholar; Algazi, Gadi, Ein gelehrter Blick ins lebendige Archiv. Umgangsweisen mit der Vergangenheit im fünfzehnten Jahrhundert, Historische Zeitschrift (HZ), 266, 1998, pp. 317-108CrossRefGoogle Scholar, surtout pp. 326-332, qui, au sujet de la mémoire, attribue beaucoup plus d’importance aux relations de force, de soumission et de domination qu’à la différence entre culture orale et écrite.
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6. Vauchez, André, La sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Áge d’après les procès de canonisation et les documents hagiographiques, Rome, École française de Rome, 1981, p. 45 Google Scholar; Richter, Michael, Sprache und Gesellschaft im Mittelalter. Untersuchungen zur mündlichen Kommunikation in England von der Mitte des 11. bis zu Beginn des 14. Jh., Stuttgart, H. Hiersemann, «Monographien zur Geschichte des Mittelalter-18», 1979, pp. 172-108Google Scholar, surtout p. 177 sqq.
7. Voir par exemple Bouvier, Jean-Claude et alii, Tradition orale. Problèmes et méthodes, Paris, CNRS Éditions, 1980 Google Scholar; Niethammer, Lutz (dir.), Lebenserfahrung und kollektives Gedächtnis. Die Praxis der «Oral History», Francfort, Syndikat, 1984 Google Scholar; Howarth, Ken et Joutard, Philippe, «L’histoire orale: bilan d’un quart de siècle de réflexion méthodologique et de travaux», in xviiie Congrès international des sciences historiques, Montréal, Bibliothèque nationale du Québec, 1995, pp. 205-108Google Scholar; Howarth, Ken, Oral History. A Handbook, Stroud, Sutton Pubi., 1998 Google Scholar.
8. Un exemple révélateur dans Fredericq, Paul, Corpus documentorum Inquisitionis haereti-cae pravitatis Neerlandicae, Gand, Gravenhage, 2, n° 106, 1896, p. 155 Google Scholar. En général, la liste des questions à poser n’est pas donnée dans les protocoles d’enquête.
9. G. Algazi, «Ein gelehrter Blick…», art. cit., p. 327.
10. Pour M. Gramatn, «Mémoires paysannes…», art. cit., p. 317, la «mémoire médiévale» ne serait ni anecdotique ni personnelle, et les affaires personnelles ne seraient mentionnées que très rarement — dans une enquête sur le droit d’exploitation des champs; selon J. Bedell, «Memory…», art. cit., pp. 5, 16, 20 sqq., 65% des dépositions ont trait à des souvenirs familiaux —à propos des preuves d’âge de maturité (p. 22: «The markers in these men’s pasts were overwhelmingly personal and family events»). Voir les remarques de G. Algazi, «Ein gelehrter Blick…», art. cit., pp. 318, 352. D’autres exemples dans Guy P. Marchal, «Memoria, Fama, Mos Maiorum. Vergangenheit in mündlicher Überlieferung im Mittelalter, unter besonderer Berücksichtigung der Zeugenaussagen in Arezzo von 1170/80», in J. von Ungern-Sternberg et H. Remau, Vergangenheit…, op. cit., p. 292, n. 6.
11. Borst, Voir Arno, Der Turmbau zu Babel. Geschichte der Meinungen über Ursprung und Vielfalt der Sprachen und Völker, Stuttgart, H. Hiersemann, 1957-1963 Google Scholar; Graus, František, Lebendige Geschichte. Überlieferung im Mittelalter und in den Vorstellungen vom Mittelalter, Cologne-Vienne, Böhlau, 1975 Google Scholar.
12. Documenti per la storia della Città di Arezzo, t. 1, Ubaldo Pasqui (éd.), Florence, Vieusseux, «Documenti di storia Italiana», vol. 11, 1899, n° 389, pp. 520-573 (dorénavant Pasqui). Jean-Pierre|Delumeau, «La mémoire des gens d’Arezzo et de Sienne à travers des dépositions de témoins (viie-xiie siècles)», in Temps, mémoire, tradition…, op. cit., pp. 43-66; G. P. Marchal, «Memoria, Fama…», art. cit., pp. 289-320.
13. Delumeau, Jean-Pierre, Arezzo — Espace et société, 715-1230. Recherches sur Arezzo et son contado du viiie au début du xiiie siècle , Rome, Ecole française de Rome, 1996, t. 1, pp. 475-108Google Scholar, t. 2, pp. 855-857.
14. Archivio Capitolare di Arezzo: Carte della Canonica, n° 435 et 436. Les deux manuscrits, écrits dans une minuscule livresque sur deux colonnes par page, sont lacunaires, mais, grâce aux hasards de la conservation, ils se complètent assez bien (cf. Pasqui, p. 519 sqq.).
15. Halbwachs, Maurice, La mémoire collective, édition critique établie par Namer, Gérard, Paris, Albin Michel, 1997 Google Scholar.
16. M. Halbwachs, La mémoire…, op. cit., p. 130.
17. Assmann, Aleida et Assmann, Jan, «Schrift, Tradition und Kultur», in Raible, W. (dir.), Zwischen Festtag und Alltag. Zehn Beiträge zum Thema, «Mündlichkeit und Schriftlichkeit», Tübingen, Narr, 1988, pp. 25-108 Google Scholar, surtout p. 28 sq.; Assmann, Jan, «Kollektives Gedächtnis und kulturelle Identität», in Assmann, J. et HÖlscher, T. (dir.), Kultur und Gedächtnis, Francfort-sur-le-Main, Surkamp, 1988 Google Scholar; Assmann, Jan, Das kulturelle Gedächtnis. Schrift, Erinnerung und politische Identität in frühen Hochkulturen, Munich, C. H. Beck, 1992 CrossRefGoogle Scholar.
18. J.-P. Delumeau, «La mémoire…», art. cit., p. 49.
19. A. Esch, «Die Zeugenaussagen…», art. cit., p. 101 sqq.; id., «Zeitalter…», art. cit., pp. 337, 345. Une observation similaire peut être faite quand les témoins doivent se rappeler une date particulière et y parviennent; voir dans J.-P. Delumeau, «La mémoire…», art. cit., pp. 47-50.
20. Cette constatation est confirmée par le fait que les âges indiqués correspondent systémati-quement à la durée de la mémoire, objet de l’enquête; pour Arezzo, durée de la mémoire demandée: 54 ans, 2% des témoins sont à peine plus jeunes, 81% ont plus de 54 ans et 7% sans indication d’âge. Jean d’Estouteville ayant 21 ans (J.-M. Roger, «L’enquête…», art. cit.), 67% des témoins ont entre 35 et 50 ans.
21. M. Gramam, «Mémoires paysannes…», art. cit., p. 321; Jacques Paul, «Expression et perception du temps d’après l’enquête sur les miracles de Louis d’Anjou», in Temps, mémoire, tradition…, op. cit., p. 38; Yves Grava, «La mémoire, une base d’organisation politique des communautés provençales au xilf siècle», in Temps, mémoire, tradition…, op. cit., p. 73 sqq. et 78. Pour les actes du xiie siècle, voir Michael T. Clanchy, From Memory to Written Record, England 1066-1307, Cambridge, Blackwell, 1977, pp. 237-241. Voir aussi, von den Brincken, Anna-Dorothea, «Beobachtungen zum Aufkommen der retrospektiven Inkarnationsära», Archiv für Diplomatik, 25, 1979, pp. 1-108 Google Scholar, surtout p. 18 sq.
22. Témoins, cités d’après les numéros de Pasqui: 19, 31, 37.
23. J.-P. Delumeau, «La mémoire…», art. cit., p. 49.
24. Pasqui, témoins 1, 3, 5, 7, 11, 36.
25. En 1493, à Lyon, on a procédé pour une fois au calcul exact: «etatis quinquaginta et memorie quadraginta annorum», âgé de cinquante ans et capable de se souvenir de quarante années (A. Esch, «Zeilalter…», art. cit., p. 339, n. 69); voir aussi J.-M. Roger, «L’enquête…», art. cit., pp. 116-127.
26. J.-M. Roger, «L’enquête…», art. cit., p. 108. Une observation analogue chez Freise, Eckhard, «Kalendarische und annalistische Grundformen der Memoria», in Schmidt, K. et Wollasch, J. (dir.), Memoria. Der geschichtliche Zeugniswert des liturgischen Gedenkens im Mittelalter, Munich, W. Fink, 1984, pp. 471-108Google Scholar: dans les notices mémorielles, on complète les indications de comput par des indications annalistiques pour caractériser la qualitas temporum.
27. Viktor Hobi, «Kurze Einführung in die Grundlagen der Gedächtnispsychologie», in J. Ungern Von Sternberg et H. Retnau, Vergangenheit…, op. cit., p. 27.
28. A. Esch, «Zeitalter…», art. cit., p. 349; Charles De La Roncière, «De la mémoire vécue à la tradition, perception et enregistrement du passé», in Temps, mémoire, tradition, op. cit., pp. 267-279; J. Bedell, «Memory…», art. cit., p. 19.
29. Voir, par exemple, J.-M. Roger, «L’enquête…», art. cit., pp. 116-127, au sujet de la naissance, et A. Esch, «Zeitalter…», art. cit., p. 341, à propos de la peste.
30. J. Bedell, «Memory…», art. cit., p. 20.
31. J. Paul, «Expression…», art. cit., p. 28; M. Gramam, «Mémoires paysannes…», art. cit., p. 321, relève la précision des indications d’années avec la «mémoire chiffrée» des marchands et administrateurs.
32. Pasqui, témoins 19, 25, 32, 34, 40, 45, 49, 82 (cf. J.-P. Delumeau, «La mémoire…», art. cit., p. 65 sqq.).
33. Pasqui, témoins 80, 87, 83.
34. Pasqui, témoins 79 et 70.
35. Pasqui, témoin 1.
36. Pasqui, témoins 1 et 6, puis 51.
37. Pasqui, témoins 1, 2, 4, 5, 8, 56, etc.
38. Pasqui, témoin 51.
39. Le mode de mémorisation, que nous venons de décrire chez ces hommes du xiie siècle, ne diffère pas tellement de celui qu’a si clairement démontré M. Halbwachs, La mémoire…, op. cit., pp. 63 sqq. et 101 sqq.
40. Prétentions arétines: de modico tempore (Pasqui, témoin 23) à fere per annum (témoin 1); prétention siennoise: per mi annos aut tres (Pasqui, témoin 82), fere VI annis (témoin 85). Ces mémorisations de durées variables montrent combien les indications dépendent des intérêts divergents des parties.
41. Pasqui, témoins 78, 79, 80, 81, 82, 83 (cf. J.-P. Delumeau, Arezzo…, op. cit., 1, pp. 480, 483).
42. Pasqui, actes n° 317 et 318.
43. Pasqui, acte n° 322.
44. Pollock, Marlene et Schneider, Herbert, «Die gefälschte Synodalurkunde von Rom 850 (?)», in Monumenta Germaniae Historka, Concilia (MGH Cone), Hanovre, Hahn, III, 1984, pp. 495-108Google Scholar, surtout p. 500.
45. Voir aussi J.-P. Delumeau, «La mémoire…», art. cit., p. 48.
46. Pasqui, témoins 62, 63, 65, 66, 67, 68, 74.
47. Pasqui, témoin 7.
48. Pasqui, témoin 13.
49. Les témoins évoquent différents lieux de séjour: Camalduli, Monte Fatukium, Galiada, Romania, Montanis (Pasqui, témoins 1,2, 3, 46 et 48).
50. Pasqui, témoin 48.
51. Pasqui, témoins 6 et 4.
52. Pasqui, témoins 13, 25, 7, 36 et 43.
53. Pasqui, témoin 4.
54. Pasqui, témoin 3.
55. Pasqui, témoin 24.
56. Pasqui, témoin 30.
57. Pasqui, témoins 25 et 55.
58. Pasqui, témoin 13.
59. Pasqui, témoin 18.
60. Pasqui, acte n° 186, pp. 264-266; MGH Conc. III, 1984, p. 499.
61. Cinthia J. Brown, «Mémoire et histoire: la déformation de la réalité chez les rhétoriqueurs à la fin du Moyen Âge», in B. Roy et P. Zumthor, Jeux…, op. cit., pp. 43-53, 52; G. P. Marchal, «Das Meisterli…», art. cit.
62. Smonsen, Michèle, Le conte populaire, Paris, PUF, 1984, p. 40 CrossRefGoogle Scholar; Röhrich, Lutz, Sage und Märchen. Erzählforschung heute, Fribourg-Bâle-Vienne, Herder, 1967, p. 298 sqq.Google Scholar; Hock, Ronald F. et O’neil, Edward N., The Chreia in Ancient Rhetoric, vol. 1: The Progymnas-mata , Atlanta, Scholars Press, 1986, p. 85 sqq Google Scholar.
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64. G. P. Marchal, «Memoria, Fama…», art. cit., p. 306. Cette interprétation est soutenue par le fait que le même dialogue mémorisable apparaît dans des situations différentes de dialogue et qu’il est attribué à divers acteurs: Pasqui, témoins 1, 8 et 54.
65. Gumbrecht, Hans Ulrich, «Über den Ort der Narration in narrativen Gattungen», in Lammert, E. (dir.), Erzählforschung. Ein Symposion, Stuttgart, Metzler, 1982 Google Scholar, «Germanistische Symposien, Berichtbände-IV», pp. 207 et 210.
66. Apophtegmata patrům, Weisungen der Väter, trad, par Bonifaz Miller, Fribourg, Lambertos, «Sophia. Quellen östlicher Theologie-6», 1965.
67. Pasqui, témoin 55.
68. M. Halbwachs, La mémoire…, op. cit., p. 104.
69. Au sujet de la Conduit Theory développée par Linda Degh, se reporter à Enzyklopädie des Märchens, 3, 1981, col. 124-126; voir aussi la note suivante.
70. Degh, Linda, «The Legend Conduit», in Bronner, S. J. (dir.), Creativity and Tradition in Folklore. New Directions, Logan, Utah University Press, 1992, pp. 105-108 Google Scholar. La conduit theory correspond assez bien à ce que Maurice Halbwachs a développé sur la «mémoire historique» (La mémoire…, op. cit., pp. 130-132) et concrétise les modalités dans le domaine de la transmission des contes et des légendes.
71. G. Algazi, «Ein gelehrter Blick…», art. cit., pp. 317-357, et «Tradition als Gespräch der Ungleichen. Bauern und Herren in der spätmittelalterlichen Dorfversammlung», in Esders, S. et Scharff, T. (dir.), Eid und Wahrheitssuche. Studien zu rechtlichen Befragungspraktiken in Mittelalter und früher Neuzeit, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, 1999, pp. 191-108Google Scholar. Le jeu des pouvoirs s’exprime, par exemple, dans la remarque d’un seigneur de Souabe qui, alors que l’enquête auprès de ses sujets sur la délimitation de son territoire arrivait à d’autres résultats que ceux qu’il souhaitait, dit à son adversaire, mais aussi son égal: «Ne laissons pas le pouvoir aux paysans, accordons-nous entre nous» (H. Maurer, «Bäuerliches Gedächtnis…», art. cit., p. 179).
72. J. Bedell, «Memory…», art. cit., p. 19.
73. Les témoins ne parlent jamais d’un monastère, comme le laisse entendre J.-P. Delumeau, «La mémoire…», art. cit., p. 55 sq. Il existe, certes, un monastère sur le mont Soratte, qui aurait pu accueillir des registres pontificaux, mais la recherche n’a pu le confirmer ( Blumenthal, Uta-Renate, «Forschungen zum Register Papst Paschalis’ II», QFIAB, 66, 1986, pp. 1-108 Google Scholar). En fait, nous n’avons pas réussi à identifier ce type de légende dans les répertoires disponibles. Les recherches aimablement effectuées par Pascal Collomb, du Centre de recherches historiques (EHESS/CNRS), n’ont pas non plus, pour le moment, abouti à un résultat; qu’il soit remercié pour son aide.
74. On pourrait concevoir, comme point de départ de la chaîne associative, l’argumentation de Guido selon laquelle la possession des paroisses remontait au temps de saint Donat (MGH Conc. III, p. 502, n. 33; Pasqui, actes n° 318, 322).
75. Pour ne citer que Fichtenau, Heinrich, Das Urkundenwesen in Österreich vom 8. Bis 13. Jh., Vienne-Cologne-Graz, Böhlau, «Mitteiliungen des österreichischen Instituts für Geschichtsforschung, Erg.-Bd. 23», 1971, p. 63 Google Scholar sqq. Pasqui, témoin 42, rend la réserve «salvo iure ecclesie aretine» par «salvo iure S. Donati».
76. Pasqui, témoins 1, 2, 8, 20, 53 et 57.
77. Pour des parallèles avec la vie de saint Thomas de Cantilupe, voir A. Vauchez, La sainteté…, op. cit., p. 339, n. 37 et p. 350.
78. A. Vauchez, La sainteté…, op. cit., p. 222, explique la forte baisse de saints évêques aux xiie-xive siècles en Italie par le contexte social et politique, c’est-à-dire l’émancipation de la commune vis-à-vis du pouvoir episcopal. Sur l’émergence de la commune d’Arezzo, le rôle de Guido et la nouvelle société, voir J.-P. Delumeau, Arezzo…, op. cit., t. 2, pp. 846-861.
79. M. Halbwachs, La mémoire…, op. cit., p. 231 sqq.
80. K. Tremp-Utz, «Gedächtnis und Stand…», art. cit., p. 169 sqq. et p. 188. Le fait cependant que les témoins se réfèrent aux «seniores» sans pouvoir le plus souvent indiquer un nom particulier rapproche cette référence de la fama.
81. Selon cette interprétation, la memoria n’est compétente que pour ce qu’on a vu ou entendu (procès de Hilterfingen, : «Quia […] antiqua tempora de illis, quod non potest esse in memoria hominum», Fontes rerum Bernensium (FRB), Bern’s Geschichtsquellen, vol. 5, Berne, Stämpflische Buchdruckerei, 1890, p. 51 Google Scholar, et ibid., p. 45: «Audivit a senioribus suis ita esse, et credit pro certo, nec potest esse in memoria hominum quia per multa et longa tempora fuit»). Les «antiqua tempora» sont en dehors du temps de la mémoire. Walter Map situe la limite du temps de la mémoire à cent ans «cum adhuc aliqui supersint centennes et filii ex patrum et avorum relacionibus certissime teneant que non viderunt» (B. Guenée, «Temps de l’histoire…», art. cit., p. 35, n. 43), une explication qui ne correspond pas seulement à la compréhension des témoins de Hilterfingen mais aussi au concept moderne des trois générations (A. Esch, «Zeitalter…», art. cit., p. 325 sqq.).
82. A. Vauchez, La sainteté…, op. cit., pp. 40, 564, et 575, constate aux xiiie et xive siècles une nette augmentation de saints «modernes», morts soixante ans au plus avant le dépôt du dossier de canonisation, ce qui permet de recueillir le témoignage de témoins oculaires. De même, les enquêtes sur les coutumes exigent des témoinsoculaires: Gilissen, John, La coutume, Turnhout, Brépols, «Typologie des sources du Moyen Âge occidental-fasc. 41», 1982, p. 66 Google Scholar. Voir aussi n. 4.
83. A. Vauchez, La sainteté…, op. cit., p. 63, n. 77, pp. 81 et 84, n. 30.
84. L’enquête sur la prise de la Pomérélie par l’ordre teutonique en 1320, où les témoins, qui n’ont pas vécu les événements, doivent préciser «an de hoc sit publica vox et fama, an hoc sit notorium» (t. II-X), est éclairante à ce sujet. Un témoin précise: «Quod non solum vox et fama est, sed adeo notorium, quod potest nulla tergiversacione celari», Scriptores rerum Prussicarum, 1, Leipzig, Hirzel, 1861, pp. 778-787, surtout p. 781. La double question sur la fama et la notorietas (p. 778, n. 1) démontre que fama corrobore et que la notorietas renforce, sans quoi la question sur fama n’aurait pas de sens.
85. J Gilissen, La coutume, op. cit., p. 65.
86. A. Vauchez, La sainteté…, op. cit., p. 142, n. 40 et pp. 258, 268.
87. K. Tremp-Utz, «Gedächtnis und Stand…», art. cit., p. 180.
88. Vollrath, Hanna, «Das Mittelalter in der Topik oraler Gesellschaften», HZ, 233, 1981, pp. 571-108Google Scholar; Geary, Patrick J., La mémoire et l’oubli à la fin du premier millénaire, Paris, Aubier, 1996 Google Scholar. II ne faut d’ailleurs pas surestimer l’effet de ces actes et de l’écrit dans la vie quotidienne. Souvent ils n’étaient pas disponibles parce que, tout simplement, on ne les trouvait pas. En témoignent justement les enquêtes, dont le contenu peut aujourd’hui être vérifié par les documents alors manquants, comme celles d’Arezzo, de Hilterfingen (K. Tremp-Utz, «Gedächtnis und Stand…», art. cit.) ou d’Emmen (G. P. Marchal, «Meisterli…», art. cit.). Voir aussi M. T. Clanchy, From Memory…, op. cit., pp. 138-147, 202-220. Wolf, Herbert, «Erzähltraditionen in homiletischen Quellen», in Bruckner, W. (dir.), Volkserzählung und Reformation. Ein Handbuch zur Tradierung und Funktion von Erzählstoffen und Erzählliteratur im Protestantismus, Berlin, E. Schmidt, 1974, pp. 704-108Google Scholar, surtout p. 729. Au sujet des «pauvres femmes de Weinsberg», localisées en de nombreux endroits, voir Lutz Röhrich, «Orale Traditionen als historische Quelle. Einige Gedanken zur deutschsprachigen mündlichen Volkserzählung», in J. von Ungern-Sternberg et H. Remau, Vergangenheit…, op. cit., pp. 79-99, ici p. 96 sq.
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95. P. Ourliac, «Coutume…», art. cit., pp. 116 et 111.
96. J. Assmann, Das kulturelle Gedächtnis…, op. cit., p. 21. Si Assmann confère à l’écrit une fonction primordiale comme moyen de transmission, nous suivons plutôt Peter Burke, «Geschichte als soziales Gedächtnis», in J. Assmann et D. Harth (dir.), Mnemosyne…, op. cit., pp. 289-304, ici p. 292 sq., qui conçoit toute une gamme de transmissions possibles.
97. Y. Grava, «La mémoire…», art. cit., p. 79; P. Ourliac, «Coutume…», art. cit.; J. Gilissen, La coutume, op. cit., p. 29.
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99. P. Ourliac, «Coutume…», art. cit., p. 117.
100. M. Halbwachs, La mémoire…, op. cit., p. 132, tandis que, pour la mémoire individuelle, il décline cette possibilité: «On n’oublie rien». Bastide, Roger, «Problèmes de l’entrecroisement des civilisations et de leurs œuvres», in Gurvitch, G., Traité de sociologie, t. 2, chap. V, Paris, PUF, 1960, p. 325 sq. Google Scholar; J. Assmann, «Die Katastrophe…», art. cit., pp. 344-347, «Rahmenwechsel».
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112. Qu’il nous soit permis de nous référer à l’exemple de l’imaginaire historique suisse: Marchal, Guy P., «Nouvelles approches des mythes fondateurs: l’imaginaire historique des Confédérés à la fin du xve siècle», in Comina, M. (dir.), Histoire et belles histoires de la Suisse. Guillaume Tell, Nicolas de Flüe et les autres, des chroniques au cinéma, Bâle, Schwabe, «Itinera-9», 1989, pp. 1-108 Google Scholar; id., «La naissance du mythe de Saint-Gothard ou la longue découverte de l’homo alpinus et de l’Helvetia mater fluviorum», in Bergier, J.-F. et Guzzi, S. (dir.), La découverte des Alpes, Bâle, Schwabe, «Itinera-12», 1992, pp. 35-108 Google Scholar, et «“ Dans les traces des aïeuls”: les usages de l’Histoire dans une société sans Prince (xve-xviiie siècles)», in Grell, C., Paravicini, W. et Voss, J. (dir.), Les princes et l’histoire du xiv” au xviir siècle, Bonn, Bouvier, «Pariser Historische Studien-47», 1998, pp. 109-108.Google Scholar
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