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Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Au point de départ du travail de George Huppert, une interrogation fondamentale : d'où viennent les règles et les ambitions de nos pratiques d'historien d'aujourd'hui ? La source est-elle à chercher du côté des séminaires berlinois du XIXe siècle, chez les Lumières, avec Gibbon ou Voltaire, dans l'ascèse mauriste ou plus aVant ? C'est le plus aVant que retient G. Huppert dans son livre L'idée de l'histoire parfaite. La thèse, déjà esquissée par quelques articles, d'ailleurs intégrés au prix de quelques remaniements à l'ouvrage définitif, est claire : entre 1560 et 1600 apparaît en France une manière nouvelle de penser et d'écrire l'histoire, manière qu'oubliera très vite l'âge classique. Cette novation est contemporaine d'un succès de l'édition historique. Entre 1550 et 1610 C. ViVanti a pu recenser la publication de 657 ouvrages d'histoire dont 271 premières éditions et 386 rééditions.
1. Huppert, G., The Idea of Perfect History. Historical Erudition and Historical Philosophy in Renaissance France, The University of Illinois Press, 1970 Google Scholar, traduction française de Françoise et Paulette Braudel, Paris, Flammarion, « Nouvelle Bibliothèque Scientifique », 1973, 217 p.
2. Huppert, G., « The Trojan Franks and Their Critics », dans Studies in the Renaissance, 12, 1965, pp. 227–241 CrossRefGoogle Scholar et « Naissance de l'Histoire de France : les Recherches d'Etienne Pasquier », dans Annales E.S.C., janvier-février 1968, pp. 69-105, devenus respectivement les chapitres iv et ni de L'idée de l'Histoire parfaite.
3. C. ViVanti, « Paulus Aemilius Gallis condidit historias ? », dans Annales E.S.C., novembre-décembre 1964, pp. 1117-1124.
4. H. J. Martin, Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle (1568-1601), Genève, 1969, t. II, graphique IV, p. 1065.
5. E. Garin, « L'Histoire dans la pensée de la Renaissance », dans Moyen Age et Renaissance, Paris, 1969, pp. 150-164, en particulier p. 152.
6. Voir la démonstration de F. Gilbert, Machiavelli and Guicciardini, politics and history in XVIth century Florence, Princeton, 1965.
7. M. Yardeni, « Antagonismes nationaux et propagande durant les Guerres de Religion », dans Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, octobre-décembre 1966, pp. 273-284.
8. M. Yardeni, La Conscience nationale en France pendant les Guerres de Religion (1559-1598), Louvain-Paris, 1971, en particulier « Première partie : Vers une définition de la conscience nationale », pp. 14-73.
9. C. ViVanti, Lotta politica e pace religiosa in Francia fra Cinque e Seicento, Torino, 1963, « Il mito dell'Ercole Gallico e gli ideali di ‘renovatio’ », pp. 74-131, en particulier note 2, p. 109.
10. Signalons une récente réédition latine de la Francogallia, avec traduction anglaise : Francogallia, by François Hotman, Latin text by R. A. Giesey, translated by J. H. M. Salmon, Cambridge, At the University Press, 1972.
11. M. Tyvaert, Recherches sur les histoires générales de la France au XVIIe siècle, thèse de 3e cycle, 1973, exemplaire dactylographié, pp. 110-111.
12. H.-J. Martin, op. cit., t. I, pp. 423-439 et t. II, pp. 907-921.
13. D. Roche, Le Siècle des Lumières en Province, Académies et Académiciens provinciaux 1680-1789, 1973, exemplaire dactylographié, t. II, pp. 359-361.
14. Sur Besly et Louvet voir G. Huppert, « La liberté du cerveau : Notes on the psychology of Historical Erudition », dans Mélanges en l'honneur de Fernand Braudel, t. II. Méthodologie de l'Histoire et des Sciences Humaines, Toulouse, 1972, pp. 267-277.
15. En attendant la publication des résultats des recherches qu'il poursuit depuis plusieurs années sur la formation des mythes nationaux dans la France des XVIe et XVIIe siècles, voir de R. Mandrou, Des humanistes aux hommes de science (XVIe et XVIIe siècles), t. 3 de l'Histoire de la Pensée Européenne, Paris, 1973, pp. 142-154, et Louis XIV en son temps (1661-1713), Peuples et Civilisations, Paris, 1973, pp. 159-182.